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13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 18:19

Maryse Rivière – 2014 – Prix du Quai des Orfèvres 2015

 

Yann Morlaix adore la lecture, c'est la raison qui le fit devenir libraire, mais il aime aussi autre chose : tuer, c'est la (dé)raison qui le fit devenir un assassin, quand la pulsion, la ''force'' devint trop forte, qu'il ne put contrôler ce désir de mettre les mains autour de la gorge d'une jeune femme...

La police fit son métier, parvint à l'identifier, à le traquer jusque dans son repaire : le réseau de carrières sous Montmartre. Mais un coup de feu provoque un éboulement, des tonnes de roches s'effondrent alors que la police se rapprochait rapidement. Les policiers parviennent à s'échapper de justesse et imaginent que Morlaix n'a pas eu cette chance. C'était sans compter sur sa connaissance des lieux et son instinct qui le fit trouver une sortie au dernier moment au pied du Sacré-Cœur et s'échapper avant de faire appel à un ami d'enfance en Bretagne qui lui trouva d'abord une cachette puis un moyen de s'embarquer pour l'Irlande où il pourrait se faire oublier.

Pour la police Morlaix est mort, alors que celui-ci espère que le capitaine Escoffier a connu le même sort dans l'effondrement.

Tout le monde se trompe !

Le tueur a trouvé un hébergement chez Susie O'Brien, habituée de la chose, laquelle lui indique comment gagner sa vie pour peu qu'il fasse ce qu'on lui demande sans poser de question. Justement, Morlaix n'aime pas les questions, ni dans un sens ni dans l'autre.

Deux années vont passer, pour les enquêteurs parisiens l'ancien libraire a disparu définitivement, soit sous les pierres, soit sous les tonnes de bétons injectées dans le sol pour le consolider.

Mais la ''force'' ne lâche pas ses marionnettes et quand il avait rencontré Deirdre elle s'était manifestée, imposée, et la jeune femme avait fini enterrée dans la tourbe où la police ne la trouverait que bien des mois plus tard, autant de répit pour le tueur qui savait que le répit qu'il avait eu jusque là était terminé.

Pourquoi avoir ''choisi'' cette jeune femme, peut-être à cause de ce prénom si symbolique pour l'Irlande. Yann est sensible aux légendes, à vouloir s'inscrire dans une histoire qui le dépasse et lui donne l'impression de participer à une œuvre.

Mais la terre d'Irlande ne cache pas longtemps les cadavres et ceux de Morlaix vont remonter à la surface, et l'ADN va parler, provoquant la surprise en France où il passait pour mort depuis des années. Sauf peut-être pour Escoffier, celui qui le connaissait le mieux et qui affirmait que tant que le corps ne serait pas retrouvé la mort de son ennemi serait à mettre au conditionnel. C'est lui qui sera chargé de particper aux recherches, en restant à sa place, pour tenter de mettre fin, cette fois définitivement aux exactions de son vieil adversaire.

Maryse Rivière promène son personnage, difficile de parler de ''héros'' ici, des landes aux pubs irlandais, entre légendes anciennes et histoire récente aux cicatrices mal refermées, Morlaix est le prétexte parfait pour présenter la dualité d'une âme dont la verdeur plonge ses racines dans un sol gorgé autant de sang que de mystères.

Qui sait quelles rencontres sont possibles en s'asseyant dans un de ces pubs, rousse ou rousse ?

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13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 08:00

 

 

 

 

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12 juillet 2019 5 12 /07 /juillet /2019 18:00

 亜人 - Katsuyuki Motohiro – 2017 – 109'

d'après le manga de Gamon Sakurai

 

003 est réinitialisé, les tests reprennent, par l'amputation d'un bras qui sera suivi de celle d'une jambe, au niveau du genou, les deux faites à la scie électrique mais sans anesthésie, ça nuirait aux résultats ! 003 se rapproche de la mort mais reste lucide, à même de s'interroger sur sa situation.

Pourquoi est-ce à lui que cela arrive, qu'à-t-il fait pour mériter ça ?

Il se souvient de ce qui s'est produit cette après-midi là, il s'appelait encore Nagai Kei ; traversant la route il s'arrêta sur la chaussée sans entendre un camion arriver.

Celui-ci le heurta, violemment, et l'envoya à plusieurs mètres, en sale état probablement. Mais non, quelques secondes plus tard il se relevait alors que des curieux s'étaient arrêtés pour voir ce qui se passait, certains murmurèrent ''C'est un Ajin !'' C'était la seule explication possible en effet.

Les Ajin sont une nouvelle espèce ''humaine'' découverte depuis peu et qui au Japon quand ils sont identifiés sont placés sous protection à Tokyo. Nagai est le troisième officiellement dénombré.

En réalité il en va tout autrement, ces créatures, considérées comme demi-humaines, sont étudiées de près, disséquées de leur vivant et sans être endormies sous prétextes qu'elles seraient la clé précieuse de l'évolution de l'humanité.

Il est évident que ces recherches dirigées par le professeur Yô Tozaki doivent rester secrètes, le public comprendraient mal que de tels traitements leur fussent imposés.

Les choses vont se passer autrement, une explosion retentit, l'alerte est donnée une intrusion est repérée, deux hommes viennent de pénétrer qui connaissent bien ces lieux. Tanaka et Sato furent emprisonnés eux aussi et soumis, durant deux décennies pour le second, aux pires tourments. Sato put s'échapper et revint libérer son semblable, ensemble ils viennent récupérer Nagai.

Les gardes sont nombreux mais ne font pas le poids face à Sato qui maîtrise son pouvoir. Il parvient à détacher Nagai mais quand il lui propose d'abattre quelques-uns de ses bourreaux il refuse.

Sato est déçu, plus encore quand Nagai veut protéger les survivants en se battant contre lui. Le jeune homme découvre alors le vrai pouvoir des Ajin.

Sato et Tanaka sortent du laboratoire où les attendent tous les mé(r)dias du pays. Sato se présente, parle de Tanaka, de ce qui se passe derrière les murs censés protéger les Ajin. Il montre des images de meurtres et d'expériences conduites pour aider les grandes entreprises comme Grant qui expérimente de nouveaux médicaments ou Forge Heavy Industries qui produit du gaz toxique illégal, sans parler de sécurité routière où un Ajin est plus efficace qu'un mannequin.

Les Ajin sont immortels mais ressentent la douleur. Sato demande des droits civils pour les Ajin et une région autonome.

Ils s'esquivent ensuite habilement alors que Nagai après avoir sauté du toit et s'être réinitialisé en bas fuit hors de la ville où Mme Yamanaka l'héberge.

Nagai a une sœur, Eriko, interrogée par les services officiels dirigés par la garde du corps de Tozaki le seul à savoir qu'elle est une Ajin elle aussi. Sato a envoyé Tanaka pour l'enlever pour peser sur la décision de Nagai

alors que le professeur affirme que les affirmations de l'Ajin sont mensongères et les images montrées de simples créations de synthèse.

Nagai n'aime pas ce qu'il est et s'en ouvre à sa sœur qu'il vient voir discrètement. Sato avertit que si ses conditions ne sont pas remplies un attentat spectaculaire sera commis. Ce qui arrive quand un avion fait exploser l'immeuble du Ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être à l'heure prévue sous les regards de la nation entière. Sato se retrouve au milieu des décombres alors que l'unité d'assaut spéciale de la préfecture essaie de l'abattre. En vain.

Il en profite pour présenter une nouvelle demande au gouvernement...

Nagai est sûr d'une seule chose, lui seul qui peut arrêter Sato...

Après avoir été un manga à succès, une série d'animation de grande qualité, Ajin passe au live non sans quelques simplifications, format oblige. Néanmoins cette production est rythmée, sympathique bien que réalisée sans imagination mais avec des ''fantômes'' plutôt bien rendus.

À voir pour vous donner envie de découvrir l'anime ET le manga en se demandant si vous n'êtes pas un Ajin. Guettez un camion, on ne sait jamais !

 

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12 juillet 2019 5 12 /07 /juillet /2019 08:00

Serge Brussolo – Denoël – 1994 

Décembre 1938...

C'est un immeuble du Quartier latin, une bâtisse du XVIe siècle, plantée de guingois au bord de la Seine, prête à basculer dans le fleuve. L'atelier se tenait au sixième, une cage vitrée où la lumière entrait à flots. Judith sentit un vertige l'assaillir sitôt qu'elle y entra et décida que jamais elle ne s'approcherait de la verrière. La concierge affirma que le lieu était historique par les artistes qui y avaient travaillé. Elle lui signala un globe de verre posé sur le sol qui protégeait trois gouttes de peinture : une blanche, une brune, une rose, incrustées dans les nervures de bois. Elles étaient tombées du pinceau de François Boucher, lorsqu'il avait exécuté son tableau Diane au bain, en 1742. interdiction était faite de toucher à ces traces ! Sur un mur se devinait une esquisse de La Falaise d'Étretat après l'orage, peint par Gustave Courbet en 1869, ou un schéma du temps de Borobudur que Kleinst Wegmann immortalisa dans Labyrinthe d'ombres javanaises, en 1886.

Teddy et Judith s'installèrent donc dans cet appartement. Le premier soutenant que Vermollet, le propriétaire, se faisait des illusions, ni Boucher ni Courbet n'avaient travaillé ici. L'important étant qu'il leur prête cet endroit jusqu'aux beaux jours. Judith avait 28 ans et trouvait de moins en moins amusant de dormir sur le sol et de souffrir du froid. Que faisait-elle avec Teddy, trafiquant au physique de boxeur qui ne semblait pas lui accorder beaucoup d'importance. Leurs journées se passaient à chercher de jeunes talents, à explorer la banlieue parisienne en quête d'artistes en devenir, à exploiter. Les toiles récupérées Teddy les envoyait en Amérique.

La jeune femme découvrit dans un placard des tentures que le temps avait abîmé, une chance pour elle qui ne supportait plus de vivre dans une cage de verre, imaginant d'improbables regards posés sur elle alors que l'immeuble d'en face se trouvait de l'autre côté de la Seine. Ce que voyant fit entrer Teddy dans une rage folle. Il expliqua à sa compagne qu'en guise de loyer ils devaient être visible d'une maison blanche qu'il lui désigna. Celle avec une fenêtre ouverte et dont la distance lui interdisait de voir la longue vue qui s'y trouvait. M. Vermollet était trop timide pour demander à une femme de poser pour lui et avait-il trouvé ce moyen pour avoir un modèle à disposition.

Judith avait été la propriétaire, séquestrée jusqu'à ses 27 ans, du 3, place de Byzance et redoutait de croiser un de ses anciens locataires. Un jour chez La Laubellerie, un des poulains de Teddy, elle découvrit un tableau représentant un vieil immeuble, en ruine, qu'elle prit pour celui qu'elle avait fuit un an plus tôt. Son hôte lui confia l'avoir ramené d'Allemagne, œuvre de Arno Zigfield Hortz, s'appelait La Maison de l'aigle, et avait été peint avec un incroyable sens du détail.

Elle repensa à son passé, à cet immeuble, à l'obligation qu'elle aurait d'y retourner bientôt, quand commencerait la guerre...

La nuit suivante Teddy ne rentra pas, il avait dû ''raccompagner'' une acheteuse. C'était un signe du destin, sur une toile vierge elle écrivit Je m'en vais.

Wilfrid Tolokine, le concierge, la vit arriver et fut effaré de sa tenue, elle lui sourit, prit l'ascenseur et sur le palier alors qu'elle cherchait ses clefs vit la porte s'ouvrir et Stéphane sortir.

Son mari !

Il lui confia l'explication officielle de son absence, dans son milieu il importait que les apparences soient sauves.

Ainsi retrouva-t-elle sa vie comme si l'intermède Teddy n'avait été qu'un rêve. Cet immeuble, le fantasme de son père, Jules Massart.

La drôle de guerre avait commencé, elle reçut du ministère de la Défense l'ordre d'aménager les caves en abris. Ainsi prit-elle l'habitude d'y descendre pour y prendre son petit déjeuner, puis y passa de plus en plus de temps, y voyant un ''salon troglodyte.

La vraie guerre commença, enfin ! Pensa Judith.

Quand les bombes s'approchèrent de Paris elle vit la panique envahir la ville et ses locataires déserter des lieux qu'elle affirmait pourtant sûrs.

L'immeuble était un paquebot déserté par ses passagers en pleine tempête. Elle aurait pu s’enfuir mais ne se sentait pas réellement menacée.

Et puis Teddy réapparut ! Américain menacé par l'approche des Allemands. Il demande asile et s'installe dans un cagibi dissimulé derrière un miroir, résolu à attendre que les choses s'arrangent.

Les vainqueurs s'installèrent. Un jour Tolokine vint avertir Judith qu'un homme la demandait, un boche ! Il se présenta : Docteur Klaus Dieter, Services artistiques du Reich. Il montra un ordre de réquisition et demanda à visiter les lieux avant d'expliquer qu'il cherchait une résidence pour Arno Zigfeld Hortz, un grand peintre du Reich, insistant sur la sensibilité de l'artiste à son environnement et à sa quête d'une lumière convenant à sa créativité. Nordique elle serait parfaite.

Finalement ils aboutirent jusqu'à un atelier envahi d'une lumière blanche, idéale.

L'endroit convenait, restait à l'aménager, et à prouver qu'elle n'était pas juive comme son prénom pouvait le laisser supposer.

Une nuit alors qu'elle se promenait dans l'immeuble et allait vers l'atelier elle y vit un homme qui semblait apprécier l'endroit. Ce fut sa première rencontre avec Arno Zigfeld Hortz et dut expliquer la sensation d'étouffement qui l'avait fait quitter son appartement.

Il se présenta, affirma avoir voulu se faire une idée par lui-même, se méfiant des goûts de Dieter.

La vie allait devoir s'organiser autour des désirs de l'artiste. Judith se surprenait à l'observer, fascinée malgré elle alors qu'Arno éprouve de plus en plus de difficulté à créer. Il lui manquait quelque chose...

Le trouvera-t-il ? Sa nature se satisfaisait-elle de simplicité ? L'immeuble est grand, peut-être trouverez-vous une chambre où vous installer, vous observerez les va et vient des personnages, marionnettes menées par un destin moqueur qui n'en respectera aucune. Quelle importance, il y en a d'autres, tant et tant. Surtout quand le manipulateur est Serge Brussolo. Attention que vous ne sentiez pas d'invisibles fils vous faire agir. En plus de ceux qui vous manipulent depuis toujours bien sûr.

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11 juillet 2019 4 11 /07 /juillet /2019 08:00

2018 – TNT

1886. Le policier ne s'attendait pas à faire une telle découverte, il faut dire qu'un main coupée, posée sur le sol, ne se voit pas tous les jours. Alors qu'il lève la tête pour découvrir d'où vient le sang qu'il reçoit sur le visage il découvre...

L'enfant rapporte au Dr Lazlo Kreizler qu'un cadavre, découpé, vient d'être découvert, un garçon habillé en fille, celui-ci fait envoyer un dessinateur, Moore, sur place, lequel est fort mal reçu de la police, comme le Kreizler, qui passe pour un charlatan,. Après avoir hésité Roosevelt accepte, en prévenant John Moore que le spectacle est terrifiant.

Giorgio Santorelli était un travesti travaillant à Paresis Hall et se faisant appeler Gloria. Moore surmonte sa répugnance et dessine. Pour l'aliéniste c'est le seul moyen de voir ce qui s'est passé puisqu'il ne peut étudier le corps. le témoignage de Moore est également important, il a vu, les amputations.

Kreizler est convoqué pour analyser un suspect, M. Wolff, pour l'instant enfermer au Bellevue Hospital, asile qui porte bien mal son nom mais qui applique les méthodes de l'époque. Visiblement Wolff souffre d'une syphilis au dernier stade. Lazlo veut s'entretenir avec le suspect dans sa cellule malgré les risques. Son opinion est vite faite que Wolff n'est pas l'assassin, de Giorgio, ce qui ne l'empêchera pas de finir sur la chaise électrique.

Kreizler est célèbre mais son rôle n'est pas vraiment reconnu. Venant voir le commissaire il croise l'ancien chef de la police, qui ne le porte pas dans son cœur, et entend les murmures interrogatifs alors qu'il emprunte l'escalier en compagnie de Moore. Au passage ils retrouve Miss Sara Howard, première femme à intégrer la police de New York. Et qui plus est une lectrice des travaux du praticien. Si celui-ci voulut interroger M. Wolff c'est qu'il se souvient d'une ancienne affaire, celle des jumeaux Zweig, Benjamin et Sofia dont les cadavres avaient été retrouvés plus tard, celui du jeune homme avait été le seul à être démembré. Il se demande s'il ne s'agit pas du même criminel, auquel cas la police aura du mal à l'attraper.

Quoi qu'il en soit les viscères du jeune Giorgio ne sont pas perdus pour tout le monde...

Grâce à Miss Howard Kreizler peut étudier le dossier Zweig mais celui-ci est décevant et ne rapporte rien de précis sur les blessures infligées. Autant étudier directement les corps ! Pour ce faire il engage deux médecins spécialistes qui devront faire avec les ossements de Benjamin Zweig.

Le tueur a sans doute remarqué l'intervention de Kreizler, lui envoyer la langue de sa victime est un message on ne peut plus clair. Le duel peut s'engager, Lazlo sait ce qu'il devra faire pour arrêter le tueur : le comprendre, devenir lui.

Il y est résolu, ce qui pourrait être la seule solution, et la pire.

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10 juillet 2019 3 10 /07 /juillet /2019 18:39

Gisaengchoong – Bong Joon-ho – 2019 – 132' – Palme d'Or Cannes 2019

Ki-taek et sa famille survivent comme ils peuvent, en faisant tout et n'importe quoi pour gratter de l'argent ici ou là à la limite de la légalité, et souvent en la dépassant mais toujours, ou presque, avec le sourire.

Ainsi quand un ami du fils de la famille, Ki-woo, propose à ce dernier de prendre sa place de prof d'anglais d'une jeune fille dans une riche famille Ki-woo y voit une façon d'améliorer l'ordinaire. Petit problème, Ki-woo n'a pas les diplômes nécessaires. Sa sœur, Ki-jung va en fabriquer un, très crédible, une demie escroquerie, Ki-woo est qualifié après avoir raté 4 fois son entrée à l'université.

Une preuve, non ?

Ki-woo se présente à la porte, donne son nom, on lui ouvre, et il découvre une immense maison, ultramoderne, œuvre d'un architecte qui en fut le concepteur et le premier propriétaire avant de partir, ne laissant derrière lui, hormis la maison, que Moon-gwang, la gouvernante indispensable et omniprésente. La propriétaire, Mme Park Yeon-gyo le reçoit, précise qu'elle veut être là pour le premier cours et que le jeune homme sera rémunéré comme son prédécesseur.

Yeon-gyo, est d'une gentillesse, d'une naïveté, confondante, prise par ses enfants, perdue dans une maison immense, une gouvernante qui s'occupe de ce qu'elle ne peut pas faire, donc de tout ! Sa grande fille essaie de suivre des études et elle prend le petit dernier, Da-song, pour un génie de la peinture au point d'en encadrer les ''productions''. Celui-ci est difficile avec les professeurs d'arts qui s'occupent de lui, le dernier est parti il y a peu, il faut quelqu'un pour le remplacer.

Ki-woo pense connaître quelqu'un qui serait disponible et compétente, mais chère.

Qu'importe le prix pourvu que Da-song ait un enseignant qui le comprenne, le pauvre petit n'a-t-il pas été choqué d'avoir vu un spectre dans la maison ?

C'est ainsi que Ki-jung pénètre dans la maison et y trouve sa place.

Ne manquent que les parents. Pour le père, Ki-taek, c'est simple, il fut chauffeur dans le temps, il pourrait devenir celui de M. Park, il suffit que Ki-jung profite d'être ramenée pour laisser sa culotte dans le véhicule et que Mme Park la trouve pour avoir une raison de le licencier.

Reste la mère, Chung-sook, la seule possibilité est qu'elle prenne la place de Moon-gwang.

Difficile ! D'autant que Moon-gwang a une raison supplémentaire d'être attachée à cette maison.

Le scénario ménage le suspens et la mise en scène est habile et inventive mais le point fort, le plus pervers peut-être, est qu'il n'y a pas de méchants dans ce film, les ''parasites'' sont sympathiques, ne veulent faire de mal à personne, seulement prendre ce qu'un autre recevrait de toute façon, sans violence ni même agressivité, et les résultats qu'ils obtiennent en jouant les profs valent ceux de professionnels reconnus. Quand aux Park s'ils sont riches ça n'est pas en usant de malhonnêteté, ils sont accueillant et sans méchanceté. Pourtant petit à petit le destin se met en marche pour nous rappeler que + et + font -. Tricher seul est difficile, à deux ça l'est encore plus, mais à 4 il était évident que ça ne pouvait durer, qu'un grain de sable allait se glisser dans les rouages jusqu'à ce que le mécanisme s'affole.

Et le grain de sable, est là, devrais-je dire qu'il était là depuis longtemps, il n'attendait que d'être déplacé pour que le système se désagrège jusqu'au drame et à la folie. Ce n'est pas un hasard si le titre est au singulier...

Les Palmes d'Or sont rarement ''grand public'' celle-ci l'est en restant digne de cette distinction, Boong Joon-ho a derrière lui une longue liste de films de qualités, chacun vaudrait un article dans ce blog et je devrais m'y atteler.

Avant d'acheter une maison faites-en donc le tour.

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10 juillet 2019 3 10 /07 /juillet /2019 08:00

Merci à Jean, Camille, Nikola, Marcel, Pierre, Giorgio, Carl

Merci Soo-bin. Je suis bien de cet avis !

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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 08:00

 

Bouteille à anse-goulot en étrier, représentant un canard guerrier

Moche IV, 500-600 ap. J.-C. Céramique modelée avec incrustation de nacre

Cruche représentant le dieu de la montagne en forme de fruits

Moche III, 300-400 ap. J.-C. Céramique modelée et peinte

 

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8 juillet 2019 1 08 /07 /juillet /2019 16:49

Gary Dauberman/Mark Verheiden – 2019 – 10 eps – d'après la bande dessinée de Len Wein & Berni Wrightson

3 hommes dans une barque en pleine nuit, qui croirait qu'il s'agit d'une partie de pèche comme une autre ? Ils savent où ils vont et ce qu'ils doivent faire : balancer des boites, rien de compliqué.

En apparence.

Mais leur embarcation refuse de redémarrer. Alors qu'ils sont attaqués par quelque chose. Un des hommes tombe à l'eau mais ne parvient pas à rejoindre ses amis, ils disparaît dans l'eau boueuse comme si le marais lui-même attaquait, comme si les racines étaient animés d'une volonté propre tendue vers la mort de ces hommes.

48 h plus tôt, dans une classe les élèves écoutent l'histoire de Cassie quand une fillette, Susie Coyle, s'effondre...

dans un village du Congo une équipe de médecins du CDC en combinaisons essaie de convaincre des enfants qu'ils sont là pour les sauver de la fièvre hémorragique.

Mais la cheffe d'équipe, le Dr Abby Arcane est appelée ailleurs, à Marais, en Louisiane, sa terre natale, ou une nouveau virus se répand.

Elle se souvient de son enfance, de ce qu'elle fuit, mais doit faire face à une maladie inconnue à identifier afin de la traiter. Elle commence par rendre visite à Susie, la probable patiente zéro, et trouve sur son oreiller une tige étrange.

Mais pas plus étrange qu'un homme qui étudie les résultats d'analyse sans que personne sache qui il est ni comment il s'introduisit dans le laboratoire.

Elle retrouve un vieil ami, devenu policier, ensemble ils essaient de retrouver Eddie, le père de Susie. La maison est ouverte, ils entrent et entendent des bruits étranges. Ils sont là pour en savoir plus, ça tombe bien.

Ils trouvent un homme, celui de l’hôpital, prélevant un échantillon avant de leur indiquer du doigt Eddie, où ce qui en reste, comme si le marais l'avais absorbé, ingéré, intégré.

L'inconnu se présente : Alec Holland, un scientifique qui pense qu'elle ne cherche pas au bon endroit et qu'il peut l'aider, en se rendant dans son laboratoire pour commencer.

Il lui montre que le virus mutagène qu'il a découvert agit comme un super engrais en centuplant la croissance de la végétation.

En attendant la population s'inquiète et voudrait savoir ce qui se passe.

Avery est le maître de la région, le plus riche, celui qui détient les clés de l'avenir, il veut découvrir les trésors et secrets du marais pour les exploiter. Le Dr Arcane procède à l'autopsie de Eddie et demande à Holland de l'aider. Ils ne voient pas ce qui sort du cadavre et réveille Susie.

Des tentacules se multiplient, envahissent le labo, attaquent Arcane et Holland, jusqu'à ce que celui-ci l'enflamme.

Le soir Abby retrouve une amie d'enfance à qui elle espère soutirer des renseignements, une journaliste du quotidien local, elle rencontre aussi Mme Sunderland, la mère d'une amie, qui lui garde rancune d'avoir causé sa mort, mais accepte qu'elle reste, pour sauver Susie.

Arcane et Holland partent en exploration dans le marais, elle trouve une embarcation prise dans un arbre et à l'intérieur une valise comprenant des seringues pleine d'un produit semblable à celui qui amplifie la croissance des plantes et les effets du virus pathogène.

Holland pense qu'ainsi le poison fut répandu en de multiples endroits et qu'il est possible de retrouver d'autres boites. Tout à sa recherche il n'a pas vu l'homme qui le suivait, et lui tire dessus avant d'incendier la barque où il se trouvait. Le produit et l'eau du marais se combinent avec le sang du chercheur, les lianes se tendent, attirent Alec au fond de l'eau.

 Abby vient à son secours mais son bateau est attaqué par le marais, temporairement, jusqu'à ce qu'une forme anthropomorphe sorte de l'eau. Abby a peur, elle s'enfuit...

La Créature du Marais est une des bandes dessinées dont je garde le meilleur souvenir. Avant l'heure il montrait ce qui arrive quand l'homo sapiens veut s'approprier les secrets de la Nature alors qu'il ne peut pas les maîtriser.

Les personnages principaux sont là, le décor est identique, seules changent quelques points de détails finalement peu important. Le premier épisode donne envie de suivre les autres avec l'espoir qu'ils seront à la hauteur d'un personnage hors du commun des super héros. Une ambiance humide et sombre où l'horreur sera à l'aise pour étirer ses ramifications jusqu'aux âmes trop fragiles pour lui résister.

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8 juillet 2019 1 08 /07 /juillet /2019 08:00

Impurgatoire : Lieu où errent les âmes en attente d'être accepté en Enfer, a parfois l'apparence d'un blog...

Inférieur : Celui qui se dit supérieur et compense par cette affirmation l'évidence d'être loin du niveau qu'il souhaite.

Instincteur : Comment éteindre par l'abandon aux instincts les plus primaires les essais, tentatives et embryons de réflexions.

Intellichance : perception suffisamment fine de son environnement pour générer des réactions adaptées permettant de simuler l'intelligence.

Intérimère : Personne portant parfois l'embryon d'une femme stérile ou ne pouvant pas mener une grossesse à terme sans risque ou se chargeant d'un enfant quand la mère est, pour un temps, indisponible. Parfois rémunérée.

Interprétation : Percevoir quelque chose en l'expliquant par référence à ce que l'on connaît déjà.

Intrémiste : Réduite au minimum ses aspirations, ses envies de changements, considérant que ce qui est en plus est en trop, que ce qui est nouveau est superflu, que ce qui est ancien est ce dont il convient de se satisfaire.

Joie : Pour les chrétiens c'est un don du Saint-Esprit donnant un aperçu de la béatitude qui attend le croyant après sa mort terrestre. Pour les autres c'est une sensation agréable parfois jugée comme un risque quand sa recherche devient une addiction amenant une autostimulation continuelle pour l'obtenir.

Justice : Notion subjective visant à faire s'équilibrer une balance dont les plateaux supportent des choses différentes et, souvent, incomparables. Chacune estimant que le plateau sur lequel elle se trouve devrait être plus lourd que l'autre. Notion sociale visant mécontenter autant l'un que l'autre pour maintenir la cohérence de désirs opposés et d'instincts contradictoires. Le pire serait qu'un jour les deux plateaux se trouvent exactement au même niveau.

Magiestrature : Ensemble de juges qui auraient le pouvoir de connaître la vérité et de comprendre chaque comportement et chaque individu pour lui appliquer une sanction équitable. Une réalité que la vie organique ne peut connaître.

Matière : Substance dont est fait une chose, mais aussi substance constituant cette substance et ainsi de suite, jusqu'à, peut-être, découvrir qu'au final il n'y a qu'une onde que nos perceptions trop faibles nous empêchent de distinguer.

Médecine : Art de faire durer une maladie sans tuer le malade.

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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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