C'est ainsi un souvenir, un peu comme un boomerang dont on croit s'être débarrassé et qui vous revient en pleine conscience quand vous vous y attendez le moins. Un visage éclairé par l'ampoule d'Edison, de grand yeux illuminés par l'étonnement, un chapeau, de paille peut être, pour se protéger du soleil estival qui inonde Royan quand vient la belle saison, que les jeunes filles sortent enfin, fleurs méfiantes des grosses pognes qui voudraient les saisir. Les rôles sont établis, les normes se font masques derrière lesquels les prédateurs cachent leurs crocs qui, d'être trop visibles, donneraient l'alarme, aux fausses biches effarouchées qui pourtant en connaissent un rayon en matière de séduction, faisant mine de s'éloigner pour tendre leurs filets, attirer d'un sourire innocent le benêt qui joue au chasseur sans comprendre qu'il est devant le canon.
Sur la platine le disque tourne, grattant les jours passés pour qu'en tombe les regrets, pour retrouver la jeunesse disparue, comme nettoyer un tableau en espérant que son modèle ait gardé la fraîcheur de son image.
Raté !