Luke Scott – 2016 – 92'

La jeune fille est triste, il est vrai qu'elle est enfermée dans une espèce de laboratoire, elle discute avec Cathy, la psy qui lui explique que c'est normal et qu'elle est désolée pour ne pas avoir pu lui faire donner le droit de sortir. Paroles qui déplaisent à sa vis à vis qui se jette sur elle et l'agresse violemment. Des hommes entrent pour la calmer, ce n'est pas grave affirment-ils. C'est sûrement vrai !

Au volant de sa mercedes Mlle Lee Weathers, consultante en gestion des risques, écoute un rapport d'enquête, il y est question d'un incident impliquant le prototype L9 dans un laboratoire de recherche génétique. Pas question vu l'importance de ces recherches d'envoyer une équipe plus musclée. Elle fera très bien l'affaire. Mlle weathers arrive, elle est accueillie par le chef de projet qui l'informe du retard du Dr Shapiro, peu importe rétorque l'arrivante, elle demande à voir tout le monde, surtout Morgan.

Rappel lui est fait de respecter les protocoles, et de préserver le capital. Première rencontre, Amy, la comportementaliste puis Skip, le nutritionniste cuisinier, et Cathy, qui se remet de ses blessures et se reconnaît responsable de ce qui est arrivé. Pour Weathers Morgan n'est qu'une chose, pas une fille !

Autour du docteur Simon Zygler, le généticien, il explique à l'enquêtrice le processus qui conduisit à la naissance de Morgan puis comment son système neuronal fut trompé pour laisser entrer un nano lors de la formation du cerveau, dans le fœtus. Morgan était le troisième essai.

Dès sa naissance Morgan s'était révélé plus intelligente, plus rapide, un organisme hybride doté d'émotions complexes et de la capacité à prendre des décisions.

Vient ensuite l'étude de l'incident, lequel pourrait être utile pour apprendre à Morgan qu'un acte entraîne des conséquences.

Morgan écoute de la musique, classique, en jouant aux échecs. Enfin Weathers peut l'approcher. Elle sait qui vient la voir, et pourquoi, évaluer sa viabilité. Morgan a 5 ans, elle en paraît le triple.

Au dîner elle peut rencontrer le Dr Cheng, une vieille connaissance.

Ensuite elle peut suivre l'évolution de Morgan, ce ne sont pas les films qui manquent.

Le lendemain le Dr Shapiro arrive pour évaluer psychologiquement Morgan, et compte le faire comme s'il examinait un micro onde. Lui aussi parle de tristesse avec Morgan, qui s'en veut d'avoir planté un couteau dans l’œil de Cathy. Morgan parle d'elle-même, de ses sentiments, de sa compréhension qu'elle n'a que cinq ans. Shapiro essaie de la mettre en colère.

Il regrettera d'y être parvenu.

Mais Morgan ne parviendra pas à s'échapper.

Ce nouvel incident amène Lee à avertir le siège qui va envoyer une équipe récupérer le ''spécimen''.

Elle arrivera demain. D'ici là...

Les manipulations génétiques sont sources de nombreux scénarios qui répètent souvent les mêmes erreurs et sont également prévisibles. Reste le plaisir de voir Anya Taylor-Joy, avant Split, parfaite dans le rôle de Morgan, autre peut-être, mais mieux.

Thomas Kruithof – 2016 – 93' 

Duval est employé dans une grande entreprise, très efficace, sérieux, incapable de refuser un travail, il est celui à qui on en demande toujours plus. Cela ne pouvait pas durer et quand on lui en demande trop, il pète les plombs, et se retrouve deux ans plus tard à éplucher les petites annonces, à envoyer des CV, à répondre à des convocations dont il sait qu'elles seront vaines.

Il a ses habitudes, les suit jour après jour dans son petit appartement d'un grand ensemble. Un soir il reçoit un appel qui le surprend, un homme lui demande de venir dès le lendemain dans une des tour de La Défense, il veut lui proposer un emploi mais ne souhaite pas en dire plus au téléphone.

Duval n'a rien à perdre aussi se rend-t-il à la convocation. Le samedi matin le quartier est quasi désert, il trouve sans difficulté la bonne adresse, l'étage correct, le bureau où il est attendu par un homme qui se présente comme Clément, rien de plus ni de moins.

La proposition va le surprendre, il s'agit de transcrire avec une machine à écrire, et surtout pas un ordinateur, des bandes magnétiques qui lui seront fourni quotidiennement. Le cadre est bien établi, ouvrir les rideaux en arrivant, se mettre au travail, ne pas fumer, ne pas sortir, ne pas ouvrir si quelqu'un sonne, et fermer les rideaux avant de partir. Duval s'interroge mais se garde bien d'en demander davantage par crainte que la place ne lui passe sous le nez, la paie est bonne et le job s'il est fastidieux n'est pas compliqué.

En écoutant les premières bandes il comprend que ce sont des conversations téléphones qui sont surprises, il reconnaît des noms, une affaire de prise d'otages à l'étranger, un intermédiaire dont parlent les médias régulièrement. Il hésite, conscient de faire quelque chose à la frontière de la légalité, ses doutes grandiront quand il entendra un crime, un coup de feu, le bruit d'un corps qui tombe... mais il a mis le doigt dans un mécanisme dont sortir est difficile, des ombres le suivent, lui-même essaie d'en savoir plus, il rencontre un homme inquiétant, son supérieur direct, qui vient le voir régulièrement, à qui il parle de son désir d'arrêter... un homme qui va l'entraîner, sous la menace, dans une action périlleuse au cours de laquelle un homme sera tué sans que Duval sache que la scène a été filmée, ce dont il se rendra compte quand il sera interrogé par la police, en la personne du commandant Labarthe.

Il finit par tout lui avouer. Labarthe lui propose de garder son travail et de copier ce qu'il transcrit, il affirme à Duval qu'il ne court aucun risque. Ce dont celui-ci doutera quand il entendra l'enregistrement de cette même conversation... Duval prend peur, d'autant que lors d'une réunion des AA il a fait la connaissance d'une belle étrangère qui ne semble pas insensible à son charme.

L'étau se resserre, il en sait trop...

Le monde de l'espionnage ressemble-t-il à cela ? Dans certaines imageries populaires probablement, ce qui ne veut pas dire qu'elles aient tort. Cluzet est impeccable, mais quand ne l'est-il pas, entouré par Denis Podalydès, Sami Bouajila, Simon Abkarian, Alba Rohrwacher... La réalisation est au plus près des personnages, dans des décors minimalistes et des dialogues réduits à l'indispensable. Tout est en clair obscur, mais surtout obscur en ce qui concerne le rôle exact des uns et des autres ou la crédibilité des situations. Heureusement quelques explosions de violence viennent secouer le spectateur.

Sing – Garth Jennings – 2016 – 110'

Buster Moon se souvient de la première fois où il est allé au théâtre avec ses parents. Pour lui ce fut autant un choc qu'une révélation : voilà le métier qu'il voulait faire, être producteur, créer des spectacles magiques enchantant petits et grands.

Il a grandi, et réussi, en partie. Ce théâtre est devenu le sien mais les shows qu'il y présente connaissent rarement le succès. Il doit jongler entre ses créanciers et la banque qui voudrait récupérer le bâtiment pour des projets moins culturels.

L'étau se resserrant il cherche l'idée qui le relancera. Pourquoi pas un concours de chant ouvert à tous, c'est à la mode et ça mettrait en lumière son établissement ? L'idée est bonne mais pour motiver les gens il faut un prix. La caisse ne contient que 996 dollars, il l'arrondit à 1000 $.

Sa secrétaire, Miss Crawley, est chargé de le rédiger, mais son ordinateur bloque, elle tape plusieurs fois sur le zéro. La somme promise est donc portée à 100 000 $ sans qu'elle s'en rende compte d'autant qu'en passant devant la fenêtre avec la pile de flyers un courant d'air les emporte tous et les diffuse dans toute la ville. Un moyen gratuit, et efficace, de les transporter et d'attirer l'attention de tous les apprentis chanteurs que la récompense va faire affluer vers le théâtre.

La sélection va être drastique. Au final se retrouvent : Rosita, une mère de famille nombreuse ; Gunther, danseur d'origine allemande si l'on en croit son accent ; Ash, qui postulait en duo mais fut retenue seule ; Johnny, membre d'un gang familial mais qui préfère la musique et Mike, crooner, meilleur chanteur que tricheur au poker.

Moon va découvrir trop tard le montant réel de sa promesse, qu'importe, le projet est lancé, pas question de reculer. Il espère emprunter la somme à Nana Noodleman, grand-mère d'Eddie, son meilleur amie et ancienne vedette de la scène. Celle-ci finit par donner une chance à Moon et vient assister à une répétition. Malheureusement celle-ci tourne à la catastrophe. Moon a vu trop grand et les immenses aquariums qu'il a voulu vont lâcher, l’inondation ravage le bâtiment jusqu'à le faire s'effondrer. C'est tout juste s'il n'y a pas de victime. Nana s'en va, Moon s'installe chez Eddie, renonce à ses rêves et retrouve le métier de son père, le car-washing !

Mais ses candidats l'incitent à poursuivre l'aventure, qu'importe l'adversité, l'ingéniosité et la volonté peuvent faire des miracles et tant pis si les médias se moquent des efforts de Moon.

L'équipe est prête, les a rejoint Meena qui a surpassé sa timidité pour se lancer dans le grand bain. Le spectacle sera-t-il à la hauteur des attentes ?

Ou encore meilleur ?

Chants et animation font bon ménage, la démonstration est faite une fois de plus même si le suspens est faible quand au résultat final. Qu'importe, ça marche et c'est là l'important

交渉人 THE MOVIE – Matsuda Hidetomo – 2010 – 123' 

Une prise d'otage a lieu dans un centre commercial où 3 bandits en fuite se sont réfugiés après un accident. Ils retiennent 50 personnes et cherchent la solution pour s'en sortir. La tension monte, la police encercle les lieux, les médias aussi.

Soudain une jeune femme traverse les rangs des policiers et s'approche du criminel, Tanimura, qui tient un homme devant lui sur le perron. Elle se présente : Reiko Usagi, du Service Spécial d'Investigation, c'est la négociatrice de la police de Tokyo.

Les truands demandent à partir avec leurs prisonniers mais seul un car de 20 places leur est proposé. La nuit promet d'être longue. Keiichiro Mido, le chef des preneurs d'otages, est plus calme que Tanimura, la preuve, il le descend.N'a-t-il pas promis qu'aucun otage ne serait blessé ?

À l'extérieur les forces spéciales s'approchent. Un policier étant mort les discussions sont secondaires. Usagi veut s'interposer avec peu de chances d'être écoutée. Quelque chose ne tourne pas rond, elle le sait, pressent qu'il s'agit d'un piège, mais ne peut l'arrêter. Une explosion, les otages sortent en courant, paniqués, un criminel avec eux. Le chef, se rend.

Le plus jeune otage, Yusuke Kimoto, est sévèrement marqué par ce qui s'est produit. Le SSI essaie de comprendre, un criminel en fuite, le deuxième est mort, le boss est en prison et l'argent récupéré. Quel intérêt d'agir ainsi ?

De la vie privée de Reiko nous ne saurons rien, sinon que depuis sept ans, chaque semaine, elle rend visite à un tueur en série, sa seule relation semble-t-il.

Le lendemain elle est à l'aéroport d'où s'envole un collègue, elle reconnaît Kimoto, intriguée elle le suit jusqu'à embarquer avec lui. Elle voit l'homme qu'elle suit passer devant elle, pas un complice, son propre frère, se faufiler dans la soute pour reconstituer deux revolvers qu'ils se répartissent avant de prendre le contrôle de l'appareil. L'instinct de Usagi ne l'avait pas trompé ! À la faveur d'une tentative d'intervention des passagers un troisième pirate se dévoile, le criminel qui avait pu s'échapper, Nakagawa.

Cette fois la prise d'otage est en plein ciel mais Usagi est encore là, sans être sur la liste des passagers. Un avantage dont elle entend profiter. En attendant la communication s'établit entre la police et le chef des pirates, qui se présente sous le nom de Mark Chapman et demande la libération de Keiichiro Mido, détenu au commissariat de Kamata. Une réponse doit parvenir dans une heure, sinon un otage sera exécuté par minute.

L'angoisse augmente, surtout quand il apparaît que l'avion dispose de moins d'une heure de carburant... Usagi est pleine de ressources, elle trouve un téléphone satellite lui permettant d'expliquer la situation à ses chefs.

La tension monte à mesure que le temps passe. Le gouvernement tergiverse, il ne veut pas céder en évitant la responsabilité des 159 morts. Équilibre difficile à trouver.

Après avoir enquêté durant deux saisons Reiko Usagi eut droit à son film. L'intrigue nous conduit d'un centre commercial à un avion, à chaque fois des otages sont pris et leurs vies mises en danger. Usagi trouvera-t-elle la solution ? Ryoko Yonekura est parfaite, comme toujours, dans ce rôle. Une femme face aux hommes qui leur prouve qu'elle n'a rien à leur envier, au contraire. Elle retrouvera un personnage semblable, Michiko Daimon, dans Doctor-X.

三人行 – Johnnie To – 2016 – 88'

L'équipe médicale passe en revue les derniers opérés, pour certains cela s'est bien passé, pour d'autres, moins et la chirurgienne, Tong Qian se sent mal de n'avoir pas atteint le but qu'elle s'était donné. La police arrive avec Shun, blessé, gravement, pendant un braquage, une balle dans la tête. Il importe d'intervenir rapidement. Les soignants se mettent en place, le ballet est bien réglé, chacun(e) sait ce qu'il faut faire.

Le scanner montre le projectile, les tissus endommagés, le pronostic est pourtant favorable, la victime a eu de la ''chance''. Il ne semble pourtant pas de cet avis et alors qu'il va être anesthésié se redresse et veut partir, ayant le temps de dire qu'il ne veut pas être opéré. La balle n'a pas causé de grand dommages mais en temps que corps étranger elle va provoquer des dégâts.

En attendant la police l'interroger, ses complices sont en fuite. Pendant l'interrogatoire Ken, l'inspecteur, glisse discrètement dans la main du criminel un revolver afin qu'il y dépose ses empreintes. Il vaudrait mieux que la responsabilité de sa blessure lui revienne. La vie de l'hôpital continue pourtant, et le docteur Tong échoue une fois encore, trop orgueilleuse pour douter d'elle-même peut-être.

L'état de Shun se dégrade, mais peu importe, il veut gagner du temps, peut-être espère-t-il s'échapper, ce qui avec sa blessure n'augmenterait pas ses chances de survie. Ses complices ne sont pas restés inactif et attaquent une bijouterie. Il faut bien détourner l'attention de la police alors qu'ils pourraient être plus proche de leur complice qu'il n'y paraît. Le plus simple serait de le laisser partir, ça éviterait un procès qui mettrait la police en cause.

Johnnie To, comme il sait si bien le faire, pose ses pions, les déplacent ensuite lentement sur l'échiquier hospitalier pour préparer un final animé. Celui qui se tient à l'écart pourrait se rapprocher du centre et se révéler une pièce plus importante qu'il paraissait. Gros plan sur l'horloge, tic tac, tic tac, sur la clé des menottes judicieusement placée, sur... l'avocat arrive, des explosions se produisent.

Vous dévoiler la suite serait gâcher votre plaisir, surtout pour une aussi courte partie.