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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 08:47

Solomon Northup vit avec sa femme et leurs enfants, un garçon et une fille, à Saratoga Springs, il est charpentier et joue du violon ; un détail qui a son importance : Solomon est noir et aux états-unis en 1841 l'esclavage a encore cours.

Un jour il est approché par deux hommes qui lui proposent de rejoindre leur cirque pour une brève mais rentable tournée. Solomon hésite mais les deux hommes sont convaincants et sympathique, il n'a aucune raison de se méfier. Un soir après un dîner au cours duquel il boit trop. Ses nouveaux amis le ramènent, le mènent au lit et s'en vont.

Northup s’endort dans sa vie, il va se réveiller dans une autre. Une geôle obscure où il est enchaîné, poignets et chevilles, le tout relié au mur.

Il crie, appelle au secours, ne vient qu'un homme qui lui dit qu'il est un esclave en fuite venant de Géorgie. Solomon nie, se fait violemment tabasser, nie encore, et reçoit plus de coups jusqu'à ce qu'il accepte son état.

Par la suite il va être envoyé, discrètement, à la Nouvelle-Orléans où il est acheté par William Ford, planteur de son métier, au cours d'une véritable vente à domicile, les acheteurs ayant un ordre de passage pour faire leur choix. Le négrier vendait ses produits comme s'il se fut agit de n'importe quel autre bien de consommation. Ford va se révéler relativement correct et offrir à Solomon Platt son violon en paiement d'un service rendu. Mais Ford a des dettes et pour les honorer transfère ses droits de propriété à Edwin Epps, propriétaire alcoolique et violent. Celui-ci est exigeant et aime utiliser son fouet quand ses esclaves ne sont pas assez performants pour ramasser le coton de ses champs. Dans cette activité la championne est Patsey, jeune et jolie, elle va attirer l'attention de son propriétaire puis la jalousie de l'épouse de celui-ci qu'il délaisse.

Et on le comprend !

Patsey se rend parfois dans une plantation voisine dont le propriétaire ne craint pas d'afficher sa maîtresse noire, elle y trouve un peu de paix loin de Epps si brutal qu'elle demandera une nuit à Solomon de la tuer parce qu'elle ne parvient pas à le faire elle-même.

Ce à quoi il ne peut se résoudre.

Douze ans vont passer, à supporter, à survivre, jusqu'à ce qu'un jour il rencontre Bass un canadien venu construire un pavillon pour Epps, celui-ci n'aime pas l'esclavage et ne se gène pas pour le dire, quand il demandera à Solomon de lui raconter son histoire celui-ci hésitera, ayant été déjà trahi, mais finalement, n'ayant rien à perdre, il se confie et demande à Bass d'envoyer une lettre pour lui. Décision difficile et risquée mais finalement le canadien va accepter. Quelques jours plus tard Platt est appelé par le sheriff du coin qui lui pose des questions précises auxquelles seul Northup peut répondre. Convaincu de l'identité réelle de l'homme qu'il a devant lui il l'emmène malgré les hurlements de Epps convaincu d'être dans son droit, n'a-t-il pas payé pour cet homme, ne peut-il en disposer comme il le souhaite ?

Solomon s'en va, déchiré de devoir abandonné Patsey mais trop heureux de s'éloigner des années d'enfer qu'il vient de vivre.

Redevenu libre, ayant retrouvé son nom, sa place et sa dignité il va retrouver sa famille, y compris son petit fils qui vient de naître. Il tentera de faire condamner ceux qui l'exploitèrent mais les lois leur étant par trop favorables il n'y parvint jamais. Il milita pour l'abolition, aida les esclaves tentant d'échapper à leurs maîtres puis écrivit un livre dans lequel il raconta son histoire, lequel servit de base à ce film. Nul ne sait comment il finit sa vie ni où il fut inhumé.

Steve McQueen (deuxième du nom) aime les sujets forts, en adaptant l'histoire de Solomon Northup il en trouve un à la hauteur de son ambition. Combien de vies furent-elles utilisées et détruites pour la ''grandeur'' économique des états-unis ? Au fond que vaux la loi quand elle permet cela, que vaux la religion quand elle le justifie ? Combien d'existences dévorées par la terre pour faire pousser des dollars, combien de renoncement, de honte ravalée pour s'éloigner du fouet, le lit du proprio valant mieux qu'un champ de coton sous le soleil ! Tout cela est derrière nous, certes, mais moins que nous le pensons.

Pour un Solomon qui s'en sortit combien d'autres dissous par le temps dont les fantômes rodent en quête d'une paix introuvable ? Il n'y a pas de doute qu'il est préférable d'être blanc, en France au XXIème siècle que noir aux USA au XIXème !

Si vous avez encore des doutes sur la nature humaine allez voir ce dont elle fut capable, vous ne serez plus étonné de ce qu'elle fait aujourd'hui encore.

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 08:43
Adieu ma V...
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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 08:16

Le cinéma indien est bien trop peu présent sur ce blog alors

qu'il est un des plus prolifiques du monde. Je vais essayer

de corriger le tir cette année, en regrettant que les

diffuseurs n'offrent pas plus de place à ses productions, il le

mérite bien.

Devdas est un roman écrit par Sarat Chandra Chatterjee

et publié en 1917. Il relate l'histoire d'amour contrariée

entre Devdas, jeune homme issu d'une famille aisée, et

Parvati, la fille de ses voisins modestes. Si cette histoire

vous fait penser à Roméo et Juliette ce n'est sûrement pas

un hasard. Son succès fit qu'il connut plusieurs adaptations

cinématographiques.

Ici c'est la version réalisée par Sanjay Leela Bhansali en 2002 qui nous intéresse avec Shahrukh Khan et Aishwarya Rai Bachchan dans les rôles des jeunes gens qui s'aiment mais que tout oppose.

Devdas « Dev » rentre à Tal Sonapur après dix ans passé en Angleterre où il vient de terminer ses études de droit, sa famille l'attend, Narayan Mukherjee, son père, et Kaushalya, sa mère. Il va retrouver Parvati « Paro ». Avant son départ ils se croyaient destinés l'un à l'autre. Pendant l'absence de son ami Parvati l'a attendu et les sentiments de Devdas ne semblent pas avoir changés mais les obstacles s'accumulent, Parvati vient d'un milieu modeste, Devdas d'un milieu aisé et leurs familles respectives ont d'autres objectifs pour leurs rejetons. Dans l'Inde du début du siècle dernier ce sont elles qui choisissaient, c'est moins le cas de nos jours. Le père de Devdas a d'autres ambitions pour son plus jeune fils.

Ainsi Paro se voit mariée à un homme riche et plus âgé qu'elle, impossible de refuser. Devdas se réfugie dans l'alcool, lui au moins est un ami fidèle, avant de devenir un ennemi encore plus fidèle ! En tentant d'oublier sa Juliette il va rencontrer une tawaif, une courtisane, Chandramukhi qui va tomber amoureuse de lui sans qu'il parvienne à oublier son amour d'enfance...

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 07:46

Jon est surnommé Don Jon pour son aptitude à séduire une fille différente chaque semaine. Avec ses deux partenaires de bringues ils jugent les filles qu'ils voient, les notent et parient sur celle avec laquelle ils vont partir.

À ce petit jeu Jon est le meilleur. Sa vie se passe donc entre son boulot, sa voiture, son appartement dont il prend grand soin, sa salle de sport, l'église où il va en famille chaque dimanche et se confesse ensuite... et le porno. Les vraies femmes c'est bien, sur l'écran c'est mieux tant elle sont bien (re)faites et douées d'aptitudes que ne semblent pas avoir celles qu'il rencontre.

(Et c'est tellement vrai ! )

Un soir pourtant il va rencontrer un 10, le top du top, belle comme il n'en a jamais vu, dès lors Jon va tout faire pour la séduire, enquêter pour la retrouver, l'inviter, être patient, cesser de draguer chaque samedi soir, supporter de regarder les films à l'eau de rose dont raffole sa conquête et même reprendre ses études.

Mais la belle se refuse, fait monter la pression, exige de rencontrer la famille de Jon, étonnée qu'il sorte avec une aussi belle fille, bref, fait son nid avant de céder.

Mais Jon reste insatisfait et le porno demeure irrésistible. Jusqu'à ce que Barbara le surprenne la main dans le sac. Bien sûr il va jurer que c'est de la simple curiosité de sa part, qu'il ne fait pas ça habituellement, mais non...

Tu parles !

Barbara doute mais fait mine de le croire, elle met une condition pourtant à son pardon, que cela ne se reproduise pas et que Jon ne lui mente jamais.

Alors qu'il suit ses cours du soir Jon va croiser une autre femme alors que celle-ci pleure, elle aussi va le surprendre à mater du X sur son portable, elle va même lui en offrir un, ancien, bien loin de ceux qu'il regarde habituellement.

Jon n'a qu'un pied dans le réel mais Barbara également, avancer en boitant sera difficile. Chacun va devoir réviser ses conceptions du monde et avoir des attentes plus adaptées.

La réalité n'est jamais à la hauteur du fantasme et l'autre quand il sort du virtuel non plus, il a ses envies, ses désirs, ses refus et inhibitions... Au fond il est comme nous et sauf à préférer vivre seul il convient de l'accepter.

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 07:45

Ce reflet, est-ce moi ?

Ces souvenirs, ils me veulent quoi ?

Me parler d'avant, d'autrefois,

Quand le ciel était bleu, qu'il faisait froid,

Que j'imaginais que devenu roi

Enfin m'appartiendrai le choix.

 

Ce reflet est horla loi,

Né de la peur, du désarroi,

Des craintes que dans l'émoi

Mon esprit s'y perde ou s'y noie.

Mais n'y est ni espoir ni joie,

C'est en vers le seul endroit,

Où peut se terrer une proie.

 

Ce reflet ? Des mots étroits,

Avenir fatigué, présent de guingois,

Lendemains ? Sourires sournois

Dessinés sur un masque de bois.

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 08:09

L'occident, on le sait, se croit le centre du monde, possesseur de la Civilisation, avec un grand C. le fait est que cette initiale lui convient fort bien. C'est tout l'intérêt de ce numéro de Science et Avenir que de regarder les civilisations du passé pour nous rappeler quel savoir était le leur, quelles découvertes ils avaient déjà faites et qui ont été oubliées, effacées sinon volées.

Sommes-nous des adultes devant des enfants, comme le dit Aline Kiner dans son édito ? C'est ce que nous voulons penser, comme si l'intelligence se tenait dans le nombril.

Ne tombons pas dans le piège d'imaginer que des civilisations disparues avaient ''tout'' compris et découvert cette sagesse qui semble le but ultime, et qui ne saurait exister dans la réalité.

Reste la difficulté de découvrir ce savoir antique car comment traverser le temps quand les peuples disparus n'ont pas laissé de traces, ou si parcellaires que leur interprétation est difficile ? Imaginons que de notre science, de nos arts, de notre culture, de plus en plus virtuels, ne reste rien, effacés par le temps et un mode de conservation fragile.

Serait-ce une grosse perte ?

Le présent n'est pas drôle, l'avenir est inquiétant, reste le passé comme exemple de monde idéalisable puisque si peu connu qu'il laisse place aux fantasmes d'un paradis inexistable et à une magie aujourd'hui rongée par des sciences difficilement accessibles.

L'écriture permit la conservation, et la diffusion, du savoir encore faut-il maîtriser la langue qu'elle représente et la traduire sans la dénaturer ou la trahir.

Ainsi les Mésopotamiens avaient développés un corpus de savoirs astronomiques il y a trente cinq siècles. Bien avant Stonehenge ou Carnac des peuples dressaient des pierres, pesant parfois plus de dix tonnes. Les alignements de Nabta Playa au sud de l'Égypte forment le premier calendrier indiquant le lever du Soleil aux solstices, aux équinoxes, le lever de Sirius, la direction d'Orion ou la direction de la Grande Ourse. Reste le but de cette construction qui, faute d'autres indications, laisse place à l'imaginaire lui aussi.

Depuis longtemps les humains lèvent les yeux, voient le ciel et s'interrogent. Bien après les Mésopotamiens les amérindiens étaient fascinés par les astres en général, le Soleil et la Lune en particulier. N'ayant pas d'écriture comme les habitants de Nabta les habitants de Chaco Canyon avaient besoin de se repérer, ils creusèrent dans la falaise des fenêtres canaux dans l'axe du Soleil au moment des solstices.

C'est toujours grâce à l'observation que les Viking purent aller jusqu'à l'embouchure du Saint-Laurent cinq siècles avant Christophe Colomb, quel était leur savoir exact, le mystère n'est pas encore levé.

D'autres exemples prouvent les connaissances en astronomie des peuples antiques qui en avaient besoin pour se repérer, pour voyager quand il s'agissait de commerçants comme de conquérants. Ils étaient aussi détenteurs d'une riche pharmacopée héritée d'une longue tradition et de nombreuses expérimentations. Cortés en profita lors de son arrivée sur les côtes aztèques, ceux-ci furent trop gentils, le conquistador, lui, ne le fut pas du tout. Les incas étaient aussi connaisseurs en la matière, ils furent même précurseurs en chirurgie crânienne et amputation. Pour suturer ils utilisaient des fourmis géants dont les mandibules faisaient office d'agrafes... Ce serait amusant que cette technique soit remise au goût du jour.

Non ?

Malheureusement peu du savoir des peuples précolombiens nous est parvenu, le venin de la ''civilisation'' fait encore effet et détruit ce qui en reste, lentement mais sûrement.

Dommage que Cortés ne soit pas mort !

Il y a cinq mille ans l'ophtalmologie, la pédiatrie et la cardiologie existaient en Égypte avec une réelle efficacité, la thanatologie aussi mais c'est plus connu.

L'algèbre et la géométrie ne sont pas nées en Grèce, Л étaient connu en Égypte et on retrouve la trace du zéro en Mésopotamie, de la combinatoire, de la trigonométrie et plein d'autres découvertes en Inde. Il n'est pas exclu que le futur jette de nouveaux éclairage sur le passé.

Et ce n'est là qu'une partie, survolée, des articles de cette excellente publication, vous y retrouverez les Sumériens, les Yéménites, les Nubiens... Sans parler de la naissance de l'écriture, ou des naissances au vu des formes différentes qu'elle prit depuis cinq mille ans.

Un monde sans écriture serait un monde sans blog ! Horrible non ?

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 07:40

L'Asie est un continent immense et varié mais dominé, vu de loin, par trois pays : La Chine, la République de Corée et le Japon. D'eux nous parviennent le plus important, quantitativement, de la production culturelle, livres, bédés, musique, dramas, films, etc. Ce challenge, heureusement proposé par Coccinelle nous propose de tourner notre attention vers le Vietnam. L'occasion de me souvenir d'un copain de primaire, originaire de ce pays, dont j'ai perdu la trace depuis longtemps mais dont j'ai gardé le souvenir. Probablement mon premier contact avec l'Asie.

C'est l'opportunité de mieux connaître ce pays, son histoire et sa culture. En route !

 

http://laculturesepartage.over-blog.com/2014/01/challenge-vietnam.html

http://laculturesepartage.over-blog.com/2014/01/challenge-vietnam.html

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 07:21

Madrid, Puerta del Sol, Jésus porte sa croix, il est immobile au milieu de la foule, un soldat vert fait de même un peu plus loin, Bob l'éponge se promène et Minnie n'est pas loin. Ils échangent des regards et semblent attendre quelque chose. Un peu plus loin une bigote harangue la foule en affirmant que le mal n'est pas loin.

Encore moins qu'elle l'imagine.

Un fourgon blindé arrive, il vient récupérer le stock d'or

d'une échoppe spécialisée dans la récupération, à bas-prix,

de métal précieux. Le christ sort de son immobilisme pour

répondre au téléphone : il est temps d'agir. Il quitte sa

position, fait quelques pas et pose sa croix, il en tire un

riot-gun et entre dans l'échoppe susnommée. Il tire

quelques coups ici et là, rien de mieux pour être pris au

sérieux, et commence à dévaliser le magasin, en

compagnie de son fils qui était déjà sur les lieux.

Forcément, il en a la charge le mardi et un weekend sur

deux, ce n'était pas une raison pour repousser ses projets.

 

Les choses ne vont pas se passer aussi bien que prévu, les

voleurs vont devoir prendre la fuite, en détournant un taxi,

et décident de s'échapper vers la frontière avec la France.

En route ils vont prendre un chemin inattendu, se retrouver

dans un endroit hors du temps où les signaux électroniques

ne passent pas. Rien de mieux pour faire connaissance que

se trouver dans une situation difficile, et pour les

spectateurs de découvrir Tony, Jésus, père divorcé qui veut

récupérer son fils et pense qu'avec de l'argent ce sera plus

facile, Tony, jeune et chômeur (pléonasme?) qui vit avec

une femme si belle qu'il ne parvient pas à l'honorer,

Manuel, le chauffeur du taxi qui découvre que sa situation

ne diffère pas de celles de ses ''clients'', et n'oublions pas

Sergio, le fils de José, qui semble s'amuser de la situation.

Pour leur malheur ils vont tomber sur une famille de

sorcière en pleine préparation de leur fête annuelle, sabbat

destiné à favorisé le retour de leur Mère.

Ils auraient difficilement pu plus mal tomber !

Difficile de définir la famille de ce film tant il puise à des

sources diverses, de la comédie déjantée, irrévérencieuse,

à l'horreur, de l'ironie mordante, voire tranchante, à

l'action, le tout dans une sauce fantastique du meilleur

goût qui lient des ingrédients sans cela difficilement

compatibles. Une guerre des sexes à la manière de Alex de

la Iglesia, provocante et ne reculant devant rien pour

atteindre un but qui malgré tout demeure flou. Dieu est

une femme, pourquoi pas, de là à estimer que celles qui

croient en Elle valent mieux que ceux qui croient en Lui il y

a un pas que seul le cinéma permet, dans la réalité nous

découvririons vite que ce n'est pas le cas.

 

La bonne humeur est acide, le rire est sardonique et la

conclusion un peu trop obligée à mon goût, c'est dommage.

Reste une énergie qui vous emporte jusqu'à la conclusion

et se retire en vous laissant dans l'esprit une impression

indéfinissable d'inachevé. Il n'empêche que je n'ai pas

regardé ma montre pendant les deux heures du film, un tes

de qualité auquel bien des réalisations dont j'ai parlé ont

échoué.

Cheese

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 07:50

L'escalier de bois craque sous ses pas, machinalement il compte les marches, habitude prise enfant. La lumière venant de l'extérieur est faible et l'électricité ne semble pas fonctionner comme on le lui a dit en bas. Ce n'est pas pour le gêner. C'est à cause de cela qu'il prit l'habitude de compter les degrés, pour ne pas allumer en rentrant chez lui le soir, tard. Quand son père était couché, pour ne pas le déranger.

La porte du fond lui a-t-on dit. Pas de problème, il avance, un bras tendu, sent enfin l'huis sous ses doigts et en tâtonnant trouve la serrure. Il sent une résistance, comme si la clé n'était pas la bonne mais avec un effort le mécanisme veut bien fonctionner.

Une odeur étrange l'accueille, mélange de renfermé et d'autre chose qu'il ne parvient pas à identifier. L'interrupteur est à l'intérieur, un mètre sur la droite. Sa main suit le mur à la hauteur indiquée, trouve le bouton et appuie.

Sa valise tombe sur le sol avec un bruit sourd, il recule, bouche ouverte sur un cri qu'il ne parvient pourtant pas à libérer. Là, devant lui, deux corps sont allongés, baignant dans leur sang, comme on dit.

Il recule, redescend et se précipite à la réception du petit hôtel de campagne. Son discours est confus mais l'homme en face de lui ne marque aucune surprise.

- Calmez-vous monsieur, calmez-vous.

- Facile à dire, vous avez l'air de trouver ça normal.

- Ce serait trop dire. Je vais vous expliquez, c'est assez incroyable je le concède et pourtant, vous l'avez vu par vous-même. Il y a quelques années, un drame s'est produit dans la chambre que vous avez vu, un homme a tué sa femme puis s'est suicidé. Attendez, ça ne s'arrête pas là. Le propriétaire de l'époque voulut effacer l'incident, il fit raser l'étage,.

- Raser l'étage, alors comment est-il encore là ?

- C'est la question ! Ici sont venus des spécialistes en paranormal et autres phénomènes surnaturels ; ils ont attendus longtemps sans jamais qu'elle réapparaisse. Attendez, je comprends votre réaction, nous allons y retourner, vous verrez qu'elle ne sera plus là.

- Vous êtes sûr, c'est dingue.

- Suivez moi.

Non sans hésitation l'homme suivit le réceptionniste. Avec surprise il constata que le nombre de marches avait diminué.

Voilà, nous y sommes, un étage de moins, maintenant nous allons à votre chambre, vous constaterez qu'elle est normale, et vide de corps. Je pense que pour la mauvaise surprise nous pouvons vous faire une réduction substantielle.

C'est bien le moins...

Allongé sur le lit le voyageur écoute, nul bruit ne lui parvient du dessus, l'histoire entière lui paraît incroyable.

Incroyable ?

En souriant il se dit que puisque son épouse arrivait le lendemain...

 

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 08:10

Que faire pour se distraire ? Interrogation existentielle que se pose Judd Steiner et Arthur Strauss, deux jeunes hommes de la bourgeoisie, grands lecteurs de Nietzsche, ce qui n'implique pas qu'ils l'aient compris, et dont le sentiment de supériorité est tel qu'ils décident que les lois ne sauraient s'appliquer à eux. Ils commencent par quelques délits mineurs et par trop insatisfaisants pour qu'ils ne désirent pas aller plus loin, jusqu'au crime.

Tuer est facile et le jeu serait bien peu intéressant s'il ne s'agissait que de cela, aussi les assassins laissent-ils un indice pouvant remonter jusqu'à eux.

Ce qui finira par arriver bien sûr, car à quoi bon agir ainsi si c'est pour conserver le secret, tout le plaisir est dans le regard des autres, dans leur répulsion, leur incompréhension, autant de raisons pour Judd et Arthur de se considérer supérieurs, impression fréquente chez les inférieurs, mais la question n'est pas là.

Richard Flesher s'inspira pour ce film de Crime, un livre de Meyer Levin, lui-même ancien camarade des deux hommes, dans la réalité cette fois. En effet en 1924, Nathan Leopold et Richard Loeb s'ennuyaient et tuèrent un jeune garçon, pour le plaisir. Par coïncidence il se trouve qu'en 1958 quand Flesher tourna son film Nathan était relâché après trente-quatre ans de prison, son partenaire avait été tué en cellule depuis longtemps. Il autopsy l’orgueil et la bêtise d'un duo d'inutiles se prenant pour des prédateurs imaginant qu'un crime suffit pour en devenir un alors que ce n'est même pas nécessaire. C'est aussi pour lui le prétexte à un grand discours sur la peine de mort, la fin du film étant occupé par le procès et la plaidoirie de l'avocat, joué par Orson Wells, la séquence dure près d'un quart d'heure, dans la réalité elle dura une douzaine d'heure et fit que les coupables furent condamnés à perpétuité. Pour l'un elle s'acheva rapidement, pour l'autre elle fut factice puisqu'il retrouva le chemin de la liberté.

Le début du film n'est que le préambule à ce couplet humaniste. Qu'importe le crime, une vie reste sacrée... Le parti pris est trop marqué pour ne pas affaiblir le propos du réalisateur qui jusque là nous montrait un couple, le mot n'est pas trop fort, formé d'un pervers et d'un sociopathe, d'un dominant manipulateur et d'un bourreau heureux qu'un autre décide pour lui. L'Histoire nous prouva que cela pouvait arrivait à plus grande échelle encore. Une fois Wells sur l'écran les autres s'estompent. Un affrontement entre l'avocat et ses clients eut été plus judicieux et aurait donné au film plus de force encore.

Tant pis

L'intéressant aurait été pour le réalisateur de prolonger son film jusqu'à cet instant, pour voir si sa vision du monde et de lui-même avaient évoluées. Ni l'un ni l'autre ne montrèrent de remord, le temps aurait-il changé ça ? Personnellement j'en doute.

Je n'oublie pas l'interprétation extraordinaire de Bradford Dillman et Dean Stockwell qui donnent de la profondeur au vide des criminels.

 

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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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