La vengeance est un plat qui se mange froid, chacun le sait, il semble que le temps en renforce la saveur. Edmond Dantes vous le dirait !
Paul Lavond, comme son illustre devancier, a été victime d'une machination qui l'a conduit au bagne de Devils's Island où il va passer 17 ans sous l'inculpation de meurtre et escroquerie.
C'est long mais il va y faire la connaissance de Marcel, chimiste de son état, avec lequel il va parvenir à s'évader. Pour se cacher ils vont trouver refuge chez la femme de ce dernier, Malita. Lavond découvrira alors que son compagnon avait entamé la mise au point d'une invention fantastique, réduire un animal à la taille d'une poupée.
N'importe quel animal !
Son épouse ayant achevé sa découverte Marcel la teste sur l'être humain, avec succès, avant de mourir d'une crise cardiaque. Le bagne est mauvais pour la santé.
Dès lors Lavoud dispose dès lors d'un instrument parfait pour réaliser ses projets : retrouver ses anciens associés et leur faire subir un sort pire que ce qu'il connut. Rapetisser causant des dommages irréversibles aux cerveaux des cobayes qu'il devient possible de contrôler par la pensée.
Autant dire l'idéal !
D'abord, s'installer à Paris, ouvrir une boutique de poupée, puis se rapprocher de sa fille, la protéger et favoriser son bonheur en tout discrétion, n'est-il pas un bagnard en fuite ?
Le meilleur moyen de n'être pas reconnu est encore de passer pour quelqu'un d'autre, c'est pourquoi Lavond va se déguiser en grand-mère, j'imagine que pour Lionel Barrymore ce fut extrêmement plaisant, un peu à la manière de Lon Chaney qui fut, avant lui, un acteur fétiche de Browning. Pour rendre crédible le film des décors immenses furent construits afin que les acteurs paraissent avoir la taille des poupées.
Dernier grand film de Tod, The Devil Doll est un cocktail parfait de poésie, magnifiée par le noir et blanc, d'épouvante, de thriller, de fantastique et d'humour, noir.
Forcément.
Il est l'adaptation du roman de Abraham Merritt, Brûle sorcière, brûle, sorti en 1932. Erich Von Stroheim travailla sur le scénario, le monde est petit et l'accumulation de talents s'il ne fait pas forcément un succès financier produit souvent un chef d’œuvre.
Son soutien à la MGM, Irving Thalberg décédant la même année Browning ne réalisa plus qu'un film, en 1939, un échec commercial qui scella son sort pour le Studio qui le remercia, si on peut dire.
TB comme Tod Browning, comme très bien et très beau. À voir, si vous êtes assez grand.