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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 07:14

Franck Thilliez – 2008 – pocket

Stéphane s'arrête au milieu de l'escalier, se retourne, continue sa descente vers le rez-de-chaussée. L'interrupteur du salon ne remplit pas son office mais ses doigts laissent une traînée de sang sur le plâtre. Il descend encore, jusqu'au sous-sol. Même son chat ne le reconnaît pas !

En faisant un faux mouvement le rayon de sa lampe éclaire les traces de piqûres sur son avant bras droit. Il saisit une craie, écrit sur les murs sans apercevoir la silhouette armée derrière lui.

Vic Marchal est satisfait, enfin il va travailler sur un vrai crime de sang, à Saint-Ouen. Passant du coq à l'âne il murmure à Céline, sa femme, qu'il a pensé à un prénom pour leur futur enfant : Tao, création en vietnamien. Céline est d'origine vietnamienne, elle a aussi un mauvais pressentiment pour le bébé, aucun rapport entre les deux.

Stéphane Kismet s'observe dans la glace, se regarde, aucune trace de piqure, de griffure. Pendant son petit déjeuner, avec Sylvie son épouse, il regarde la forêt de chênes et de hêtres puis évoque son rêve de la nuit, si précis qu'il s'en souvient. Sans doute a-t-il du mal à oublier ! Et puis il a une pulsion, il entraîne sa femme à la cave, il doit vérifier quelque chose. Sylvie déteste ces souterrains où Stéphane dont Stéphane a fait son univers, où il crée ses monstres : Darkland. Pourquoi se souvient-il de ce rêve alors qu'il a oublié tous les autres ? Il lui reste quatre jours pour terminer le modèle d'une femme égorgée. C'est court, même pour un expert comme lui. Avant de commencer il note son rêve, habitude prise lorsqu'il fut diagnostiqué somnambule à l'âge de 7 ans. Il regarde autour de lui le décor de son rêve et de son travail, le tas de charbon, il le fouille machinalement, et trouve un morceau de craie.

Le lieutenant Vic se dépêche mais les embouteillages parisiens ne l'aident pas. Il arrive donc en retard, partout les différents services de police s'activent. Son surnom de V8 reste à justifier !

Il retrouve le lieutenant Joffroy puis le commandant Mortier qui lui propose de voir le corps. Impossible de refuser.

Et difficile de le supporter.

Mais le plus déplaisant ce sont ces dix-huit poupées que le tueur a prit le temps de disposer autour du cadavre, dont, une seule, a été volontairement déformée. Autre fait étrange, l'odeur, alors que le crime fut commis la nuit précédente. Enfin il fait connaissance avec la morte, Annabelle Leroy, ex star du X reconvertie dans la prostitution de luxe. Elle a été torturée, le tout fut filmé à en croire les marques de trépied visible sur le sol.

Avec Wang, son coéquipier, d'origine asiatique comme son nom l'indique, ils doivent aller prévenir la ''copine'' de la défunte, Juliette Poncelet, actrice de X elle aussi mais en activité malgré un physique nettement plus enrobé, lequel devait convenir avec sa spécialité : la domination. Ils connaissent mieux la victime, son acrotomophilie, son goût pour les ténèbres, le plaisir qu'elle prenait à faire souffrir.

Stéphane se voit dans le rétro, les griffures sur son visage, il caresse son crâne rasé, le masque en latex et les vêtements tachés de sang à côté de lui. La radio rapporte des morts, des enquêtes, la recherche d'un homme qui pourrait lui ressembler. Voilà ce que c'est de s'endormir sur son lieu de travail. Encore un rêve dont il garde le souvenir, cette même veste kaki de pêcheur, mais pourquoi une arme, un mouchoir rose d'enfant, et cette plaque d'immatriculation 8866 BCL 92, d'une Porsche rouge roulant sur la route vers Sceaux. Et pourquoi portait-il les vêtement de Darkness, un de ses personnages ? Sa femme est effrayé de le voir s'enliser dans ses illusions au point d'y croire, il fréquente trop ses monstres et va finir par leur ressembler.

Si ce n'est déjà fait !

Des mots de son rêve pourraient l'aider, et Google n'est pas toujours une mine de temps perdu. Le musée Dupuytren est parfait.

Vic va faire un tour à l'Institut médicolégal, y retrouve son commandant, l'occasion de faire le point de l'enquête, du caractère de la victime, de la façon dont elle est morte, et du lien, évident, entre les deux. Le tueur a tout fait pour que le supplice dure et le visage de la victime donnait l'impression qu'elle voyait le diable en personne.

Chez lui le jeune policier est mal reçu par son épouse qui entrevoit leur futur, lui, dehors, elle, à l'attendre en s'occupant de leur(s) enfant(s). Un destin qui ne lui plait pas du tout.

Finalement Sylvie s'est laissé convaincre par Stéphane pour suivre la piste de ses rêves, lui ne peut pas conduire, pas après ce qui est arrivé deux mois plus tôt. Ils trouvent pourtant trace de la voiture, de la maison, celle d'un collègue de travail, tout simplement. Direction le musée et sa collection de ''monstres'', et sa serrure neuve qui laisse penser à Stéphane qu'il fut cambriolé. De quoi alimenter son délire. En partant ils croisent une voiture de police, sirène hurlante et gyrophare en action, conduite par un asiatique... Il voudrait tellement comprendre ce qui s'est réellement passé le jour de l'accident, pourquoi il a perdu le contrôle de son véhicule et fauchée la petite fille qui passait par là, avec ses parents. L’hypnose aurait pu l'aider mais ne peut rien expliquer, ni ses antécédents, ces incidents qui l'amenèrent à tuer déjà, et à fréquenter les hôpitaux psychiatriques sans que rien ait changé.

 

Vic et Wang enquêtent sur des acrotomophiles s'en étant pris à eux-mêmes pour satisfaire leurs pulsions, ils cherchent aussi Raymond Réré, le clodo passant le plus clair de son temps en face de chez Leroy. Il raconte ce qu'il a vu, une fée qui volait, des nains qui l'accompagnaient... un témoignage à prendre avec des pincettes.

Franck Thilliez compose ses romans comme des puzzles diaboliques, il pose ses pièces, ses chapitres, et les interactions entre les personnages dessinent un tableau sur fond d'atrocités crédibles, de réalités puisées au fond de l'âme humaine pour nourrir son œuvre et apaiser la faim de ses lecteurs.

Ça tombe bien, j'en fais partie.

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