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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 07:21

A Streetcar Named Desire – Elia Kazan - 1951

Après une longue séparation, Blanche Dubois (Vivien Leigh) vient rejoindre sa sœur, Stella (Kim Hunter), à La Nouvelle-Orléans. Quand elle arrive c'est pas un tramway nommé ''Desire'' qu'elle accède au vieux quartier français ou vit Stella dans un petit appartement où celle-ci vit avec son mari, Stanley Kowalski (Marlon Brando), ouvrier d'origine polonaise. Elle a perdu Belle-Rêve, la propriété familiale d'Auriol. L'émotion la dépasse et elle va pleurer dans sa chambre, laissant Blanche seule pour accueillir Stanley. Celui-ci qui espérait récupérer la moitié de l'héritage de sa femme est furieux contre celle-ci.

 

 

Ce dernier apprécie peu le comportement de Blanche, il s'énerve facilement, s'emporte et frappe Stella qui va se cacher chez sa voisine. Malgré les exhortations de sa sœur elle ne peut résister à son mari, que celui-ci revienne et demande pardon et elle ne peut le repousser.

La cohabitation est pénible entre Blanche, Stella et Stanley. La première aimant à montrer qu'elle n'est pas du même monde que le dernier, malgré cela, et peut-être à cause de cela, l'attraction entre eux est rapidement palpable. Blanche a besoin d'un homme, nul ne mérite plus ce terme que Stanley dans son environnement. Il ne cesse de s'exhiber et les scènes de Marlon en tee-shirt sont bien connues. Sans doute ce film fut-il un choc à l'époque tant il tranche avec les réalisations habituelles par la présence et la sensualité du couple Blanche/Stanley.

La première cherche à combattre ses angoisses, à se rassurer à se raccrochant à ce qu'elle peut, comme Vivian Leigh put le faire dans la réalité, le second représente une nouvelle génération qui ne demande qu'à dévorer la précédente. Scarlett est déjà loin.

Le temps est passé, d'autres générations sont venues et le rythme est maintenant plus rapide, aussi certaines scènes donnent-elles envie d'avancer la lecture, presque gêné de regarder les acteurs en faire trop, quand plus de limpidité, et moins d'effets soulignés, eussent produit le même effet. Ce que Kazan réussit pourtant à d'autres occasions, mais, metteur en scène de la même pièce au théâtre, il est marqué par les contrainte de celui-ci.

Les démons de Blanche ne la laissent en paix qu'un moment, sous l'influence de la passion, celle-ci pourtant ne peut faire barrage contre eux durablement. Ce n'est pas par hasard qu'outre le tramway nommé ''Desire'' il en passe un autre dans le quartier qui se nomme ''Cemeteries''. Ni que Stella et Stanley habitent Elysian Fields !

Mais à part quelques scènes aussi lourdes que longues le film n'en reste pas moins un classique, une étape de l'histoire du cinéma, rupture entre les présentations édulcorées précédentes et celles, de plus en plus crédibles qui viendront.

La dernière scène qui voit Vivien Leigh emmenée semble la continuation de ses rôles précédents. Sa beauté comme celle de Blanche a été rongée par le temps, dévorée par ses pulsions, son désir de vivre malgré tout, sachant que la fin est écrite d'avance. Elle porte le film, consciente qu'entre elle et son personnage la différence est mince.

Ce film marque la consécration de l'Actor's Studio et de sa méthode de travail idéalement incarnée par Marlon Brando. Il dut pour éviter une condamnation de la ''Legion of Decency'' être amputé de 12 scènes. Retrouvées en 1989 elles seront réintégrées dans le film en 1993.

Les choses ont-elles vraiment changées pour autant ? 

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