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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 07:00

Parmi les hommes qui œuvrèrent pour le rapprochement entre le Vietnam et l'Occident il m'a parut judicieux de commencer par Alexandre de Rhodes qui se pencha sur la langue annamite et en fit la romanisation il y a plus de trois siècles.

Alexandre vit le jour le 15 mars 1591 à Avignon où il vivra jusqu'en 1599, date à laquelle il s'embarque pour Rome afin d'y effectuer son noviciat. En 1612 il s'engagera dans la Compagnie de Jésus pour, six ans plus tard, aller dire adieu à ses parents avant de partir pour Lisbonne, seul base permettant de s'embarquer pour les Indes Orientales, en ayant reçu le droit par le pape Alexandre Borgia.

Il n'embarquera en fait que le 4 avril 1619 pour le Japon, une destination qu'il n'atteindra jamais, ce pays, après son départ, chassera tous les missionnaires et prédicateurs étrangers.

Le 9 octobre il débarque à Goa dans le but d'attendre que le Japon révise sa position et autorise à nouveau la pollution occidentale sur ses terres. Il ne repartira que le 12 avril 1622, pour la même destination, qu'il n'atteindra toujours pas, devant attendre 9 mois à Ceylan des vents favorables qui ne le pousseront jamais vers son but premier. Celui-ci fut donc modifié et on lui demanda de reporter son désir d'évangélisation vers les pays limitrophes de la Chine, en l’occurrence la Cochinchine et le Tonkin.

Ainsi, faisant partie du fret portugais, le père de Rhode débarque le 12 janvier 1624 à Faifo (aujourd'hui Hôi An). Il aura beaucoup de succès comme prêcheur pendant un an et demi et convertira même la tante du second seigneur de Hué ''Madame Marie'' qui deviendra un de ses soutiens les plus solides. Rappelé à Macao où la rumeur de son succès est arrivé il est envoyé au Tonkin avec la même ambition.

Il débarque le 19 mars 1627 à Chouaban, reçu par le roi celui-ci lui demande de l'attendre le temps d'une petite guerre avec la Cochinchine. Temps que mettra à profit Alexandre pour enrôler deux cent ''païens'' avant d'aller réconforter le roi dont l'expédition n'eut pas le succès escompté. Le souverain ne se convertira pas pour autant mais la cour ne sera pas insensible à ses sermons. Durant la première année de sa présence dans la capitale du Tonkin, Chechon, il baptisera environ 1200 personnes, près du triple l'année suivante. Intelligent et perspicace il avait bien compris qu'il importait de convertir d'abord les prêtres des cultes locaux, leurs ouailles suivraient. Psychologue il leur présentait l'immortalité de l'âme et la perspective de la vie éternelle, ce qui était le meilleur des éléments marketing à sa disposition, ensuite, petit à petit, il enseignait les autres aspects du christianisme. Son succès fit des envieux mais causa aussi nombres de perturbations sociales, surtout quand il insistait pour qu'un homme n'ait qu'une seule femme, ce qui pouvait priver le royaume de nombreuses naissances et le roi de la centaines de jeunes femmes qu'il avait à son service.

Finalement le souverain lui interdit de continuer son action et défendit à son peuple d'obéir à cette doctrine contraire aux intérêts de l'état et aux coutumes du royaume.

Ce qui ne l'empêcha pas d'y retourner et de continuer son travail à Macao ou en Chine, principalement dans la région de Canton.

Il évoquera son périple et ses réalisations dans deux livres :

Histoire du royaume de Tunquin (1651)

Divers voyages et missions (1653)

Les deux furent écrit en latin. Indispensables témoignages pour connaître l'histoire de la région à cette époque.

 

Il rapporte de nombreuses observations sur ce qu'il a vu, la géographie du pays, son histoire ''Ce pays est séparé de la Chine depuis 8 siècles et ses habitants laissent flotter leurs cheveux, en outre ils ne portent plus les bottines traditionnelles des chinois. Ce qui n'empêche pas d'aller tous les trois ans à Pékin reconnaître l'Empereur et lui verser une redevance''.

Les impôts sont payés par tous les hommes de 19 à 60 ans en fonction de leur situation, il est acquitté en quatre fois (sans frais). Le pays peut lever rapidement une armée de 100 000 hommes venant de toutes les grandes villes, les hommes ne se battent pas en eux, contrairement aux occidentaux, ils se servent habilement de toutes les armes et les galères ne sont pas manœuvrées par des forçats.

Le roi est entouré du Conseil Souverain composé de docteurs et de licenciés en droit passant leurs examens de manière rigoureuse, d'abord bachelier, sur concours ouverts, puis, après trois ans, ils peuvent passer leur diplôme de droit civil. Le doctorat s'obtient après un nouveau délai de trois ans et n'est donné qu'en fonction des places disponibles dans la fonction publique royale.

 

De Rhodes évoque les rites funéraires, soulignant qu'il n'est peut-être point de nation en toute la terre qui ait rendu plus de devoirs et plus respectueusement aux âmes et aux corps des trépassés que les peuples du royaume d'Annam. Il souligne l'importance du choix du nom et de l'utilité de celui-ci pour chasser les démons. Il présente les sectes présentes en Annam, celle de Confucius, de Bouda et de Lao-tseu, comme si celle qu'il représentait valait mieux que les trois réunies.

 

Il s'attarde longuement sur les difficultés de la langue Annamite, construite autour de six tons qui sont comme les notes de musique, la difficulté étant que des mots se ressemblent et qu'une infime modification de prononciation en modifie du tout au tout le sens.

Historiquement il rappelle que déjà en 166 après Jésus Christ des annalistes chinois avaient noté l'arrivée à Canton de marchands romains ayant passé par l'Annam. Au fil des siècles d'autres visiteurs et commerçant passèrent par là, suivi par des colons évangélistes qui n'eurent pas grand succès avant que de Rhodes n'obtienne le succès évoqué plus haut, de par ses qualités, son charisme, sa connaissance de la psychologie des individus et des foules, enfin, et surtout, par sa maîtrise de la langue lui permettant de s'adresser à tous sans traducteur. Il travailla longuement à romaniser l'écriture de la langue Annamite, combinant des signes et quelques sons suffisant pour former les mots du vocabulaire. Le pays d'Annam hérita donc d'une écriture propre, d'un langage national : le quôc-ngu. Il ne fut pas seul pour réaliser cela mais en fut l'inspirateur et le propagandiste, dans le but de propager son message mais son instrument devant porteur de connaissance. Le but était sournois, la réalisation le dépasse et, ainsi, le justifie, rien que pour cela Alexandre de Rhodes a gagné sa place dans l'histoire du Vietnam et, secondairement, dans ce blog pour ce challenge.

 

Alexandre de Rhodes
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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 08:11

김치 - S'il est un plat symbolique de la gastronomie coréenne c'est bien le kimchi présent sur chaque table à chaque repas, ou presque.

À base de légumes (c'est son étymologie chinoise) fermentés, trempé dans de la saumure puis baignés dans un mélange d'épices diverses. Les principaux légumes utilisés sont le chou chinois, les grands radis blancs ou les concombres fourrés, ceux-ci étant populaire en été quand l'appétit est moindre. Mais il existe plus d'une centaine de préparations différentes celles-ci différant suivant les saisons où les régions.

Après la fermentation les légumes sont conservées dans de grandes jarres enterrées faisant office de frigo afin de les maintenir à une température constante d'environ 12°, indispensable dans un pays au fort écart de température. il n'est pas rare qu'aujourd'hui chaque famille dispose d'un réfrigérateur spécialement destiné à sa conservation.

Excellent pour la santé le kimchi est plus riche en acide lactique que le yaourt, il jouit d'une bonne réputation et réduirait le risque de cancer du colon... Les fans vous diront qu'il est proche de la panacée tant ses effets bénéfiques sont nombreux contre une large gamme de risques, ce qui reste à prouver. Il n'en est pas moins diététique, digeste et sans matière grasse.

Parfois comparé à la choucroute il diffère de celle-ci par l'absence de cuisson qui évite l'altération de ses qualités nutritives.

Si vous voulez vous lancer dans sa préparation vous trouverez nombre de recettes simples, n'oubliez pas qu'il faudra parfois plusieurs jours pour que la fermentation nécessaire soit atteinte.

Je vous le conseille accompagné de riz frit et arrosé, modérément (ou pas), de Soju.

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 08:27

Vous vous promenez dans les rues d'une grande ville de Corée et voyez devant vous, titubant, des hommes et femmes sortant d'un restaurant. Votre première idée sera qu'ils ont trop bu.

Et vous aurez raison, mais c'est une tradition après le travail de se retrouvez entre collègues pour un huesi, un repas où l'aliment principal est sous forme liquide et à plus ou moins forte teneur en alcool.

Le résultat sera identique mais moins rapidement dans le second cas.

Le but de ces rencontres est de tisser de forts liens de camaraderie (et plus si affinités) entre les membres d'une équipe et qui refuserait d'y participer serait vite exclu du groupe. C'est l'occasion de parler de tout, du travail, même, et surtout, pour le critiquer, des patrons, de sa famille, et du reste.

La principale boisson consommée alors, et en général dans le pays à n'importe quelle occasion, est le Soju (소주).

Fait traditionnellement à partir de riz il est parfois tiré des pommes de terre, du blé, de l'orge ou du tapioca. Transparent sa teneur oscille entre 20 et 45 % d'alcool, sa saveur ressemble à celle de la vodka en plus doux en raison du sucre.

Son origine étymologique hésite entre le Chinois 燒酒 (shaojiu – alcool brulé) et le Japonais 焼酎 (Shōchū – liqueur distillée). De là à imaginer que l'un vienne de l'autre pour aboutir au Soju il n'y a qu'un pas que j'hésite pourtant à franchir.

La distillation existe en Corée depuis le 4ème siècle, à partir de céréales, mais la naissance du Soju se situerait vers le 13ème siècle avec l'apprentissage d'une technique Perse de distillation de l'Arak passée par les Mongols s'établissant autour de de Kaesong (개성), le Soju dans cette région étant appelé arak-ju (아락주).

Quand dans les années soixante à quatre-vingt-dix le riz manqua une forme de Soju bon marché fut imaginé par le mélange d'éthanol de ''n'importe quoi'' additionné d'eau et de saveurs... Le riz ne manque plus mais cette boisson existe encore... bonne chance si vous n'en avez pas l'habitude.

Le plus réputé vient d'Andong et titre 45 %.

Pour encourager l'entente et le partage il est d'usage de servir les autres mais pas soi-même, pour marquer le respect il convient de présenter un verre en le tenant à deux mains et pour le verser, tenez la bouteille de la main droite en touchant votre avant-bras, geste né pour retenir la manche du hanbok, costume traditionnel, qui perdure même sans le porter, afin d'éviter de le salir.

Attention, on ne ressert qu'un verre vide et le laisser ainsi est signe de mauvaise éducation.

À la nôtre !

http://laculturesepartage.over-blog.com/2014/01/challenge-printemps-coreen-2.html

http://laculturesepartage.over-blog.com/2014/01/challenge-printemps-coreen-2.html

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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 07:48

 

Il n'y a pas de meilleure occasion pour annoncer que Coccinelle relance son Challenge Printemps coréen². Impossible pour moi de ne pas y participer, cela promet moult articles concernant la Corée au cours des mois à venir...

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 07:40

L'Asie est un continent immense et varié mais dominé, vu de loin, par trois pays : La Chine, la République de Corée et le Japon. D'eux nous parviennent le plus important, quantitativement, de la production culturelle, livres, bédés, musique, dramas, films, etc. Ce challenge, heureusement proposé par Coccinelle nous propose de tourner notre attention vers le Vietnam. L'occasion de me souvenir d'un copain de primaire, originaire de ce pays, dont j'ai perdu la trace depuis longtemps mais dont j'ai gardé le souvenir. Probablement mon premier contact avec l'Asie.

C'est l'opportunité de mieux connaître ce pays, son histoire et sa culture. En route !

 

http://laculturesepartage.over-blog.com/2014/01/challenge-vietnam.html

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 08:08

Le principe du tag est un peu celui du billard : quelqu'un est tagué qui en tague d'autres, qui à leurs tours... et ainsi de suite. Ainsi donc Tiphanie de Notes de lectures tagua(da) Coccinelle, du blog La culture se partage, et celle-ci me tagua(da voila les Daltons). Un bon moyen de découvrir des blogs à côté desquels nous serions passé. Je remercie donc Coccinelle d'avoir pensé à moi et Tiphanie d'avoir pensé à elle. Je sais, ça ressemble à une pyramide de Ponzi mais sans les effets pernicieux.

Le principe tient en trois points :

1. Lorsque tu apprendras que tu as été désigné(e), te réjouir tu devras. Danser la gigue et arborer le logo de ce tag sur ton blog tu feras.

2. Pour remercier celui qui t'a désignée, un petit texte tu rédigeras.

3. Puis, les 10 internautes les plus bavards sur ton blog tu nommeras.

 

Tag du blogueur convivial

Dix blogueurs qui ont laissé leur empreinte sur mon blog :

Coccinelle

A_girl_from_earth

Alain

dasola

heide

cieljyoti

denis

Elisa Romain

Evy

iloucat

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 07:56

Le Chuseok (hangeul : 추석 hanja : 秋夕), la fête des récoltes, est (avec Seollal et Dano) l'une des trois principales fêtes traditionnelles coréennes, elle est consacrée à la générosité de la terre et donne lieu à la confection de plats de farine de riz et de haricots.

Chaque famille retourne sur la terre de ses ancêtres (seongmyo) et célèbre une messe anniversaire. Le matin de Chuseok, le repas préparé avec la nouvelle récolte est disposé pour rendre grâce aux ancêtres lors du Charye (service commémoratif), ensuite les familles se rendent sur les tombes de leurs ancêtres  pour accomplir le Beolcho, le rituel de nettoyage des mauvaises herbes. Le soir venu les Coréens vont se promener en admirant la pleine lune et en participant à des jeux folkloriques comme le Gangangsullae (ronde).

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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 06:57

Comme disait Héraclite ''Le temps passe !'' mais, que voulait-il dire par là ? Que nous sommes devant un fleuve, et même sur lui, porté par un courant contre lequel nous ne pouvons rien sinon parfois plonger la tête sous l'eau pour regarder un passé disparu ou porter notre regard loin en avant vers un avenir craint ou espéré, aussi souvent l'un que l'autre, les deux se mélangeant jusqu'à ce que les différencier soit impossible.

De fait le temps fait une référence continuelle au mouvement, au déplacement, à l'action, à nos pensées même, que nous puissions les arrêter et, sans montre, comment définir le temps écoulé ?

Nous savons que quelques forces sont à l’œuvre autour de nous, alors il se pourrait que le temps ne soit que leur point d'équilibre, non quelles s'y annulent mais s'y retrouvent, s'y entendent ; trinité complice qui nous animât pour son plaisir, peut-être pour avoir, à son tour, conscience du temps qui va. J'anthropomorphise direz-vous, mais sans cela la mathématique seule pourrait définir ce que je veux dire et c'est une langue que je connais trop mal, malheureusement.

Dali montre

Dali montre

Que serions-nous sans lui ? J'allais dire : des plantes ! Mais ce serait peut-être faire preuve de vanité, elles aussi sont soumises au temps cyclique, l'alternance des jours et des nuits, des saisons, sans parler de la météo qui n'a pas vraiment le temps lui même mais seulement le temps qu'il fait, et le moyen d'avoir quelque chose à dire. Elles ignorent le temps objectif, celui des mécanismes de mesure, le temps subjectif qui génère parfois l'ennui, parfois la sensation qu'il va si vite que nous ne l'avons pas vu passer. Pour autant sont-elles ignorantes de sa présence et d'en être les enfants autant que nous ?

Rien de mieux pour comprendre (vantard !) ce dont je parle qu'un regard sur l'étymologie : Teimnein, qui veut dire : couper, référence aux divisions et subdivisions que nous avons inventés pour avoir l'impression de le maîtriser. De cette même racine nous vient temple et atome. Je suis comme vous, je l'ignorais.

Mais le temps c'est aussi la perception que ce qui fut n'est plus et que ce qui est ne sera plus, c'est l'évidence de notre finitude et les fruits de cet arbre de la connaissance sont tous toxiques

Aujourd'hui la science parle de ''flèche du temps'' et tente de le définir hors de nos perceptions et impressions qui nous mentent alors que le temps lui-même, je parle en son nom, ne se pose sûrement pas ce genre de question. Avant et après sont pour lui des termes sans signification. Je le soupçonne de lire par dessus nos épaules nos interrogations, nul doute que le dernier qui rira ce sera lui.

Mais comme disait Saint Augustin ''Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne sais plus.''

N'oubliez pas les participations de Heide, Denis et Coccinelle.

Heide

Heide

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 06:07

Au début fut le Verbe, peu après vint la langue. Je devrais dire les langues tant il y en eut même si beaucoup ont disparues. Impossible d'évoquer la Corée sans évoquer la sienne, le hangeul, ou hangûl.

 

Quand Sejong monta sur le trône seuls les lettrés savaient lire les hanja, caractères chinois, trop nombreux, plusieurs dizaines de milliers, pour être compréhensibles par tous. L'avantage de cette situation étant qu'un peuple qui ne sait pas lire a plus de mal à verbaliser ses attentes, ses manques et ses désirs.

Le roi (de 1418 à 1450) considérant cette situation comme inique consulte savants et spécialistes en divers domaines dans la plus pure tradition confucéenne et élabore alors, en secret, un alphabet nouveau, le Hunmin jongum (훈민정음/訓民正音, les ''sons corrects pour l’éducation du peuple'') dont il fait la langue officielle le 9 octobre 1446. Aussitôt la nouvelle écriture rencontre l'opposition de tout ceux qui voient d'un mauvais œil l'éducation du peuple.

Son successeur, Yeonsan-gun, l'interdira mais le hangeul peu à peu pénètre les couches populaires et devient la langue vernaculaire puis finit par atteindre la littérature populaire au XVIIème siècle tout en restant méprisé par les officiels.

Il faudra pourtant attendre l'invasion japonaise et la rupture que celle-ci provoqua avec les structures administratives à la chinoise pour que le hangeul soit adopté dans les documents officiels. Le nom même : hangeul, apparaît en 1912, il signifie la grande écritureen coréen ancien et écriture de la Coréeen coréen moderne. La résistance puis la libération feront le lit du hangeul qui permettra l'alphabétisation de la population en même temps que la reconstruction du pays. Il s'impose rapidement jusqu'aux universités où les sinogrammes sont trop complexes. En 1995 la presse coréenne n'emploiera plus les hanja, sinon pour préciser le sens de quelques mots à la fois homophones et homographes.

Le 9 octobre est la ''journée eu hangeul'' en République de Corée, au Nord c'est le 15 janvier.

Depuis sa création en 1446 la hangeul connut nombre d'évolutions et passa de 28 à 40 lettres, les jamos(caractères mères), 30 consonnes et 10 voyelles. Aucun mot ne commence par une de ces dernières.

 

Depuis 1989 existe le Prix d'alphabétisation UNESCO du Roi Sejong, il couronne les organisations œuvrant pour l'alphabétisation.

PrintempsCoree2.jpg

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 06:07

Prisonnier d'une dimension étrange dont je ne peux parler ici j'ai laissé passé le rendez-vous philo de Heide du mois de mai, pour me (et vous) punir, en voici deux :

Lundi philo – 7 : La littérature (06 05 2013)

Si tout est littérature alors elle intègre la philosophie, mais quand la première dit ce qu'elle veut, ce qu'elle croit ou imagine, la seconde se veut porteuse de sens, expliquer l'être et la pensée plutôt que les comportements de l'un et les erreurs de l'autre. L'imaginaire et le Vrai, pour autant que ce mot ait un sens, sont-ils inconciliables ou le second peut-il user de la première pour chercher, explorer, jusqu'à ce que l'illusion tombe et le réel seul subsiste ?

La question pourrait être que la littérature comme œuvre de l'esprit ne s'oppose pas à la philosophie mais en est une parente, parfois grotesque, souvent débile, mais, quelquefois, porteuse d'un sens que l'esprit découvre parce qu'il avançait masqué quand la réflexion se heurte au mur de l'objectivité. Avancer dans l'inconnu permet des découvertes que la conscience ne verrait pas, éblouie qu'elle est par la lumière, parfois faiblarde, de la réflexion.

Ainsi que le dit Descartes : ''Il y a en nous des semences se science, les philosophes les extraient par raison, les poètes les arrachent par imagination''. Apprécier une idée sous divers angles n'est-ce pas le meilleur moyen de la mieux comprendre, encore qu'à mon sens il manque la dimension de la réalité, physique, chimique, biologique, mais c'est là une question au-dessus de mes moyens et compétences.

Au commencement était le Verbe, paraît-il, ensuite vint le verbiage et sous couvert de philosophie ou de littérature nombreux s'en firent sujets, et, avec assiduité, produisent

Le beau, l'apparence, le style, trop souvent retiennent l'attention et le fond alors se noie dans l'illusion, le masque est plus important que ce qu'il dissimule alors que l'essence même de la philosophie est de révéler.

Socrate, il y a longtemps, fut le promoteur de cette séparation de la pensée et de la poésie didactique telle qu'elle existait. La poésie ''poétique'' vint plus tard. Il prit le dialogue, instrument d'échange et de liberté dans l'expression, et en fit le mode d'expression, sinon de La vérité, du moins de l'envie de s'en approcher.

Pour beaucoup, qui la connaissent mal, la philo est rebutante, barbante, ses textes sont des volumes épais, écrits petit, d'autant plus aujourd'hui où la vitesse et le besoin de stimulations rend étrange le geste de se pencher sur un gros bouquin dans lequel le lecteur part en quête de lui-même.

L'écriture est une mère qui a plusieurs enfants, ce rôle lui interdit d'en privilégier un, nous avons la chance de pouvoir tous les fréquenter, ne nous en privons pas. Nous lirons mieux les yeux ouverts !

Impossible, pour moi, de ne pas citer Nietzsche ''La philosophie est une forme de la poésie. Le philosophe connait en inventant, invente en connaissant''.

Il me l'a enlevé de la plume !


Lundi philo – 8 : Au bout du monde (03 06 2013)

      Le thème de ce jour m'a titillé l'esprit, que savais-je en fait des philosophies, quel que soit le sens donné à ce mot, existant ailleurs qu'en Europe ou en Asie ?

Pas grand chose dus-je me répondre, aussi suis-je parti en exploration loin de ces rivages connus. Par analogie je ne pouvais que me tourner vers l'Amérique du Sud et m'embarquer sur la Caravelle de la curiosité pour aborder sur ces terres inconnues, pour moi.

Le Popol Vuh s'est imposé de lui-même, expression d'une culture disparue et qui failli être effacée pour ne laisser, comme d'autres, que des squelettes de pierre gorgés de mystères.

Les mêmes causes donnent les mêmes effets semble-t-il, dans ce livre nous trouvons une genèse proche de celle que nous connaissons, dans sa forme, si ce n'est que plusieurs dieux s'unirent pour le façonner à partir de la glaise et le peupler de créatures dont ils souhaitaient être adorés. Ce ne fut pas une réussite aussi durent-ils recommencer, usant cette fois du bois comme matière première. Nouvel échec, ces êtres étant incapables de penser.

Qui sait si le diction : Jamais 2 sans 3 ! ne vient pas d'eux. En effet la tentative suivante fut la bonne, cette fois à partir du maïs. L'homo sapiens existait enfin.

Si je peux donner mon avis un essai supplémentaire n'aurait pas été de trop...

Bien sûr il ne vous a pas échappé que cela ressemble au passage du minéral au végétal, sans se poursuivre pourtant avec l'animal.

Nous suivons ensuite des aventures extraordinaires et quasi mythologiques avant de retrouver nos humains. Les dieux, jaloux de la qualité de leur œuvre la modifièrent en en limitant les sens, ils étaient capables de voir à distance et de tout connaître de l'univers, et l'intelligence (on s'en rend compte tous les jours), et les contraignant à procréer, ce qui eut pour conséquence que quatre femmes furent crées. De ces huit individus vint la globalité de l'espèce humaine.

Finalement pour se rapprocher du présent nous pouvons voir dans le Net l'envie de retrouver cette omniscience.

Vous me direz que cela ne fait pas une philosophie au sens ou nous l'entendons, pas plus qu'il n'est convainquant de comparer Socrate à Confucius. Pour les Mayas l'important est leur place dans l'univers et leur capacité à comprendre le temps, à vouloir le maîtriser, peut-être à l'excès puisqu'ils quittèrent un jour leurs cités pour se perdre, qui sait s'ils n'avaient pas deviné l'inanité de leur ambition, à moins qu'ils n'aient atteint leur but et laissé le relais dans l'attente que d'autres le prennent.

Leur cyclique était achevé sans que cela n'eut rien à voir avec la fin du monde !

Le Popol Vuh éduque aussi les hommes, leur dit qu'ils doivent se soumettre à un destin décidé depuis longtemps et contre lequel ils ne peuvent rien. De simples conseils de vie : Prenez soin de votre foyer, de votre contrée, prenez garde à vous.

Une fois encore l'arrivé du monothéisme fut digne d'Attila, derrière lui le savoir ne repousse plus et il faut creuser pour trouver quelques racines, quelques traces, quelques souvenirs flous laissant place à trop d'exégètes autoproclamés.

À l'image des cités retrouvées qui sait si, quelque part, leur savoir ne nous attend pas. J'espère qu'il est assez bien caché pour n'être pas accessible par n'importe qui. 

 

      Ne manquez pas les articles de Heide, Coccinelle, Anis, Denis.

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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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