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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 06:49

En 1914 Griffith lit l'oeuvre du pasteur Thomas Dixon Jr. Les deux hommes sont nés au Kentucky, un état à cheval sur le Nord etle Sud, esclavagiste mais sans participer à la guerre de Sécession. Rappelons que l'objet premier de ce conflit n'était pas l'abolition mais un désaccord sur l'organisation des états-unis, pouvoir centralisé ou confédération dans laquelle chaque état resterait maître de son avenir comme de ses lois. L'esclavage en est l'exemple est à la source du roman de Dixon s'étalant sur le désir des Noirs de se venger de leurs anciens maîtres.

 Soucieux de réaliser le plus ''grand'' film possible Griffith décide de porter le roman du pasteur, celui-ci n'aurait pas inventé le vaccin contre la rage, sur grand écran en se donnant des moyens encore jamais vu. Le temps de convaincre ses producteurs de financer la démesure de son projet. Le film partira de la guerre et continuera sur les années suivantes et les suites de l'affrontement. Son souci du détail le poussera à être le plus proche possible de la réalité, costume, coupes de cheveux, tout devra être le plus crédible possible. Des tableaux serviront de photos pour les reconstitutions et seront intégrés dans le film comme si la caméra entrait en eux. 

En 1914 Griffith lit l'oeuvre du pasteur Thomas Dixon Jr. Les deux hommes sont nés au Kentucky, un état à cheval sur le Nord etle Sud, esclavagiste mais sans participer à la guerre de Sécession. Rappelons que l'objet premier de ce conflit n'était pas l'abolition mais un désaccord sur l'organisation des états-unis, pouvoir centralisé ou confédération dans laquelle chaque état resterait maître de son avenir comme de ses lois. L'esclavage en est l'exemple est à la source du roman de Dixon s'étalant sur le désir des Noirs de se venger de leurs anciens maîtres.

Soucieux de réaliser le plus ''grand'' film possible Griffith décide de porter le roman du pasteur, celui-ci n'aurait pas inventé le vaccin contre la rage, sur grand écran en se donnant des moyens encore jamais vu. Le temps de convaincre ses producteurs de financer la démesure de son projet. Le film partira de la guerre et continuera sur les années suivantes et les suites de l'affrontement. Son souci du détail le poussera à être le plus proche possible de la réalité, costume, coupes de cheveux, tout devra être le plus crédible possible. Des tableaux serviront de photos pour les reconstitutions et seront intégrés dans le film comme si la caméra entrait en eux.

Lilian Gish

Lilian Gish

C'est peu de dire que le livre de Dixon, un Wasp pur (!) et dur, surtout dur, était de parti pris et franchement raciste. Les noirs y ont tous les vices, fénéants, lâches, fourbes etc. les blancs, du Ku Klux Klan étant eux propres et généreux, le rempart contre l'animalité menaçant d'emporter la ''civilisation'' étasunienne. Malgré, ou à cause de, cela me film remporta un immense succès et fit une immense propagande pour les extrémistes raciaux qui n'attendaient que de voir regrossir leurs rangs pour trouver un peu de courage. À dix contre un c'est quand même plus facile. Quelques états interdirent les projections et de nombreuses manifestations eurent lieux près des salles qui le projetaient. À l'époque les noirs au cinéma sont interprétés par des blancs grimés, il faudra attendre un moment avant que la diversité ethnique de la population puisse se retrouver sur les écrans. Seuls les serviteurs les plus obséquieux auront droit à un traitement correct, si l'on peut dire.

Le film est construit sur l'opposition de deux familles, les Stoneman et les Cameron, que nous rencontrons avant la guerre, suivons pendant, une de chaque côté, et retrouvons ensuite avec les cicatrices laissées par les combats, les enfants morts, les villes à reconstruire et un avenir à édifier. Le pouvoir a changé et ceux qui ont profités de la guerre doivent être punis, Lincoln a été assassiné, le Ku Klux Klan vient d'être créé pour ''nettoyer'' la région, défandant la veuve et l'orphelin, à condition que ceux-ci fussent blancs, bien entendu. Des noirs accèdent à des postes importants et cela ne plait pas à tout le monde. 

Lincoln

Lincoln

Le film est divisé en deux parties, la première montre la guerre, la seconde, la reconstruction. La première est à la limite du reportage tant le réalisateur fut attentif à chaque détail et en cela elle est un véritable voyage dans le temps, la deuxième fait l'apologie du refus des mélanges, de l'importance de préserver une race blanche seule porteuse des vertus de la civilisation.

Qu'en est-il du film lui-même ? Le qualificatif de classique lui convient-il ? Force est de répondre oui, sur le plan cinématographique, le montage, le rythme, les cadrages, l'action qui va crescendo dans la dernière partie, tout est réuni pour justifier qu'il ait traversé le temps, la fin même qui montre le Klan sauveur d'Elsie et des Cameron est extraordinaire. La forme cependant ne doit pas faire oublier le fond et il est bon de le regarder en sachant qu'elle fut la réalité, de l'esclavage d'abord et des effets de l'abolition ensuite. Dommage que celle-ci ait été partielle.

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