Motorô Mase – Kazé Seinen – 2013 traduit du japonais par
Jacques Lalloz, adaptation et correction : Josselin Moneyron - 10 tomes
La cérémonie marquant la rentrée se termine, c'est le moment de l'injection voulu par la ''Loi pour la sauvegarde de la prospérité nationale''. Les infirmières sourient mais les enfants regardent s'approcher l'aiguille en pleurant.
Tous vont y passer, c'est comme ça ! Après quoi la directrice les félicite et précise que :
Chacun doit profiter de sa vie, l'appréhension de sa mort prochaine élevant le degré de conscience populaire qui permet d'augmenter la productivité de la société.
Fujimoto Kengo grandit, passant sans encombre le délai fatidique et regardant ses ''obligations'' avec distance, à l'inverse de ses collègues alors même que lui est rappelé l'utilité du système, la baisse du nombre de suicides et d'acte de délinquance alors que le PIB et la natalité progressent d'année en année. Soudain un homme se lève, s'insurge, dénonce un jeu de roulette russe avec la vie des gens, sa sœur faisait partie du millième de la population condamnée. Il n'a pas le temps d'en dire plus.
Les citoyens ayant reçu la capsule fatidique reçoivent 24h avant leur mort un préavis indiquant le jour et l'heure exacts de leur décès :
C'est ce document que Fujimoto et ses collègues sont appelés à délivrer. Le jeune homme pourtant doute de la validité de son devoir d'autant qu'il doit connaître la vie de l'intéressé(e) pour remplir sa mission avec humanité.
C'est le soir qu'il livre son préavis, et quand il s'annonce chacun sait pourquoi il est là. C'est à la mère du futur défunt qu'il donne l'attestation, supporte les pleurs de la récipiendaire jusqu'à ce qu'elle signe le récépissé.
Pour autant la société n'est pas idéale, Yosuke Kamoi le sait bien qui dut voler un cd sous la menace, se fit prendre et fut sévèrement puni par ceux qui l'avaient mandaté qui lui écrasèrent leurs mégots sur la tête. 4 ans ont passé mais il n'oublie pas et ses brûlures font toujours mal.
Il est surpris quand sa mère vient le voir dans sa chambre, plus encore quand il apprend qu'il entame la dernière journée de sa vie.
Autant l'utiliser d'une manière qui lui fasse du bien !
Fujimoto est prévenu de la disparition de Kamoi, mais le cas est prévu. Si un condamné se livre à des actes répréhensibles sa famille sera pénalisée en ne touchant pas sa ''pension familiale de prospérité nationale'' et en devant payer des dommages et intérêts. Au tour de Shimoyama, le chef de ceux qui le terrorisèrent si longtemps.
Mais la vengeance ne semble pas si agréable, trop longtemps après elle n'avait plus de goût. Que lui restait-il d'autre que mourir seul au bord d'un chemin forestier ? Quand ses exactions furent connues Fujimoto prit conscience que sans l'Ikigami Yosuke ne serait jamais passé à l'acte.
Les Komatsuna sont un duo de musiciens jouant un peu partout pour gagner leur vie formé de Torio Tanabe, l'interprète, et de Hidekazu Morio, le compositeur. Ils se produisent depuis un an quand, un soir, Yu'ichi Satake vient les voir mais ne veut écouter que Tanabe.
Kengo visite le lieu de production des capsules, des vaccins, des seringues, découvre une organisation segmentée afin que le secret soit complet.
Tout un système complexe paraissant ne pas laisser place à l'erreur. Fujimoto en sait plus mais cela n'allège pas son rôle.
Tanabe et Morio se sont séparé, le premier était trop heureux de se voir offrir la chance de devenir une vedette bien que son futur ex partenaire lui promette une carrière courte. Ce que les faits finissent par corroborer. Il ignore que Kengo vient de recevoir un nouvel Ikigami à livrer, à son nom.
Il reste 24 h à Tanabe alors que son ex partenaire a un accident et se trouve dans le coma. Une journée ça passe vite, pour le condamné qui peut enfin passer à la radio, une chance qu'il ne peut laisser passer, l'opportunité d'interpréter ''Un signal sur le bord de la route'', de Komatsuna, une chanson que Morio entend puisqu'il réagit et se réveille à l'instant ou son ami meurt.
Sans l'Ikigami Tanabe aurait suivi un chemin différent de celui qu'il espérait, Morio serait peut-être mort, naturellement...
Ce manga nous montre comment chacun peut employer sa dernière journée, en bien, en mal, alors que Fujimoto voit croître ses questions sur son rôle et l'utilité de cette injection.
Je n'ai pas encore vu le film tiré de ce manga, ça viendra !