Les fantômes de mes victimes sont venus me hanter,
Pour me terroriser et se venger de moi.
Ils surgissaient la nuit, à l'instant de leur choix,
Horribles et grimaçants comme vous l'imaginez.
Ils étaient dans l'état où je les avais laissés,
Plaies encore ouvertes et viscères apparents,
Certains carbonisés, d'autres me suppliant,
Sans que je sois capable d'être apitoyé.
Les spectres sont fils de la culpabilité,
Il se trouve qu'en moi il n'y en a pas trace,
Aussi, quand je les vois, se confondre en grimaces,
Comment me retenir de vraiment jubiler ?
C'est beaucoup plus jouissif d'avoir détruit leurs corps,
Et de pouvoir après posséder leurs esprits
Comme une collection de poupées hors de prix,
Agrémentant sans fin mon médiocre décor.
Ils sont là, m'entourant, cortège impressionnant,
Des femmes et des enfants asséchés d'innocence,
Un jour prochain, c'est sûr, j'entrerai dans la danse,
Avant d'aller pourrir dans le cœur du néant.