Traduit par Lena Grumbach
L'avantage (sic) de lire plusieurs romans d'un même auteur sur une courte période permet d'en voir les ficelles, en l’occurrence il s'agit plutôt de câbles.
Le même décor : Fjällbacka, le même argument : un crime qui permet de scanner un microcosme suédois et la même structure narrative : la combinaison du passé et du présent, les conséquences dans le second de ce qui fut vécut dans le premier.
Reste le plaisir de la lecture et l'avantage de le faire d'une manière électronique permet d'aller vite.
Le roman commence bien, un cadavre est en train de se décomposer, les mouches volettent tranquillement, utilisant cette charogne pour se repaître et pondre, ce qui résume leurs vies, comme celles de la plupart des animaux, y compris l'homo sapiens.
Vous en savez quelque chose, non ? Lire n'est qu'une occupation secondaire, comme tenir un blog.
Erica, que nous avions laissé faisant une trouble découverte sur le passé de sa mère hésite à aller plus loin, que va-t-elle découvrir ?
Le hasard, et la volonté de Camilla, faisant bien les choses, la mort d'un historien que l’héroïne interrogeait sur la présence d'une croix gammée conservée dans un linge taché de sang avec les carnets de sa mère, va déclencher une enquête sur le passé maternel, lequel se combine avec celui de la Suède.
Est-ce une bonne idée de se pencher sur la vie de ses parents, pour Erica cela relève plus du besoin de se rapprocher d'Elsy, cette mère si peu, et mal, connue, adolescente en 1943, comme Erik Frankel, l'historien, Frans Ringholm et Britta, alors que Maja, sa propre fille va fêter son premier anniversaire. N'y a-t-il pas un flambeau à transmettre, un héritage à perpétuer de mère en fille ?
Si j'ai parlé de câbles plus haut je peut rajouter à la sauce quelques poncifs sur les secrets de familles, ces vaisseaux fantômes n'attendant qu'une tempête pour remonter à la surface avec leurs équipages spectraux. Le froid est à l'extérieur, dans l'apparence, parfois pourtant les glaçons fondent et libèrent des flots de rancœurs et de mensonges.
La Suède fut, dit-on, exemplaire durant la seconde guerre mondiale, est-ce vrai pour les suédois ?
Dommage que ces fumets soient moins putrides qu'ils auraient pu l'être, je crains que mon palais n'ait besoin de plats plus épicés, peut-être n'est-ce pas le cas du vôtre.
Je l'espère.