Des vers se rencontrant au détour d'un poème,
Sur l'instant se firent face, les uns voulant des autres,
Qu'ils cèdent le passage, respectant le barème,
Donnant priorité aux miens plutôt qu'aux vôtres.
Tirez-vous misérables, ce terrain est à nous,
Incarnant la beauté comme l'intelligence,
Alors que vous venez, de l'obscur, de la boue,
De l'avenir vous êtes répugnante apparence.
Les seconds sur l'instant s'esclaffèrent de concert :
Pour qui vous prenez-vous, vous êtes fait des mots
Que votre créateur, à l'endroit, à l'envers,
Malmène pour oublier l'acuité de ses maux.
L'art n'est qu'un ornement voilant la finitude,
Qu'importe le talent qu'affiche votre maître,
La vie dont il vous pare... Viendra la solitude !
De son âme à sa foi nous pourrons nous repaître.
Dans leur confrontation les contraires ont parfois
Le don du diapason quand il donne le la.
Ainsi le jour, la nuit, la tristesse et la joie,
Le vain bu par ici noyé dans l'eau de là.
En épitaphe un jour un poète choisit :
Les vers se vengent ! Ici je combine les sens.
Écrits ou organiques, demain ou aujourd'hui,
De la fidélité ils incarnent l'essence.