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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 07:14

Scénario : Xavier Dorison – Dessin : Christophe Bec – douleurs : Homer Reyes – Les Humanoïdes Associés – 2002

 

1935, Désert du RAS, Shamra, Syrie. Herr Gotz s’impatiente, mais Kämper n'est pas devin, il ne peut préjuger de ce qu'il trouvera. De plus il est conscient des risques, lui.

Un manœuvre vient leur annoncer qu'un accès a été trouvé.

Le puits des abîmes a été découvert ! La grande découverte promise est là.

Sanctuaire - T 03 - MÔTH

Dans la méditerranée récupérer le bathyscaphe est périlleux, June manque d'air, il doit se dépêché.

Les explorateurs du sanctuaire avancent, essayant d'échapper à la créature qui hante les lieux. Le climat n'est pas à l'entente, loin de là.

Le Nebraska a un nouveau chef, Collins. Lui aussi ne pense qu'à s'en sortir, avec le bathyscaphe, et tant pis s'il faut sacrifier le reste de l'équipage. Heureusement June n'est pas de cet avis et se fait un plaisir de le lui faire comprendre. C'est lui qui est en charge maintenant, en attendant le retour, improbable, du commandant. En discutant avec le médecin, celui-ci évoque une espèce de suggestion venue de l'extérieur qui serait à l'origine des symptômes comme des comportements présentés. Nouvelle difficulté, le bathyscaphe a des réserves d'énergie faible, peut-être insuffisante pour le retour après avoir posé la bombe contre le plafond. Le médecin se propose, ce soir c'est lui qui est ''de garde''.

 

Il est l'heure d'aller placer la bombe ! Avec le bathyscaphe d'abord, puis quand il a lâché, avec le scaphandre. Le médecin s'éloigne, mais pas assez.

La bombe explose.

Le temps presse, s'il veut avoir une chance, le Nebraska doit partir, il ne peut attendre le commandant et ses hommes qui n'ont plus donné de nouvelles depuis un moment.

Sanctuaire - T 03 - MÔTH

 

Retour sur Otto Kämper, professeur d'archéologie à Düsseldorf, découvreur de la civilisation Ougarit, disparu en 1937. Les Russes auraient récupéré ses découvertes, et, comme les nazis, pris au pied de la lettre l'existence d'un dieu de la mort. Les textes parlent aussi d'un puits ayant permis la construction du sanctuaire, à l'époque l'endroit n'était pas immergé. Kämper affirma ne pas l'avoir découvert, un mensonge. N'étant pas nazi il est possible qu'il n'ait pas voulu que sa découverte tombât entre de mauvaises mains. Dans son livre une photo pourrait en être l'entrée.

Il faut repartir, June communique au commandant Hamish sa décision de partir et lui donne une sortie possible, direction plein nord. En attendant il continue à s'intéresser à la lecture des textes Ougarit trouvés. Il y est question d'une entité à l'appétit sans fin : Môth.

 

Justement Hamish fait face au puits, il peut passer s'il l'ouvre, et l'évidence s'impose que s'il le fait l'habitant du sanctuaire pourra sortir, retrouver le monde... alors que le commandant ne pense qu'à son fils, seul sur son lit d'hôpital.

 

Sanctuaire - T 03 - MÔTH

Plutôt qu'un sanctuaire c'est d'une prison qu'il s'agit !

La conclusion est évidente, nul ne doit en sortir vivant, il parlerait, d'autres expéditions seraient mises sur pied, et Môth sortirait.

 

June veut saborder le Nebraska, il est le seul. L'équipe se mutine, l’assomme, envoie un missile en direction du sanctuaire en poussant les machines pour remonter. Et ça marche.

Môth est libéré, ne reste pour June qu'à faire sauter les torpilles atomiques du submersible alors que le commandant...

Sanctuaire - T 03 - MÔTH
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2 mai 2017 2 02 /05 /mai /2017 08:00

Scénario : Xavier Dorison – Dessin : Christophe Bec – douleurs : Homer Reyes – Les Humanoïdes Associés – 2002

 

Un des premiers plongeurs progresse dans les ruines. Une lumière au bout du tunnel, il se précipite et découvre un espace immense, et des araignées qui grimpent vers lui. Qu'importe, il n'a pas peur et descend. Et tombe !

Sanctuaire - T02 - Le puits des abîmes

27 juin, le médecin, North, de l'USS Nebraska fait le point. D'abord la projection des films 8 mm retrouvés. On y voit l'embarquement à bord du Youbrenin, la présence de Nikita Khrouchtchev prouve l'importance de la mission, la quête d'une arme absolue. Le lieutenant n'y croit pas, il a d'autres préoccupations. Un des présents remarque sur le quai un homme tenant le livre d'un archéologue allemand livrant sa théorie sur l'existence d'une hypothétique seconde cité Ougarit.

Sanctuaire - T02 - Le puits des abîmes

Dans le sanctuaire la seconde équipe continue son exploration à la poursuite de l'équipe Alpha. À l'intérieur du submersible les travaux continuent pour remettre les réacteurs en marche. Il reste une heure pour trouver une idée, passé ce délai la seule solution sera l'emploi du bathyscaphe, qui n'a que six places !

 

Les explorateurs retrouvent le second plongeur, lui aussi présente les signes d'une grave infection, trop pour être sauvé. Les analyses montrent qu'il a fait une réaction à des piqures d'araignées ! Pour ne rien arranger un des marins est tué sans que les autres voient comment, à bord un autre est assassiné par un matelot l'ayant pris pour une créature étrange alors que d'autres affichent des comportements aberrants.

Le lieutenant prend la parole, et le pouvoir. Tout n'est-il pas de la responsabilité du commandant, qui n'est plus là ? À côté de lui son second, sûr que ses dents sont pleines de vers, se tire une balle dans la tête.

Petite éclaircie, le médecin a imaginé une sortie. Le sommet de la caverne sous-marine la plus haute n'est qu'à trente mètres de la surface, il suffirait de faire sauter ce barrage.

Simple, sur le principe !

Sanctuaire - T02 - Le puits des abîmes

Dans le temple de la discussion naît l'impression que les Ougarit ne l'auraient pas creusé pour leur dieu mais pour... autre chose, qui pourrait être encore là.

Il vont en avoir la preuve, brutalement. Se peut-il qu'une créature ait pu survivre des siècles, sinon des millénaires, seule, dans ce sanctuaire ?

Le lieutenant Kowaks préfère tenter sa chance avec le bathyscaphe sans tenir compte de l'avenir de ses collègues, qui essaient de l'arrêter. Sans cet engin tout espoir de survie disparaitrait.

Sanctuaire - T02 - Le puits des abîmes

Dans le temple les survivants découvrent une salle immense, des milliers de niches, et de squelettes. Les Ougarit probablement, il semble qu'ils soient tous venus volontairement, pour se donner la mort. Le seul moyen d'échapper à la créature qui les torturait pour se nourrir de leur souffrance.

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28 avril 2017 5 28 /04 /avril /2017 08:00

Sanctuaire 01 – scénario : Xavier Dorison – Dessin : Christophe Bec – douleurs : Homer Reyes – Les Humanoïdes Associés

 
Sanctuaire 01

Berlin, 2 mai 1945. Le Kamarad Onoref exige une explication. Pourquoi fallait-il reprendre cette banque au prix de tant de vies ? Que ce soit un ordre de Staline ne le fait pas changer d'avis. Le colonel ne peut refuser une demande accompagnée d'une menace claire. D'accord pour en dire plus mais les deux hommes doivent descendre jusqu'à une porte surmontée d'une inscription en sumérien, un avertissement.

 

8 octobre 1957, Bassin du Levant, méditerranée. Privitch, le commandant du sous-marin veut refaire surface. Une partie de l'équipage a été éliminée, l'autre ne veut pas subir le même sort. Le colonel parle d'une découverte extraordinaire. Privitch refuse, pour être plus convaincant il jette une grenade, dégoupillée.

 

6 juin 2029, la radio diffuse l'évolution de l'enquête sur l'accident nucléaire de Hill Valley, les mesures de sécurité n'avaient pas été financées ! Jones vient chercher son commandant, avant d'aller au port celui-ci passe à l'hôpital voir son fils Mark,dans le coma. Il lui annonce qu'il part un mois avec le USS Nebraska. À son retour il démissionnera pour rester avec lui.

Sanctuaire 01

20 juin 2029, Plaine Abyssale du Levant. L'USS Nebraska, submersible de la classe Grayback, le top, avance. Le commandant est demandé au carré des officiers pour une raison exceptionnelle : son anniversaire. Il ne s'y attendait pas, encore moins à son cadeau, un chat, Sylvestre. Tant pis si les animaux sont interdits. Il est temps de souffler les bougies, et de faire un vœu.

 

24 juin 2029, un écho de type B4 est relevé par le sonar, à 1200 mètres de profondeur, à quelques milles de la côté syrienne. Le commandant note des comportements étranges, un écart de conduite n'a pas été signalé au navigateur par le pilote sans que celui-ci sache pourquoi, de même le navigateur, qui l'a remarqué, ne l'a pas signalé, sans qu'il sache pourquoi non plus !

 

25 juin 2029. le Nebraska approche de la source du signal qui vient du fond d'un tunnel assez vaste pour que l'engin passe. Il arrive dans une cavité haute de plus de 400 mètres.

La source du signal est bien visible : un autre sous-marin !

Des plongeurs découvrent un spectacle hallucinant. Le submersible repose sur un promontoire, mais devant eux une espèce de temple apparaît dans la lumière des projecteurs.

D'abord s'approcher du sous-marin, comprendre ce qui lui est arrivé. Les plongeurs entrent par une ouverture. Ils découvrent des corps, la source du signal, une balise de détresse, et d'autres victimes, enchaînées. L'explosion a eu lieu à l'intérieur, mais le plus intéressant est ailleurs : une photo d'une étrange idole.

 
Sanctuaire 01

Connaître l'identité de l'épave est facile, il s'agit du Youbrenin, sous-marin d'attaque soviétique datant de la fin des années 50. l'examen anthropométrique montre que son commandant était le colonel Orovitch. Impossible, il est censé avoir trouvé la mort au large de Mourmansk en 1944. de plus cet engin n'aurait pas dû se trouver là, à l'époque aucun ne descendait aussi bas, surtout en étant désarmé, à l'exception d'une paire de missiles atomiques. En plus il n'est référencé nulle part, ni par le KGB, ni par la CIA. Des cadavres d'hommes portant des uniformes inhabituels sont découverts, de même que des tablettes antiques, des documents historiques et 2 bandes 8 mm.

Pour le commandant pas question de rester davantage, sa mission n'est pas archéologique. À l'état-major de décider.

Un incident survient, un des plongeurs montre les signes de la peste septicémique et bubonique, sans trace de bacille, de virus, ni de rien. Les symptômes sont là, sans la cause.

 

Pendant ce temps l'exploration du sanctuaire continue, un levier est activé, un mur se soulève. Le temple s'ouvre ! Les plongeurs avancent, la porte se referme, coupant la communication.

Peut-être la solution est-elle dans ce que les Russes cherchaient, et la compréhension des textes retrouvés.

En attendant où est le chef machiniste Rutherford ? Une alerte sonne venant de la salle des machines. Il faut aller voir. Rutherford est devenu fou, il a tué deux collègues, mis à mal les machines et a disparu. Un voyant clignote, avertissant d'une surcharge et donc d'une explosion à venir. Impossible de l'empêcher, il faut fuir.

Le Nebraska souffre mais tient le coup.

Des morts, des blessés, le tunnel qui s'effondre, ça va mal.

Sanctuaire 01

 

 

Surtout quand le médecin avouera avoir trouvé sur de nombreux membres de l'équipage une dose élevée de dipodermine, une hormone présente chez les psychotiques, les personnes aux tendances violentes ou hallucinatoires. Une hormone de violence !

Repartir est difficile, la solution, si solution il y a, ne peut venir que de l'intérieur du sanctuaire.

Puisqu'il faut du temps pour relancer les machines, à minima, pourquoi ne pas l'utiliser pour jouer les explorateurs, en donnant une chance aux plongeurs disparus ?

 

Entre temps le médecin, le seul capable de lire les textes trouvés, affirme avoir réussi en utilisant les ressources de l'ordinateur de bord contenant la quasi totalité du savoir disponible. Il imagina utiliser la plus ancienne langue connue : l'Ougaritique. Il s'agit de poèmes et récits mythologiques, histoires de conflits entre les dieux de la cité d'Ougarit. Des textes donnant la localisation de ce site. Pour les Russes, à l'époque venir sur place était stratégique. La population d'Ougarit aurait été éliminée en quelques instants sans pouvoir se défendre.

 

La nouvelle équipe a rouvert le temple, y a pénétré, jusqu'à retrouver l'air libre à l'intérieur. Le cœur du sanctuaire est ouvert, il ne reste qu'à y pénétrer.

Sanctuaire 01
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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 07:42

Lettres

Recueillies par August Derleth et Donald Wandrei

Choix, préface, chronologie, bibliographie et notes

par Francis Lacassin

Traduit de l'américain par Jacques Parsons

Tome I

(1914 – 1926)

 

Il est (presque) permis de dire que la correspondance fut pour Lovecraft une activité littéraire importante, autant, parfois plus, que ses textes d'imagination. Le nombre précis de ses écrits dans ce domaine se situe entre quelques dizaines de milliers et cent mille. Sont intégrés à ces chiffres l'intégralité des formes et support possibles, du court billet à la missive de plusieurs pages, en passant par les cartes envoyées de ses villégiatures. 

Production irremplaçable pour connaître, et comprendre le natif de Providence tant il y parle de lui, de sa vie, de ses rêves, de ses contes et du reste. Ainsi apparaît-il devant nous, véritable sans doute, authentique peut-être. Un auteur est-il toujours sincère dans son courrier, sans penser à une postérité possible mais à l'image de lui qu'il souhaite donner à son correspondant. Il revient sur son enfance, son hérédité, sa famille, se confie. Un témoignage parfois à charge mais toujours intéressant pour voir l'homme derrière l'écrivain, dégagé des masques que d'autres posèrent sur lui.

 

Dès 1898, dans sa maison natale du 454, Angell street, Howard prend la plume. Dès cet âge il reconnaît ne plus croire au surnaturel, y incluant la foi chrétienne dans laquelle sa famille s'enferme. Les miracles de la Bible l'ennuie, il leur préfère les prodiges amoraux et flamboyants de la mythologie gréco-romaine.

À la différence des enfants de son âge il vit la nuit, dort le jour, observe le ciel quand ses camarades grimpent aux arbres, édite un ''journal'' polycopié. Quand ils jouent lui préfère son laboratoire de chimie et les déclinaisons latines. Plutôt qu'a la séduction des fillettes de son âge il cède à celle des volumes anciens de la bibliothèque des Phillips dans lesquels il a découvert la sexualité et la reproduction humaine. Dès lors ceux-ci ne présentèrent plus aucun intérêt pour lui.

En 1914 il entame sa correspondance avec les membres de l'association d'écrivains amateurs qu'il vient de rejoindre. Il y reconnaît que pour lui l'Histoire s'est arrêtée en 1776, se présente comme un Ancien perdu dans une époque qui ne lui correspond pas. Il n'a que 24 ans ! ''Tout ce que j'aimais est mort depuis deux siècles ou deux millénaires. Je ne suis nulle part à ma place'' (octobre 1916). il observe ses contemporains comme il regarde les étoiles, de loin : ''Lorsque je me dissocie de l'humanité et que j'examine le monde je peux analyser avec plus d'exactitude des phénomènes qui, de près, me dégoûteraient'' (16 mai 1926) ''Je n'appartiens pas au monde. J'en suis le spectateur amusé et quelquefois dégoûté. Je déteste la race humaine avec ses faux-semblants et ses grossièretés'' (Février 1924). ''L'homme est issu d'une détestable vermine – une malédiction sur cette planète ou tout au moins un incident banal sans signification profonde'' (7 février 1924).

Posture d'un homme d'autrefois qu'il reconnaît dans une lettre à Clark Ashton Smith '' J'aurai 33 ans le mois prochain et je joue déjà le rôle du vieux gentleman tranquille, bienveillant. […] Je me suis demandé si rien dans l’existence ne méritait le sacrifice de la simple placidité et la liberté à l'égard des émotions fortes, et j'ai ainsi végété très tranquillement, en étant plus un épicurien dans le sens historique strict qu'un hédoniste de l'école d'Aristippe de Cyrène – ce que semblent être la plus grande partie des modernes'' (30 juillet 1923).

Il sème des citations latines à des correspondants ignorants de cet idiome, étale sa culture en faisant allusion à des auteurs et autres personnages historiques arrachés à des livres que nul homme de son temps ne devait connaître. Jouer le vieil érudit semble le ravir, bien que ses commentaires fussent parfois erronés. Quand il évoque son labeur sur Épouvante et surnaturel en littérature il lui arrive de se tromper, de recopier ce qu'il lut sur des œuvres qu'il ne parcourut jamais. Visiblement il connaît mal la littérature française, sauf peut-être Théophile Gautier qui avait été traduit en anglais.

Quelques exégètes virent, ou plutôt, voulurent voir, en lui un initié à des savoir prodigieux et cosmiques, dans ses lettres il s'affirme volontiers un ''matérialiste absolu […] sans une parcelle de foi dans aucune forme de surnaturel''. Il ne craint pas de moquer l'occultisme ''un culte de timbrés s'adressant à des marginaux psycho-lunatiques''... Il montre pourtant de l'intérêt pour Albert le Grand, Éliphas Lévi ou Nicolas Flamel et demande à Smith des lectures où il pourrait puiser quelques bonnes idées ou des formules convenables pour ses histoires.

Dès 1919 il assiste aux réunions et réceptions littéraires à Boston et sa région, en 1920 il découche pour la première fois depuis 1901. Au décès de sa mère la tutelle parentale passe à ses tantes qui lui laissent davantage de liberté pour une vie sociale. Il fait des séjours à New York, et y vivra de 1924 à 1926. Il visite le Nord-Est, la Géorgie, la Louisiane, la Floride, le Québec... Sa production littéraire s'en ressent.

Si dans certains lettres Lovecraft se présente en reclus dans d'autres, bien plus nombreuses il évoque ses voyages. Il se fait hôte pour des visiteurs, comme W. Paul Cook, éditeur du fanzine The Vagrant, qui le convainquit d'écrire de nouveaux contes. 

La production personnelle de HPL venait après sa correspondance, et ses révisions, pour lesquelles il touchait une faible mais capitale rémunération. L'argent était une pénible nécessité dont il ne pouvait se dispenser. Il faisait le minimum nécessaire, et parfois refusait d'intéressantes proposition, comme celle de devenir le rédacteur en chef de Weird Tales, refusant de s'installer à Chicago. Il refusait de couper, ou modifier, ses textes afin de les ''adapter'' au public visé par un éditeur. Il ne proposa jamais ces contes refusés à d'autres revues où elles auraient pu trouver un accueil plus favorable et lui offrir de plus intéressant débouchés. Sans parler de ceux qu'il ne proposa jamais parce qu'il aurait dû pour cela les dactylographier.

Peut-être agir autrement serait-il entré en contradiction avec l'idée qu'il se faisait du créateur. Ainsi écrivait-il, le 13 mai 1923 l ''Pour moi l'artiste idéal est un gentleman montrant son mépris de la vie en continuant les façons de faire tranquilles de ses ancêtres, en laissant son imagination libre d'explorer les sphères resplendissantes et étonnantes. De même je verrais assez bien un auteur ignorer complètement son époque et le public, créer de l'art, non pas pour la renommée ni pour les autres mais pour sa seule satisfaction''. (Mis à part le ''gentleman'' et les ''ancêtres'', voilà une phrase que je pourrais faire mienne!)

Le 24 juillet 1925 alors que sa situation financière est difficile il évoque sa (presque) résolution de ne plus écrire de contes, de seulement rêver sans faire cette chose vulgaire que serait la transcription de ses visions à destination d'un public de porcs. Il poursuit, comme une suite à la missive citée ci-dessus : […] l'écriture ne doit jamais être considérée que comme un art élégant, auquel on doit s'adonner sans régularité et avec discernement. Je suis désormais entièrement un spectateur de la vie, un simple dilettante, dont le plaisir consiste à contempler le passé et à jouir de l'agréable douceur d'une retraite pastorale géorgienne.''

Heureusement Lovecraft était protégé du monde extérieur, par sa mère d'abord, ses tantes ensuite. Son épouse ne tint ce rôle que brièvement, elle ne pouvait faire plus d'autant que son mari trouvait les manifestations érotiques repoussantes et cause probable de décadence nationale. Pour lui une ''vision fantastique réellement puissante est d'origine masculine''. Une femme n'était pas une motivation à montrer le meilleur de lui-même.

La lecture de certaines lettres laisse planer un doute alternatif, avait-il un désir de paternité empêché par un complexe de castration ou s'agit-il d'homosexualité refoulée ? Qu'il ait taxé cette particularité de dégoûtante ne dit pas le contraire.

Dans les courriers de cette époque, après son échec new-yorkais, il exprime son mépris des masses, sa fierté de pouvoir être qualifié de réactionnaire, sa méfiance devant le libéralisme ou le progrès. Pour lui ''bien'' et ''mal'' sont des concepts primitifs ne supportant pas l'épreuve de la science de sang froid... on trouve dans une lettre du 10 février 1923 des remarques qui auraient pu figurer dans Mein Kampf alors que celui-ci n'était pas encore rédigé. 

 

 

Racisme, antisémitisme... cela est présent dans maintes missives de cette époque, une vision plus globale de la correspondance de Howard indique une évolution de son point de vue, plus il connaît le monde, plus il fréquente des gens différents, plus son caractère évolue, un peu. Lovecraft projette probablement dans son œuvre ses idées, pensées, obsessions et autres craintes dues à son milieu, son éducation, ses échecs, son caractère... soulignant qu'une explication n'est pas une excuse, moins encore chez quelqu'un d'intelligent. Le génie de Lovecraft fut sans doute de transmuter en art l'ombre qui l'habitait, elle était sur le seuil, il sut ne pas la laisser entrer.

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10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 07:30

Peut-être faut-il avoir beaucoup souffert pour apprécier Lovecraft

Jacques Bergier

 

Michel Houellebecq est inconnu quand en 1988 il entreprend la rédaction de cet essai. Celui-ci sera édité en 1991, un an avant La Poursuite du bonheur, premier recueil de poèmes de l'auteur. Son premier roman, L'Extension du domaine de la lutte, paraîtra en 1994. Houellebecq dans sa préface de 1999 avouera qu'il écrivit ce texte comme un premier roman, HPL en étant le seul personnage et les faits relatés devant être exacts.

On peut comprendre qu'il considère Lovecraft comme un miroir, se penchant sur ce reflet pour privilégier les traits qu'il devine les plus proches de lui au détriment des autres pour donner au final un portrait tronqué du Maître de Providence.

Le titre est en lui-même explicite, c'est l'attitude supposée de Lovecraft face au monde dans lequel il est plongé, son œuvre étant une réaction contre celui-ci et l'incompréhension, sinon le rejet, qu'il ressentit, à tort ou à raison. Le (anti-)héros lovecraftien type étant confronté à des puissances qu'il ne comprend pas mais dont il sait qu'elles vont le détruire, un peu comme Howard lui-même lors de son séjour à New York, ville où il débarque, marié à Sonia Green, plein d'ambition, sûr d'un avenir radieux, avant de déchanter, d'affronter l'incompréhension des autres et sa propre incapacité à s'adapter à un contexte étranger. Houellebecq peut, à juste titre, considérer que ces choses inhumaines sont les projections du monde moderne, du capitalisme, du mercantilisme et des sous produits de ceux-ci.

Pour l'auteur, Lovecraft était un enfant jusqu'à 17/18 ans, isolé par une éducation qui rendra impossible son entrée à l'université et son accession à une vie ''normale''. HPL se confronte à une réalité hostile. Il connaîtra alors un ''effondrement nerveux'' causant une léthargie qui se prolongera dix ans.

Howard, dans une lettre à Alfred Galpin en mai 1918, confie ''Je ne suis qu'à moitié vivant ; une grande partie de mes forces se dépense à s'asseoir et à marcher […] je suis complétement abruti sauf quand je tombe sur quelque chose qui m'intéresse particulièrement.'' Aucun doute, Lovecraft est un homme lucide, intelligent et sincère. Une espèce d'épouvante léthargique s'est abattue sur lui au tournant de ses dix-huit ans et il en connaît parfaitement l'origine.

Conséquence, peut-être, de ces échecs, Lovecraft présente un monde, une humanité, dénués d'intérêt et d'avenir. ''L'univers n'est qu'un furtif arrangement de particules élémentaires. Une figure de transition vers le chaos qui finira par l'emporter. La race humaine disparaîtra. […] Les actions humaines sont aussi libres et dénuées de sens que les libres mouvements des particules élémentaires. Le bien, le mal, la morale, les sentiments ? Pures fictions victoriennes''. Dans cette phrase Houellebecq parle plus de lui que du sujet de son texte, elle en est d'autant plus intéressante mais ce n'est pas le lieu de la commenter.

Houellebecq souligne à quel point le créateur de Cthulhu utilise la science, moyen d'augmenter la crédibilité de ses personnages. ''Les sciences, dans leur effort gigantesque de description objective du réel lui fourniront cet outil de démultiplication visionnaire dont il a besoin. HPL, en effet, vise à une épouvante objective, déliée de toute connotation psychologique ou humaine''.

De même la sexualité qui est pour l'étasunien une cause de dégénérescence, d'abâtardissement, est l'origine des maux de l'homme moderne pour le français.

Le titre se comprend donc comme une double confrontation, d'abord avec la société contemporaine, ensuite avec une vie dont il ne perçoit pas l'intérêt, pour lui d'abord, pour l'espèce dont il un représentant, peut-être en le regrettant.

Par ailleurs ses convictions matérialistes et athées ne varieront pas, la vie n'a pas de sens, la mort non plus. Ainsi celle de ses héros n'apporte-t-elle aucun apaisement, l'histoire ne s'arrête pas avec elle. Lovecraft aurait-il soulevé le rideau de la réalité, révélant quelque chose d'ignoble ? Au-delà de notre perception d'autres entités existent, d'autres créatures, races, concepts et intelligences. Satan ou Nyarlathothep, qu'importe ! Le premier est dévalué par ses rapports prolongés avec les détours honteux de nos péchés ordinaires.

Lire Lovecraft amène à modifier son regard sur l'existence.

Houellebecq pourtant n'est pas un continuateur comme le furent

Robert Bloch, Lin Carter, August Derleth... il n'a pas participé au mythe populaire généré par l'américain, aussi vivace que le fut celui de Conan Doyle à la différence, importante, que si le second se fonde sur un personnage, le premier en use tels des ombres sur font de ténèbres hantées de formes insupportables. L'un avait conscience de ce qu'il créait, pas l'autre. Quelle importance que son œuvre disparaisse avec lui ! Il a pourtant des disciples, jeunes auteurs qu'il s'efforce de conseiller, non sans tenter de les décourager parfois, tant sa propre vie fut difficile.

Houellebecq distingue trois cercles dans l’œuvre de son modèle : Le premier, le plus extérieur, est constitué de la correspondance et des poèmes. Le deuxième comprend les textes auxquels Lovecraft a participé, comme collaborateur officiel ou comme réviseur. Le suivant est fait des textes de la main de HPL, ici chaque mot compte. Le dernier enfin, le cœur absolu, les ''grands textes'' :

L'appel de Cthulhu (1926)

La couleur tombée du ciel (1927)

L'abomination de Dunwich (1928)

Celui qui chuchotait dans les ténèbres (1930)

Les montagnes hallucinées (1931)

La maison de la sorcière (1932)

Le Cauchemar d'Innsmouth (1932)

Dans l'abîme du temps (1934)

L’œuvre de Lovecraft est comparable à une gigantesque machine à rêver, d'une ampleur et d'une efficacité inouïes. Son impact sur la conscience du lecteur est d'une brutalité sauvage, effrayante ; et ne se dissipe qu'avec une dangereuse lenteur.

Vous voulez en savoir plus ? Vous savez ce qui vous reste à faire, d'autant que ce livre est petit, il demande pourtant du temps pour être lu, et même relu. L'auteur y évoque HPL, apporte un éclairage personnel, et intéressant, sur celui-ci, et à travers lui se présente et montre une esquisse de sa production littéraire à venir.

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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 07:37

Henri Vernes - Gérald Forton – 1963 (NB) - 1991 (couleurs) 

Nous retrouvons nos amis dans le nord du Tanganyka en plein safari photos.

Dans un magasin ils demandent de la pellicule ce qui attire les railleries de Tholonius Zourk, le chasseur d'éléphants accompagné de sa bande. Bob et Bill justement détestent ce genre d'individus qu'ils ne sont pas loin de considérer comme des assassins. Zourk prend mal la chose et entend donner une leçon à ces touristes.

Résultat : il se retrouve à terre, ridiculisé ! Bien fait !

À l’hôtel nos héros se préparent à repartir pour le territoire des Kazongos qui regorge d'animaux ne demandant qu'à être photographiés, comme ces rhinocéros qui batifolent en pleine nature. Mais un coup de feu retentit, tiré pour faire fuir les animaux. De retour à leur véhicule ils sont menacés par une ombre qui les menaçant de son arme les fait jeter les leurs. Ils font ainsi connaissance avec Ann Kircher, fille du garde-chasse de la région qui, heureusement, a entendu parler du fameux commandant Morane.

Mais des coups de feu résonnent, Ann se précipite, sûre que son père est en danger, suivie par nos compères qui interviennent pour faire fuir les Kazongos qui assiégeaient le bâtiment du garde-chasse. Tout semble bien se terminer quand un indigène fait irruption pour signaler le retour des chasseurs d'éléphants. Tous se mettent en route pour protéger les pachydermes. Effrayés ceux-ci manquent les écraser, il s'en est fallut de peu.

Mais Zourk et ses complices ont profité des circonstances pour s'échapper. Pour ne pas leur laisser une seconde chance ils sont pris en chasse, chacun son tour, et rejoints. Zourk est arrêté, ses complices, envoyés se faire pendre ailleurs.

Cela fait Bob rappelle à Bill la promesse faite si le chasseur d'ivoire était arrêté : manger son chapeau. Ce qui est dit est dit, pas question de revenir dessus, et l'écossais joint l'acte à la parole.

Mais Zourk est rusé, il profite de la nuit et de la crédulité de son gardien pour prendre la fuite. Une nouvelle poursuite est donc lancée. La jeep volée par le chasseur est retrouvée, réservoir vide, plus tard ce sera au tour des poursuivant d'avoir des soucis mécaniques. Manque de chance, ils se retrouvent en pays Kazongo, le risque est grand d'une embuscade. Impression prophétique puisqu'ils sont capturés par ceux-ci, amis de Zourk qui voit là l'opportunité de prendre sa revanche.

Les Kazongos préparent la fête du soir, dont le clou doit être l'exécution des trois hommes, mais ceux-ci ne manquent pas de ressources et Bob a une idée pour s'évader, ce qu'ils réussiront, avant de retrouver Ann, partie à leur recherche. Pendant leur fuite ils s'éloignent jusqu'à entrer sur le territoire des Nains de la Montagne, des pygmées mal connus, mais peu ouverts aux visites.

Tout d'un coup ils sont là, partout, menaçant, Morane et ses amis hésitent à tirer pour tuer, fort heureusement les circonstances tournent en leur faveur quand...

 

Mais je ne vais pas tout vous révéler. Une aventure africaine de Morane avec la vision de l'époque, un monde bien loin de celui qu'il est devenu.

Et nous pouvons le regretter.

 

Quand à la découverte du cimetière des éléphants, heureusement son emplacement reste ignoré.

 

Un voyage dans le passé, nostalgique pour qui le refait, curieux pour les autres.

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29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 07:07

Pour la science 463

Bogdan Dobrescu et Don Lincoln

La galaxie d'Andromède, notre voisine, tourne trop vite sur elle-même pour que les lois connues de la physiques maintiennent sa cohésion. Les étoiles de sa périphérie devraient être expulsées. Si la matière se résumait à celle que l'on voit, Andromède, et la plupart des galaxies spirales, ne devrait pas exister.

Les cosmologistes pensent que la ''matière noire'' entoure et imprègne Andromède, apportant le surplus gravitationnel qui en assure la cohésion. Cette matière représenterait plus de 80 % de la matière contenue dans l'Univers.

Les théories les plus simples la décrive composée d'un unique type de particules, à identifier, malgré les recherches aucune preuve directe de son existence n'a pu être apportée. Certains scientifiques imaginent donc plusieurs types de matière noire quand d'autres étudient les théories justifiant qu'elle n'existe pas et où les lois de la gravitations s'écarteraient de la mécanique newtoniennes.

L'existence de la matière noire reste privilégiée car elle explique la variétés d'observations astronomiques et cosmologiques : le mouvement des galaxies au sein des amas galactiques, la distribution de la matière à l'échelle de l'univers, la dynamique de la matière lors d'une collision de deux amas ou le phénomène de lentilles gravitationnelles. La matière noire paraît complexe et pourrait s'accompagner d'un type de forces inconnus agissant fortement sur la matière noire et peu, ou pas, sur l'ordinaire.

Si sa nature est inconnue certaines de ses propriétés sont déductibles par son influence sur la matière ordinaire. Les particules la composant sont probablement assez lourdes, être électriquement neutres. Elles sont insensibles à l'interaction forte mais pourrait interagir avec la matière ordinaire via l'interaction faible. Elle est stable aux échelles de temps cosmiques : elle ne se désintègre pas. Elle fut produite en totalité dans les premiers instants du Big Bang car aucun mécanisme permettant d'en produire n'a été découvert. Or une particule massive se désintègre plus ou moins vite en particules plus légères, si elle ne le fait pas c'est une grandeur associée à cette particule doit être ''conservée''.

La théorie la plus simple satisfaisant à ces conditions postule un type de particules, le wimp (weakly interacting massive particle).

Malgré des expériences de plus en plus précises, aucun signe concluant de l'existence des wimps n'a été détecté. Pour expliquer cette non-détection certains physiciens explorent des modèles moins classique. Dans ces modèles ces particules porteraient un nouveau type de ''charge sombre'' attractive ou répulsive en étant électriquement neutres, ces hypothétiques particules pourraient émettre des ''photons sombres''. Ces photons devraient être partagés moins fréquemment que dans la matière ordinaire.

Il est possible d'imaginer un univers ou existe une particule avec une charge sombre positive et son homologue de charge négative. Ce modèle suppose une forme d'électromagnétisme sombre conduisant les particules de matière noire à émettre et absorber des photons sombres. À quoi ressemblerait un univers de matière noire avec plus de particules dotées de charges sombres ?

La situation revient à postuler un proton et un électron sombres, même un photon sombre portant l'électromagnétisme sombre qui les lie. Ces particules pouvant se combiner pour créer des atomes sombres, des molécules sombres, et la chimie associée.

Ainsi la Galaxie aurait trois composantes : un nuage sphérique de wimps, 70%, et deux disques aplatis, 15% chacun.l'un en matière ordinaire, l'autre en matière noir. Ces disques seraient alignés, ou à peine inclinés l'un par rapport à l'autre. Une ''galaxie'' de matière noire coexisterait dans le même espace que la Voie lactée, elle serait dépourvue d'étoiles comme de grosses planètes sombres qui seraient détectables.

Les physiciens recherchent la matière noire complexe à l'aide de détecteurs souterrains avec peu d'espoir d'y parvenir, ils tentent également d'en créer dans les accélérateurs de particules.

Sans succès jusqu'à présent.

L'énigme est profonde. À grande échelle de nombreuses observations s'expliquent par la présence de matière noire. L'échec de sa détection directe souligne l'urgence d'en identifier la nature.

 

Tant qu'aucune solution au mystère de la composition du cosmos n'aura été apportée il convient d'être ouverts à la multitude d'explications possibles.

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28 mars 2017 2 28 /03 /mars /2017 07:59

Henri Vernes – Dino Attanasio – 1965 – Marabout

 

Bob Morane et Bill Ballantine sont à Calcutta et visitent la boutique d'antiquités de Mamoud Sourah avec l'idée d'y trouver un objet sortant de l'ordinaire. C'est Bill qui déniche un collier en fer portant les attributs de Çiva. Bob marchande, le prix baisse de 500 à 350 roupies. Ce qu'ils ne remarquent pas c'est un petit indien qui les observe, puis les suis les touristes et s'empare du collier avant de détaler, mais il trébuche, tombe, laissant nos amis récupérer leur bien. La foule croyant qu'ils agressent un se fait menaçante, ils s'enfuient, trouvent un taxi trop opportun pour être honnête. La preuve, il les conduit en dehors de la ville pour s'emparer, lui aussi, du collier. Mal lui en prend, Bob et Bill savent se défendre. L’assomme et s'échappent avec le véhicule. Plus loin des policiers les arrête, le taxi a été signalé volé. Heureusement ils ont des relations suffisantes pour ne pas être inquiétés.

La nuit suivante sera agitée, d'abord le petit indien qui les a retrouvé s'introduit dans leur chambre et s'empare du collier, suivi de peu par un autre voleur, moins doué et plus bruyant, qui se fait remarquer mais peut s'enfuir.

Le lendemain en lisant le journal Morane découvre un article sur Shangripour où le prince Dirak a usurpé le trône du roi Nahal mais ne peut se faire couronner tant qu'il n'est pas en possession du fameux collier de Khara Khan, le signe du pouvoir. Leur ami Sheela Khan leur confirmera que leur collier était bien celui là et leur en raconte une histoire qui remonte au XIIIème siècle et s’achève 3 ans plus tôt avec le vol du collier.

Aucun doute, il y a un course pour récupérer le symbole entre Dirak et Nahal ! Morane décide d'en rester là, inutile de chercher à récupérer son achat, il espère que personne ne viendra les embêter à ce sujet.

Espoir déçu. Puisqu'ils ont vu le collier ils peuvent en faire une description qui permettra d'en fabriquer une copie. Alors Dirak sera couronné ! Pour cela ils partent pour Batham en avion.

Ce serait trop simple, l'avion connait des problèmes et s'écrase, heureusement nos aventuriers s'en sortent et repartent. En chemin ils aperçoivent un jeune homme menacé par un tigre. En lui ils reconnaissent celui qui tenta de les voler, lequel se présente, on s'y attendait, comme le prince Nahal. Celui-ci leur raconte son histoire, qu'il étudiait en Angleterre quand le collier disparut et revint en Inde pour récupérer son trône. Finalement il retrouva le collier comme nous l'avons vu et prit la route pour rentrer chez lui. En chemin il fut surpris par les partisans de Dirak qui lui volèrent le collier et le mirent en cage pour l'emmener avec eux. En chemin ils furent attaqués par des pillards, la cage glissa dans un ravin où attendaient le tigre qui pensait avoir un repas tout prêt avant que Bob et Bill n'arrivent.

 

Pas question pour nos héros de laisser un adolescent courir de tels risques, eux qui sont toujours du bon côté lui proposent leur aide. Qu'il accepte. Ils arrivent en vue de la frontière, mais celle-ci est protégée par des remparts. Heureusement le prince connaît un passage. Qui va s'avérer obstrué ! Ne reste que l'escalade des remparts, heureusement Morane est excellent dans cet exercice.

Finalement ils trouvent des chevaux, échappent à leurs poursuivants et prennent la direction de Shangripour.

Sur le chemin ils trouvent refuge dans une lamaserie où le prince se fait reconnaître. Le grand Lama leur indique comment entrer dans la ville discrètement, mais les soldats de l'usurpateur se rapprochent...

Je ne vous raconte pas la fin, mais elle voit Morane faire un véritable tour de magie. Il a décidément tous les talents.

 

 

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 08:52

Pour la Science 463

Minimum génétique

Sean Bailly

La nature est créative, la preuve, elle produit des génomes de toutes tailles. Celui du blé par exemple comporte 120 000 gènes, celui de l'homme seulement 20 000... Les généticiens se posent donc la question du nombre minimum de gènes pour produire une cellule viable pouvant se répliquer. Craig Venter et son équipe de La Jolla (Californie) ont réalisé une cellule avec 473 gènes. Une étape pour la biologie de synthèse, domaine ayant pour objectif de construire de nouveaux systèmes biologiques pour comprendre les mécanismes du vivant.

L'aventure a commencé en 1995 avec le séquençage du génome du Mycoplasma genitalium, bactérie vivant dans le conduit urinaire humain et n'ayant que 517 gènes. En 2010 une réplique du génome du Mycoplasma mycoides fut créé et substituée au matériel génétique d'une cellule d'une autre espèce de mycoplasme. Le résultat final est une cellule de synthèse JCVI-syn3.0 disposant de 473 gènes. Certains gènes ont été classé par l'étude de leur structure, leur rôle précis n'a pu être identifié, 79 gènes restent mystérieux. Au total, c'est un tiers du matériel génétique dont l'utilité est inconnue.

Comme le souligne Jack Szostak, biochimiste à Harvard ''le plus intéressant est que ce résultat montre ce que nous ne savons pas.'' Il reste tant à découvrir sur les fonctions indispensables à la vie. JCVI-syn3.0 servira à l'étude de fonctions précises que les biochimistes ajouteront une à une.

La biologie de synthèse vise à créer des fonctionnalités cellulaires sur mesure pour produire des composants destinés au secteur pharmaceutique ou chimique.

JCVI-SYN3.0 est-elle la cellule minimale ? Probablement pas, les recherches continuent.

 

Un GPS dans notre cerveau

May-Britt Moser et Edvard Moser

Le GPS a modifié notre capacité à conduire une voiture, piloter un avion et même à parcourir les rues d'une ville. Des travaux récents montrent que le cerveau des mammifères est doté d'un système de navigation nous guidant d'un endroit à un autre. Il évalue où nous sommes et allons en intégrant des signaux concernant notre position et le temps qui s'écoule. La capacité de savoir où nous sommes et devons aller est indispensable à notre survie. Il s'agit de profils d'activité électrique dans le cerveau, où des groupes de cellules s'activent pour refléter l'agencement du milieu et la position. On présume que la formation de ces cartes mentales a lieu principalement dans le cortex, cet ensemble de couches supérieures du cerveau formant des replis sinueux apparues tardivement dans l'évolution. De récents travaux ont montrés que ces systèmes sont constitués de divers types de cellules spécialisées calculant en permanence la position de l'animal, la distance parcourue, sa direction et sa vitesse.

Les premières recherches sur les cartes spatiales du cerveau commencèrent avec Edward Tolman, prof de psychologie à Berkeley de 1918 à 1954. auparavant nul n'envisageait que les animaux se fassent une image globale d'un labyrinthe pour en prévoir le meilleur chemin. Il observa des rats prenant des raccourcis, faisant des détours, semblant enregistrer des informations relatives aux événements vécus en des endroits précis.

Il fallut pourtant attendre 40 ans avant des études de l'activité neurale apportent une preuve de l'existence d'une telle carte. Les microélectrodes permirent d'enregistrer l'activité électrique de neurones individuels qui permirent d'identifier la décharge de neurones individuels pendant que les animaux vaquaient à leurs occupations. John O'Keefe, de l'University College de Londres, mit en évidence des neurones ''cellules de lieu''. Cette découverte ouvrit une fenêtre sur les parties les plus profondes du cortex sensoriel et du cortex moteur. La découverte dans l'hippocampe de cellules créant une carte de l'environnement immédiat d'un animal démenti l'idée que celui-ci était trop éloigné des organes sensoriels pour traiter ces informations. Il fut mis en évidence l'importance du cortex entorhinal, région servant d'interface entre l'hippocampe et le reste du cortex.

La compréhension du système neural de navigation reste un chantier ouvert d'autant que l'environnement d'un laboratoire diffère de la nature.

Dans la maladie d'Alzheimer le cortex entorhinal décline rapidement, la maladie provoque la mort de cellules cérébrales et la réduction de sa taille. De ce fait c'est un critère d'identification des sujets à risques, comme son effet, la désorientation. La maladie avançant des cellules de l'hippocampe meurent et avec elles la capacité à se souvenir d'expériences vécues ou des concepts tels que les noms des couleurs.

80 ans après les travaux de Tolman, il apparaît que les cellules de lieu ne sont qu'une des composantes de la représentation que le cerveau se fait de son environnement spatial pour calculer la position, la distance, la vitesse et la direction.

Il existe également des cellules de grilles fournissant également une représentation du temps écoulé et de la distance parcourue indépentandate des repère externes dont l'animal dispose. Si les invertébrés en disposent également cela impliquerait quel'évolution créa ce système de cartographie spatiale il y a des centaines de millions d'années.

À nouvelles découvertes, nouvelles questions, comme leur utilité pour les déplacements sur de longues distances, comme les migrations. Les générations futures de scientifiques ont de quoi s'occuper, si elles ne se perdent pas en route.

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 08:30

Traduction de Paule Pérez – 1969 - Belfond

La mort est parfois le seul moyen d'échapper à des pensées, des images et des souvenirs que le cerveau ne peut effacer. Le narrateur va sauter par la fenêtre, il le sait, et le dit, il prend juste le temps de conter l'aventure qu'il vécut et l'amena à ce point de désespoir. La morphine fut une aide pendant un certain temps mais celui-ci touche à sa faim et il a besoin d'une aide plus définitive.

Tout commença alors qu'il était subrécargue d'un paquebot coulé par un destroyer allemand en ce début de première guerre mondiale. L'équipage en fut recueilli par les assaillants et fut traité avec assez de considération pour lui permettre de s'évader, embarquant sur un petit bateau avec eau et vivres en quantités suffisantes pour survivre quelques temps.

Les étoiles lui indiquèrent qu'il était au sud de l'équateur sans qu'il put en deviner davantage. Lui restait comme solution que le passage d'un autre navire.

Une nuit il fit des rêves étranges, divers, au réveil il découvrit son corps happé par un genre de boue aussi noire que l'encre, échoué sur une surface obscure et malodorante, son embarcation prisonnière à quelques pas de lui. Il imagina qu'une éruption volcanique avait fait surgir une partie des grands fonds océaniques. Pourtant aussi loin que portait son regard il ne voyait plus d'eau, cette matière obscure recouvrait tout jusqu'à l'horizon.

Image illustrative de l'article Dagon (nouvelle)

David Garcia Forés

Le sol sécha tant qu'au matin du troisième jour il s'y aventura. Il aperçu au loin une espèce de colline vers laquelle il dirigea ses pas.

Après un début de nuit hantée de visions horribles il entrepris la montée, le sommet atteint il découvrit une étendue parcourue de gorges profondes et obscures. Il descendit pourtant vers elles, découvrant au passage une forme blanche et lisse, une espèce de monolithe à la base prise dans l'eau dont la nature ne pouvait être à l'origine. Partagé entre la peur et la curiosité il s'approche de ce qu'il imagine une idole que des peuples inconnus avaient adorées en des temps trop lointains pour être quantifiés. Il put contempler sur la roche des inscriptions et des bas-reliefs présentant des créatures ressemblant à des hommes mais qui ne pouvaient en être.

Des remous attirant son attention il tourne la tête et voit apparaître devant lui...

Mario Zuccarello

La panique s'empara de lui, le faisant rebrousser chemin. Du moins est-ce la conclusion qu'il tira quand il rouvrit les yeux dans un hôpital de San Francisco. Le capitaine d'un bateau américain l'avait recueilli en plein océan alors qu'il délirait. Personne sur le cargo n'avait fait attention à ses paroles.

Plus tard il avait rencontré un ethnologue qu'il avait pu questionner sur la légende de Dagon, le Dieu-poisson sans obtenir de réponses qui le satisfasse.

 

Le temps a passé mais les souvenirs persistent, et surtout cette forme hideuse et immense se penchant vers lui. Il pressent que le fond des mers un jour resurgira, ramenant à la surface quand les terres émergées s'enfonceront ce qu'il aperçu alors et dont le souvenir ne le quitte pas.

 

 

Un classique de HPL, son premier travail professionnel. Une nouvelle rédigée en 1917 et publiée en 1919 dans le onzième numéro de The Vagrant. L'humain est à sa place, face à des créatures qu'il ne peut comprendre.

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