Retenir son souffle, attendre en regardant. Spectacle banal de gens qui vont et viennent dans tous les sens, ignorants et sereins, la cause et l'effet !
Celui-ci ? Non, trop gros, lent, quelles promesses lui reste-t-il à tenir ? Pourquoi pas celui-ci, jeune, sûr de lui, cela se voit à sa démarche, à son regard.
Vider ses poumons, lentement, non pas faire le vide, mais, être vide, face à l'autre, là-bas, dont le pied gauche est encore sur le sol quand le droit est dans l'au-delà.
Les oiseaux n'ont pas bronchés. Nul nectar n'égale un dernier souffle.
Démonter le fusil, chaque pièce retrouve sa place dans la longue valise. Douille récupérée, couverture repliée, sa combinaison sera brulée, comme les autres, ni trace, ni indice...
Les passants de la rue, si loin de son objectif, ne se doutent de rien, chacun est emporté par un rythme incontrôlable. Chacun, ou presque. L'odeur du gibier emplit ses narines.
L'étui retrouve sa place dans le double fond du coffre de sa voiture, des sirènes se rapprochent. Derrière le volant, jamais à la place du mort ! Le temps de rabattre le pare-soleil histoire de se remettre du rouge à lèvres ; elle sourit avant de démarrer.