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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 07:16

Dernier des quatre classiques de la littérature chinoise ce Rêve dans le pavillon rouge fut écrit au XVIIIe, il fait partie de la collection UNESCO d’œuvres représentatives.

Composé de 120 récits il fait partie des plus longs romans jamais écrits, il est généralement classé au quatrième rang des romans chinois par le nombre de caractères utilisés : 1 million. Il est actuellement publié en cinq livres pour un ensemble de 2500 pages. Cao Xueqin se présentait comme correcteur d'un autre auteur, c'est bien plus tard que la paternité de l’œuvre lui fut attribuée, sans doute préféra-t-il faire montre de discrétion face à une œuvre quelque peu critique, ce qui pouvait être mal vu !

Centrée sur l'amour entre Jia Baoyu (Jia Jade magique) et sa cousine Lin Daiyu (Lin Jade sombre) elle est grandement autobiographique, Cao Xueqin ayant été comblé par l'empereur Kangxi avant de connaître un renversement de situation, elle décrit aussi par le détail le système féodal alors en cours en Chine, basé sur les privilèges de quelques-uns et l'exploitation de presque tous.

Tout commence alors qu'un rocher portant, gravé par la déesse Nuwa, demande à un prêtre taoïste et un moine bouddhiste de l'emporter afin de découvrir le monde et l'existence humaine.

Jia Baoyu est adolescent encore, promis à sa cousine Xue Baochai il lui préfère son autre parente Lin Daiyu qui partage ses goûts pour la musique et la poésie. Ce triangle amoureux servira de fil conducteur au récit.

Le récit débute à Suzhou puis se continue dans ''la capitale'' sans que l'auteur la cite une fois, à l'époque il s'agissait, déjà, de Pékin.

La plupart des thèmes de la culture chinoise est présentée, médecine, cuisine, mythologie... mais dominent la poésie et la religion, autant dans sa version cléricale où nous voyons des prêtres croulant sous les offrandes des familles nobles, que dans sa version individuelle nous montrant des personnes ''normales'' en quête de la Voie et bénéficiant de qualités que les premiers ne possèdent pas. Autre élément fondamental de l'époque : l'esclavage, chaque noble possède ses esclaves, ce qui n'est pas sans entraîner de fortes dépenses, il arrive même que certains esclaves aient des esclaves aussi.

Et le féminisme ? La question peut surprendre pour une histoire se déroulant au XVIIIe et pourtant elle se justifie par le parti pris de l'auteur lui-même qui dénoncent dans son texte l'exploitation des femmes tout en soulignant leurs qualités injustement méprisées.

Le Pavillon rouge dont il est question est en fait un gynécée et le rêve une série d'air entendu par Jia Baoyu alors qu'il se trouve dans une chambre rouge.

Une texte foisonnant, lyrique et historique, poétique et dramatique dans lequel, comme pour les trois autres, il est recommandé de prendre son temps pour ne pas se perdre dans les noms, les rôles et les lieux.

Je ferme les yeux, tends l'oreille... Rien ! Il est vrai que la pièce dans laquelle je me tiens n'est pas rouge et ce bâtiment loin d'être un gynécée.

Pas de chance !

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 07:05

Écrit, probablement, par Wu Cheng'en ce roman relate le voyage de Chen Sanzang, bonze du Royaume des Tang partant de Chine pour l'inde en quête des sutras de l'enseignement du Bouddha afin de les traduire en chinois.

Situé au XVIème siècle il raconte une expédition véritable s'étant déroulé durant le VIIème. Chen va affronter une multitude de créatures désireuses de le manger en vertu de l'idée que la chair d'un être pur assure à qui la consomme 10 000 années. Dommage qu'il n'existe plus d'individu ayant cette qualité de nos jours, ils auraient du soucis à se faire !

Pour surmonter ces épreuves il sera aidé par les Esprits, les Immortels, les bodhisattba et les bouddha. Il aura quatre gardes du corps : un Singe Immmortel (Sun Wukong), un Dragon (Longwang Sanjun), un Sanglier (Zhu Bajie) et un Ogre des Sables (Sha Hesheng), tous réduits à ce rôle pour s'acquitter de fautes passées ou découvrir ce qu'ils sont.

Nous allons faire connaissance de ces cinq personnages et suivre leurs confrontations avec une multitude de monstres féroces et ridicules, comprendre leurs pouvoirs et leur naïveté, leur sagesse et leur puérilité. Tout cela concourant à faire de ce texte le point d'orgue de la littérature de l'époque Ming pourtant riche en récit fantastiques.

Le vrai Sanzang dicta un récit de ses pérégrinations à son disciple BianjiRapport du voyage en Occident, d'autres par la suite racontèrent ses aventures en les enrobant de prodiges et de magie, s'y agrégèrent des récits antérieurs pour lui donner la version actuelle qui d'une graine de réalité fit un arbre frôlant le Ciel.

Impossible de lister la ''descendance'' du Voyage en Occident, que ce soit au cinéma, à la télévision,, en livres, manhuas ou mangas. Citons simplement : La légende de Songoku, premier long métrage d'Osamu Tezuka adapté de sa série dessinée ou la série animée One Piece qui s'inspire du Voyage.

Il ne me manque que de rencontrer Sun Wukong et Zhu Bajie, quels meilleurs compagnons aurais-je pour faire la route... si je savais où aller. Ce qui n'est pas une raison pour ne pas partir.

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 07:07

S'étendant, officiellement, de 220 à 265 la période des Trois Royaumes évoque la fin de la dynastie Han et l'accession au pouvoir de la dynastie Jin. À cette époque s'affrontent les royaumes de Shu (), de Wei () et de Wu ().

 

Symbole de déliquescence puis de résurrection ce texte structure la pensée historique du peuple capable de se ressouder face à l'adversité.

Rédigée au XIVe par Louo Kouan Tchongd'après les textes de Chen Shouet de Pei Shongzhice roman démarre vers 180 pour nous montrer par le détail les causes de l'effondrement des Han. 265 étant la date officielle de l'instauration de la dynastie Jin.

À la fin du IIe siècle la cour est minée par des intérêts personnels, ceux des eunuques et des grandes familles (ab)usant du pouvoir pour se remplir les poches au détriment du peuple en profitant de l'incurie de l'autorité impériale.

Le peuple finalement se révoltera sous l'instigation de Zhang Jiao, qui profitera brièvement de son succès, Lü Bu, son fils adoptif, l'assassinera (César n'est pas loin !). Parallélement un général du nord Cao Caoprofite de la situation pour établir sa suprématie régionale avant d'éliminer Lü Bu, il sera le chef du royaume de Wei, face à celui de Wu, dirigé par Sun Quanet celui de Shu de Liu Bei. Quelques petits royaumes tentèrent d'exister, si brièvement qu'il est inutile de les citer ici.

Tout est en place pour une période chaotique source de ce chef d’œuvre dont faire le résumé est impossible tant il est complexe et fourmillant de faits comme de personnages dominés par quelques chefs qui entraineront leurs peuples derrière eux sans que leurs héritiers possédassent les mêmes qualités, ce qui explique que leurs réalisations ne purent perdurer et que, finalement, Sima Yan, ''héritier'' du royaume du nord de Cao Cao, pu prendre l'ascendant, vaincre ses adversaires et ressouder la Chine en 280.

Si vous aimez le cinéma vous pouvez voir le film de John Woo, dans sa version longue : Les Trois Royaumes,il évoque la bataille de la Falaise rouge durant l'hiver 208 qui vit la victoire de Pang Tong, stratège de Liu Bei, face à Cao Caodont les troupes étaient largement supérieures en nombre et l'armada bien plus importante. L'histoire prouva par la suite que le plus fort perd souvent face à l'intelligence, et un peu à la magie ici, le vent obéissant à la demande de Zhuge Liang, conseiller de Liu Bei,de souffler dans le bon sens, pourtant inhabituel à cette époque ! Si la falaise était rouge ce n'était pas à cause du minerai la composant mais l'effet des flammes consumant les bateaux de Cao Cao.

Un ouvrage à placer aux côtés de l'Iliade, du Bhagavad-Gîtâet de quelques autres. Maintenant si vous préférez le dernier bouquin de … ou de … tant pis pour vous !

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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 07:01

Alors que s'approche la fin du challenge du Dragon de feu il m'était impossible de passer sous silence les quatre grands romans classiques de la littérature chinoise.

En commençant par :

Au bord de l'eau ( 水滸傳 ; ShuĭhŭZhuàn : ''Le Récit des berges'') conte les aventures de cent huit bandits en révolte contre la corruption du gouvernement et de la cour. Il puisse sa source dans l'histoire de Song Jiang, chef d'une rébellion sous la dynastie des Song du Nord (X et Xiesiècle). Il parvint à s'emparer de la province de He Bei et tint tête des années durant aux troupes de l'empereur. Lui et ses seconds devinrent des héros, la tradition s'emparant d'eux les paras de grandes qualités et de facultés prodigieuses. Rapidement populaires dans le peuple leurs aventures furent contés d'abord par Luo Yepuis dans une Apologie de Song Jiang et de ses trente-cinq compagnons. Les Song furent défaits, et la Chine réunifié, par les Yuan dont le premier Empereur fut Kublai Khan. La légende ne cessa pas, au contraire, les trente-huit compagnons devinrent cent-huit, formant ainsi un puzzle dont l'imagine finale est la société chinoise elle-même, plus rêvée que réelle, mais l'important n'est pas là, les peuples se définissent plus par ce qu'ils croient être, par la façon dont ils se voient, se croient, que parce qu’ils sont en réalité.

Plusieurs transcriptions seront faites au cour des siècles, la première notable le fut au XIVepar Shi Nai'an, plus importante encore, celle de Li Zhi, deux siècles plus tard.

Pourquoi cent-huit me direz-vous ? Bonne question, je me remercie de me la poser. C'est un nombre symbolique en Chine, le chapelet bouddhiste comporte cent-huit grains, le Tao comporte cent-huit mouvements... les cent-huit se subdivisent en trente-six astres célèbres et soixante-seize astres terrestres. Tous n'ont pas un rôle également développé dans le texte disponible actuellement.

En France une édition est disponible dans la Pléiade ou en Folio, en deux volumes. Une version plus récente existe chez Fei reprenant la version en lianhuanhua, bande dessinée chinoise traditionnelle se présentant sous la forme d'un unique dessin par page. Commencée dans les années 1950 la version originale fut stoppée en 1966 par la révolution (in)culturelle avant d'être reprise et achevée en 1981. elle connaît alors un succès immense et mérité dont nous avons ici une adaptation digne de ce nom.

 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 07:04

Il n'y a pas que la madeleine de Marcel ! Parfois un son donne le là d'une quête à laquelle on ne s'attendait pas. Ainsi deux tasses de thé s'entrechoquant lors d'un voyage en train.

Quelle destination plus attractive et inquiétante qu'une montagne, ce lieu idéal où les époques restent visibles, où les origines ont laissé des traces qu'un esprit ouvert peut encore découvrir, lire, comprendre, celles de l'homme ou de la Chine, où la vérité guette celui qui osera la découvrir, où la sagesse dort sous un voile de poussière de n'être plus confondue avec le renoncement, où l'enfance ignore qu'elle n'est qu'un spectre adorée par des fantômes.

''Je'' parle, ''je'' voyage, ''je'' est le narrateur qui dans les années quatre-vingt fuit pékin et cherche la Montagne de l'Âme. Combien de merveilles sont là, d'espoirs et d'illusions. Existe-t-elle dans la réalité où n'est-elle que l'expression d'une vérité intérieure qu'il faut esquisser pour pouvoir l'atteindre ?

C'est un long voyage, utilisant toutes les formes de déplacements pour remonter le courant de son âme comme on remonterait le fleuve du temps en sachant sa source inaccessible.

Je n'est pas seul, parfois 'tu'' le remplace, comme en contrepoint. Un seul narrateur en deux voix pour donner du relief à une excursion à travers le monde qui nous emporte, parlant histoire et philosophie, magie et littérature. Ces deux dernières, et l'auteur nous le prouve, s'entendant comme larrons en foire sur un manège qui nous renverse sans jamais nous donner envie de gerber.

Exploit !

 

Gao Wingjian lâche la bride sur le cou de son imagination pour un roman enchevêtrant les formes, accumulant les situations sans jamais parvenir à nous perdre ni à nous lasser, des phrases en instruments d'une symphonie lyrique.

Une excellente porte d'entrée dans la littérature chinoise contemporaine qui confirme le talent de Gao et valide le prix Nobel qu'il a obtenu en 2000, dix ans après la rédaction de ce texte, pour la France. Le coq gaulois peut chanter, avant de finir dans un potage avec des vermicelles.

 

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 07:30

Li Ang - Traduit du chinois par André Lévy

Qui n'a pas, dans son esprit, un jardin, plus ou moins secret, où s'endorment des rêves d'enfants, des souvenirs de jeunesses, où se fanent nos espoirs, où sont enterrées nos ambitions ? Est-il planté d'arbres somptueux se découpant sur un ciel lumineux où d'arbustes gris sous la poussière de l'oubli ?

Hmmm ?

Le jardin aux Nénuphars se pare d'une odeur nouvelle à chaque saison; de gardénias au printemps, d'orchidées et de magnolias en été, de canneliers et d'osmanthes en automne, de ''souriantes'' en hiver.

Planté d'arbres somptueux, le Jardin aux Nénuphars embaumait aux quatre saisons de gardénias au printemps, d'orchidées et de magnolias en été, de canneliers et d'osmanthes en automne, de " souriantes " en hiver.

C'est le lieu du passé, au cœur de Taipei, où Rose a laissé son enfance, s'en éloignant poussée par le passage du temps et les obligations qu'il génère. Depuis il est devenu celui des Égarements pour Rose qui cueille dans son passé des souvenirs au gré de ses émotions. Un bouquet aléatoire où la chronologie est celle des regrets que Li Ang nous propose sans se soucier d'ordre ni de logique. Rose, dans ce jardin, cherche autant des leçons du passé que le moyen d'être sûre de les avoir oublié. Que savait-elle de l'amour à l'époque alors qu'aujourd'hui... elle n'en sait pas davantage, sinon qu'il est douloureux et difficile à retenir. Autrefois les choses étaient plus simple mais la nostalgie est un territoire hanté par le fantôme de son père qui vécu dans ce jardin comme incapable d'exister ailleurs.

Rose n'est qu'au printemps de sa vie, l'été s'approche, elle le craint et le désire à la fois. Banal ! Il peut être malaisé de la suivre dans ses hésitations, ce sont celles d'une femme de son époque. À travers elles Li Ang nous parle une fois encore de son pays, du passé pesant dont on ne veut pas se débarrasser, du futur trouble et inquiétant mais, pour ces raisons peut-être, fascinant.

Ce jardin est un vrai personnage, riche des générations qui y vécurent et ne l'ont quitté qu'en apparence, il sait, il raconte, il ne tient qu'à vous de l'écouter.

Et si vous vous égarez tant mieux, la ligne droite est ennuyeuse, fermez les yeux, peut-être, suivant Rose, retrouverez-vous le vôtre.

Sinon tant pis pour vous !

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 07:35

Le hasard fait bien les choses. Ce challenge proposé par Les chroniques de l'invisible me permet de rendre un hommage à Stan Lee en ce jour de son quatre-vingt dixième anniversaire. Il ne fut pas le créateur des super-héros, forme modernisée des dieux et héros antiques, mais sut les intégrer dans le réel et leur donner des états d'âme, de même pour nombre de super-vilains qui n'étaient plus des savants fous obsédés par la conquête du monde.

Alors qu'on lui demandait de créer une équipe pour concurrencer une publication de DC Comics, il eut l'idée des Fantastic Four qui, plus qu'un team formaient une véritable famille. Red Richards, génial scientifique, Sue Storm, sa fiancée, Johnny Storm, frère de la précédente et Ben Grimm, ami du premier et pilote émérite, ce qui ne fut pas sans conséquence puisque sans cette compétence les FF n'auraient jamais existé.

Red a construit une fusée (nous sommes en 1961!) mais n'a pas l'autorisation de l'utiliser, la conquête spatiale balbutie et l'univers semble plein de menaces. Peu lui importe, il passe par-dessus l'interdiction et avec Ben comme pilote, et les Storm comme équipage, décolle pour l'inconnu.

Le voyage est bref, mouvementé, mais pas tant que l'atterrissage. Ils sortent finalement des décombres de leur engin, sous le coup de la colère Ben subit une étrange transformation, il devient une créature de pierre, que Sue appellera Chose par incapacité à trouver un autre nom. Pour défendre son futur beau-frère Johnny va s'enflammer, Red découvrir que ses membres peuvent s'allonger et Sue qu'elle peut devenir invisible. Autant dire qu'ils n'avaient pas prévu cela !

Que dans la réalité les rayons cosmiques n'aient pas la capacité d'altérer le génome (apparemment) importe peu, à l'époque l'espace est un territoire riche en promesses comme en menaces. Nos amis vont peu à peu apprendre à maîtriser leurs nouvelles facultés et constituer une équipe qui va combattre pendant 50 ans super-vilains et autres menaces de tous ordres et toutes origines.

Dans l'album que je vous présente aujourd'hui ils font connaissance avec le Surfer d'Argent, un des personnages les plus intéressants et complexes de la galaxie Marvel, qui eut la chance d'être dessiné par John Buscema.

Norrin Radd habite Zenn-La, planète où la civilisation est si évoluée que sa population n'a plus rien à faire que se laisser vivre dans un environnement protégé et débilitant.

Il n'est donc pas étonnant que quand arrive Galactus ils ne soient plus capable de se défendre. Galactus est le dernier hériter d'une civilisation dont l'oigine se perd dans la nuit des temps. Il est le ''dévoreur de planètes'' tant son besoin en énergie est grand. Norrin Radd ira le voir pour le supplier d'épargner son monde. Galactus lui dit que s'il avait un héraut explorant l'univers pour lui afin de trouver des planètes vivantes mais dépourvues de vie intelligente ce serait différent. Radd ne va pas hésiter à se proposer, abandonnant Shalla Bal, sa fiancée.

Pour visiter l'espace il va changer, gardant une silhouette humanoïde mais revêtant une peau argentée indestructible qui lui permet de plonger dans un soleil ou de frôler le zéro absolu, pour monture il dispose d'un surf qu'il commande mentalement et lui autorise une vitesse dépassant celle de la lumière.

Arrivant sur Terre et la jugeant convenable pour son maître il envoie un signal à celui-ci. Va commencer un affrontement entre les Fantastic et Galactus avec l'évidence que ce dernier est trop fort, c'est l'intervention du Surfer, sa trahison, qui va leur permettre de repousser leur adversaire. Pour prix de cet acte il sera emprisonné sur la planète qu'il vient de sauver, confronté par la suite à l'incompréhension des primitifs qui l'habite et à des confrontations avec des adversaires surpuissants.

Remercions Stan d'avoir été le Galactus d'un personnage qui mérite plus que ce simple billet.

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 07:00

Traduction de Marie Laureillard.

Après Tuer son mari, Li Ang remonte le temps, après avoir visité le Taïwan de l'après guerre voilà qu'elle nous donne de cette île une vision plus moderne, plus clinquante et ''civilisée'', mais pas meilleure pour autant. Le scandale fait vendre n'est-ce pas, pourquoi s'en priver. Nous quittons la campagne rétrograde pour pénétrer la jungle urbaine et moderne où rodent des prédateurs qui pour être en costume trois-pièces n'en sont pas moins cruels et plus avides de pognons que de sang. La différence n'est pas si grande qu'elle le paraît.

Huang Chengde dirige une entreprise d'électronique mais joue en bourse pour améliorer ses revenus. S'il réussit ce n'est pas qu'il soit meilleur que les autres mais parce que Yu Yuan son meilleur ami dispose des bons renseignements qu'il lui communique. Il fréquente aussi Chen Tian Rui, étudiant en philosophie, confucéen d'apparence, qui tente de lui ouvrir les yeux sur son comportement immoral et le comportement de son ami, le Yu Yuan sus-nommé qui est l'amant de sa femme, laquelle dut déjà subir un avortement pour effacer les conséquences de son inconduite. Le dit Yu Yuan fut lui aussi éduqué sous l'fégide de Confucius par son père, encadré

la romancière ajoute une histoire d'adultère assez croustillante, en mêlant magouilles financières et intrigues amoureuses au fil d'un scénario où elle évoque toutes les dérives dont son île natale est le théâtre: les affaires de fric et de sexe, la dégradation de la presse, les délits d'initiés, le triomphe de l'esbroufe, l'imposture des pseudo-moralistes, l'agonie d'une tradition religieuse désormais réduite à de grotesques superstitions. Yu Yuan n'en est pas moins marié et pétri de culture confucéenne ce qui ne l'empêche pas d'avoir une autre maîtresse, Ding Xinxin, jeune femme à la sensualité irrésistible qui se servira de son corps pour atteindre la position, sociale, qu'elle vise.

Nuit obscure dessine avec un style clair, dénué de fioritures et d'effets une société calque d'une nature incontournable où s'affrontent, sinon se complètent, prédateurs et gibiers, où le port d'un masque est obligatoire mais sans éteindre les ambitions personnelles. Et pourquoi le seraient-elles ? Du conflit intérieur entre ce que je veux et ce que je dois naissent des réactions qui doivent trouver moyen de s'exprimer.

Taïwan est ainsi, tiraillée entre son histoire, sa culture, d'autant plus pregnantes qu'elles semblent menacées et un présent technologique et compétiteur ; entre le groupe rassurant et l'individualisme motivant ; le tout dans un brouillard où rodent fantômes et superstitions du passé.

L'argent et la réussite valent-ils d'y laisser son honneur ? Celui qui se présente comme ceci n'est-il pas l'inverse en réalité ? Tous avancent masqués, autant pour les autres que pour soi. Prenez le temps de regarder les apparences s'effacer pour découvrir la crudité de personnages se fuyant comme pour mieux se trouver.

Ensuite allez vous observer dans un miroir.

Hmmm ou beurk ?

L'un va rarement sans l'autre...

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 07:48

Tuer son Mari – Li Ang (Shih Shu-tuan) – Denoel

Publier en 1980 au Seuil sous le titre La femme du boucher.

Traduit par Alain Peyraube et Hua-FAng Vizcarra

Ce challenge est le parfait prétexte pour découvrir des artistes hors de Chine, du Japon et de Corée du Sud.

Une histoire pareille était faite pour moi.

Nous sommes à Lucheng, une ville de Taïwan que la pauvreté et la famine ravagent après la guerre. Lin Shi, après le meurtre de sa mère par sa propre famille pour s'être prostituée afin d'obtenir de la nourriture, est recueillie par son oncle qui la vendra à Chen-le-tueur-de-porcs, le boucher du coin dont l'alcoolisme ne fait qu'amplifier la brutalité. Viande contre viande !

C'est peu de dire que sa condition n'est pas enviable dans ce village où une femme vaut à peine plus qu'un animal domestique, le plus étant son usage voire son utilité. Les voisins la détestent, elle qui vient d'ailleurs, et son environnement est empli d'esprits qui dans cette campagne reculée et ignare influencent la vie de tout un chacun. Les traditions sont un carcan emprisonnant l'esprit posé par ceux qui savent que même vivants ils ne sont que poussière.

Dans l’impossibilité de communiquer elle se renferme sur elle-même jusqu'à ce que l'excès de coups vienne briser sa protection. Son mari égorge les cochons, il va connaître le même sort !

C'est presque un reportage que nous propose Li Ang, relatant calmement mais sans froideur un fait divers révélateur d'une époque sans doute dépassée, à Taïwan. Pas d'effets littéraires et faciles ni de faux suspens, nous savons ce qui vient, le titre est clair.

Pas d'ambition psychologiques à la petite semaine qui diluerait cette histoire dans un fatras verbeux dont beaucoup se délecteraient mais un enchaînement de circonstances dans un cadre rural non dénué de charme qui renforce la violence d'une réalité fatale.

L'homo-sapiens est bien une forme dégénérée de primates, à quelques exceptions près dont Li Ang fait partie, moi j'en suis pas si sûr.

Un livre court, aiguisé comme un scalpel incisant le destin pour nous en montrer les rouages. C'est lui le pire des bourreaux.

 

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 07:04

Stenhuggaren – 2005

Traductrices : Lena Grumbach & Catherine Marcus.

Actes Sud (2009)

La pêche au homard avait connu des jours meilleurs. Ainsi commence ce roman de Camilla Läckberg, à croire que l'halieutique est sans secret pour elle et l'eau, ou sa proximité, une porte sur la mort après avoir été celle sur la vie. Mais peut-on différencier l'une de l'autre ?

Pour Frans Bengtsson cette affirmation semble fausse tant ses casiers étaient emplis de crustacés. Lui préférait le hareng mais si le homard valait si cher il n'allait pas s'en plaindre n'est-ce pas ?

Cette dernière nasse est bien lourde, il fait effort pour la sortir des profondeurs. Lui est surpris de sa découverte, pas nous ! S'il avait trouvé encore une bestiole le roman se fut arrêté là.

Le polar m'a tué ! aurait pu dire Sara, 7 ans, que Frans vient de sortir de l'eau. De fait c'est plutôt le goût du macabre des lecteurs.

Non ?

Et le mien ?

Vous avez raison, encore que vous soyez bien en dessous de la réalité en ce qui me concerne...

Patrik Hedström, le héros des romans de Camilla, est chargé de l'enquête. Entre la dépression post-partum de sa compagne, sa joie d'être papa, et l'enquête, il aura fort à faire.

Ses collègues s'intéressent plus à leurs vies et carrières qu'à découvrir le criminel, d'autant qu'à Fjällbacka tout le monde semble cacher un horrible secret, des perversions inavouables et des crimes odieux.

Les souffrances subies dans l'enfance façonnent la personnalité, heureusement toutes les victimes ne deviennent pas bourreaux à leur tour, sauf pour donner son argument à une enquête. Une belle galerie de personnages, une écriture alerte entremêlant le présent et le passé qui l'explique, l'enquête et la vie personnelle des héros, Patrik et Erica. Dur dur d'être parents et la nouvelle mère a du mal à supporter les charges qui l'accablent. Les souvenirs de l'auteur peut-être ! Un puzzle d'où l'image d'Agnès, épouse du tailleur de pierre, ressort, comme souvent dans une intrigue policière la ''méchante'' est l'élément moteur et les autres interagissent avec elle pour en révéler les multiples facettes dans lesquelles ils se reflètent.

Rien de novateur dans ce roman, Läckberg réutilise le mélange des époques, des racines et des branches, pour concocter un récit qui vaut plus par la forme que par le fond. L'enfance violée fait écho à la nouvelle maternité d'Erica comme si elle était forcément la matrice des crimes à venir.

Ce qui est peut-être vrai.

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