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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 07:36

Kijû Yoshida

1969 (エロス虐殺, Erosu purasu Gyakusatsu). Avec Toshiyuki Hosokawa

Noir et blanc, 3 h 27' 33''

Sakae Ôsugi, militant anarchiste japonais naquit en 1885 à Marugame. Traducteur d'auteurs occidentaux il participa au développement de l’espéranto. Après plusieurs séjours en prison il sera exécuté par la police militaire en 1923 lors de l'incident de Amakasu. Profitant du tremblement de terre du Kanto le lieutenant Masahiko Amakasu exécuta plusieurs activistes craignant que ceux-ci ne profitassent de l'occasion pour attenter contre l'état.

Un film mettant en scène Sakae Osugi et trois femmes qui marquèrent sa vie. Yasuko Hori, sa première épouse, Noé Ito, la dernière puisqu'elle mourut avec lui, et Itsuko Masaoka, militante des droits des femmes qui tenta de l'assassiner en 1916, ça crée des liens.

Mako, sur laquelle s'ouvre le film, est la fille de Noé Ito, elle avait 7 ans lorsque celle-ci fut massacrée par la police nippone. Elle est interrogée par Eiko Sokutai, 20 ans, étudiante. Nous allons, entraîné par Yoshida mélanger les époques, chercher dans le présent le reste des théories de Ôsugi. L'art du réalisateur met en scène des aspirations qui ne peuvent, visiblement, exister que sur la pellicule ou dans les bouches d'êtres refusant la société mais sachant que s'en approcher c'est courir le risque d'être absorbé, et, pire, d'y prendre goût. Ôsugi le sait puisqu'il demande à ses amis anarchistes d'attendre avant de passer à l'action, puisque d'action il ne peut y avoir qui ne se retourne contre eux en leur démontrant l'inanité de leurs aspirations. Non que ce soit par l'inaction que le changement puisse arriver, plutôt par la démonstration, par une implication totale que Ôsugi trouvera par sa mort. D'autres eussent corrompues son message, pour autant que celui-ci porta assez de force.

J'en doute, comme de l'anarchie, de la révolution, et autres aspirations qui valent tant qu'elles restent ce paradis dont on parle, qui viendra, plus tard, jamais en fait. Restent l'autodestruction puis le néant, après tout ce dernier n'est-il pas la continuation logique du vide, et ce dernier, si vous enlevez le d ne garde-t-il pas le même sens ? Vous me direz que non...

Évidemment !

Les histoires s'entrecroisent, perspective et mise en abyme. Kiju associe, du moins le tente-t-il, le fond et la forme, l'expression de la liberté, lui-même fut une image de la ''nouvelle vague'' japonaise, associée à la rigueur que demande la réalisation d'un film pour être accessible, compréhensible cela reste à prouver. Chacun(e) peut y puiser de quoi s'apaiser, ou s'énerver même si la réalité japonaise des années soixante n'est plus la même. Encore que, Ôsugi évoque la liberté sexuelle pour pouvoir se partager, ou se multiplier, entre plusieurs femmes. Quel effet aurait eu un film mettant en scène une femme dans la même situation ?

À voir en connaissance de cause, une fois entré dans ce labyrinthe, accepté ses codes, il devient accessible puis fascinant. Prenez votre respiration...

 

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