C'est l'anniversaire de Joseph K., en guise de cadeau il est arrêté par deux hommes mystérieux, les agents Willem et Franz, qui ne disent pas qui les envoie ni pourquoi, ils sont là pour emmener Joseph mais le laisseront libre chez lui pour attendre les conclusions de la commission d'enquête.
Joseph est tellement perturbé qu'il en oublie son rendez-vous avec Elsa, une prostituée dont il est un habitué.
Madame Grubach tente de le rassurer mais laisse entendre qu'il a pu être incriminé dans une relation immorale avec Mlle Bürster, sa voisine. Le fait est que le jeune homme n'est pas indifférent au charme de la jeune femme, sans avoir de grande chance.
Joseph K. est convoqué au tribunal sans savoir quand ni où, il lui faudra errer dans de nombreux immeubles avant de tomber sur la bonne personne. Immédiatement il est mis an cause pour son retard et l'audience se passe mal malgré une accusation incompréhensible. De plus le tribunal est loué à un jeune couple sous réserve que celui-ci le laisse libre les jours de séance.
Joseph va rencontrer l'épouse qui se laisse séduire par un étudiant afin de favoriser la position sociale de son mari, lequel se désole de la situation mais ne fait rien pour la modifier puisqu'il en profite. Ne sommes-nous pas nombreux dans ce cas, en le dénonçant chez les autres ?
K. se sent mal, lui si fort, si fiable, sent la faiblesse l'envahir alors que la confiance qui le quitte.
Plus surprenant, dans la banque qui l'emploie Joseph découvre Willem et Franz dans un placard en train de se faire fouetter, le lendemain la même scène se présentera sous ses yeux sans qu'il en comprenne la raison.
Joseph K. va recevoir la visite de son oncle, campagnard inquiet qui lui présente Me Huld, avocat en mauvaise santé aidé par une jeune femme Léni pour laquelle il va ressentir une attirance irrépressible qui lui vaudra la colère de son oncle et de son avocat.
Rien ne va s'arranger, Joseph a des problèmes avec son avocat, à la banque avec un autre directeur adjoint. Son univers est en train de se dissoudre lentement mais sûrement d'autant qu'il apprend qu’aucun acquittement n'est possible.
Le cas de K. est désespéré, faute de le comprendre il ne lui reste qu'à l'accepter, à l'image de la vie qui quoi que nous fassions, voulions ou espérions finira de la même façon. Kafka se débat tel son héros dans un univers qu'il subit, ses désirs et frustrations, son père auquel il ne peut pas ressembler, son milieu qu'il ne peut pas ignorer.
Kafka débuta la rédaction du Procès par la scène de fin, son, et notre unique certitude !
K. ignore ce qu'on lui reproche, de vivre sans pouvoir correspondre à ce qu'il voudrait être, à ce que d'autres voudraient qu'ils soient. Suivant ses désirs sans les maîtriser jusqu'au réveil ; dès lors, les yeux ouverts, quelle est sa destination ?
Celle de Joseph K.
''Je suis innocent'' dit-il !
''De quoi ?'' lui demande-t-on.
Là est là Vérité de ce livre, inachevé (pouvait-il en être autrement?) : Si je ne suis pas coupable, de quoi suis-je innocent ?
Et vous ?