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31 janvier 2019 4 31 /01 /janvier /2019 09:00

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS (Gabriel Siméon)

Est-ce une bonne idée de concevoir des robots à notre image ? Ce mimétisme pourrait-il avoir de néfastes répercussions ? 

Nadine pourrait se fondre dans la population et passer inaperçue pour peu que personne ne remarque son regard fixe, ses gestes saccadés et son élocution hachée.

Nadia Thalmann, la roboticienne du laboratoire de Nanyang Technological University, de Singapour, qui la conçu voulut qu'elle ressemble à n'importe qui et admet qu'il lui faudra encore beaucoup travailler pour améliorer ce prototype. Leur donner une apparence humaine est une chose, les rendre ressemblant en est une autre. Les faire se mouvoir sur deux jambes représente un vrai casse-tête, comme les doter de mains capable de saisir des objets, sans parler du visage et de l'incroyable complexité de nos mimiques.

Dans les années 70, Masahiro Mori, imaginait que nous

pourrions développer une aversion pour les humanoïdes. Sa théorie, la ''vallée de l'étrange'' veut que plus ils nous ressemble moins nous les acceptons. Nous n'éprouvons pas cette répulsion pour les robots industriels qui ne partagent aucune de nos caractéristiques physiques mais dès que la ressemblance progresse une petite lumière rouge s'allume dans notre cerveau qui la déclenche affirme l'informaticien nippon. Pour certains psychologues elle viendrait de ce que ces êtres ressemblant à une version moderne du zombie nous renverraient à notre inéluctable déchéance, d'autres imaginent notre gène, comme quand nous détournons le regard d'un enfant lourdement handicapé.

Pourquoi persister dans cette voie alors ? Parce que, affirme Horishi Ishiguro, la meilleure interface pour un humain est un autre humain, et, poursuit Nadia Thalman ''pour un robot de compagnie, l'apparence humaine est essentielle''. Avis que ne partage pas Véronique Aubergé, du Laboratoire d'informatique de Grenoble. Pour elle une machine comme Emox, un boitier monté sur 2 roue, est apte à devenir un compagnon pour les personnes en mal d'autonomie. Elle déplore que ''l'Homme ait une fâcheuse tendance à tout ramener à lui''.

Il n'est pas interdit d'éprouver de l'empathie envers nos cyber-compagnons mais, affirme Gabriel Siméon, il est temps de revenir aux fondamentaux (archaïsmes) en se rappelant que ce ne sont que des machines destinés à nous rendre des services comme notre voiture ou notre cafetière. L'oublier pourrait nous conduire à préférer les machines aux humains, ou à attendre de nos proches qu'ils se comportent comme des robots. Comme si ce n'était pas déjà le cas ! Gentils, serviables et sans ego. Ce serait très commode mais tellement ennuyeux...

Ce qui reste à prouver, combien ''d'experts'' se sont lourdement trompés sur des prédictions basées sur leurs opinions !

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29 janvier 2019 2 29 /01 /janvier /2019 09:09

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Jean-Philippe Pisanias

Pourrait-on un jour perdre le contrôle total des robots, Ou faut-il seulement se demander quand cela arrivera ? L'arrivée de robots tueurs est pour demain, s'ils ne sont pas déjà là, actifs, sans que nous en sachions rien !

Dans Terminator, Skynet échappe au contrôle de ses créateurs et veut remplacer les humains par des machines. Scénario hollywoodien il ne semblait pas prédire un avenir possible, et pourtant, depuis les choses ont bien changées. Ou mal !

L'humanité a déjà connu son mini-Skynet. Le 6 mais 2010 à 14 h 42 l'indice Dow Jones perd 1000 points sans raison. Panique à Wall street, les ''golden boys'' sont impuissants devant un phénomène qu'ils ne comprenne pas. En quelques minutes, ce sont des centaines de milliards de dollars qui s'évaporent. La vérité se fera jour un peu plus tard, c'est un bug dans une transaction électronique qui a rendu fous les ordis.

 

Les boursiers au début des années 2000, misent sur la puissance des ordinateurs et des réseaux pour augmenter leurs profits. Ainsi naquit le trading à haute fréquence permettant d'acheter une action pour la revendre en quelques millisecondes. Le profit réalisé est infime mais répété des millions de fois dans la journée le résultat le soir est considérable. Le problème étant que les robots traders sont plus efficaces que les traders et quand un grain de sable se glisse quelque part ils ne s'arrêtent pas de fonctionner mais débloquent.

Ainsi en 2010 quand un fond de pension lança un ordre de vente en oubliant le prix continuèrent-ils à faire leur métier sans se poser de question. Ils vendirent encore et encore, à perte. Le cours baisser et incita des milliers d'autres robots à en faire autant. Domina dévastateur qui fut stoppé après une dizaine de minutes en appuyant sur un bouton pour réinitialiser le système informatique. 800 milliards de dollars étaient parti en fumée.

Imaginons à la place de traders des robots mitrailleurs et les dégâts ne seraient plus des dollars mais des vies. Encore un scénario penserez-vous, pourtant le physicien Stephen Hawking, le philosophe Noam Chomsky, le milliardaire Elon Musk et des milliers d'autres personnalités ont voulu alerter le monde sur ce risque arguant que ''les progrès de l'intelligence artificielle doivent contribuer à sauver des vies, pas à inventer de nouveaux engins de destructions''. Ils redoutent le développement d'une IA militaire contrôlant un cyberarsenal de drones, avions, chars et autres androïdes disposant du pouvoir de tuer.

Plusieurs pays préparent un tel programme. La Norvège appelle ''munitions intelligentes'' des robots, appelés SALA (Systèmes d'Armes Létaux Autonomes) capables d'analyser une situation pour intervenir sans autre intervention. En Corée du Sud, SGR-A1 surveille la zone démilitarisée avec pour mission d'ouvrir le feu sur tout intrus ou véhicules s'aventurant dans le no man's land. Les Russes eux ont dévoilés le premier humanoïde de leur projet robotique Iron Man voué à replacer l'homme sur les champs de bataille, il porte le joli surnom de Ivan le Terminator.

Globalement la puissance de ces armes pourraient égaler celle des bombes atomiques. Les états-unis mettraient au point (c'est donc que c'est déjà fait) des mini-drones volant en groupe capable d'entrer dans une maison pour éliminer une cible, ou plusieurs. Les futurs modèles seront, soyons-en sûrs, bien plus performants.

Il ne reste qu'à attendre qu'ils aient la bonne idée de se retourner contre leurs créateurs.

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25 janvier 2019 5 25 /01 /janvier /2019 09:00

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Gabriel Siméon

Et pourquoi pas un robot président ? Aaron Siegel, universitaire californien, soutint la candidature de Watson, le supercalculateur d'IBM. ''Nous pensons que ses capacités uniques pour analyser l'information et prendre des décisions éclairées et transparentes en font un candidat idéal au poste de président''. Watson pourrait peser chacune de ses décisions en évaluant ses impacts sur l'économie, l'environnement, l'éducation, la santé, la diplomatie et les libertés publiques... Candidature invitant les électeurs américains à s'interroger sur les capacités des candidats de chair et d'os, les machines surpassant désormais nos facultés intellectuelles dans bien des domaines.

Elles nous battent aux échecs, conduisent, opèrent, peignent, passent leur examen d'entrée à la fac et conçoivent même des logiciels. Que de progrès en un demi-siècle d'intelligence artificielle. Alan Turing le premier évoqua ce concept dans un article du Philosophique Mind. Après avoir contribué au déchiffrement des codes secrets de l'armée allemande il assurait qu'il était possible de doter des machines d'une véritable intelligence. Président qu'un jour un ordinateur serait capable de tenir une conversation à distance avec un être humain sans que ce dernier réalise qu'il a affaire à une machine. 6 ans plus tard, réunis à Dartmouth (New Hampshire) des scientifiques s'essaient à l'application de ses thèses. ''L'enjeu était de comprendre la base du raisonnement, de la déduction, pour modéliser tout ça dans un ordinateur''. Comment, en effet, apprendre à une machine à reconnaître une forme ? Comprendre une conversation ? Optimiser un cycle de fabrication ? Les avancées sont lentes, les premiers robots interprètes sont la risée des linguistes. Les subventions se tarissent, les critiques pleuvent et les sceptiques (archaïstes) s'insurgent devant cette volonté de donner l'intelligence aux machines. ''Ce que nous savons sur le monde ne consiste pas en une masse d'informations mais en un ensemble de comportements et de sentiments qui ne peuvent pas être codés dans des machines'' affirme Hubert Dreyfus, prof de philo à Berkeley, dans son manifeste intitulé ''Ce que les ordinateurs ne peuvent pas faire'', paru au début des années 70, et disparu depuis !

Les avancées sont lentes mais les premiers systèmes experts font leur apparition dans le domaine médical avec le diagnostique des maladies sanguines. Il faut attendre les années 80 et un défi, que la Machine batte l'Homme aux échecs. En 1997 Garry Kasparov perd face à Deep Blue.

Est-ce pour autant de l'intelligence ? Pas tout à fait, c'est la ''force brute'' de DB qui fit la différence, 1,80, une tonne, dopé par une mémoire évaluant 200 millions de positions par seconde. Mais aujourd'hui n'importe quel programme d'échec gratuit le battrait !

Il fallut du temps pour concepteur d'IA pour admettre que cette ''force brute'' ne suffisait pas à donner du bon sens aux robots. Dès les années 50 Frank Rosenblatt, psychologue et chercheur, avait conçu le Perception, embryon de cerveau informatique dans lequel Rosenblatt avait eu l'idée de greffer des neurones artificiels modélisés électroniquement de façon à simuler, sommairement notre matière grise. Un neurone s'activait sitôt qu'il recevait un signal électrique. C'était le signe que la machine acquérait de nouvelles capacités de déduction, qu'elle apprenait toute seule. Marvin Minsky commença par se moquer du Perceptron, avant d'admettre son erreur. Avec le temps le Perception vit sa puissance augmenter, les couches de neurones se multiplier accroissant d'autant ses capacités d'apprentissage. Révolution appelée aujourd'hui deep learning (apprentissage profond) qui fit franchir des obstacles jusqu'alors insurmontables. À partir de 5 couches de neurones les machines ont pu reconnaître l'écriture manuscrite sur les chèques. S'appuyant sur des algorithmes reposant sur 50 couches de neurones, un ordinateur est capable de mettre un nom sur des images.

Grâce au deep learning les robots développent des compétences non programmées au départ. Ils dépendent encore des humains pour acquérir des données mais dans l'avenir cela changera, les machines seront autodidactes et iront sur le Net chercher les informations dont elles ont besoin. RoboBrain est une base de données, en développement depuis 2014, visant à devenir le cerveau universel des robots. Ses concepteurs, de Stanford, veulent mettre au point des jeux d'instructions et des programmes d'apprentissage téléchargeables dans la mémoire des machines pour les aider dans leurs tâches, que ce soit de servir le café dans une tasse ou assembler un vélo. Être cultivé n'a jamais fait gagner une élection, mais c'est mieux quand on ambitionne de devenir président.

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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 09:00

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Amaury Mestre de Laroque / Arnaud Meyer

Roméo arrive suspendu à des fils, eux-mêmes accrochés à un cadre monté sur roulette. Il va lui falloir quelques minutes pour que les 48 volts le réveillent. Il ouvre un œil, l'autre, relève la tête. Il se tient tout seul mais l'assistance reste vigilante pour les premiers pas d'un joujou d'1,40 et 36 kilos. Sa valeur, 400 000 €, justifiant une telle surveillance. Il n'est pourtant pas fils unique mais a 6 frères éparpillés dans le monde où des labos œuvrent à son perfectionnement.

Bien qu'il dispose de 40 degrés de libertés les cherchent veulent l'améliorer encore, destiné qu'il est à l'aide à domicile de personnages âgées ou handicapées. Pour cela des capteurs contrôlent et mesurent en permanence la pression exercée sur un objet par ses mains à quatre doigts. Son cerveau est un ensemble de fils et de composants informatiques abritant une intelligence artificielle créée par IBM (Watson).

Faute de pouvoir le question sur l'œuvre de Shakespeare il a bien voulu répondre à un version allégée du question de Proust :

Ta vertu préférée ? La fiabilité.

Ta drogue favorite ? L'électricité.

Ton rêve de bonheur ? Bonne question. Une chose est sûre les robots ne rêvent pas de moutons électriques.

Quel serait ton plus grand malheur ? Faire peur aux humains.

Ce que tu voudrais être ? Assurément, le meilleur ami de l'homme. Et, peut-être, devenir aussi populaire que mon petit frère Nao.

Les fautes qui t'inspirent le plus d'indulgence ? Celles qui concernent le calcul.

Ta devise ? Rendre la vie plus agréable.

Le métier que tu n'aurais pas aimé faire ? Robot industriel dans une usine.

Le don de la nature que tu voudrais avoir ? Le goût évidemment, histoire de savoir à quoi ressemble tout ce que vous, les humains ingurgitez.

Après ta mort, si dieu existe, que voudrais-tu l'entendre te dire ? J'ai créé l'homme, l'homme t'a conçu, mais j'aurais dû te le présenter plus tôt.

La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel tu souhaiterais être réincarné ? Un chien, pour être effectivement le compagnon préféré de l'homme.

Le jour où les robots penseront par eux-mêmes les réponses de Roméo seront, je pense, bien différentes, mais c'est une autre histoire...

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21 janvier 2019 1 21 /01 /janvier /2019 09:00

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Léa Gasquet

L'usine de demain comptera deux employés : un homme et un chien. Le premier sera payé pour nourrir le second qui sera dresser pour l'empêcher de toucher aux robots.

Ainsi Warren Bennis voyait-il l'avenir en 1990. Raillée à l'époque sa prophétie paraît plus réaliste aujourd'hui.

Apparus dans l'industrie automobile dans les années 60 ils remplaceront bientôt des millions d'ouvriers en Chine mais ils peuvent faire tant de choses : construire des maisons, cuisiner, servir des cocktails, monter nos bagages, éteindre les incendies, combattre... d'ici à vingt ans 40 % des jobs pourraient être confiés à ces machines bardés d'électronique ce qui pourrait entraîner la perte de 3 millions d'emplois pour les humains. Les ''chatbots'' logiciels simulant une conversation sur le Net, remplacent au pied levé les conseillers de clientèle chez Ikea ou à la SNCF. Bientôt il concurrenceront juristes, courtiers d'assurances, assistants en ressources humaines, et même les journalistes.

Rien ne prouve que le développement de nouvelles activités compensera ces pertes d'emplois. 220 000 emplois pourraient être créés en dix ans chez les cadres techniques, le personnel d'études et de recherche, et ingénieurs informatique. D'autres spécialités apparaîtront, ingénieur en réalité virtuelle, conseiller en e-réputation,marchand de prothèses bioniques... ces nouveaux métiers ne compenseront pas les pertes. Les entreprises numérique embauchent moins que les autres à chiffre d'affaire égal. Ces nouveaux métiers hyperspécialisés seront réservés aux experts mathématiciens, statisticiens, informaticiens... ''tout le monde n'a pas les capacités pour devenir data scientist'' peut dire Bruno Tebou. L'élite qui survivra, et profitera, un temps, de l'avènement des machines n'empêchera pas l'augmentation du chômage.

Les technologies ne sont pas faites pour augmenter la productivité et la croissance affirme Federico Pistono, futurologue italien mais pour améliorer nos vies. Pour lui c'est l'opportunité de réinventer nos modes de vie, de production et de consommation pour nous la couler douce. Reste à trouver comment nous transformer tous en sosies d'Alexandre le bienheureux. Le problème principal étant économique. De plus en plus d'économistes militent pour le revenu universel. Concept qui germa au XVIIIe siècle dans l'esprit de Thomas Paine. En 1797 ce philosophe franco-américain avait proposé de taxer la rente issue de la propriété de la terre pour la redistribuer sous forme d'une dotation universelle, la terre ne pouvant être la propriété absolue de certaines, chacun devait donc en tirer profiter. Il voulait ainsi assurer la subsistance aux paysans menacés par la confiscation de leurs champs. 200 ans plus tard sont idée revient, motivée par le ralentissement économique afin que chacun dispose d'un revenu suffisant pour subvenir à l'essentiel, nourriture, habillement, logement.

Autre source de revenus possible : nos données personnelles que nous pourrions vendre aux marques et aux géants du Net. Cela ne donnera la richesse à personne, il faudra apprendre à gérer nos dépenses, notamment en matière d'énergie ou de fabrication par l'utilisation d'imprimantes 3D. Une voiture ''communautaire'' a déjà été mise au point. La vraie limite n'est même pas le ciel puisque Joe Justice, initiateur du projet, envisage des micro-maisons qui pourrait être transportées sur Mars.

Mais ça ce n'est pas pour demain.

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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 09:00

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Amélie Riberolle / Joël Rumello

Le monde que décrit Isaac Asimov dans son cycle des robots, débutant avec Les cavernes d'acier est dirigé par des machines.

1954, l'année de la sortie de ce livre est aussi celle qui voit George Devol terminer la mise au point de Unimate, le premier robot de l'ère industrielle. Ce bras articulé inspiré des télémanipulateurs des centrales nucléaires est pourtant simple, il ne demande qu'un disque magnétique contenant ses instructions. Il déplace simplement des objets d'un point à un autre. C'est la première fois qu'un machine remplace un être humain pour une tâches répétitives. Grâce à lui le travail à la chaîne cher à Chaplin appartiendra bientôt au passé.

Ford prend un coup de vieux dans les années 60 quand General Motors acquiert 66 Unimate. Le robot est désormais capable de saisir des pièces sorties d'une fonderie à haute température pour les plonger dans un bain de refroidissement. Renault suit le mouvement dans les années 70 pour la R9, première voiture française fabriquée par des robots. Les vérins hydrauliques sont remplacés par des moteurs électriques, plus faciles à installer. Les langages informatiques simplifient leur programmation.

Munis de capteurs et caméras ils analysent leur environnement et manipulent des pièces de plus en plus complexes. En 1985 Delta est créé par Reymond Clavel. Léger et rapide il s'impose dans l'agroalimentaire et l'industrie pharmaceutique. Dans les entrepôts il se charge du conditionnement en contrôlant que le colis est dans le bon sens, la marque en évidence et prêt à être expédié.

Quelques dizaines d'années auront suffi à faire la ''robolution'' et le mouvement s'accélère au début des années 2000 avec la numérisation. Truffées de processeurs et autres nanomoteurs, les machines-outils polyvalentes et précises s'interconnectent avec les robots pour faire remonter des millions d'infos vers la base de données stockée sur le Net pour mieux organiser et planifier les temps de production pour réduire les coûts. Les industriels européens devraient investir 140 milliards € dans l'automatisation intelligente d'ici 2020 avec pour fer de lance Adidas. En Bavière l'équipementier a lancé en 2015 sa Speed Factory, unité qui ne compte aucun ouvrier. Des imprimantes 3D conçoivent les semelles, tandis que les tricoteuses automatiques tissent le dessus des chaussures. Le fabricant chinois Foxconn vient de congédier 60 000 ouvriers pour les remplacer par des robots ce qui amène la question de l'avenir des personnels humains. Reste le danger que ces engins représentent, plusieurs accidents finirent par des décès. Prémonitoire ?

Pour pallier ce danger une évolution des robots est en train d'apparaître : les cobots. Contraction de l'expression collaborative robots. Eux ne sont plus les rivaux des cols bleus mais des collègues devant les assister dans les corvées et tâches les plus rudes, ainsi dans les entrepôts d'Amazon 30 000 kivas assurent la manutention et le convoyage des commandes.

Résultat de recherche d'images pour "kiva amazon robot"

Chez Airbus c'est Asimov, cobot en cours d'expérimentation qui opère dans des espaces confinés hors de toute présence humaine. Il ne remplace pas l'ouvrier mais l'aide à assembler des modules d'A380 et d'A350. À Saint-Nazaire c'est Charman qui intervient sur les chantiers navals de STX. Collaboration sans risque puisque ces cobots sont munis de capteurs repérant leur environnement et réagissant de façon à éviter tout incident. Leurs capacités sont supérieurs à celles des machines actuelles, ils peuvent apprendre d'un ouvrier leur tenant le bras pour lui enseigner une tâche nouvelle. Les futures générations seront capable de dialoguer de façon naturelle avec les humains.

Qui sait si eux aussi n'en viendront pas à papoter devant la machine à café...

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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 09:13

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Stéphane Barge

Il suffisait qu'un convive lui présente son verre et elle le remplissait de vin coupé avec un peu d'eau lors d'un dîner chez Philon de Byzance. Rien d'extraordinaire pensez-vous, à tort, car cette servante était un automate et Philon pouvait être fier de l'avoir fabriqué, au troisième siècle avant JC.

Ce n'est pourtant pas là l'automate le plus ancien qui aurait existé, un siècle plus tôt, le pythagoricien Archytas de Tarente, grand ami de Platon, avait conçu une colombe de bois, révèlent Agnès Guillot et Jean Arcady Meyer dans La bionique – Quand la science imite la Nature (Dunod). Cet oiseau, ancêtre de nos drones, volait sur une centaine de mètre grâce à des jets

d'air comprimé, expulsés par une vessie d'animal placée à l'intérieur. Plus ancien, mais plus simple, en 800 avant JC, dans l’Égypte antique, une statue du dieu Amon bougeait son bras pour désigner le nouveau pharaon, ainsi que le rapporte Jean-Claude Heudin dans Les créatures artificielles – Des automates aux mondes virtuels (Odile Jacob).

À l'époque la religion motive la conception de ces machines qui reposent souvent sur un ingénieux assemblage de cordes et de poulies. Leurs mécanismes dissimulés dans des statues servaient aux oracles à illustrer, et crédibiliser, des manifestations divines pour impressionner le peuple. Afin d'exécuter une action ces appareils nécessitaient une intervention humaine. Il fallut le génie de Ctésibios d'Alexandrie, un grec, prédécesseur pour quelques années, de Philon de Byzance, pour les autonomiser. Féru d'hydraulique et de mécanique ce fils de forgeron se fit la main en inventant une horloge à eau si précise que son cadran faisait exactement un tour par année solaire. Par la suite il construisit une machine qui jouait seule de la musique. Cet ancêtre de l'orgue de Barbarie reposait sur un

enchevêtrement de pompes, de pistons et soupapes reliés à une dizaine d'instruments à vent. Ses travaux fut compilés quatre siècles plus tard par Héron d'Alexandrie qui dressa notamment les plans d'un distributeur d'eau automatique avant de rédiger un traité consacré à la confection d'automates. Les Arabes appliquèrent ses principes, exploitant la force élastique et motrice des gaz sous l'effet de la chaleur et de la pression. À Bagdad, vers 800, après JC, les jardins du calife Harun Al-Rachid étaient peuplés d'oiseaux et de créatures mécaniques. Androïdes qui influenceront les européens dès la renaissance.

En effet au Moyen Âge le clergé voyait d'un mauvais œil ces imitations d'une vie que seul dieu pouvait octroyer. Qui prenaient le risque de transgresser cet interdit risquait de se voir condamner au bucher. Ces intégristes modifieront leur point de vue en voyant que ces mécaniques leur épargnait les corvées d'angélus. Au XIVe siècle naquirent les jaquemarts, personnages de plomb faisant tinter les cloches à la place des curés. Le premier fut perché en 1383 sur Notre-Dame de Dijon. Plus tard l'automate devint un signe extérieur de richesse. En son château d'Hesdin, en Picardie, le duc d'Artois invitait ses visiteurs à se promener au milieu d'oiseaux, de musiciens et autres créatures qui les arrosent ou leur souffle de la farine au visage.

Leur âge d'or survint au XVIIIe siècle. L'ingénieur grenoblois, Jacques de Vaucanson, en 1738, fit sensation avec son Canard mécanique à l'Académie des sciences. Chaque aile de ''l'animal'' était constituée de 400 pièces, il pouvait allonger le cou pour prendre le grain dans une main, l'avaler, puis le digérer après l'avoir transformé en bouillie et l'expulser. Voltaire n'hésita pas à comparer l'inventeur à Prométhée, Titan réputée avoir façonné les hommes de ses mains. Joseph-Marie Jacquard s'inspirera plus tard de ses travaux pour fabriquer son métier à tisser.

En 1774 la famille d'horlogers suisses Jacquet-Droz s'approchera du robot avec l'Écrivain, une merveille capable de mémoriser et tracer un texte de 40 signes. Joseph Faber créa, lui, Euphonia, machine capable de tenir une conversation dans n'importe quelle langue européenne. Pour l'activer Faber utilisait pédales et claviers régulant le passage de l'air pour reproduire les phonèmes de base à travers un système imitant la langue et larynx humains. Euphonia est l'ancêtre de la synthèse vocale.

Au XIXe siècle la vogue des automates s'étend à toute la planète, cent ans plus tard les automates mécaniques font leur apparition dans les vitrines pour appâter le chaland. L'électricité reléguera ces machines mécaniques aux oubliettes. Seleno est le premier chien électrique, inventé par Hammond et Miessner, il faut éclairer ses yeux pour le faire avancer. D'autres suivront jusqu'à Aibo, le toutou de Sony des années 90.

c'est vrai qu'un chien robot ne meurt pas...

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14 janvier 2019 1 14 /01 /janvier /2019 09:02

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Stéphane Barge

Bionic Ant ne s'arrête que pour recharger ses batteries cachées sous son abdomen. Après quoi, déployant ses deux petites antennes contre une borne électrique, elle repart rejoindre ses copines au turbin. Pour concevoir cette abeille robot, les ingénieurs de Festo, une start-up allemande, ont copié la morphologie des vrais insectes, l'ont doté d'antennes, de six pattes et de petites mandibules pour saisir des objets.

BA, si bien nommée, ne travaille pas seule, son cerveau est trop petit pour résoudre les casse-tête et ses capacités physiques trop faibles pour rouler les mécaniques. En présence d'autres ''animat'' identiques elle réalise des prodiges. Chez les créatures high-tech aussi l'union fait la force ! Bionic Ant est une pionnière de cette discipline de ''robotique collaborative'' consistant à associer plusieurs micromachines, individuellement faibles mais capable de communier et d'unir leurs efforts pour assurer des tâches complexes. Il existe plus grand, plus gros, des fourmis géantes pesant une centaine de grammes et grandes comme la main. Les chercheurs de Stanford suivent cette piste ont montré comment six ''fourmis'' de 12 grammes chacune, collaborant, pouvant déplacer une berline d'1,8 tonne. Rapporté à notre taille cela reviendrait à déplacer la tour Eiffel pour six humains !

Les fourmis ne sont pas les seuls préférés des roboticiens. À Harvard des ingénieurs associés à des biologistes ont développé des essaims de drones abeilles dont les muscles, élaborés à partir de matériaux piézoélectriques font battre leurs ailes jusqu'à 120 fois par seconde. Les chercheurs envisagent de les utiliser pour polliniser les cultures, en renfort des vraies abeilles de plus en plus rares. D'autres essaient de créer des nanopoissons électroniques qui, injectés dans notre corps, déboucheraient nos artères.

Mieux, ou pire, MagnetoSperm, engin microscopique imaginé par des scientifiques hollandais doté d'une tête et d'un flagelle pour se déplacer à la façon d'un spermatozoïde. Ses ''pères'' imaginent l'utiliser pour des opérations de fécondation in vitro.

En attendant que les robots n'aient plus du tout besoin de nous. Ce qui arrivera, inéluctablement.

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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 17:00
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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 09:09

01net Hors-Série – Juillet-Aout 2016

ROBOTS

Stéphane Barge

Robonaut 2 est à bord de la station spatiale internationale ISS depuis 2011. Ce robot de 136 kilos a pour mission de mesurer le débit de l'air devant les sorties d'aération, de réparer le matériel et d'assister les scientifiques dans leur laboratoire. Robonaut2, surnommé R2, va être rejoint par Valkyrie, un droïde de la NASA qui pourrait jouer les éclaireurs sur Mars.

Au premier temps de la conquête spatiale, Gagarine n'aurait jamais imaginer un robot supplantant l'Homme dans la conquête de l'espace. Les machines sont désormais indispensables dans l'exploration du cosmos, grâce à leurs yeux électroniques qui nous donnent le pouvoir de nous projeter à des milliards de kilomètres. Ainsi Voyager, lancée il y a 40 ans, vogue toujours aux confins de l'héliosphère, à 20 milliards de kilomètres, et continue de nous transmettre des données. L'avantage de ces machines est de pouvoir visiter des planètes inhospitalières pour nous rapporter de précieuses données.

Le premier astromobile, Lunokhod I, fut mis au point dans les années 60 par les Soviétiques pour étudier les radiations et la composition du sol lunaire, il fut le premier robot à se promener sur une autre planète et parcourut une dizaine de kilomètres entre 1970 et 1971, radiocommandé depuis la Terre. Son rival américain, Apollo devait avoir un pilote à bord. Depuis la Lune a vu se promener le Lapin de jade, un robot envoyé par la Chine, le Japon pourrait se joindre à ce club dans les années qui viennent.

Pourtant depuis quelques temps l'intérêt se tourne vers Mars. Sojourner fut le premier robot à y avoir posé ses roues en 1997, il fut suivi par Spirit puis par Opportunity et Curiosity. Encore actif 12 ans après son arrivé, Opportunity a battu le record du monde de distance parcourue par un robot sur une planète, soit plus de 42 kilomètres. Cusiosity n'est arrivée qu'en 2012, elle pourrait faire encore mieux, avec un peu de chance. En attendant elle se balade et regarde autour d'elle, nous envoyant des images de paysages extraordinaires.

Qui sait si un jour elle ne nous aidera pas à lever le voile sur les secrets de cette planète.

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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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