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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 06:56


Faute d'avoir pu trouver dans ma médiathèque habituelle le roman African Psycho de Alain Mabanckou j'ai dû me rabattre, la fin d'année arrivant, sur le seul auteur africain que j'ai découvert, non sans les avoir tous passés en revue ! Mais je garde AP pour plus tard, je le lirai dès que possible, peut-être une autre médiathèque en dispose-t-elle...

Je vais néanmoins vous présenter « mon » auteur africain lu dans le cadre du défi littéraire : Littérature policiere sur les 5 continents :

achillefngoyeagenceblackbafoussaÉditions Gallimard, 1996

Série Noire

ISBN : 2-07-049590-6 

 








Danga, membre du POK (Parti Ouvrier Kalinais) est en froid avec l'ambassade de son pays, « la République négro-africaine du Kalina » et s'oppose, comme il peut au « Maréchal Président Pupu Muntu, dernier des Conducators et Kleptocrate notoire » (un mot que j'aurais dû trouver plus tôt !). Il vit, à temps partiel, avec sa fiancé Khadija, laquelle est mariée par ailleurs ce qui lui évitera de se retrouver veuve quand Danga connaîtra un sort funeste.

Alors qu'il se dirige vers la porte de son appartement sis au cinquième étage d'un immeuble de la riante Résidence des Peupliers, à laquelle on vient de sonner, il entend un bruit qu'il reconnaît pour l'avoir entendu à la télévision, celui du chargement d'un fusil, inutile de dire qu'il prend cela pour un mauvais présage, ce en quoi il n'a pas tort puisqu'il meurt un dixième de seconde plus tard.

Jim Bafoussa, par pure malchance, arrive sur ces entrefaites et aperçoit l'arme sur le paillasson de son ami Danga, il hésite, mais lui ne devant pas avoir l'habitude des séries américaines s'empare du fusil et pousse ce qui reste de la porte. Le spectacle qu'il découvre l'incite à s'enfuir, le mauvais sort s'acharnant, débouchant au rez-de-chaussée, il tombe sur des représentants des forces de l'ordre. Mauvaise pioche et mauvaise réaction : il tourne les talons brusquement ce qui attire l'attention des policiers qui n'ont pas de difficultés pour le rattraper.

Il clame son innocence mais ses empreintes sont seules sur l'arme et les balles assassines furent tirées par celle-ci, tout s'annonce mal.


L'inspecteur Mayotte (pas Jean !) est chargé de l'enquête, autant dire qu'il va explorer un univers qui lui est totalement étranger, celui de l'Afrique à Paris... L'auteur nous fait pénétrer dans un monde dont, personnellement j'ignorais (presque) tout (pourtant j'ai vécu à Paris dans le dix-huitième) ; toujours est-il que le dépaysement est garanti, surtout en regard des séries évoquées plus haut.


Quelle place le Kalina tient-il dans la liste des bordels francophones ?

Quelle est l'importance de la pérennité de la langue des Schtroumpfs ?

Quel rapport avec d'éventuels comptes en Suisse ?

Et que Fela Anikulapo Kuti ?


Vous aurez les réponses si vous lisez ce livre, l'exotisme en banlieue à la fin du vaintième siècle. Un roman noir, noir, mais pas complétement !



ngoye-achilleAchille Ngoye est né au Zaïre en 1944 dans une cité minière du Haut-katanga. Après des études chez les Bénédictins et les Jésuites il se lance dans le journalisme en travaille pour l'hebdomadaire Afrique Chrétienne. En 1982, arrivé à Paris, il devient pigiste et travaille pour le magazine « Actuel », le mensuel « Afrique-Élite » et Libération avant de se tourner vers l'écriture.

 

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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 06:37

 

Titre original : Photo Finish (1980)

Traduction : Sophie Dalle

Paru le 30/09/1999

Éditeur : 10/18 - Collection Grands détectives

ISBN : 2-264-02927-7

 







Primitivement j'avais choisi un autre roman de Ngaio Marsh : Le gant maudit ! Ce dernier me passant sous le nez depuis un moment à la médiathèque je me suis donc rabattu sur Photo d'adieu du même auteur.

L'histoire est on ne peut plus simple, dans la lignée des romans policiers anglais à la Agathe Christie. L'inspecteur Alleyn, le héros de NM, et son épouse, sont invités dans une île néo-zélandaise par l'amant de la Sommita, plus grande cantatrice du monde, née Pépitone !

Sommita ça fait plus diva, cours, vole et reviens à nos moutons ! Donc le couple est convié à assister à un récital de la chanteuse mais également prié d'enquêter sur un malfaisant s'amusant à envoyer à divers journaux des portraits difformes de la vedette.

Comme il se doit une fois que l'intrigue se noue l'île se voit coupée du monde par une violente tempête, nous assistons donc à un crime en vase clos même si le vase est un peu large. Le cadavre de la Sommita sera retrouvé un poignard fiché dans la poitrine, une photo étant transpercée par la lame. L'intrigue est classique, la galerie de personnage complète, l'amant douteux, l'impresario soupçonnable, l'habilleuse semble taire quelque chose... Bref, chacun voit les feux de la curiosité policière se tourner vers lui alors que l'assassin est... découvert dans les dernières pages du roman où l'on s'aperçoit que le passé n'oublie jamais.

 

Une des dernières œuvres de NM je l'ai trouvé alourdie par un préambule trop long, des heros trop nombreux, dont la liste se trouve en début de livre, heureusement ! Des descriptions inutiles et des dialogues constituent la majeure partie du roman, gênant ainsi, je trouve, le développement des personnages.
Il n'est pas inutile de rappeler que Ngaio Marsh vit le jour en 1895, à Christchurch, et que son premier livre parut en 1934. Elle disparut en 1982.

Héritière du dix-neuvième siècle son style, au vingt-et-unième paraît daté, non qu'il soit désagréable mais il y a dans ces pages une odeur de poussière plaisante à petite dose et les fils de l'intrigue, de ficelles à l'époque, sont devenus des câbles.

Un autre regret, que la romancière n'ait pas puisé dans l'histoire de son pays et sa culture, mais peut-être le fit-elle dans ses précédentes productions. Je tenterais de trouver ses premiers romans afin de me faire une idée plus précise d'une œuvre que j'ai découvert en participant au défi : Littérature policière sur les 5 continents ! 

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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 06:37

 

Toute la mort devant nous, Sandra Scoppettone

Traduction : Nathalie Mège
Fleuve Noir - 383 Pages

ISBN - 2265062529
Titre original : Let's face the music and die (1996)

 





Romans précédents avec LL

- Tout ce qui est à toi est à moi

- Je te quitterai toujours

- Toi ma douce introuvable

 


Ce roman est donc le quatrième mettant en scène Lauren Laurano, personnage créé par l'auteur. J'aurais dû commencer par le premier mais il était indisponible, ce n'est que partie remise et j'en ferais part ici dès que possible, ainsi que des suivants. Les héro(ïne)s sont attachant(e)s, intéressant(e)s et donnent envie de les connaître depuis le début de leurs aventures violentes et passionnées.
Lauren est devenue détective privée après un passage au FBI qui se termina mal. Avec sa compagne, la psychologue Kip Adams, elle vit depuis dix ans à Greenwich Village ; New York, son agitation et ses bas-fonds étant le décor de ses enquêtes.

Cette dernière est engagée par Élissa, une vieille amie, afin d'enquêter sur le meurtre, à coups de couteaux, de sa tante Ruthie. Bien vite se dessine une partie de billard à trois bandes, le mari de la victime ayant disparu en mer cinq ans plus tôt en laissant à son épouse une importante somme d'argent devant revenir à sa nièce après sa mort ; mais qu'à son tour celle-ci connaisse un sort funeste et l'héritage irait à un cousin mystérieux et inquiétant.

Ce roman, lu dans le cadre du défi Littérature policière sur les cinq continents, nous plonge dans le passé de Lauren et le drame qui marqua sa vie. Charlie West, son violeur, qui faillit devenir son assassin est sorti de prison et semble désireux de terminer son « travail » !

Vous comprendrez que si je vous incite à découvrir ce texte c'est en y joignant le conseil de le faire après les trois autres, ainsi suivrez-vous dans sa chronologie l'histoire de Lauren et de ses amis, et ennemis. Vous pourrez continuer avec Long Island Blues (Gonna Take a Homicidal Journey - 1999), paru également aux éditions Fleuve Noir.

 

Polars urbains, d'une facture classique qui doit tout à son héroïne, femme d'une quarantaine d'années complexée par sa petite taille, fragilisée par son passé, mais intelligente et ironique. L'auteur compose une espèce de symphonie sombre dont l'instrument principal est mis en valeur par ceux qui l'accompagnent dans un ensemble cohérent qui permet de passer un bon moment. En imaginant un Sam Spade gay...

 

Sandra Scoppettone est née dans le New Jersey en 1938, à dix-huit ans elle renonce à s'inscrire à l'université et commence à écrire. Installée à New York elle publie des contes pour enfants, des romans pour adolescent puis des polars sous le pseudonyme de Jack Early avant de signer de son nom et de créer Lauren Laurano... En attendant qu'un metteur en scène ait l'idée de porter ses enquêtes à l'écran.

 

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 06:19


 

La Chambre Rouge - Edogawa Ranpo

Traduction : Jean-Christian Bouvier.

Éditions Philippe Picquier - Poche N° 31/Juin 1995/128 pages

ISBN : 87730-230-X

Couverture : Bénédicte Guettier

Recueil de cinq nouvelles :

 

Imomushi (1929, 芋虫; La Chenille)

Tokiko vit dans une petite maison au fond de la propriété du général Washio avec son mari, enfin, avec ce qui reste de son époux, celui-ci ayant été blessé gravement n'est plus qu'une espèce de chose à l'apparence vaguement humaine, en effet il est le seul soldat à avoir survécu à l'amputation des quatre membres, si l'on ajoute à cela qu'il fut défiguré par une explosion et qu'il est incapable de parler vous aurez compris qu'il ne dispose plus des moyens de réussir dans la vie. Seuls ses yeux restent expressifs, bien qu'ils ne semble pas jouir de toutes ses facultés mentales. Étant donné les circonstances nous le comprendrons, il parvient pourtant à communiquer en traçant quelques mots, un crayon, placé par sa femme, dans la bouche.

La nouvelle montre la relation trouble qui unit le couple et l'exaspération sensuelle que ressent Tokiko passant de l'excitation irrépressible au dégoût. Une nouvelle courte toute en ambiance, considérée aujourd'hui comme un chef d'œuvre du genre « Ero-Guro » (érotisme et grotesque), elle fut refusée par la revu Kaizo mais publiée ensuite par Shin Seinen dans une version caviardée, le prétexte étant qu'elle semble antimilitariste, ce qui n'est sans doute pas faux. Pas tout à fait une nouvelle policière classique avec un crime et un meurtrier mais un texte finalement assez pervers sur l'association honte/plaisir, à moins que ce ne soit le contraire, et une fin qui ne dépare pas dans ce blog... Inutile de dire que je me suis précipité sur les nouvelles suivantes de ce livre lu dans le cadre du défi : Littérature policière sur les 5 continents.

Ningen isu (1925, 人間椅子; La Chaise humaine)

Yoshiko reçoit une lettre étrange, la confession d'un homme qui lui raconte sa vie, comment sa laideur le conduisit à une profession solitaire, fabriquant de fauteuil, et à quel point il excellait dans ce métier jusqu'à être considéré comme l'un des tout meilleurs du Japon. Il avoue avoir reçu un jour commande d'un fauteuil ''à l'occidental'' dans lequel il mettra tout son cœur et bien plus puisqu'il réussira à y creuser une véritable niche dans laquelle il va s'installer finalement dans le but de pouvoir pénétrer discrètement chez des gens riches afin de les voler. Nous ne sommes pas surpris quand il déclare qu'après maintes pérégrinations il s'est retrouvé chez Yoshiko et qu'il est tombé amoureux d'elle de la sentir contre lui, si proche, presque accessible...

Presque !

Encore une histoire explorant la psychologie de l'héroïne, son émotion à la lecture de ce courrier, puis une nouvelle lettre arrive !

Ni-haijin (1924, 二廃人; Deux vies gâchées)

Pour sa seconde nouvelle (et la troisième du recueil !) l'auteur reprend le thème du crime commis par un somnambule.


Saito et Ihara font une partie de Go en sirotant du thé vert, ils se connaissent depuis dix jours et tout en jouant chacun en vient à parler de lui et de sa vie qu'il estime lamentable. Le premier est un ancien combattant défiguré pendant une bataille, le second, lui, raconte comment, alors qu'il était étudiant, il assassinat, dans l'inconscience du somnambulisme, le propriétaire du lieu où ils, lui et ses camarades, résident. Se dénonçant, après avoir découvert dans son placard les preuves de son méfait, il sera jugé puis acquitté pour avoir perpétré son crime en absence de sa volonté.

Son adversaire du jour hésite et puis, reprenant les éléments que vient de lui confier Ihara, propose une autre hypothèse...

Ambiance, analyse psychologique et un comportement final qu'un Occidental n'aurait peut-être pas eu. Lequel ? Et bien vous savez ce que vous devez faire pour le savoir !

Akaï heya (1925, 赤い部屋; La Chambre rouge)

Sept hommes passionnés de mystères, d'excentricités, d'anormalités, ont l'habitude de se regrouper régulièrement et chacun raconte ses derniers exploits. Ce soir-là ils se retrouvent pour l'intronisation d'un nouvel impétrant. Le nouveau se présente donc et explique pourquoi il pense être digne de rejoindre les autres, en effet, n'a-t-il pas mis au point une façon de tuer « sans en avoir l'air ! » Il a découvert, un peu par hasard, ce moyen d'assassiner ses semblables en ayant l'air de vouloir les aider. Par exemple, voyant une personne âgée traverser devant le bus, mais ayant le temps de le faire, il hurle : Attention ! L'interpellée marque un temps d'arrêt et se fait donc écraser par l'autocar. Ainsi semble-t-il avoir voulu secourir celle qui, en réalité, est sa victime. Il décide de commettre cent meurtres et en est à quatre-vingt dix-neuf alors qu'il prend la parole. C'est alors qu'intervient une barmaid lui apportant un verre d'eau, sortant un pistolet de sa poche il tire, la détonation résonne dans la chambre rouge...

Nisen dōka (1923, 二銭銅貨; La Pièce de deux sen)

La toute première nouvelle écrite par Edogawa Ranpo, début d'une prolifique production dont l'intégrale comporte soixante-cinq volumes.

Un vol a lieu dans une usine, ne manquant pas de sang froid le criminel intervient en plein jour, déguisé, et parvient à dérober cinquante mille yens. Le seul indice est un mégot d'une marque de cigarettes égyptiennes ''Figaro'' !

Takeshi raconte au narrateur comment, lui, à partir d'une pièce de deux sen, parvient à retrouver l'argent volé.

Bien sûr l'histoire ne s'arrête pas là, ce serait trop simple, et l'auteur a construit un texte tout en précision et réflexion, basé sur la culture japonaise.

Edogawa Ranpo 江戸川乱歩 (Tarō Hirai 平井太郎 ; Nabari le 21 octobre 1894 - 28 juillet 1965) est un des fondateurs du roman policier japonais, associant à l'énigme, plus qu'à l'enquête, une qualité d'analyse psychologique rare à l'époque, souvent mâtinée de fantastique, de macabre ou d'érotisme. Son personnage principal, récurent dans son œuvre, est Akechi Kogoro.

Son pseudonyme est, phonétiquement, la transposition japonaise de Edgar Allan Poe, il fut également influencé par Maurice Leblanc et Arthur Conan Doyle. Son nom signifierait Flânerie au bord du fleuve Edo. C'était ma première lecture de cet auteur, il ne m'étonnerait pas que le connaissant mieux je ne trouve quelques habitudes littéraires. Il a créé un prix qui porte son nom et qui est une référence au Japon.

Injū (1928, 陰獣; La Proie et l'ombre) fut adapté au cinéma par Barbet Schroeder en 2008, avec Benoît Magimel et Lika Minamoto.

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 06:41


 

La Malédiction de Constantin, Mine G. Kirikkanat.

Traduit du turc par Valérie Gay Aksoy

Titre original :  Bir gün gece
Métailié
, 2006 collection NOIR (244 p.)

ISBN 9782864245902





Correspondante à Paris d'un grand journal turc Féridée a une liaison, secrète, avec un séparatiste kurde. Alors que l'on frappe à la porte de la chambre d'hôtel dans laquelle ils viennent de passer la nuit elle se précipite, avec ses affaires, dans la salle de bains, elle entend son amant ouvrir la porte puis un bruit ressemblant à l'expulsion d'un bouchon de champagne. Vous avez compris qu'il ne sera pas question de boisson ! Féridée, dissimulée derrière la porte, échappe à la curiosité du tueur avant de prendre la fuite, craignant pour sa vie, en direction de Bruxelles où elle retrouve Sinan Laforge, haut fonctionnaire de l'Union européenne, fils d'un français et d'une turque. Au téléphone elle apprend qu'Istanbul vient de subir un violent tremblement de terre et qu'un tsunami a ravagé la région mettant en cause jusqu'à l'avenir du pays et faisant vaciller son rôle dans une région où les maudifications d'influence peuvent avoir d'importants effets secondaires, comme les répliques d'un séisme !


Il ne s'agit pas d'une enquête au sens habituel du mot mais, comme le dit Sylvie Braibant (cité par Gilles Perrault dans la postface), d'un polar politique d'anticipation soulignant que derrière des apparences humanitaires peuvent se cacher des motivations plus concrètes, que la vie ne vaut rien mise en balance avec des intérêts financiers importants, la politique n'étant souvent que le masque derrière lequel ils avancent.



Dans une ambiance apocalyptique des caractères se révèlent, souvent à l'inverse de ce qu'ils se croyaient être, les personnalités elles aussi ont été secouées et parfois le masque qu'elles portaient s'est-il détaché pour exploser sur le sol de l'inattendu. Féridée et Sinan ont leurs ''doubles'' restés en Turquie, pour elle qui s'est européanisée par la force des choses, les circonstances et la facilité, pour lui par ce qu'il découvre d'une part de lui-même qu'il n'avait jamais qu'aperçu de loin. En revenant ils reculent dans le temps en quête de traces qu'ils ne retrouveront jamais.


La peste menace, l'odeur de la mort est partout mais l'auteur semble nous dire que le pire n'est pas là.

Féridée, et nous par la même occasion, apprendra la vérité. Laquelle, dans quelles circonstances, je vous laisse le découvrir.

Ce roman, lu dans le cadre du défi Littérature policière sur les 5 continents fut une bonne surprise. La malédiction de Constantin se serait, peut-être, abattue sur moi si je ne l'avais pas lu.



Mine G. Kirikkanat est née à Istanbul en 1951, elle est diplômée de l'Université d'Istanbul ; sociologue de formation elle début dans la revue humoristique Çarsaf en 1977. Elle travaille en Espagne, à Bilbao et Madrid comme correspondante de Cumhuriyet puis en France de 1991 à 2005 pour Milliyet puis comme éditorialiste de Radikal. Depuis elle est éditorialiste de Vatan et participe au programme kiosque de TV5. Par trois fois elle reçut le prix du journaliste turc le plus courageux, la police et les islamistes n'étant pas ses amis...

 

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 05:56

 

Le 9 octobre 1446 est promulguée la nouvelle écriture coréenne nommée Hunmin jeongeum (훈민정음/訓民正音, les Sons corrects pour l’éducation du peuple) par le roi Sejong. Ce dernier, doté d'une vaste érudition, connaissant aussi les écritures tibétaine, mongole et japonaise, élabore le hangeul sans consulter l'académie de Sejong, ce qui lui sera reproché par nombre de ses conseillers, en effet, quel intérêt d'inventer une langue que le peuple pourrait maîtriser ? 
Quand Sejong accède au trône seules l'aristocratie et l'administration maîtrisent les hanja (caractères chinois - la Corée étant vassale de la Chine), une écriture inadaptée à la phonétique coréenne et difficile à apprendre. Décidé à lutter contre l'illettrisme il en vient donc à l'idée de créer un nouvel alphabet qui connaîtra au fil des siècles de nombreuses difficultés avant de finalement s'imposer.


Le successeur de Sejong, Yeonsan-gun en interdit l'usage et l'apprentissage en 1504, en 1506 le roi Jungjong supprime le ministère de l'écriture vernaculaire. Si le hangeul survit c'est grâce au peuple qui n'a pas accès aux études chinoises.

Lentement, mais sûrement, le hangeul se répand et finit par devenir le symbole national de la Corée, en particulier face à la présence japonaise, en 1894 il est adopté pour les documents officiels alors que le Japon annexe la Corée. Après la défaite nippone de 1945, il devient la véritable langue du pays, l'alphabétisation se fait alors rapidement malgré la partition du pays.
Le terme hangeul est utilisé la première fois en 1912 par Ju Si-gyeong (주시경/周時經) et signifie à la fois la grande écriture en coréen archaïque, et écriture de la Corée en coréen moderne.                              
En Corée du Nord existe la Journée du Chosŏn'gŭl (조선글날), célébrée le 15 octobre !

L'alphabet coréen connaîtra de nombreux changements au fil du temps que vous pourrez découvrir !
Ainsi que le disait Chong Inji, doyen de l'Académie royale : Bien qu'il ne soit fait usage que de vingt-huit lettres, les combinaisons de formes en sont infinies. C'est pourquoi un homme intelligent en fait l'apprentissage en moins d'une matinée et même un imbécile n'y met pas plus de dix jours.

J'avoue ne pas, encore, avoir essayé de savoir à quelle catégorie j'appartiens (j'ai bien une idée...) !

Pour en savoir encore plus !

Une langue simple (si si !) et intelligemment conçue qui explique que l'analphabétisme ait quasiment disparu de la Corée. En 1989 l'UNESCO crée le prix d'alphabétisation Roi Sejong.


 

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 05:44

 

18, d'ordinaire c'est l'âge de la majorité, en ce qui concerne Amélie Nothomb celle-ci sera littéraire.

Ceux qui connaissent (qu'ils soient bénis) ce blog pourront se demander pourquoi j'évoque un roman à succès, pour ne pas employer un anglicisme, dont ils peuvent lire mille critiques ici, là, ou ailleurs. D'abord il se trouve que ce livre me fut prêté, heureusement, un excellent prétexte pour un de ces articles dont j'ai le secret, ensuite j'avais apprécié les premiers romans d'A.N. Puis, les textes se suivant avec une régularité marketing lassante, je n'y voyais plus que l'expression d'une d'incontinence littéraire, que je comprends d'autant mieux qu'il me semble en être atteint également. Amélie écrit, paraît-il, sans arrêt, sortant un sujet de récit d'un affect et ne propose à la curiosité des lecteurs qu'une partie de sa production, qu'en est-il du reste, le choix fait est-il le meilleur, impossible de répondre à cette dernière question bien sûr.

Je suis donc entré dans cette histoire en cherchant une raison de la reposer. Elle ne s'est pas présentée, sinon quel intérêt de le dire ? Lever la patte sur un auteur « mérdiatique » serait vain et je préfère parler de ce que j'ai apprécié, plus ou moins, la brièveté de ce texte expliquant peut-être que j'en sois venu à bout.


Le titre fait référence à Schubert, choix facile il est vrai, opter pour une « œuvre » des Musclés eut été un challenge plus méritoire à mes yeux, mais bon, on a les références qu'on peut.

Attention à ne pas me dire que je n'ai qu'à le faire, j'en serais capable ! C'est une menace à prendre au sérieux, et pourquoi pas un défi à lancer...

Je me suis éloigné du sujet, pas grave puisqu'il est difficile de parler de ce livre sans en dire trop, même si, dès le début, nous apprenons le sombre dessein du narrateur. Ainsi suivons-nous ce qui le conduisit à l'acte qu'il se prépare à perpétrer.


Roman censé conduire de A à Z, d'Astrolabe à Zoïde, il me semble être mené dans l'autre sens, le A symbolique final devant peut-être, dans l'esprit de l'auteur, signer amour j'en suis venu à la conclusion qu'il signifiait absence, le constat que le héros n'est que cela même s'il ne semble pas l'avoir compris.


Quid de l'auteur (à qui je suggère une prochaine œuvre) ?


 

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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 05:42

 

Le hasard étant malin comme il se doit j'eus sous les yeux un livre intitulé : Question de l'être et beauté féminine, suivi de Comment errez vous ? Curieux de nature je pris l'ouvrage et lu une brève bio de l'auteur : Normalien, Jérémy Nabati enseigne la philosophie au lycée.


Le temps suspendit son vol, allais-je sur cette seule phrase (presque menaçante) reposer le livre et me replonger dans la lecture de Mes voisins les Yamada qui n'a rien à voir. Que nenni, j'ouvris le roman et commençais à lire. Bien m'en pris puisque je tombais sur un court roman (une qualité à mes yeux !) suivi d'autres textes allant de la nouvelle au poème, le tout formant un ensemble, plus ou moins cohérent, plein d'invention, de poésie, d'humour et de réflexion sérieuse, mais légère, une alchimie rare.

 

Aldo est en quête de l'idéal féminin (autant dire qu'il n'est pas arrivé !) et croit le rencontrer en la personne de Flora... Quel risque court-on à courir après une image et, pire, à la rencontrer ? Combien de temps peut durer l'hallucination et qu'arriverait-il si ça n'en était pas une ?

Marqué par Vian et Queneau (y'a pire non ?) l'auteur nous propose donc son premier livre et il est toujours intéressant d'assister aux premiers pas d'un auteur avec l'envie de le retrouver. Le deuxième essai étant souvent plus ardu à réussir que le premier.

 

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 05:58

 

Désirée, 35 ans, bibliothécaire très "classe", et veuve, ce n'est pas incompatible, se rend régulièrement sur la tombe de son défunt époux, elle croise régulièrement Le mec de la tombe d'à côté, Benny, 37 ans, célibataire et solitaire depuis le décès de sa mère, à l'exception de ses vingt-quatre vaches laitières ! À l'évidence ces deux êtres que le destin met en présence n'ont rien en commun et donc rien à faire ensemble. Bien sûr, si tel était le cas nul besoin d'en faire un livre, lequel va justement, et intelligemment, démontrer que les opposés peuvent n'être pas des contraires et se rapprocher, ce qui arrivera à l'occasion d'un simple sourire, comme le pied de l'amour dans la porte du quotidien !


Roman dual, Désirée puis Benny, à moins que ce ne soit le contraire, à son tour exprime son ressenti, ainsi découvre-t-on que ce que l'un fit pour plaire à l'autre, obtint l'effet inverse, une leçon à méditer.


Elle aime l'opéra, il s'y endort, il est spécialiste en tracteur, elle ne parvient pas à traire une vache mais le rural n'a rien d'un rustre et l'intellectuelle sait se laisser aller... Comme quoi le mari de l'un et la mère de l'autre eurent une bonne idée en mourant.




Quid de son héritage socioculturel et des contraintes qu'il pose sur le dos de chacun, dans ce texte chacun voudrait pouvoir, mais voudrait, surtout, que ce soit l'autre qui veuille.

Que leur arrivera-t-il, il ne faut pas longtemps pour parcourir les 250 pages de ce récit alors ne vous privez pas d'un bon moment !


Humour, tendresse, sans oublier une excellente traduction de Lena Grumbach et Catherine Marcus.

Gaïa éditions.

Babel Actes Sud pour l'édition de poche.


  
Katarina Mazetti est née en 1944 en Suède, auteur de livres pour la jeunesse et de romans pour adultes, Le Mec de la tombe d'à côté a rencontré un immense succès (mérité).

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 05:46

 

Le 02 06 1909, parution du Daehanminbo 대한민보/大韓民報 avec en Une le premier manhwa, sous le titre Saphwa (삽화), œuvre du caricaturiste Lee Do-yeong (이도영). En août 1910 l'occupation japonaise entraine la supression du Daehanminbo. Il faudra attendre les suites du soulèvement du 1er mars 1919 pour que le Japon autorise de nouvelles publications. De nombreuses BD japonaises sont éditées ainsi que des réalisations de propagandes visan, par exemple, à encourager la production de riz comme tribut au Japon.

En 1924 paraît Les vains efforts d'un idiot (Meongteongguri heonmulkyeogi 멍텅구리 헛물켜기) de Noh Su-hyeong (노수형), premier manhwa à utiliser les phylactères. Le manhwa devient le média privilégié pour dénoncer l'occupation nippone. En 1928, toujours dans le Chosun Ilbo Ahn Seok-ju publie des BD en une seule case (Manmun Manhwa) sur la vie quotidienne dans le seoul occupé.



Après la Libération le pays est sous administration américaine et soviétique. La presse est moins contrôlée et des manhwa satyriques font leur réaparition. Le Professeur Kojubu de Kim Yong-hwan (김영환) paraît dans le Seoul times. Ce dessinateur créera aussi Le soldat Totori pour exalter le courage des soldats du Sud lors de la Guerre de Corée. Il créera le 15 septembre 1948 Manhwa Haengjin (만화행진/漫畵行進) (Le manhwa en marche), première revue consacrée à la BD. Ce magazine sera censuré dès le deuxième numéro !

Le 13 mars 1949 sort Manwas news, publication hebdomadaire qui durera un an, publiant outre Kim yong wan, Kim Seong-hwan (김성환), Shing Dong-heon (신동헌), Kim Eu-hwan (김의환) et Lee Young-chun (이영천).

Durant le conflit (1950-1953) chaque camp utilse le dessin comme moyen de propagande. À Cette époque les revues de manhwa multiplient les récits d'aventures et fantaisistes comme Le docteur Hendel de Choi Sang-gwon (최상권).

               

Ces revues sur un papier de mauvaise qualité appelées les Ttakji manhwa (딱지만화) publiées à Busan permettent à de jeunes auteurs de faire leurs débuts. Le manhwa prend alors sa forme contemporaine.

Le coup d'état du 16 mai 1961 limite la liberté d'édition, en 1966 un monopole éditorial sera accordé au distributeur Hapdong Munwhasa. En 1965 signature d'un traité d'amitié et de commerce avec le Japon, la culture nippone était interdite et le sera officiellement jusqu'en 1998. Le manhwa s'épanouit dans le récit narratif, le drame historique et les adaptations de classiques chinois et coréens par Go U-yeong (고우영), en particulier avec les séries Im Keog-jeong (임꺽정), Suhoji (수호지/水滸志), Samgukji (삼국지/三國志) adaptation de l'Histoire des Trois royaumes, son plus grands succès, ainsi que Chohanji (초한지/楚漢志), Seoyuki (서유기/西遊記), Garujikijeon (가루지기전) ; les sagas de Bang Hak-ki (방학기) se distingueront par la qualité de leurs scénarios et le naturalisme des dialogues. Parallélement à ces publications destinés aux adultes paraissent de nombreuses revues pour la jeunesse révélant entre autres Kil Chang-deok (길창덕), Yun seung-hun (윤승훈), park Su-dong (박수동) et Shin Mun-su (신문수).

Après le coup d'état militaire du 12 12 1979, les années 80 seront plus contraignantes, les salles de prêt proposent de longs récits s'étalant sur de nombreux volumes, genre lancé par Lee Yeon-se (이현세) avec Une redoutable équipe de base-ball (Gongpoeu Oeingudan) mettant en scène une équipe de nuls qui à force de volonté et d'entrainement battent les équipes japonaises, le suivront Heo Yeong-man (허영만) ou Park Ki-jeong (박기정).

La manifestation du 10 juin 1987 appelle une politique d'apaisement, le manhwa s'ouvre à des genres inexplorés, en particulier le récit réaliste qui traitera des problèmes de la campagne et de la pauvreté urbaine. (Lee Doo-ho, Oh Sae-young, Cho Yang-ho, Shin Young-sik, Lee Hee-jae). Kim Su-jeong crée Dooly le petit dinosaure "cousin" de Snoopy qui connaîtra un immense succès.

                                      

Dans les années 90 les sujets traitant du quotidien s'imposent, notamment dans les publications desinées aux filles (sunjeong manhwa). Disparue dans les années 70 celle-ci revient en force. Les auteurs sont majoritairement des femmes :
Shin Il-suk, Kang Gyeong-ok, Kim Hye-rin, Lee Kang-joo ou Hwang Mi-na. Cette dernière créa en 1985 le magazine Nine. Elle utilise également la Corée comme cadre de ses histoires. Paraîtront également des revues spécialisées dans la science-fiction et l'héroic fantasy. À noter qu'en Corée il existe une quasi parité entre femmes et hommes.

Les auteurs masculins s'appuient sur leurs expériences pour décrire le quotidien, familial principalement, Choi ho-cheol décrit la vie quotidienne des citadins (Euljirosunhwanseon) et souligne la difficulté de s'occuper d'un bébé (Chez Hee-ram), Hong Seung-woo évoque la paternité dans Bibimtoon contant la vie d'un jeune couple et de son enfant, Yoon Tae-ho évoque l'amour entre personnes âgées dans Romance, Lee Yoo-jeong (이유정) se penche sur le fétichisme des petites culottes blanches des lycéennes en uniforme et la violence au quotidien.


Depuis la fin des années 90 de nouveaux manhwaga (만화가) bouleversent les structures graphiques et scénaristiques et prèchent l'individualisme. Snowcat (né en 2001 - prix 30 Millions d'Amis 2006 !), de Kwon Yoon-joo, en est l'exemple, ce petit chat aux grands yeux ronds s'oppose à la culture collective et prône le droit à la solitude et à une vie hors des cadres habituels. Son site : http://www.snowcat.co.kr/ est une forme de journal intime réactualisé presque quotidiennement. Lee Hyang-woo dessine sur du tissu ou fabrique des poupées qui deviendront les personnes de ses BD, Iwan s'attaque aux cases dans Jumping, et Kim Jae-in (김재인) crée Mashimaro (마시마로), lapin blanc dont les aventures continuent en animation flash sur le web. Yang Young-soon (양영순) traite des fantasmes masculins dans Nudi nude (1995)...





Aujourd'hui internet est devenu un support normal pour le manhwa en plus des ventes en librairie et des manhwabang, réseau de bibliothèques créé en 1959 où l'on paye à l'heure et qui sont ouvertes 24h/24 ! Il en existe environ 3 000 aujourd'hui.


Quelques majors (Daewon C&I, Seoulmunhwasa, Sigongsa, Haksan, Chorokbarmagics) se partagent le gros de la production. Les manhwa sont disponibles sur le web en téléchargeant les planches et en payant électroniquement. De nombreux studios  en conçoivent spécialement pour les téléphones portables, E3Net propose depuis 2003 un service accessible par abonnement mensuel.


Comme le manga japonais et le manhua chinois le manhwa est fortement influencé par l'art classique chinois et les gravures anciennes (Xe siècle) qui servaient à diffuser les canons bouddhiques. Dans la gravure coréenne Bomyeongshibudo (보명십우도/普明十牛圖) une vache raconte une fable, la page est découpée en case et l'image surmontant le texte l'illustre.


            

Signalons que le manhwa se lit de gauche à droite ! Vous n'aurez pas de difficultés pour en trouver et découvrir une richesse bien loin de l'image que vous pouvez en avoir...


Pour en savoir plus vous pouvez aller, d'abord, sur bédés d'Asie.

 

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