John Huston – 1948 – 100'
Jerry Wald était producteur, c'est lui qui eut l'idée de porter à l'écran la pièce éponyme à succès de Maxwell Anderson et de le proposer à John Huston, lequel avoua détester ce genre d’œuvre en général, et celle-ci en particulier. Ce qui ne l'empêcha pas de réaliser un excellent film.
L'argument est simple : des gangsters se retrouvent coincés avec des gens ''normaux''. Écrite en 1930 la pièce portait les espoirs nés de l'élection de Roosvelt, en 1946 les choses ont changées, le crime organisé retrouvait son ancienne puissance, il est ici incarné, parfaitement, par Edward G. Robinson, bien que lui aussi appréciât peu son personnage, Johnny Rocco, inspiré de Lucky Luciano. Un criminel qui ne reculera devant rien pour arriver à ses fins, que seul l'ouragan peut tenir enfermé.
La guerre est, enfin, terminée. Frank McCloud se rend chez Nora Temple, veuve d'un compagnon d'armes. Celle-ci tient un hôtel à Key Largo, en Floride. Tout ce que désire Franck après ces années de combats, d'atrocités vues et commises, c'est le calme. À son arrivée l'établissement abrite déjà Johnny Rocco et sa bande. Les deux hommes se détestent immédiatement. Franck sait à qui il a affaire mais ne veut pas se mêler de ce qui se passe, de son côté, le gangster le considère comme un lâche qui ne s'interposera jamais.
L'ouragan approche, la tension monte entre les dix personnages qui se retrouvent enfermés. Rocco aime le pouvoir, aime la force, la sienne, en abuser, et McCloud ne dit rien, encaisse, baisse les yeux, se tait...
Le spectateur sait déjà que la situation va dégénérer, Bogart ne peut être un paillasson jusqu'au bout.
Non mais ! Certes le film a vieilli, l'histoire a perdu de sa force, reste le jeu des acteurs, l'affrontement entre Edward G. Robinson et Humphrey Bogart sous les yeux de Lauren Bacall alors que l'ouragan hurle au dehors.