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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 07:24

Man Of Bronze – Kenneth Robeson – 1933 - traduction de Paul Forrestier, revue par Emmanuel Scavée

La mort rôdait dans l'obscurité, rampait le long d'une poutrelle d'acier au sommet d'un building dont le sommet était encore en construction. Il pleut, les gens rentrent chez eux sans penser à lever la tête, du reste ils n'auraient rien vu.

Un homme escalade les poutres, murmurant pour lui-même des langues que peu sur Terre connaissaient : C'est un ordre du Fils du Serpent à Plumes ! Cette nuit ! Cette nuit même la mort frappera ! Alors qu'il caressait une boîte noire recouverte de cuir.

Ayant trouvé une place où s'asseoir il sortit de sa poche de puissantes jumelles qu'il pointa vers un autre gratte-ciel, visant une fenêtre éclairée du 86e étage où il observa ce qui ressemblait à une statue de bronze aux yeux brillant comme de l'or pur.

Ressemblait seulement !

L'homme ouvrit sa boîte...

S'ignorant observé l'homme qui ressemblait à une statue se leva pour aller ouvrir la porte. Le monde connaissait son surnom Doc Savage. Il fit entrer cinq hommes, le premier était un colosse aux bras et mains énormes. Surnommé ''Renny'' le colonel John Renwick était un ingénieur célèbre. Ensuite vint William Harper Littlejohn, ''Johnny'', grand, presque famélique, l'un des meilleurs experts en géologie et archéologie. Puis ce fut le major Thomas J. Robert, ''Long Tom'', pale, chétif, mais un magicien de l'électricité. Entra ensuite ''Ham'', Théodore Marler Brooks, un des meilleurs avocats jamais sortis de Harvard, son inséparable canne noire cachait une épée. Le dernier était le plus petit, ressemblait à un gorille avec des bras plus long que les jambes, un buste épais, de petits yeux brillants comme des étoiles. ''Monk'', pour les amis, pour les autres, le lieutenant-colonel Andrew Blodgett Mayfair, chimiste hors pair.

Depuis leur dernière réunion le père de doc Savage était mort d'une manière mystérieuse. Jeune il avait amassé une fortune colossale qu'il avait ensuite utilisé pour aider, ou punir, qui le méritait. Son fils était son hériter, éduqué, entraîné pour cela, aussi fort physiquement que doué intellectuellement, excellant en arts comme en sciences.

Doc est triste, il était absent lors du décès, seul dans sa Forteresse de Solitude, lieu secret sur une île au fond des régions arctiques. Il demanda si quelqu'un avait noté quelque chose de suspect dans cette disparition. Johnny fut affirmatif en parlant d'assassinat. La mort avait été rapide, deux jours, et le corps montrait des taches rondes et rouges. Se retournant Doc ouvrit la porte d'un coffre aussi grand que lui dont la porte avait été tordue par une explosion. Je l'ai trouvé ainsi, dit-il. Mais il n'a pas réuni ses amis seulement pour parler de son deuil, il est temps de se mettre au travail, un labeur auquel ils consacreront leurs vies : poursuivre l’œuvre paternelle. Du coffre il sort un morceau de papier, le début d'une lettre que son père voulait lui envoyer sans en avoir eu le temps, il y était question, entre autre, d'une expédition entreprise à Hidalgo sur les traces d'une civilisation préhistorique en compagnie d'un certain Robertson.

Il faut le retrouver déclare Ham. Impossible répond Doc, il est mort en même temps, et de la même manière que mon père.

Alors qu'il est va chercher une lentille spéciale pour lire un message que son père aurait pu écrire sur une fenêtre comme il aimait à le faire, une détonation résonne, la vitre explose, la balle traverse la porte du coffre et se fiche dans le fond.

Quelques secondes et un second projectile traverse le mur.

En rampant tous parviennent à quitter la pièce. N'y revenant que lorsque Doc fut sûr que le danger était passé. Retirant la balle du mur il reconnut un calibre réservé à la chasse à l’éléphant, ce qui pouvait expliquer qu'il n'y ait eu que deux coups tirés. Finalement, malgré le tir la vitre révéla son message : ''Papiers importants derrière brique rouge''. Première chose à faire pourtant, tenter de vérifier si le tireur a laissé quelques traces. Ils trouvèrent d'abord le gardien, attaché, qui ne remarqua de son agresseur que les bouts des doigts, rouges, comme s'il les avait trempés dans le sang. Alors qu'ils sont tous sur les lieux de l'attentat, Doc remarqua qu'une allumette venait d'être frottée dans l'appartement qu'ils venaient de quitter.

 

De retour ils trouvent une enveloppe rouge. Avec précaution Doc Savage l'ouvre et lit le message qui lui est destiné :

Savage,

Renoncez, sinon la Mort Rouge frappera une fois de plus.

 

Ainsi commence la première aventure de Doc Savage, héros né en mars 1933 dans un magazine éponyme. Il est la création de Henri Ralston et John Nanovic mais la majorité des 190 aventures du Doc furent écrites par Lester Dent, jusqu'en 1949. Kenneth Robeson est un nom collectif puisque d'autres auteurs rédigèrent des histoires de Savage et de son groupe.

L'homme de bronze est son surnom, il combine le talent de Sherlock Holmes, le physique de Tarzan, la culture scientifique de Craig Kennedy et la droiture de Abraham Lincoln.

 

Ces histoires ont vieillies mais certaines inventions imaginées devinrent réalités. Elles restent amusantes pour faire un tour dans le passé, comme relire ce roman me permit de me souvenir de l'époque où je le découvris, par hasard probablement, dans une édition de Marabout parue en 1967. Je l'ai lue plus tard.

Y aura-t-il d'autres articles sur les romans suivants, qui sait. Quand à vous, pour connaître la fin de ce roman, facile à imaginer, vous devriez pouvoir le faire sur le Net. Doc Savage ne manque pas de fans.

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 07:29

Pour la Science 471 – Janvier 2017

Stephani Sutherland  Image associée

Nicole Burwell ne s'est pas méfiée de ce petit point rouge sur sa jambe bien qu'il la démangeât. Elle prit un antihistaminique, de la diphénhydramine et dormit durant le trajet pour rentrer à Claremont (Californie). Rien n'y fit, la rougeur s'amplifia, la démangeaison également, et ce n'était que le début.

Nicole n'est pas la seule, un quart des adultes souffriront de démangeaisons durant plus de six semaines au cours de leur vie. Celles-ci peuvent être dues de nombreuses maladies de peau, à l'insuffisance rénale, à une lésion nerveuse due à un herpès ou au diabète, à des acariens creusant des galeries dans la peau, à une réaction allergique à un médicament, une grossesse... elles peuvent provoquer une infirmité et même pousser au suicide. Les médecins commencent juste à comprendre que les démangeaisons peuvent être un problème grave.

Les démangeaison ne se valent pas, aiguës elles font office de sentinelle contre les insectes rampants ou les plantes vénéneuses. Jusqu'à récemment les chercheurs ignoraient comment cette sensation est engendrée au niveau de la peau, et plus encore ce qui en causait les formes chroniques. De récentes recherches démontrent la présence sur des terminaisons nerveuses de la peau de nouveaux récepteurs moléculaires détectant la présence de pruritogènes. Une partie du système nerveux est dédiée aux démangeaisons, elle s'étend de la couche externe de la peau au centres nerveux supérieurs.

Se gratter endommage la couche externe, protectrice de l'épiderme. Des cellules immunitaires libèrent alors de l'histamine activant des récepteurs présents sur les minuscules terminaisons des nerfs sensitifs de la peau et déclenchant la démangeaison.

Le rôle de l'histamine apparaît moins important depuis une décennies avec la découverte du rôle des protéases comme facteurs de démangeaisons. De même un médicament comme la chloroquine provoque des démangeaisons comme le pois de Mascate, restait à déterminer de quelle façon.

Certains neurones seraient-ils spécialisés en démangeaisons ?

Un lien semble établi entre douleur et démangeaison, la différence étant dans l'intensité de la stimulation. Faible elle provoque une démangeaison, forte, c'est une douleur. Confirmation fut apportée de neurones spécifiques des démangeaisons et que ces cellules utilisent certains des capteurs présents dans les neurones sensibles à la douleur. Les cellules même de la peau contribuent aux démangeaisons en libérant des pruritogènes qui activent ces neurones. Les circuits complexes de la démangeaison s'étendent jusqu'à la moelle épinière.

Nicole Burwell a finalement été libérée de ses problèmes à la fin de 2013 après avoir consulté un dixième médecin qui montra qu'elle était allergique à un conservateur présent dans des produits cosmétiques et d'hygiènes. Son cas illustre pourtant que les démangeaisons sont mal connues des professionnels de la santé : un test simple suffit pour trouver une solution facile, après trois ans de souffrances. Il est donc important de trouver les causes sous-jacentes de ce mal dont la complexité moléculaire n'est pas encore totalement élucidée.

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7 août 2018 2 07 /08 /août /2018 07:14

Pour la Science 471 – Janvier 2017

Le monde des particules subatomiques s'est révélé foisonnant. Aux électrons, protons et neutrons s'ajoutèrent au milieu du siècle dernier moult particules instables et éphémères.

Les quarks, proposés en 1964, organisèrent ce petit monde : les hadrons organisèrent la famille des particules sensibles à l'interaction forte, ils sont composés soit de 3 quarks, le proton et le neutron, soit d'un quark et d'un antiquark. Ils donnèrent naissance à une théorie fondamentale de l'interaction forte, la chromodynamique quantique. Peuvent-ils former plus que des trios et des trio ? La théorie le prédit mais ce n'est qu'à partir de 2003 que de possibles tétraquarks apparurent.

La mise en place du LH. Au Cern, permit la mise en évidence en 2015 puis 2016 de tétraquarks et de pentaquarks. Il ne s'agit pas d'augmenter le nombre de particules mais de confirmer la théorie de l'interaction forte où les calculs sont difficiles en permettant des pistes pour les approfondir.

Des quarks aux pentaquarks 

Georg Wolschin

La structure de ces particules confirme les hypothèses concernant leur existence. Les mesures de leurs propriétés dans le cadre de l'expérience LHCb permettent d'améliorer la compréhension du comportement de la matière aux échelles les plus infimes. À l'échelle la plus fondamentale, la matière, hormis l’électron et les particules apparentées, est composée de quarks. Ceux-ci s'associent par trois pour former le proton, le neutron – composants du noyau atomique – et les particules regroupées sous l'appellation de ''baryons''. Les ''mésons'' sont eux constitués d'un quark et d'un antiquark.

 

En 1964 deux théoriciens américains conçurent, indépendamment, le modèle des quarks en découvrant qu'un trio de particules formait le proton et le neutron . Murray Gell-Mann de Caltech les nomma ''quarks'' en s'inspirant du roman Finnegans Wake de James Joyce. L'autre chercheur, George Zweig, proposait ''as'' mais c'est le premier terme qui fut retenu.

Ces quarks étaient différents, les premiers étaient le quark up, le quark down et le quark strange. Trois variantes vinrent plus tard ; les quarks charm, bottom et top, chacun défini par son initiale.

Ces quarks étaient caractérisés par des ''nombres quantiques'' tels qu'un spin, ainsi qu'une ''couleur'' pouvant prendre trois valeurs ''rouge'', ''vert'' et ''bleu'', ces termes n'ayant aucun lien avec la longueur d'onde de la lumière.

Il existe des antiquarks de masse identique mais ayant une charge électrique opposée et une ''anticouleur''.

Ces particules s'attirent par une force fondamentale, l'interaction forte réalisée par un échange de particules électriquement neutres, mais porteuses d'une charge de couleur, appelées gluons, de masse nulle, comme les photons médiateurs de l'interaction électromagnétique. Les spécificités de l'interaction forte sont décrites par une théorie quantique des champs, la chromodynamique quantique. Celle-ci fut proposée en 1973 par David Politzer, Frank Wilczek et David Gross et stipule que les quarks n'existent isolément que dans des conditions extrêmes de températures et de pression qui régnèrent dix microsecondes après le Big Bang. La matière était alors un ''plasma quarks-gluons''.

Hors ces circonstances ils s'associent pour former des structures de telle façon que la ''somme'' des couleurs de leurs quarks produise une charge globale de couleur neutre impliquant que l'on peut avoir des baryons composés de 3 quarks et des mésons, d'une paire.

Dans les années 1960 le concept de quark n'allait pas de soi, Murray Gell-Mann obtint le Nobel de physique en 1969 pour ses ''contributions et découvertes concernant la classification des particules élémentaires et leurs interactions'', mais pas uniquement pour l'idée des quarks, raison probable expliquant que Zweig ne fut pas honoré la même année. Gell-Mann voyait les quarks comme des artifices de calcul. Zweig au contraire pensait qu'ils avaient une réalité physique.

De longues recherches furent nécessaires avant de démontrer la réalité des quarks et leurs associations en duos ou trios. Zweig et Gell-Mann prédirent dès 1964 la possibilité de systèmes quadruple ou quintuple. La preuve de l'existence de ces derniers est désormais apportée avec la présence pour tous de quarks c. ceux-ci, plus lourds, tendraient à stabiliser ces systèmes multiquarks.

L'étude des multiquarks est loin d'être achevée, bien des groupes peuvent encore être observés. L'enjeu est une meilleure compréhension de la chromodynamique quantique et de l'interaction forte, l'une des quatre forces fondamentales à l’œuvre dans la nature.

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2 août 2018 4 02 /08 /août /2018 07:30

Franck Thilliez - 2013 - Fleuve Noir

Lucas Chardon se réveille, l'équipe médicale est autour de lui. Les électrodes de l'EEG ont été retirées alors que ses poignets et chevilles restent sanglées. Le monitoring démontre qu'il est stable. Dès qu'il peut parler il demande à ce que seule sa psychiatre, Sandy Cléor, reste.

Après quatre mois à l'UMD les électrochocs auront-ils été utiles ?

Sandy se méfie, elle sait à qui elle a affaire, combien cet homme est dangereux et qu'une psychose comme la sienne est difficile à soigner. Lucas lui fait remarquer que ce traitement ne fit qu'augmenter sa souffrance, mais un homme comme lui dit-il jamais autre chose que la vérité qui l'arrange ? Il demande si elle croit l'esprit capable d'autoguérison. Elle en doute, forcément.

C'est l'occasion pour lui d'évoquer le 22 décembre, l'assassin de ces huit joueurs, il suggère à la psy de retrouver ce dictaphone qu'elle a laissé à l'UMD, elle devrait le rechercher, et passer dans sa chambre, dans un des barreaux du lit il a laissé quelque chose pour elle.

Il a une histoire à lui raconter !

22 décembre

L'hélicoptère de la gendarmerie survole une forêt de mélèzes, direction un refuge d'altitude, un guide y a découvert un vrai massacre. L'adjudant-chef Boniface sait qu'il ne pourra jamais oublier la vision de ces 8 cadavres, 3 femmes et 5 hommes, peut-être tué avec ce tournevis qu'il trouve contre une plinthe.

Des cris résonnent dehors, il sort, trouve son subordonné tenant en joue un jeune homme qui lui dit : je m'appelle Lucas Chardon, [...] d'où vient tout ce sang ? […] Je ne me souviens de rien.

 

Lucas est enfermé depuis 4 mois, il s'entend mal avec ses codétenus et les gardiens, mis à part Cécile Jeanne parmi les premiers et un infirmier. Cette nuit-là il a prévu de se pendre.

Ilan Dedisset est arraché du sommeil par un cauchemar mettant en scène un homme dans une chambre d'asile prêt à se suicider. Moment que choisit son téléphone pour sonner. Une certaine Chloé le demande. Un prénom qu'il n'avait pas entendu depuis plus d'un an. Elle lui confie avoir trouvé l'entrée de Paranoïa. C'est un jeu qui n'existe pas affirme Ilan. Chloé dit le contraire, il est réel, et il est en France. Le jeune homme n'est pas motivé, les chasses au trésor l'intéressent moins depuis qu'il doit travailler, de nuit, pour gagner sa croute. Elle lui propose pourtant de se revoir.

C'est dans la salle de bains qu'il note une marque étrange sur son bras, comme une piqure...

Et si c'était eux ?

Ceux qui s'en étaient pris à ses parents ! Ceux-ci sont-ils morts ?

Par quel hasard Chloé fait-elle irruption dans sa vie ? Cela a-t-il un rapport avec le cahier de son père qu'il cache derrière un miroir, et avec les recherches de ses parents censés révolutionner la science de la mémoire ? Que signifie ce dessin ?

 

Chloé parle du zoo d'Anvers, il y a là quelque chose à découvrir, peut-être la disparition d'un couple de cygnes noirs, le symbole du jeu. Mais Ilan n'est pas motivé et quand la jeune femme repart il se dit qu'il ne la reverra jamais. Elle lui a néanmoins laissé une invitation pour l'Abilify, une péniche de réception.

Comment refuser ?

Et quel rapport avec Paranoïa. Pour 300 000 € oserez-vous défier vos peurs les plus intimes ?

Peut-être ce billet qu'il trouve dans sa poche : On vous surveille, c'est tout sauf un jeu. N'y entez surtout pas. Je connais des réponses, je peux vous aider à découvrir la vérité. B. P. Chloé remarquera qu'il semble être de sa main...

Ilan a trouvé un indice, il le conduit jusqu'à un centre de tests. Il y entre, s'inscrit, et commence à obéir à des contraintes de plus en plus étranges jusqu'à sembler incohérentes. À ses questions nul ne répond, le secret est importait et fait partie du test. Il finit par se retrouver enfermer dans une pièce, ne pouvant communiquer que par un micro avec une inconnue. Celle-ci, Lara, doit lui parler de l'objet qui se trouve dans son local : une pièce de puzzle ! Ilan lui a un tournevis, mais ce n'est pas Lara qui reprend mais un homme, Mario, qui lui dispose d'un cygne noir en verre. Mais Mario ne semble pas aller bien. Mais une fois libéré nul ne sait qui était Mario. Mais le laboratoire est sérieux, et l'étude est financé par l'État.

Comme si c'était rassurant.

Mais qu'il ne s'inquiète pas, le paiement se fera sous quinzaine.

 

Son inquiétude grandira quand il constatera qu'une page du journal paternel a été méticuleusement arrachée. L'esprit fonctionnant parfois étrangement ce n'est qu'ensuite qu'il fit le rapprochement entre le message trouvé dans sa poche, signé B. P. et une lettre reçue par erreur, pensait-il. Celle-ci était adressée à une certaine Béatrice Portinari. Entrer en contact avec elle pourrait être instructif. Au téléphone elle paraît surprise, craint qu'il ne soit surveillé, elle lui promet de lui envoyer un SMS pour fixer une rencontre.

Ce sera au 27 rue de Rennes...

 

Ilan ne s'attend pas à ce qu'il va découvrir. Serez-vous dans le même cas arrivé à cette pièce du puzzle, la 14 ! Pour les suivantes je vous laisse vous débrouiller seul, heureusement, il suffit de lire.

Mon deuxième Thilliez, le style a évolué, s'est débarrassé de ses scories ''littéraires'', est devenu plus percutant mais documente toujours autant ses livres, ce qui leur donne plus de consistance qu'une simple énigme, qu'un banal jeu de piste aboutissant, forcément, à la révélation du coupable.

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28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 07:30

Pour la Science 468 – Octobre 2016  

Geoffrey Greene & Peter Geltenbort

 

Le neutron un des constituants du noyau atomique, avec le proton, est sujet à désintégration radioactive. À l'intérieur du noyau sa durée de subsistance est immense mais à l'air libre il se transforme en proton par désintégration radioactive au bout d'un quart d'heure environ. Ce dernier mot étant le plus important car les physiciens ne sont pas parvenus à établir la durée de vie moyenne du neutron libre.

Incertitude embarrassante pour les expérimentateurs mais aussi pour les scientifiques cherchant à comprendre l'Univers.

Cette désintégration est un exemple simple de l'interaction faible, l'une des 4 interactions fondamentales. Pour la comprendre vraiment il faut connaître la durée de vie moyenne du neutron, cette valeur fut déterminante dans la formation des éléments chimiques les plus légers juste après le Big Bang. Les cosmologiques voudraient comparer les abondances attendues des différents éléments et les comparer aux mesures astrophysiques, un désaccord indiquant que des phénomènes encore inconnus sont entrés en action.

Il y a 10 ans deux équipes se sont attelé à cette tâche, l'une russe, avec Peter Geltenbort, l'autre étasunienne, avec Geoffrey Greene. Les résultats montrèrent une nette divergences. L'un des groupes avait-il commis une erreur ou y avait-il une autre raison. Ces recherches ont été analysées attentivement et les résultats confirmés. Le mystère demeure !

Pourtant cette mesure devrait être simple, les mécanismes de désintégration sont bien connu et les techniques pour les étudier sont au point.

Deux méthodes expérimentales ont été utilisées, celle de la ''bouteille'' et celle du ''faisceau''. La première consiste à confiner les neutrons dans un récipient pour les comptés après un certain temps, dans l'autre ce sont les particules nées de leur désintégration qui sont comptabilisées. L'une et l'autre de ces techniques sont complexes à mettre en place.

Toute mesure a, en général, deux sources d'incertitudes, d'abord des erreurs statistiques nées d'une expérimentation sur un nombre réduit. La seconde est ''l'erreur systématique'' qui découle d'imperfections dans le processus de mesure. Ces sources sont additionnées afin de donner une meilleure estimation de la fiabilité globale de la mesure pour éviter les ''inconnues connues''. Le risque étant qu'il y ait une ''inconnue inconnue'', un effet de la procédure expérimentale ignoré. La méthode du faisceau donne une valeur de 887,7 secondes, celle de la bouteille, de 878'5 secondes. La différence pour minime qu'elle paraisse dépasse largement les incertitudes évaluées pour l'une et l'autre des méthodes.

C'est la probabilité d'une ''inconnue inconnue'' qui est à prendre en compte. Peut-être la production dans un cas de ''neutron miroir'' que l'autre technique ne percevrait pas. Cette matière miroir contribuerait à la quantité totale de matière noire de l'Univers.

Spéculation qui reste à démontrer, pour que les physiciens acceptent un concept comme celui de matière miroir il faudra une confirmation catégorique plus probante qu'une simple éventualité.

La question reste donc posée, et la réponse fiévreusement attendue afin de régler plusieurs questions fondamentales sur l'Univers et confirmer, ou pas, davantage le Big Bang.

 

Plusieurs équipes travaillent donc pour établir une méthode à la précision parfaite, à Tokai, Saint-Pétersbourg, Los Alamos, Munich ou Mayence. La réponse viendra forcément.

Mais quand 

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21 juillet 2018 6 21 /07 /juillet /2018 07:30

Pour la Science 468 – Octobre 2016   

... pour mieux l'explorer

Karl DEISSEROTH

 

Comment les neurobiologistes observent le million de milliards de connexions du cerveau, même les plus profondément enfouies.

Notre système nerveux est un ensemble de fils interconnectés, les axones, transportant des impulsions électriques d'un neurone à l'autre. Les plus longs s'entrelacent avec des fibres courtes pour former le réseau transmettant les signaux et traitant l'information.

Les techniques classiques ne permettent pas d'observer à la fois un axone sans l'isoler de son contexte.

Une nouvelle technologie permet maintenant de voir l'intérieur du cerveau entier pour déterminer les trajectoires et les propriétés moléculaires de chaque fibre. Cette méthode s'appuie sur la chimie des hydrogels, des polymères formant un réseau tridimensionnel de compartiments connectés capable de retenir l'eau sans se dissoudre. Il faut imprégner d'un gel transparent le cerveau d'un humain, post mortem, celui-ci se lie aux molécules porteuses d'information, principalement l'ADN et l'ARN, et les protège. Ensuite il faut éliminer les tissus inutiles, comme les lipides, puis introduire indicateurs fluorescents et autres marqueurs dans l’ensemble de la structure, ainsi, éclairée, il est possible d'observer diverses fibres et molécules partout dans le cerveau.

Cette technique permet aux scientifiques de relier la forme physique de voies neuronales impliquées dans l'action et la cognition à leur fonction comportementale, qu'il s'agisse d'un mouvement ou d'une mémorisation. Ainsi sera-t-il possible de mieux connaître les processus impliqués dans la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer, la sclérose en plaques, l'autisme, la toxicomanie et les troubles anxieux.

L'utilisation d'hydrogel est aussi appliquée à d'autres organes, pour le diagnostic du cancer par exemple.

L'évolution n'a pas (encore) su rendre un cerveau transparent chez les grands animaux, l'invisibilité est pourtant une qualité utile à certaines espèces de crevettes et de poissons. Chez ceux-ci le système nerveux central reste opaque. Rien ne laisse la lumière se propager sans encombre à travers un cerveau vivant.

Karl DEISSEROTH et son équipe développèrent entre 2005 et 2009 une technique visant à allumer et éteindre différents composants spécifiques des circuit du cerveau en associant lasers, fibres optiques et gènes de protéines photo activables, des opsines microbiennes, issues d'algues et de bactéries. Cette technique appelé optogénétique contrôle l'activité dans des neurones spécifiques au sein de cerveaux vivants entiers alors que les animaux agissent et se livrent à des comportements complexes. Elle ne permet pourtant pas, à elle seule, de fournir une image à haute résolution du câblage des cellules contrôlées par la lumière à travers l'ensemble du cerveau.

Les premières expériences joignant la neurobiologie et la chimie des hydrogels furent conduites par deux chercheuses en biologie, Viviana Gradinaru et Charu Ramakrishnan. Dès 2010 elles cherchèrent à rendre les neurones invulnérables aux dégâts occasionnés par les agents utilisés pour détruire la structure tissulaire fine et les membranes cellulaires. Un ingénieur chimiste, Kwanghun Chun, rejoignit le duo afin de surmonter les difficultés rencontrées. La conjugaison de leurs efforts, conjugués avec d'autres recherches permit la fabrication d'hydrogels tissulaires marquant un rapide progrès laissant entrevoir d'autres avancées en conjuguant optogénétique et hydrogel tissulaires afin d'étudier des tissus biologiques entiers et obtenir des données qui étaient inaccessibles jusqu'alors.

Comprendre un système complexe suppose l'échange d'informations entre les échelles locale et globale. En neuroscience il est désormais possible de recueillir des informations détaillées sur la structure de l'organe entier, les composants moléculaires et l'activité des cellule.

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19 juillet 2018 4 19 /07 /juillet /2018 07:30

Pour la Science 468     

Dante Lauretta

Bennu est un astéroïde qui pourrait menacer la Terre. Pour en être sûr, et l'étudier, la sonde OSIRIS-REx (Origins, Spectral Interpretation, ressource Identification, and Security-REgolith Explorer) est partie le 8 septembre 2016 pour l'étudier, s'y poser et revenir chargée de quelques grammes de roche pour mieux comprendre l'origine de la vie.

 

Découvert en 1999 ce bolide a été baptisé à partir de l'oiseau Bénou, dieu de la création dans la mythologie égyptienne. De plus il regorge de composés organiques et de minéraux riches en eau qui lui donneraient la capacité de disséminer les graines fondamentales de la vie s'il tombait sur une planète stérile. À l'inverse, sa chute sur Terre serait catastrophique. Or en 2135 Bennu passera près de nous, à une distance inférieure à celle nous séparant de la Lune. Cette proximité, la gravité aidant, pourrait projeter l'astéroïde sur notre planète et provoquer un impact libérant l'équivalent de 3000 mégatonnes de TNT. La seule alternative se présentant est d'évacuer les zones les plus menacées ou de tenter d'infléchir la trajectoire de Bennu. Les données recueillies par OSIRIS-REx seront alors utiles.

Les astéroïdes sont des vestiges de la formation du Système Solaire, des messagers d'une époque lointaine, les porteurs de données relatives à des événements antérieurs de plusieurs centaines de millions d'années à la formation de la Terre. Des échantillons apporteraient des réponses sur la naissance du Soleil, la formation des planètes ou les origines de la vie terrestre.

Des météorites tombent régulièrement sur Terre mais aucun ne nous parvient intact, la chaleur de l'entrée dans l'atmosphère faisant fondre leur surface. Dans l'environnement stérile de l'espace profond les astéroïdes sont dans le même état depuis des milliards d'années. Le seul moyen d'accéder aux informations qu'ils recèlent est d'aller vers eux.

Bennu est né il y a ''environ'' un milliard d'années lors de l'éjection de matière d'une protoplanète entre Mars et Jupiter. C'est une masse noire constituée de matériaux carbonés fragiles, composés précurseurs possible de la biochimie terrestre, fondée sur le carbone, d'où l'importance de l'étudier.

OSIRIS-REx est né en février 2004 avec pour but d'aller chercher un échantillon d'astéroïde. La mission Hayabusa, visant Itokawa, de l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise avait le même but mais revint avec trop peu d'éléments pour être intéressante.

Il fut alors décidé de viser un astéroïde carboné sombre, Bennu était la cible idéale par sa composition mais aussi par la compréhension de son orbite pour déterminer le niveau de sa menace pour la Terre.

 

Une fusée Atlas V partie depuis Cap Canaveral lança la sonde qui devrait atteindre Bennu en août 2018. Elle se mettra alors en orbite durant 3 ans pour cartographier l'astéroïde puis devra prélever un échantillon d'au moins 60 grammes, témoin des événements survenus au long de l'histoire du Système Solaire. Les plus vieux minéraux à l'intérieur de la structure de Bennu sont des grains présolaires formés dans les vents stellaires émis par des étoiles mourantes et sont les constituants primordiaux des planètes. Bennu est majoritaire constitué de molécules organiques et de minéraux argileux riches en eau, la matière première brute des éléments de base de la vie sur Terre, l'ADN, l'ARN et les protéines. Un nombre important d'astéroïdes carbonés à dû tomber sur Terre dans sa jeunesse et la possibilité qu'ils y aient semé des germes de vie.

Cette mission devra également étudier la possibilité d'une exploitation minière des astéroïdes pour pallier la raréfaction des ressources terrestres. Autre ambition, améliorer les techniques de prévision d'éventuelles collisions avec la Terre et les méthodes de prévention. Pour cela il faut en effet calculer précisément l'orbite d'un projectile éventuel.

Bennu fait le tour du soleil en 438 jours à 28 km/s. En une orbite il parcourt un milliard de kilomètres. Cette périodique permit aux astronomes de l'étudier et de le calculer avec une précision de quelques mètres et de déterminer que Bennu passera à moins de 300 000 km de la Terre avec le risque de voir sa course modifiée par la gravité pour croiser celle de notre planète. Il pourrait aussi bien entrer en collision avec Mercure, Mars ou Jupiter, tomber dans le Soleil, voire être éjecté du Système Solaire. Autre contribution d'OSIRIS- REx, l'étude de l'effet Yarkovski qui décrit la force exercée sur un petit astéroïde de forme irrégulière lorsqu'il absorbe la lumière solaire et renvoie l'énergie sous forme de chaleur. Ce rayonnement thermique agit comme un propulseur entraînant une lente dérive de l'orbite. Une meilleure compréhension de ce phénomène sera cruciale pour d'éventuelles futures mission pour pousser un astéroïde sur une trajectoire moins menaçante.

Cinq secondes ! C'est la durée du séjour de la sonde sur sa cible, suffisant pour prélever un échantillon à la surface de l'astéroïde. Pour réussir cela un instrument spécial a été conçu, le TAGSAM (Touch-And-Go Sample Acquisition Mechanism). Avec ses caméras, ses lasers, ses antennes radio et ses spectromètres OSIRIS-REx étudiera son objectif dans son intégralité pour le cartographier et définir le meilleur endroit pour se poser, prélever, repartir. À cet instant la sonde sera à 18 minutes-lumière de la Terre, l'opération devra se dérouler automatiquement.

Après 7 ans de voyage la voyageuse sera de retour dans le désert de l'Utah, l'échantillon sera récupéré, transporté jusqu'au centre Johnson de la NASA, stocké avant d'être morcelé pour être distribués auprès de la communauté scientifique qui aura devant elle plusieurs décennies d'études.

En 2135 ni vous ni moi ne serons là, quoi que.. je parle pour moi bien sûr.

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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 08:00

Henri VernesWilliam Vance – Dargaud (1968) 

Ce jour-là dans un avion de location Morane et Ballantine survolent en touristes l'état de Goyas au Brésil jusqu'à ce que leur appareil montre des signes de faiblesse. Il va falloir se poser. Morane voit un plateau, se risque, mais le train atterrissage casse, l'avion se déporte, heurte un arbre. Les deux hommes n'ont que le temps de sortir avant que l'appareil s'enflamme.

La situation est compliquée, pas d'argent, plus de matériel, reste à chercher du secours. Quelques heures de marche suffisent pour qu'ils atteignent Sao Francisco, un trou à rats plus qu'un village, mais ils n'ont pas le choix. Un bar, ils demandent à boire mais le barman est réticent, dans le coin les étrangers sont mal vus et les consommateurs sont prêt à le prouver.

La situation est compliquée, pas d'argent, plus de matériel, reste à chercher du secours. Quelques heures de marche suffisent pour qu'ils atteignent Sao Francisco, un trou à rats plus qu'un village, mais ils n'ont pas le choix. Un bar, ils demandent à boire mais le barman est réticent, dans le coin les étrangers sont mal vus et les consommateurs sont prêt à le prouver. Mal leur en prend, contre Bob et Bill ils ne faisaient pas le poids. Le tenancier a sorti une arme, il va tirer quand un homme entre et le calme. Visiblement il est connu dans le coin. Ils se présente, Jorge Serena. Lui a deviné qu'ils étaient les pilotes de l'avion qui avait dû se poser. Ça tombe bien, il a besoin d'un pilote.

Morane refuse mais accepte d'y réfléchir jusqu'au lendemain. Durant la nuit un homme s'introduit dans leur chambre et leur remet un message leur demandant de le suivre. Nos amis, curieux, acceptent. Leur guide les mène à Joao Ferda, c'est l'ancien pilote de Serena. Il explique qu'il a été pris à parti, rossé et menacé de mort s'il ne quittait pas ce travail. Il va en dire plus, parler de sa mission quand un coup de feu claque, il s'effondre.

Mort ! Dans une poche Ballantine trouve sa carte d'agent spécial de la sureté brésilienne. En repartant ils sont pris en chasse par un camion qui les heurte violemment, les poussant hors de la piste. Les deux aventuriers s'en sortent de justesse, finissent par voler le camion et décident d'aller rendre visite au senor Serena.

Malgré les gardes ils s'approchent de la maison, regardent par la fenêtre, et reconnaissent, discutant avec Serena, Miss Ylang-Ylang, surpris, ils réussissent pourtant à s'échapper, rentrent à l'hôtel. Le lendemain ils acceptent la proposition de leur sauveur de la veille.

L'appareil que Bob et Bill devront piloter n'est pas jeune mais en bon état. Le salaire est plaisant mais ils ne seront pas seuls à bord, un troisième homme, Matteo Soldar, les accompagnera, pour les surveiller.

Pour leur premier voyage ils doivent récupérer une cargaison de sac fermés dont ils ne voient pas la teneur. Le vol se déroule bien jusqu'à l'attaque d'avions de chasse. Ceux-ci ouvrent le feu, une fois encore Morane doit poser son coucou en catastrophe. Une fois posé c'est l'occasion de regarder de quoi est constituée la cargaison.

C'est reparti pour une randonnée sous le soleil. Courte, ils vont tomber sur des mercenaires aux ordres d'un concurrent de Serena, Marcos Toreros. Une nouvelle proposition de travail leur est faite alors qu'ils sont retenus dans une caverne.

Au-dehors un orage se déchaîne, c'est le moment de s'échapper. Profitant de la pluie les deux amis, et Soldar, qui a avoué être lui aussi un policier, empruntent un hélicoptère et s'enfuient.

Retour chez Serena. Mis au courant celui-ci veut mettre fin à la concurrence de Toreros, il emploie les grands moyens, lui aussi dispose d'avions de guerre. Morane et Ballantine en pilotent un chacun, mais ne larguent pas toutes leurs bombes, ils en gardent pour leur employeur avant que Bob ne décide de se poser pour aller récupérer d'importants documents chez Serena. Mais celui-ci, accompagné de Miss Ylang-Ylang l'attendait, à nouveau Morane est en mauvaise posture...

Parviendra-t-il à s'en sortir ?

À votre avis ?

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7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 07:30

Pour la Science 468                    

Stephen Brusatte &

Zhe-Xi Luo

Hiver 1824, William Buckland est un naturaliste dont les cours sont réputés. Sa façon de faire circuler parties animales et fossiles, les commentant en grand habit professoral, est spectaculaire et captivante.

La rumeur veut qu'il est enfin prêt à présenter les gigantesques ossements qu'il examine depuis dix ans. Le public est étonné quand il affirme que ceux-ci appartiennent à un lézard géant, le Megalosaurus. C'est la première présentation d'un dinosaure.

Parallèlement il montra une paire de mâchoires, Georges Cuvier lui avait confirmé qu'elles venaient de mammifères, de marsupiaux précisa-t-il.

Ces mâchoires portaient des dents dotées de cuspides, d'élévations dans la couronne, signe qu'à l'époque des dinosaures les mammifères avaient déjà une histoire. Quelle était leur origine, quelle était leur place à côté des reptiles géants et comment avaient-ils pris le pouvoir sur Terre ?

Au XXème siècle les découvertes de dents de mammifères archaïques apportèrent un début de réponse à ces questions.

Une idée reçue voulaient que les protomammifères aient stagné pendant le Mésozoïque, vivant à l'ombre des dinosaures, au ras du sol à la recherches d'insectes... Démonstration a été faite qu'ils surent s'adapter, se multiplier et se diversifier.

Il existe trois ordres de mammifères : les monotrèmes pondeurs d’œufs, les marsupiaux dont l'embryon se développe dans une poche abdominale, et les placentaires chez qui il se développe à l'intérieur du ventre.

Leurs ancêtres sont issus des cynodontes, reptiles mammaliens du Pernien supérieur disparu quand une gigantesque éruption élimina presque toutes les formes de vie. L'extinction de certains amphibiens et de la majeure partie des reptiles permit l'émergence de la plupart des tortues, lézards, grenouilles, crocodiles et les mammaliaformes, c'est-à-dire tous les mammifères actuels. Trois grands types définissent nos aïeux : les kuehneotheriidés, les morganucodontidés et les haramiyidés. De la taille d'une souris ils présentaient certaines caractéristiques mammaliennes. Le progrès de scanners permet de visualiser avec précision l'anatomie interne des os fossilisés, cavités endocrânienne et passages de nerfs. Ces protomammifères avaient des encéphales plus grands que ceux de leurs ancêtres, elles étaient dotées d'aires auditives et de bulbes olfactifs impliquant que leurs propriétaires avaient une ouïe et un odorat plus fins. Ils comportaient aussi des aires cérébrales spécialisées augmentant les sensations tactiles de la peau et des poils ainsi qu'une solide ossature entourant l'oreille interne, l'isolant du vacarme considérable de la mastication. Justement, l'étude, menée par l'équipe de Pamela Gill, d'images à très haute résolution obtenues par tomographie à rayons X à partir d'un faisceau de synchrotron, révéla l'immense variété de leurs régimes alimentaires. Les morganucodontidés avaient des mâchoires pouvant écraser les gros insectes pourvus d'exosquelette, les kuehneotheriidés ne pouvaient pas croquer plus qu'un papillon ou un ver mou. Celles des haramiyidés pouvaient sectionner et écraser de petites plantes.

Une bonne coordination motrice et des sens aiguisés grâce à un plus gros encéphale, et un métbolisme plus intense, permirent aux mammaliaformes de s'épanouir dans le froid et l'obscurité et survivre à la fragmentation de la Pangée, entre le trias et le jurassique, il y a 200 M d'années, le supercontinent rassemblant alors la plupart des terres émergées. L'atmosphère a été massivement polluée par les gaz engendrés par les effusions de magma qui en même temps dévastaient les écosystèmes. 30 millions d'années plus tard la lignée des mammifères connut une diversification explosive.

Ces mammaliaformes disparus sont essentiels pour comprendre les origines des mammifères actuels. Les paléontologues s'interrogent sur la disparition de ces formes archaïques. Celles-ci donnèrent les thériens qui se diversifièrent à leur tour, créant les euthériens, groupe comprenant notamment les mammifères actuels : les placentaires et les metathériens, dont les marsupiaux.

Au début du Crétacé apparurent les angiospermes, les plantes à fleurs, donc à fruits, qui bouleversèrent la plupart des écosystèmes offrant aux mammifères de nouvelles sources de nourriture, les fruits, les fleurs et les insectes qui s'en nourrissent. Ceux disposant de molaires tribosphériques, adaptées à ces aliments, survécurent, les autres, tel Repenomamus disparurent.

Les thériens pourtant n'étaient pas seuls à proliférer, ils eurent des concurrents, dont les gondwanathériens.

Une nouvelle catastrophe biologique arriva, la chute d'un astéroïde géant provoquant incendies, raz-de-marée et tremblements de terre associés à des éruptions volcaniques qui dévastèrent la Terre entraînant changements climatiques et environnementaux insupportables pour la quasi-totalité des dinosaures. Après 150 millions d'années, la domination des dinosaures cessa, ils disparurent, à l'exception des oiseaux. De nombreux genres de mammifère connurent le même sort. Les survivants, dont l'ancêtre commun ''père'' des placentaires qui avait vécu à l'ombre des dinosaures, investirent les niches écologiques vacantes et se divisèrent en sous-groupes donnant de très nombreuses formes et tailles.

Il y a 63 millions d'années Torrejonia, animal de la taille d'un chiot s'accrochait aux branches. Ce protoprimate n'imaginait sûrement pas que quelques-uns de ses lointains descendants, penchés sur ses ossements, se reconnaîtraient en lui.

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 08:00

The Cold Room – Andrea ELLISON – 2010 – Traduit par Jeanne Deschamp 

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''Comprendre le mal n'est pas y remédier, mais aide à composer avec des ténèbres identifiables.'' Carl Gustav Jung

Mercredi. L'ordinateur de Gavin Adler lui rappelle qu'il est 18 h, le moment est venu de fermer boutique. Avant de rentrer il s'arrête dans sa salle de sport, y reste un moment puis achète son repas du soir. Sa villa est grande, seulement occupé par Art, un abyssin aux yeux ambre. Gavin met de la musique, Dvorák. Il mange, fait la vaisselle, il est 22 h. Il se donne la permission de descendre au sous-sol. Silencieusement, pour ne pas la réveiller.

Elle dort dans sa cage en forme de double cercueil de Plexiglas. Depuis une semaine elle n'est plus alimentée ni hydratée. La délivrance s'approche, Gavin l'attend avec impatience, ensuite il pourra l'aimer.

Sa contemplation dure un instant après quoi il rejoint son bureau, allume son portable, se connecte sur son site favori. Il reconnaît le pseudo de son interlocuteur : LaMuerte69, tape le sien : ''Thanatos Song''.

Les deux hommes chatent un moment, ils se connaissent bien et se comprennent sans être trop explicites avant d'être rejoint par un troisième correspondant : Nécro90. Thanatos envoie une photo à son ami, écoute ses conseils. Il sait avoir fait une faute, dans leurs activités il ne faut rien laisser au hasard. Coupant la communication il regarde l'envoie de celui-ci.

Magnifique !  Dommage que sa poupée soit blanche, lui les préfère noires.

Sa nuit fut calme, il ne vérifia que 3 fois que sa poupée respirait encore.

 

Taylor Jackson est heureuse de trouver une place de parking sur la 32e avenue. La soirée s'annonce bien. Elle est la première arrivée au restaurant, en profite pour relire une lettre qu'elle hésite à envoyer. Elle est adressé à son père, Win, actuellement en prison, grâce à elle. Concentrée elle n'entend pas Sam arriver. Elle montre la lettre à son amie qui s'étonne qu'elle n'ait pas rompu tout lien avec son géniteur. Les deux femmes discutent, coiffure, parentalité, compagnon. Celui de Taylor, John Baldwin, rentre le soir même de Quantico.

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Sans surprise pour le lecteur le téléphone de l'inspecteur Jackson sonne. Elle est mandée au 1400 Love Circle pour un 10-64, peut-être un 10-51. Taylor argue ne n'être pas en service mais elle est spécifiquement requise. Sam n'est pas appelée, elle, elle n'a pas été rétrogradée ! Love Circle est une colline d'où il est possible de contempler Nashville.

Renn McKenzie est son nouveau partenaire mais faire le deuil de sa carrière passée est difficile. Sa brigade lui manque, ses nouveaux collègues lui conviennent moins.

Le crime a été commis dans une immense maison au style ultra moderne, alors qu'elle s'approche elle devine quelque chose d'inhabituel, sinon on ne lui aurait pas demandé ''explicitement'' de venir. Les policiers sont nombreux mais elle entend de la musique, Dvorák. Taylor met du temps à la reconnaître, et pourtant, n'a-t-elle pas rêvé, enfant, d'intégrer un orchestre symphonique comme clarinettiste ?

Enfin elle voit le corps, une jeune femme, noire, nue, maigre comme si elle ne s'était plus alimentée depuis longtemps. Elle était clouée à une colonne à l'aide d'un grand couteau de chasse. Elle dut regarder de plus près pour voir les filins qui maintenaient le corps en suspens.

Le cadavre a été découvert par une voisine, Carol Parker, venue nourrir le chat et qui affirme n'avoir jamais vu cette jeune femme. Un intrus s'est visiblement introduit par la porte de derrière mais n'a laissé ni trace ni empreinte.

Taylor regrette ses débuts, quand les meurtres étaient ''normaux'' motivés par la trilogie : argent, sexe, drogue. Depuis quelques temps les psychopathes semblaient s'être installés à Nashville, comme s'ils avaient suivi John Baldwin, Dr et profileur du FBI.

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Se retournant elle manque heurter un petit bonhomme perruqué qu'elle ne connaît pas mais se présente comme le lieutenant Mortimer T. Elm récemment arrivé de La Nouvelle-Orléans et nouveau chef de la brigade des homicides, et, donc, le supérieur direct de Taylor.

Son téléphone sonnant elle répond, John vient d'arriver, non, Taylor n'ira pas le chercher, en revanche il pourrait être intéressé par sa scène de crime.

En attendant la jeune femme regarde le spectacle en se demandant pourquoi elle lui dit quelque chose. Avant une question: où est le sang ?

Le Dr Baldwin arrive, lui remarquera la similitude de la position de la morte et d'un tableau de Picasso suspendu au mur. Le profileur hésite puis confie à son amie ''J'ai la sombre impression que c'est mon serial killer qui vient de signer cette œuvre''. Il Macellaio est un criminel officiant à Florence depuis l'an 2000 qui place ses victimes dans des attitudes inspirées par des tableaux célèbres. Il ne viole ses proies qu'une fois mortes et présente des signes de nécrosadisme. Plus étrange, Baldwin a été informé que des crimes à Londres rappellent ceux de Il Macellaio. L'enquête italienne a progressé, l'ADN du tueur a été isolé, reste à le confronter au CODIS. Ce tueur serait-il venu à Nashville ?

Sur ce l'arrivée du lieutenant Elm rompt le charme, lui ne croit pas au profilage et entend se passer de l'aide du docteur Baldwin. Celui-ci reste prêt à aider sa compagne, d'abord en se souvenant d'un autre crime sur fond de musique classique.

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6h seront nécessaires pour les premières constatations.

Alors que, rentrée avec John, elle écoute ses message il en est un qui la surprend. Une voix aiguë, presque enfantine, prononçant deux mots : Pas. Moi. Sans l'avoir jamais entendue elle reconnaissait la voix du ''Prétendant'' le disciple d'un tueur en série de Nashville surnommé ''Blanche-Neige''. Celui-ci était mort, le Prétendant en revanche était en liberté et régulièrement se manifestait auprès d'elle. Trois mois plus tôt il avait mis fin à une menace de mort qui pesait sur elle en étranglant le tueur professionnel, et laissant sur sa poitrine une ''vibrante déclaration d'amour''.

Un appel qui l'inquiéta en prouvant que le Prétendant était proche et l'observait.

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Jeudi

Taylor n'a dormi que trois heures, le temps d'un jogging, d'une douche, d'enfiler ses santiags, un jean et un pull noir et la voilà prête pour une nouvelle journée. Justement son nouveau supérieur l'attend... et vous attend aussi, je vous ai fait gagner 90 pages, les suivantes sont... à découvrir ! Impossible de ne pas se laisser prendre par l'intrigue et l'écriture, sans parler du décor, il est agréable de sortir des cadres habituels de ce genre de romans. Nashville ne manque pas de charmes, ni de ténèbres où rodent des formes menaçantes. De quoi passer de nombreuses heures angoissantes. Tout ce que nous aimons.

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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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