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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 05:46

 

Le 02 06 1909, parution du Daehanminbo 대한민보/大韓民報 avec en Une le premier manhwa, sous le titre Saphwa (삽화), œuvre du caricaturiste Lee Do-yeong (이도영). En août 1910 l'occupation japonaise entraine la supression du Daehanminbo. Il faudra attendre les suites du soulèvement du 1er mars 1919 pour que le Japon autorise de nouvelles publications. De nombreuses BD japonaises sont éditées ainsi que des réalisations de propagandes visan, par exemple, à encourager la production de riz comme tribut au Japon.

En 1924 paraît Les vains efforts d'un idiot (Meongteongguri heonmulkyeogi 멍텅구리 헛물켜기) de Noh Su-hyeong (노수형), premier manhwa à utiliser les phylactères. Le manhwa devient le média privilégié pour dénoncer l'occupation nippone. En 1928, toujours dans le Chosun Ilbo Ahn Seok-ju publie des BD en une seule case (Manmun Manhwa) sur la vie quotidienne dans le seoul occupé.



Après la Libération le pays est sous administration américaine et soviétique. La presse est moins contrôlée et des manhwa satyriques font leur réaparition. Le Professeur Kojubu de Kim Yong-hwan (김영환) paraît dans le Seoul times. Ce dessinateur créera aussi Le soldat Totori pour exalter le courage des soldats du Sud lors de la Guerre de Corée. Il créera le 15 septembre 1948 Manhwa Haengjin (만화행진/漫畵行進) (Le manhwa en marche), première revue consacrée à la BD. Ce magazine sera censuré dès le deuxième numéro !

Le 13 mars 1949 sort Manwas news, publication hebdomadaire qui durera un an, publiant outre Kim yong wan, Kim Seong-hwan (김성환), Shing Dong-heon (신동헌), Kim Eu-hwan (김의환) et Lee Young-chun (이영천).

Durant le conflit (1950-1953) chaque camp utilse le dessin comme moyen de propagande. À Cette époque les revues de manhwa multiplient les récits d'aventures et fantaisistes comme Le docteur Hendel de Choi Sang-gwon (최상권).

               

Ces revues sur un papier de mauvaise qualité appelées les Ttakji manhwa (딱지만화) publiées à Busan permettent à de jeunes auteurs de faire leurs débuts. Le manhwa prend alors sa forme contemporaine.

Le coup d'état du 16 mai 1961 limite la liberté d'édition, en 1966 un monopole éditorial sera accordé au distributeur Hapdong Munwhasa. En 1965 signature d'un traité d'amitié et de commerce avec le Japon, la culture nippone était interdite et le sera officiellement jusqu'en 1998. Le manhwa s'épanouit dans le récit narratif, le drame historique et les adaptations de classiques chinois et coréens par Go U-yeong (고우영), en particulier avec les séries Im Keog-jeong (임꺽정), Suhoji (수호지/水滸志), Samgukji (삼국지/三國志) adaptation de l'Histoire des Trois royaumes, son plus grands succès, ainsi que Chohanji (초한지/楚漢志), Seoyuki (서유기/西遊記), Garujikijeon (가루지기전) ; les sagas de Bang Hak-ki (방학기) se distingueront par la qualité de leurs scénarios et le naturalisme des dialogues. Parallélement à ces publications destinés aux adultes paraissent de nombreuses revues pour la jeunesse révélant entre autres Kil Chang-deok (길창덕), Yun seung-hun (윤승훈), park Su-dong (박수동) et Shin Mun-su (신문수).

Après le coup d'état militaire du 12 12 1979, les années 80 seront plus contraignantes, les salles de prêt proposent de longs récits s'étalant sur de nombreux volumes, genre lancé par Lee Yeon-se (이현세) avec Une redoutable équipe de base-ball (Gongpoeu Oeingudan) mettant en scène une équipe de nuls qui à force de volonté et d'entrainement battent les équipes japonaises, le suivront Heo Yeong-man (허영만) ou Park Ki-jeong (박기정).

La manifestation du 10 juin 1987 appelle une politique d'apaisement, le manhwa s'ouvre à des genres inexplorés, en particulier le récit réaliste qui traitera des problèmes de la campagne et de la pauvreté urbaine. (Lee Doo-ho, Oh Sae-young, Cho Yang-ho, Shin Young-sik, Lee Hee-jae). Kim Su-jeong crée Dooly le petit dinosaure "cousin" de Snoopy qui connaîtra un immense succès.

                                      

Dans les années 90 les sujets traitant du quotidien s'imposent, notamment dans les publications desinées aux filles (sunjeong manhwa). Disparue dans les années 70 celle-ci revient en force. Les auteurs sont majoritairement des femmes :
Shin Il-suk, Kang Gyeong-ok, Kim Hye-rin, Lee Kang-joo ou Hwang Mi-na. Cette dernière créa en 1985 le magazine Nine. Elle utilise également la Corée comme cadre de ses histoires. Paraîtront également des revues spécialisées dans la science-fiction et l'héroic fantasy. À noter qu'en Corée il existe une quasi parité entre femmes et hommes.

Les auteurs masculins s'appuient sur leurs expériences pour décrire le quotidien, familial principalement, Choi ho-cheol décrit la vie quotidienne des citadins (Euljirosunhwanseon) et souligne la difficulté de s'occuper d'un bébé (Chez Hee-ram), Hong Seung-woo évoque la paternité dans Bibimtoon contant la vie d'un jeune couple et de son enfant, Yoon Tae-ho évoque l'amour entre personnes âgées dans Romance, Lee Yoo-jeong (이유정) se penche sur le fétichisme des petites culottes blanches des lycéennes en uniforme et la violence au quotidien.


Depuis la fin des années 90 de nouveaux manhwaga (만화가) bouleversent les structures graphiques et scénaristiques et prèchent l'individualisme. Snowcat (né en 2001 - prix 30 Millions d'Amis 2006 !), de Kwon Yoon-joo, en est l'exemple, ce petit chat aux grands yeux ronds s'oppose à la culture collective et prône le droit à la solitude et à une vie hors des cadres habituels. Son site : http://www.snowcat.co.kr/ est une forme de journal intime réactualisé presque quotidiennement. Lee Hyang-woo dessine sur du tissu ou fabrique des poupées qui deviendront les personnes de ses BD, Iwan s'attaque aux cases dans Jumping, et Kim Jae-in (김재인) crée Mashimaro (마시마로), lapin blanc dont les aventures continuent en animation flash sur le web. Yang Young-soon (양영순) traite des fantasmes masculins dans Nudi nude (1995)...





Aujourd'hui internet est devenu un support normal pour le manhwa en plus des ventes en librairie et des manhwabang, réseau de bibliothèques créé en 1959 où l'on paye à l'heure et qui sont ouvertes 24h/24 ! Il en existe environ 3 000 aujourd'hui.


Quelques majors (Daewon C&I, Seoulmunhwasa, Sigongsa, Haksan, Chorokbarmagics) se partagent le gros de la production. Les manhwa sont disponibles sur le web en téléchargeant les planches et en payant électroniquement. De nombreux studios  en conçoivent spécialement pour les téléphones portables, E3Net propose depuis 2003 un service accessible par abonnement mensuel.


Comme le manga japonais et le manhua chinois le manhwa est fortement influencé par l'art classique chinois et les gravures anciennes (Xe siècle) qui servaient à diffuser les canons bouddhiques. Dans la gravure coréenne Bomyeongshibudo (보명십우도/普明十牛圖) une vache raconte une fable, la page est découpée en case et l'image surmontant le texte l'illustre.


            

Signalons que le manhwa se lit de gauche à droite ! Vous n'aurez pas de difficultés pour en trouver et découvrir une richesse bien loin de l'image que vous pouvez en avoir...


Pour en savoir plus vous pouvez aller, d'abord, sur bédés d'Asie.

 

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commentaires

B
Bon article et merci d'avoir mis mon blog en lien !
Répondre
L
<br /> C'était la moindre des choses étant donné sa richesse en Manhwa, et autres BD asiatiques, comme son nom l'indique !<br /> <br /> <br />

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