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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 06:31

Gunnm (manga) connut une fin soudaine, Yukito Kishiro fut contraint de suspendre son travail, plus tard pourtant il décida de reprendre son œuvre, et son héroïne, Gally, dans une série qui n'est pas une suite, ni un remake, mais une espèce de continuité dans un cadre différent.

L'espèce humaine faillit ne pas survivre quand un météore frappa la Terre, l'unique chemin pour s'en sortir était d'envahir le cosmos !

Pour les habitants de notre planète d'origine la vie a changé, une couche nuageuse retient les rayons du soleil au point que beaucoup d'humains retrouvent leur animalité pour survivre. Quelques-uns pourtant se ressaisissent, s'organisent et retrouvent le savoir d'antan grâce à un ordinateur quantique nommé Merlin qui annonce la dissipation proche des nuages et l'accession des étoiles par l'espèce humaine. Grâce à lui ils y parviennent et créent mathusalyze, méthode à base de nanomachines permettant d'effacer le vieillissement. La mort est repoussée, les naissances sont superflues. L'espace devient accessible et la colonisation du système solaire est entamée avec la construction de l'échelle de Jacob, l'anneau orbital.

Le professeur Desty tendit à piège à Gally qui ne peut en réchapper, prétexte pour la reconstruire, en lui donnant un corps plus puissant que celui qu'elle possédait auparavant, l'Imaginos, construit à partir de sa lame de Damas.

L'avenir différera de ce qu'il avait imaginé...

Le premier souvenir de Gally est ce désert de rouille mêlé de sang alors que ses neurones commencent leur nouvelle danse du feu, neurones différent des autres par la présence d'une résine polymère qui en remplace la partie aqueuse dans les échanges osmotiques, constituant ainsi un antichoc cellulaire.

Après avoir attendu des siècles sur son tas d'ordures le mystère de ses origines persiste.

D'autres souvenirs reviennent, ces hommes dans le désert, son incapacité à marcher, et Erika qui vient l'aider alors qu'incapable de marcher elle allait se faire tirer dessus par un mercenaire. Elle s'appelait encore Yoko à l'époque. Elle veut retrouver sa maison, sa... mais où se trouve-t-elle désormais ?

GUNNM

C'est ainsi que commence le premier tome de Gunnm Last Order, l'histoire de Gally ressuscitée en quête de son histoire. Sa reconstruction cérébrale est complète, y compris les zones qui demeuraient inaccessibles. Elle est libre et va découvrir ce que cela veut dire.

 

18 tomes sont disponibles pour partager les aventures de Gally, mieux vaut que ce ne soit que sur le papier.

 

C'est ainsi que commence le premier tome de Gunnm Last Order, l'histoire de Gally ressuscitée en quête de son histoire. Sa reconstruction cérébrale est complète, y compris les zones qui demeuraient inaccessibles. Elle est libre et va découvrir ce que cela veut dire.

18 tomes sont disponibles pour partager les aventures de Gally, mieux vaut que ce ne soit que sur le papier.

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 07:13

De 1909 à 1923 Franz Kafka tint un journal dans lequel il se livre comme il ne put le faire dans aucune autre œuvre trop préparée, pensée, écrite, alors que dans ces pages le fond s'impose hors des contraintes formelles de la littérature. Il y évoque ses découvertes, ses passions, ses rencontres aussi bien réelles qu'artistiques ; Goethe, Kleist, Dostoïevski, le théâtre yiddish méprisé par les juifs pragois ''assimilés'', ses correspondances, ses amours, le judaïsme et Prague qui était comme sa terre nourricière.

 

C'est dans ces pages qu'il explore, cherche, s'interroge et esquisse les textes à venir, il jette des idées dont certaines resteront infertiles alors que d'autres donneront naissance à une nouvelle, un roman, la plupart de ces productions ne trouvant jamais de point final. Une forme faussement cahotique et grouillant de tentatives, d'espoirs et de fausses pistes, une forêt dont seulement quelques arbres accéderont à la lumière de la postérité.

Il y cherche le sens de la vie, son utilité, tout en comprenant bien le premier et l'illusion de la seconde. La maladie qui se déclare comme l'amante qu'il attendait, la seule qui puisse le comprendre. Ces pages sont le miroir dans lequel il se cherche, et, souvent, se devine tout en redoutant ce qu'il entrevoit. J'ai à peine quelque chose de commun avec moi-même ! ''Je est un autre'' avait écrit Rimbaud, les grands esprits se retrouvent sur l'essentiel. Une main pour écarter le désespoir causé par sa lucidité, l'autre pour raconter ce qu'il voit. (Avec un clavier ce serait plus difficile !) le désespoir n'est pas l'ennemi qu'il semble être, c'est l'ombre indissociable de qui se sentant mortel peut se deviner vivant, c'est l'encrier dans lequel la plume plonge pour en extraire cette noirceur sans laquelle l'existence semblerait celle d'un fantôme heureux, animal bêlant promis au neant, le sort commun des mortels.

Il parle de ses amis, de ses expériences, de ses émotions, de son quotidien, toutes choses tellement simples mais qui sont la réalité de chaque vie. Il imbrique l'art et l'ar(t)éalité, se laissant aller, libre comme il ne pouvait l'être ailleurs, il parle de son corps, des efforts que demande l'écriture et que le non pratiquant ignore. C'est une religion au vrai sens du mot, qui nous relie les uns aux autres, mais pas à tous.

Alors tentez l'expérience, lisez une page, une autre, c'est l'oeuvre découverte par dessus l'épaule de son auteur que vous découvrez en même temps que sa vie et les relations entre l'une et l'autre.

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 07:33

Yves Coppens nous parle de paléontologie depuis longtemps,il a su nous la rendre accessible et nous donner l'impression que nous pouvions la comprendre simplement, ce n'est évidemment pas le cas tant elle est vaste, complexe et se présente sous de nombreux aspects faisant même appel à diverses sciences pour nous donner une image de plus en plus précise, ou de moins en moins floue, de nos ancêtres, en lignes directes ou par les branches collatérales qui donnent ce que nous appelons un arbre généalogique.

De fait, pour être précis, si nous regardons clairement derrière nous c'est une cohorte de squelettes, d'ombres et de fantômes que nous découvrons, nous sommes la continuité d'une pyramide de cadavres et ne tarderons pas à la rejoindre non sans, pour beaucoup d'entre-nous, avoir participé à sa continuation.

Mais la question n'est pas là et Coppens évoque ses débuts scolaires puis scientifiques, son goût pour l'écriture et son envie de faire partager son savoir à travers des livres et des pré, et post, faces que l'auteur nous présente ici, histoire de survoler son œuvre.

Qui est-on ? D'où vient-on ? Où va-t-on ? La science répond que l'homme fait partie de l'histoire de la vie, que l'histoire de la vie fait partie de l'histoire de la Terre, que l'histoire de la Terre fait partie de l'histoire de l'univers. Tant de mythes d'origines tentent de répondre à ces questions fondamentales que la science essaient de traduire en lui utilisant pour remonter jusqu'à la vérité.

Celle-ci est-elle difficile à trouver ou à accepter, le carcan mythologique semble d'autant plus lourd qu'il semble possible de l'alléger.

Impossible de faire l'impasse sur l'évolution de la vie, ses multiples formes et le chemin qu'elle a suivi pour arriver jusqu'à nous depuis qu'un de nos ancêtres eut l'idée saugrenue, ou l'obligation vitale, de sortir de l'eau. Regardons-nous dans une glace et demandons-nous si cela en valait la peine. Impossible d'éviter de narrer les principes du métier, les fouilles, les enquêtes, et, parfois, la joie d'une découverte rajoutant une pièce à un puzzle dont la taille reste à définir.

La paléontologie et la préhistoire retracent l'histoire de l'homme, elles ont donc le devoir scientifique et philosophie grave (pourquoi?) de démontrer ses racines animales, de prouver son cousinage avec les grands singes, de démontrer son origine unique, tropicale et africaine, de montrer la logique de son déploiement progressif à travers le monde et d'expliquer comment conscience et connaissance ont peu à peu donné à ce drôle de petit mammifère des traits comportementaux que l'on n'avait pas encore vu poindre le long des 4 milliards d'années d'histoire de la vie, et qui sont le livre arbitre et la liberté, la responsabilité et la dignité. Où comment l'auteur se croyant dégagé de croyances obsolètes les remplace par des mythes qui ne vaudront un jour pas mieux.

Parler du passé est une chose mais cela ne peut empêcher de regarder l'avenir et Coppens s'interroge sur l'homme posthistorique. Comme si ce mot voulait dire quelque chose. La fin de l'homme sera celle de son histoire pas celle de l'Histoire. En attendant l'auteur fait le lien, pour présenter un livre de Patrick Baudry, entre la conquête spatiale, balbutiante, et celle de la savane quand un des premiers hommes eut l'idée d'aller voir là-bas, plus loin, ailleurs.

Si l'on rapporte le temps mis à celui-ci pour, avec ses descendants, coloniser notre planète on peut penser qu'il est inutile d'être pressé, il faudra des siècles, et plus, à vos enfants pour envahir l'univers.

 

Autant dire que je ne le verrai pas, c'est triste !

Enfin, pas tant que ça !

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 08:22

Traduit du vietnamien par Phan Huy Duong 

Hoài est une enfant, du moins elle l'était mais elle n'entend pas grandir alors que la puberté modifie son corps et envahie son esprit. Depuis sa naissance elle vit avec ses parents dans la demeure familiale où la vie se passe entre les cris, l'angoisse et deux frères qui vont prendre des directions divergentes, l'un se détournera de la loi, l'autre choisira le respect obsessionnelle des rites et habitudes, démarches pas si opposées qu'il y paraît. D'autres règles pour trouver une autre vie.

Où l'espérer en fermant les yeux assez fort pour ne pas voir qu'il n'en sera rien.

Elle regarde, observe et comprend quel chemin sa vie devra prendre si elle suit son cours normal ; des contraintes qui lui déplaise, des rails sur lesquels elle ne veut pas voyager voyant déjà les étapes qui l'attendent, que sa vie à peine commencée serait déjà terminée.

Elle a une sœur également, jumelle, dont la réaction sera différente, comme pour l'autoriser, elle, à refuser, non pas de vivre, mais d'avancer sur le chemin de la normalité. La vie s'écoule avec ses moments de calme et de désespoir, d'ambition et de refus, jusqu'à la naissance d'une nouvelle petite sœur qui vient bouleverser l'ordre des choses et apporter une sérénité nécessaire à la nouvelle venue.

Mais la Messagère de cristal n'était pas destinée à rester auprès de sa famille...

La vie doit-elle forcément se vivre, n'a-t-elle pas plus de saveur d'être regardée comme un spectacle, le rêve a-t-il moins de valeur que la banalité d'une existence prisonnière de rites immuables ? Elle observe les autres sans avoir envie de les rejoindre.

Pham Thi Hoai a commencé tôt mais dû attendre la tentative de démocratisation culturelle de mai 1988 pour être éditée. Elle est également traductrice.

 

Interview
« La guerre était là quand je suis né. Pendant 15 ans, je l’ai vue chaque jour. Pourtant, je n’étais pas une enfant malheureuse. Au Nord Vietnam, dans les années 60-70, je pensais que la guerre durerait toujours, comme les nuages dans le ciel. Mais en 1975, nous avons vu l’avancée des drapeaux rouges sur nos cartes d’école. Chaque jour, un élève plaçait un drapeau rouge sur une nouvelle ville prise au Sud Vietnam. Quand la reconquête fut finie, je pleurai, comme les autres mais pour moi c’était de peur : qu’allait-il se passer maintenant que la guerre était finie ? 

La première décennie après la guerre, on vit une poursuite du système de réglementation qui existait pendant, fondée sur la même rigueur idéologique. Dans le Sud, les gens étaient emprisonnés, les propriétés saisies et on assistait à des purges d’intellectuels. Une guerre éclata avec le Cambodge, puis la Chine et l’unification provoqua l’isolement international, la pauvreté et la répression. La politique d’ouverture n’arriva que plus tard et, en 1994, l’embargo américain fut levé. Aujourd’hui, pour beaucoup d’Américains, la guerre appartient au passé et on n’en parle plus que comme élément de comparaison avec d’autres conflits. Pourtant, au Vietnam, il n’est pas possible d’oublier cette guerre qui a tué quatre millions de personnes et répandu des quantités de produits chimiques. Elle a été une victoire totale pour le communisme, qui continue à utiliser cet argument pour rester au pouvoir 30 ans plus tard. Nos valeurs traditionnelles ont disparu et les plus nobles des aspirations du communisme ont été remplacées par la corruption, les conflits ethniques larvés, les atteintes aux Droits de l’homme et des inégalités sociales. Tout cela perdure et restera aussi évident que les nuages dans le ciel jusqu’à ce que les choses changent » (Sources Los Angeles Times).

La Messagère de cristal
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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 08:02

Difficile d'échapper au poids de la tradition !

Miên habite le hameau de la montagne, au retour d'une journée en forêt elle remarque un attroupement. Elle s'approche et reconnaît Bôn, l'homme qu'elle avait épousé quatorze ans plus tôt et censé être mort en héros de la libération communiste. Elle s'est remariée depuis avec Hoan un riche propriétaire, ensemble ils ont eu un enfant Bôn. Sa vie semblait avoir pris le chemin du bonheur...

Bôn va vouloir récupérer celle qui fut sa veuve, et qui aurait bien voulu le rester, laquelle est amoureuse de Hoan qui le lui rend bien. Mais lui aussi est amoureux, n'a-t-il pas survécu pour elle, en pensant à elle et au jour où il la retrouvait, ne fut-elle pas ce but qui toujours nourrit son 

désir de vivre, lui permettant de supporter les tourments

d'un raz-de-marée ?

Rien d'un vaudeville ici malgré ce qui pourrait ressembler à un ménage à trois, rien de drôle pour Miên déchirée entre son amour pour son nouvel époux et son devoir qui la ramène vers l'ancien, revenu d'entre les morts pour elle.

Un livre tout en finesse donc, s'arrêtant sur les caractères des personnages principaux définis par leurs interractions avec les autres mais aussi avec un environnement omniprésent par ses bruits, ses odeurs, ses saveurs. Un drame inévitable dans un environnement incontournable. 

Écrit comme coule un fleuve épousant les formes des natures humaines et géographiques mais que les volontés ne peuvent entraver pour s'imposer, porteur d'un passé dont nul ne peut se défaire.

Dans une traduction de Phan Huy Duong

http://laculturesepartage.over-blog.com/2014/01/challenge-vietnam.html

http://laculturesepartage.over-blog.com/2014/01/challenge-vietnam.html

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 07:52

Si vous voulez connaître le Vietnam du XVIIème alors enfilez la tenue du mandarin Tân et vous en aurez l'opportunité. Personnage imaginé par les sœurs Tran-Nhut, Thanh-Van et Kim, en 1999. seules les trois premières enquêtes du mandarin furent écrites à quatre mains, après quoi Kim prit son indépendance pour voyager alors que Thanh-Van continue à nous proposer les histoires de Tân.

Tout commence alors que Tân est un jeune magistrat issu des concours administratifs de l'Empire. Il est envoyé dans la province des Hautes Lumières en tant que Mandarin civil ; autant dire que pour lui c'est un débarquement en terre inconnue ! Heureusement il n'arrive pas seul, il est escorté principalement de Dinh, le lettré, et du Docteur Porc.

Toute la réalité de l'époque est là, s'y croisent arts martiaux, avec des enchaînements aux noms évocateurs : La Danseuse lubrique, la Banane qui roule, la Grenouille ailée, le sourire du Piranha... Religion et médecine traditionnelle, additionné de crudité et saupoudré d'humour pour un moment d'émotions et d'exotisme.

Il est la première autorité de la région et chargé de rendre la justice, c'est dire qu'il va devoir se confronter aux potentats locaux.

Pour sa première affaire, il débarque alors que s'affrontent désintérêts contradictoires concernant le temple de la Grue Écarlate que certains veulent restaurer quand d'autres désirent le mettre à bas.

Dans les murs de ce temple des enfants handicapés sont hébergés par les bonzes, l'un d'entre eux vient d'être retrouvé mort, atrocement mutilé. Des rumeurs courent, que se passent-ils dans ce temps, les bonzes s'occupant des petits handicapés le font-ils par soucis humanitaire ou pour quelque autre raison moins recommandable ?

Exactement comme aujourd'hui.

Les apparences sont trompeuses, on le sait, et les sourires cachent des menaces, les palais superbes dissimulent des souterrains obscurs où le pire trouve un terrain de jeu à la mesure de ses envies.

Un personnage fascinant dans une époque colorée et sordide où les masques d'or dissimulent des faciès horribles et les banquets des jeunes filles à marier auxquelles Tân devra résister.

Il ne lui manque que de passer sur grand écran, tant d'autres eurent cette opportunité avec moins de mérites.

Un voyage dépaysant, des décors magnifiques et quelques heures de plaisir, un ensemble que je vous recommande.

Merci à Coccinelle de m'avoir incité à passer à l'acte...

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 07:12

De septembre 1917 à avril 1918 Franz Kafka est chez sa sœur, à Zürau. La tuberculose s'est déclarée mais ce village est l'endroit qu'il a trouvé pour échapper à ses tourments, familiaux, professionnels ou sentimentaux.

Dans le calme et la nature il relit Kierkegaard et se laisse aller à l'introspection dans un cadre reposant bien loin de Prague, considérant qu'il fait ainsi partie d'une ''image condensée de la vie et de la mort'' il se laisse aller à des réflexions dans ses cahiers et autres notes dispersées qu'il recopia sur 103 feuillets que par la suite Max Brod publia sous le titre : Médiations sur le péché, la souffrance, l'espoir et le vrai chemin. C'est Roberto Calasso qui eut l'idée de les republier sous le titre de Les Aphorismes de Zürau, en présentant un par page.

Kafka s'interroge sur la nature de l'humanité, sur la place du mal et comment s'en défendre, sur le progrès, associant l'inéluctable au danger.

 

Une cage s'en fut chercher un oiseau.

 

Le moment décisif de l'évolution de l'humanité est toujours l'instant présent ; c'est pourquoi les mouvements révolutionnaires sont en droit de faire table rase de ce qui les précède car rien n'a jamais été.

 

Mesure-toi à l'humanité. Elle rend sceptique le sceptique, croyant le croyant.

 

Comment peut-on trouver plaisir au monde à moins que ce ne soit une fuite ?

 

Comprendre cette chance : le sol qui te porte ne peut pas être plus grand que les deux pieds qui s'y posent.

 

Franz Kafka demanda à Max Brod de ne pas publier ces écrits, fort heureusement celui-ci ne tint aucun compte d'une requête dont on peut douter qu'elle fut sincère.

 

L'esprit n'est pas libre tant qu'il n'a pas lâché prise.

 

Peux-tu donc connaître autre chose que le mensonge ? Si un jour le mensonge est anéanti, ne te retourne pas, sans quoi tu serais changé en statue de sel.

 

Des léopards s'introduisent dans le temps et s'abreuvent aux jarres d’offrandes qu'ils vident ; le phénomène ne c esse de se répéter ; il finit par devenir prévisible et on l'intègre à la cérémonie.

 

Se mêlent des influences diverses, hassidisme, taoïsme, la forme s'approchant parfois du haïku, un livre qui s'ouvre au hasard, ou sous l’influence du destin. Tentez l'expérience, quelques mots peuvent vous tendre un miroir dans lequel vous risquez de vous reconnaître.

 

Effrayant et tentant !

 

Franz Kafka, Les Aphorismes de Zürau, édition de Roberto Calasso, traduit de l’allemand par Hélène Thiérard, Gallimard, « Arcades », 143 pages, 10 € 

 

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 07:50

Hiroki Endo - 1998-2008 

Hana, Enoa et Rain vivent dans une ferme située sur une île, cultivent la terre, élèvent des chèvres, bref, survivent comme ils peuvent. Alors que les deux premiers s'occupent du potager Rain, au sous-sol, essaie de restaurer des machines sans y parvenir. Hana a été marqué par sa lecture de la bible et s'interroge souvent sur la nature du péché, sur la validité de ses actes alors que Enoa prétend ne pas croire et que Rain s'essaie à l'objectivité. Il est le seul adulte du trio, les deux autres, encore adolescents, s'interrogent sur le fait qu'ils pourraient être les seuls survivants de l'espèce. Il est la mémoire, celui qui se souvient du monde d'avant. Par exemple quand il a retrouvé le père d'Enoa, le major Chris Ballade, après six ans de séparation. L'épidémie s'installait, provoquant affrontements et conflits par la peur qu'elle distillait.

D'où vient cette maladie qui calcifie la peau et nécrose les organes internes qui se liquéfient laissant derrière elle des corps semblant des statues creuses ? Certains affirment qu'elle serait née dans les laboratoires de l'armée US et s'en serait échappé. Mais Ballade affirme que nul ne connaît son origine réelle. Qu'importe que les cadavres s'amoncellent, les militaires continuent à produire des armes, à se méfier de tous, de craindre attentat et terrorisme, instaurent le couvre-feu et la loi martiale. Finalement pour eux c'est tout bénéfice ! La maladie envahie le monde mais au moins un abri survit, isolé par des filtres et une autosuffisance alimentaire et énergétique. Là encore le délire théiste va sévir et un prophète autoproclamé va affirmer que la volonté de dieu est que cette enclave disparaisse pour que ses habitants subissent le sort commun. Il va donc empêcher le fonctionnement des filtres et ouvrir la porte au virus. Rain va pouvoir s'échapper avec les enfants.

 

Eden

Le seul problème c'est qu'il finit lui aussi infecté, le vaccin qu'il a mit au point ne fit que retarder l'échéance. Produit qu'il mit au point en utilisant les globulines de Hana et Enoa, eux ont ''profité'' de l'épidémie, le virus ayant généré une modification de leur ADN.

Ayant pénétré dans les sous-sols pourtant interdits Anoa découvre la tête d'un robot qui va lui raconter son histoire : il s'appelle Chérubin et il est doté de la fonction A.I. Seizième génération, il souffrit d'un virus informatique qui lui fut transmis par un officier devenu fou, après quoi ses données furent effacées et lui désactivé. Mais pas complétement, la preuve !

 

Eden

Les événements vont s'accélérer quand des hélicoptères vont atterrir sur l'île, des soldats, mandatés par l'ONU, en descendre prendre possession des lieux. Contre toute attente Chris Ballade est vivant, du moins son cerveau, le reste de son corps relève de la cybernétique, pas de la biologie. C'est le moyen trouvé pour contrer le virus en attendant qu'un vaccin soit découvert. Petit coup de théâtre tous les militaires n'ont pas le même employeur, la majorité sert un autre maître, le Propater, conglomérat multinational, et leur but est de s'emparer des enfants, pour leur adaptation au virus.

 

Eden

Ce qu'ils vont tenter, sans succès.

Enoa avait promis à Cherubin de lui rendre son corps quand il trouva ce qui restait de lui, il tint parole et Cherubin put intervenir pour protéger ses nouveaux amis.

Reste qu'il faut partir, alors que la maladie gagne Rain qui ne peut plus parler mais dont le regard prouve qu'il est encore vivant. Il faut changer de lieu et trouver, ailleurs, un nouvel Eden.

 

Eden

La seconde partie du manga commence 20 ans plus tard, le fils de Enoa et Hana tente de survivre avec l'aide de Cherubin, il va connaître bien des difficultés, faire bien des rencontres et vivre des aventures qui seront lisibles au long des 17 volumes suivant, tous parus chez Génération Manga. Ce tome finit sur une interview de Hiroki Endo qui évoque sa naissance, ses références et le style qu'il a développé afin qu'il convienne à ce qu'il voulait exprimer.

Je n'ai pas encore lu ce manga jusqu'à sa fin mais il est assez complexe et intelligent, me semble-t-il, pour que m'y risque. 

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 07:50

Melville continue son histoire, comme s'il narrait une histoire vraie et pas le produit de son imagination, mais qui pourrait concevoir quelque chose comme cela ?

Le vieil homme, terrorisé, continue ses plaintes alors que sur la mer Achab, son navire et son équipage, affrontent le kraken avec les armes que le capitaine acheta dans ce but. Mais celles-ci semblent insuffisantes à repousser l'être qui les attaque. Alors que dans le couvent le mystérieux blessé couvert de cicatrices se lève pour aller réconforter le vieillard.

Le kraken est sur le point de l'emporter quand la fameuse baleine blanche s'approche suivie de plusieurs de ses semblables qui tournant autour du navire le protège d'un sort funeste.

Lentement le Pequod rentre au port, les marins valides portent leurs compagnons blessés, tous portent sur le visage les stigmates d'une rencontre qu'ils n'oublieront jamais.

Comment raconter l'indicible, comment vivre encore en ayant connaissance d'une telle réalité ? Mais Achab ne veut pas en rester là, il veut se venger et rien de mieux pour s'y risquer dans de bonnes conditions que de connaître son adversaire. Justement le couvent servant d’hôpital possède des livres interdits et sacrilèges. L'évidence va s'imposer alors qu'il se souvient d'évocations étranges et anciennes dans la langue utilisé par le vieil homme dont nous avons déjà parlé souvent.

Grand Anciens 2 Le Dieu-poulpe

Achab prépare son futur combat, fait réparer le Pequod, engage les meilleurs marins qu'il peut trouver, et qui acceptent de le suivre, et se fait accompagner du vieil homme, de l'homme couvert de cicatrices qui se fait appeler Adam, et d'un étranger prétendant bien connaître l'océan et les créatures étranges qui y vivent. Une fois encore les cachalots vont aider les baleiniers.

 

L'heure du combat ultime va sonner au beffroi du destin. 

Grand Anciens 2 Le Dieu-poulpe
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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 07:44

La question se pose donc de savoir si penser est un acte et, si oui, dans quelle mesure cet acte est volontaire ? L'auteur de l'édito GH(V?) fait de cette faculté une exception humaine. L'anthropocentrisme est certes une expression de la pensée, l'est-il de l'intelligence, je pense (donc je suis) que non, mais, heureusement la question n'est pas là. Je comprends que cet éditorialiste souhaite se situer au dessus du monde animal...

Vous connaissez la synesthésie, la superposition d'information sensorielle qui font qu'une lettre peut avoir une couleur, qu'un son peut avoir un goût... elle serait due à des connexions établies entre des zones cérébrales qui, habituellement, ne sont pas reliées. Or ces liaisons existent souvent chez les autistes, existent encore devrais-je dire puisqu'elles s'établissent à la naissance mais disparaissent par la suite. Il est arrivé que des enfants atteint de synesthésie à 7 ans ne le soient plus à 10.

Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées nous bâtissons notre monde. Ainsi parlait Bouddha, pensant la pensée, cette chose étrange sans laquelle nous irions probablement beaucoup mieux !

Qu'est-ce que la pensée donc ? Une question à laquelle les neurosciences, la psychologies, la philo et moult autres disciplines donnent une réponse différente (et probablement complémentaire) sans qu'elle ait pourtant reçu l'attention qu'elle mérite. Ne l'utilisons-nous pas à chaque instant, pour résoudre des problèmes (et pour en créer), pour inventer (avant de le déplorer) ? Peut-on la contrôler et y a-t-il une limite à ce que nous pouvons penser ?

Distinguons d'abord ses trois aspects. Elle est d'abord un événement mental différent des autres, des perceptions par exemples, mais celles-ci sont compréhensibles parce que nous pensons. Elle est aussi une faculté mentale ainsi définie par Descartes : un instrument universel qui peut être utilisé dans toutes sortes de situations. Nous pouvons voir une pomme, sa forme, sa couleur, et puiser immédiatement d'autres caractéristiques non visibles dans notre savoir, son origine, le nombre d'espèces existant et ainsi de suite. De même nous pouvons penser à une pomme sans en avoir une à proximité. Elle est enfin intégrative, c'est-à-dire qu'elle nous permet de relier des faits ou connaissances entre eux.

La pensée nous occupe continuellement, nous sert constamment, jusqu'à l'excès.

 

Quelle est sa nature ? Longtemps considérée comme le fruit de l'âme ou d'un esprit immatériel elle est maintenant considérée comme le produit de procédés physiques, des relations de causes à effets entre des influences diverses, des stimuli chimiques, des perceptions, altérée par des lésions, des maladies et de nombreux facteurs qui la renouvelle sans cesse.

Des expériences d'observations de l'activité cérébrale en liaison avec des observations, le décodage des unes permet d'avoir une représentation des autres, encore floues mais ne doutons pas que la technique va évoluer, progresser, et nous apporter beaucoup même si le cerveau est encore un organe mystérieux, peut-être parce que mal appréhendé.

 

Autre question : peut-on ne penser à rien ? La réponse est claire : non ! Allongé dans le noir et inactif le cerveau ne diminue pas son activité.

Dommage ?

À quoi pensent les (autres) animaux ? Probablement autrement de l'homo sapiens mais sans doute plus que certains le crurent, ou le croient encore.

Quelle est l'importance du langage, le rôle de la culture ? Peut-on contrôler nos pensées, sommes-nous soumis et passif ? Comme disait Pascal : Hasard donne les pensées, hasard les ôte ; point d'art pour les conserver ni pour les acquérir.

 

Impossible pour moi de faire le résumé complet de cette revue, je ne voulais que vous en donner un court aperçu, tout dépend maintenant de votre curiosité, de votre capacité à penser et de votre envie de le faire différemment de vos habitudes. Le cerveau ne se fatigue pas de fonctionner, c'est le contraire, vous ne risquez rien à faire un (petit) effort.

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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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