Mon fils !
Mais puis-je t’appeler ainsi ? Certes tu es mon enfant mais ta nature extraordinaire m’éloigne de toi autant qu’elle te rapproche des autres, ces millions d’hommes et de femmes qui te suivent et t’observent.
Te souviens-tu de ton enfance, de ces heures que tu passais ici, près de moi, dans mon atelier, dans l’odeur de bois et la sciure ? Il était normal que tu t’en ailles, que tu vives ta vie et assume le destin que tout le monde, ou presque, connaît.
Te méfies-tu toujours des étangs et des lacs ? Tu as raison car l’eau ne te convient pas du tout. T’occupes-tu toujours des animaux ? Ce renard et ce chat qui jadis te jouèrent des tours auraient pu t’inciter à plus de méfiance.
Plus jamais en colo disais-tu !
Je t’imagine marchant dans les rues, profitant de chaque réverbère pour parler aux gens, méfie-toi, certains ne t’apprécieront pas, garde-toi des escarmouches mais continue à apporter du bonheur aux gens. Je serais heureux d’avoir contribué à cela !
Les rires des enfants, les sourires des adultes, les ovations.
Le temps te permettra de t’imposer, d’où je suis je le vois.
Je te laisse à tes obligations, à ton avenir. Et n’oublie pas de saluer ta conscience de ma part.
Ton papa
Gepetto !