ÉPERDUMENT

Pierre Godeau – 2016 - 110'

Anna Amari, est jeune, belle, et attend son jugement pour un délit commis alors qu'elle était encore mineure. Elle est placée dans une prison pour femme dont le directeur est Jean Firmino, homme bien noté et soucieux de ses ''pensionnaires''. La jeune femme se retrouve dans une cellule avec trois autres détenues où chacune a sa place, pas vraiment de surpopulation ici. Petit à petit elle trouve ses marques dans un contexte moins hostile que bien d'autres.

Cette prison bénéficie d'un programme pilote d'emploi des prisonnières, la jeune femme qui était aux cuisines se retrouve donc à participer à un système mis en place par le directeur et qui consiste à utiliser le Net pour améliorer les achats en cherchant les meilleurs prix. Elle va se révéler très performante.

Jean Firmino est marié, son épouse travaille aussi dans une unité pénitentiaire, le couple à un enfant en bas âge. Petit à petit celui-ci va céder au charme d'Anna, se rapprocher d'elle au-delà de ce que sa position de directeur lui permet.

Mais une prison est, par définition, un milieu close où chacun observe et écoute, où les secrets sont impossibles à cacher, et bien vite des rumeurs courent sur ce qui se passe dans le bureau informatique. Firmino cherche bien à reculer, à refuser une passion qu'il sait risquée pour sa carrière.

Impossible de revenir en arrière, et ce qui doit arriver va arriver, leur liaison va être révélée, une enquête diligentée pour savoir ce qui s'est vraiment passé, mais tout le monde le sait, Anna n'était-elle pas surnommée ''la directrice'' ! La femme de Jean l'apprendra, après les autres, comme il se doit. Elle veut bien comprendre que son mari a cédé à des pulsions incontrôlables, qu'il ne fut que le jouet d'une manipulatrice sachant user de son corps pour améliorer sa position. Lui se sent amoureux et pour ce sentiment semble prêt à tout pour la revoir, quitte à risquer son avenir.

Finalement lui aussi va passer en jugement, après qu'elle eut été condamnée à 10 ans ferme, il suffit qu'il se présente comme une victime, le jouet d'une jeunesse et d'un corps auxquels il ne put dire non, il n'aura qu'un blâme, une petite ligne en rouge dans un dossier par ailleurs impeccable.

Ce n'est pas le premier film à traiter ce sujet, et pas le meilleur non plus, Adèle Exarchopoulos est belle, naturelle et sensuelle mais paraît limitée dans son rôle, par la volonté du réalisateur, de même Guillaume Gallienne est trop marqué par ses rôles comiques. Le résultat est un film gentillet alors qu'il aurait pu être bien plus équivoque.

À voir pour Adèle !