Faute d'avoir pu trouver dans ma médiathèque habituelle le roman African Psycho de Alain Mabanckou j'ai dû me rabattre, la fin d'année arrivant, sur le seul auteur africain que j'ai découvert, non sans les avoir tous passés en revue ! Mais je garde AP pour plus tard, je le lirai dès que possible, peut-être une autre médiathèque en dispose-t-elle...
Je vais néanmoins vous présenter « mon » auteur africain lu dans le cadre du défi littéraire : Littérature policiere sur les 5 continents :
Éditions Gallimard, 1996
ISBN : 2-07-049590-6
Danga, membre du POK (Parti Ouvrier Kalinais) est en froid avec l'ambassade de son pays, « la République négro-africaine du Kalina » et s'oppose, comme il peut au « Maréchal
Président Pupu Muntu, dernier des Conducators et Kleptocrate notoire » (un mot que j'aurais dû trouver plus tôt !). Il vit, à temps partiel, avec sa fiancé Khadija, laquelle est mariée par
ailleurs ce qui lui évitera de se retrouver veuve quand Danga connaîtra un sort funeste.
Alors qu'il se dirige vers la porte de son appartement sis au cinquième étage d'un immeuble de la riante Résidence des Peupliers, à laquelle on vient de sonner, il entend un bruit qu'il reconnaît pour l'avoir entendu à la télévision, celui du chargement d'un fusil, inutile de dire qu'il prend cela pour un mauvais présage, ce en quoi il n'a pas tort puisqu'il meurt un dixième de seconde plus tard.
Jim Bafoussa, par pure malchance, arrive sur ces entrefaites et aperçoit l'arme sur le paillasson de son ami Danga, il hésite, mais lui ne devant pas avoir l'habitude des séries américaines s'empare du fusil et pousse ce qui reste de la porte. Le spectacle qu'il découvre l'incite à s'enfuir, le mauvais sort s'acharnant, débouchant au rez-de-chaussée, il tombe sur des représentants des forces de l'ordre. Mauvaise pioche et mauvaise réaction : il tourne les talons brusquement ce qui attire l'attention des policiers qui n'ont pas de difficultés pour le rattraper.
Il clame son innocence mais ses empreintes sont seules sur l'arme et les balles assassines furent tirées par celle-ci, tout s'annonce mal.
L'inspecteur Mayotte (pas Jean !) est chargé de l'enquête, autant dire qu'il va explorer un univers qui lui est totalement étranger, celui de l'Afrique à Paris... L'auteur nous fait pénétrer dans un monde dont, personnellement j'ignorais (presque) tout (pourtant j'ai vécu à Paris dans le dix-huitième) ; toujours est-il que le dépaysement est garanti, surtout en regard des séries évoquées plus haut.
Quelle place le Kalina tient-il dans la liste des bordels francophones ?
Quelle est l'importance de la pérennité de la langue des Schtroumpfs ?
Quel rapport avec d'éventuels comptes en Suisse ?
Et que Fela Anikulapo Kuti ?
Vous aurez les réponses si vous lisez ce livre, l'exotisme en banlieue à la fin du vaintième siècle. Un roman noir, noir,
mais pas complétement !
Achille
Ngoye est né au Zaïre en 1944 dans une cité minière du Haut-katanga. Après des études chez les Bénédictins et les
Jésuites il se lance dans le journalisme en travaille pour l'hebdomadaire Afrique Chrétienne. En 1982, arrivé à Paris, il devient pigiste et travaille pour le magazine
« Actuel », le mensuel « Afrique-Élite » et Libération avant de se tourner vers l'écriture.