Dans l'immensité attend le silence,
Sa qualité première est la patience.
Forcément vainqueur en dernier recours,
Il peut observer d'inutiles secours.
Pourtant les oiseaux ont cessé leur chant,
Mais tendons l'oreille et nous entendrons,
Noyé dans l'aube un murmure alléchant.
Pour en profiter nous nous étendrons.
L'harmonie paraît extraordinaire,
Surprenante et d'une malsaine beauté.
C'est malgré moi que je veux l'écouter,
Sans savoir pourquoi je suis bien à terre.
Pas de souvenir, seulement ce froid,
Qui m'envahit sans que je sache d'où
Il vient, insidieux, envahissant, doux,
M'apportant le repos auquel j'ai droit.
Je sais maintenant ce que je fais là,
Qui je suis, pourquoi, et ce qui m'attend.
Je contribue à ce bourdonnement,
Au destin fatal qui me tend les bras.
Après les combats la mort fait ripaille,
Râles et soupirs deviennent mélodieux,
La paix venue s'éveilleront les dieux,
Plein de la beauté du chant de bataille