Des rêves d'enfant par la fenêtre, les yeux levés vers le disque argenté qui semble l'observer, cyclope bienveillant, substitut de l'ami qu'il n'a pas, et dont, pourtant, il a grandement besoin, enfermé qu'il est dans un corps qui lui obéis si peu, si mal, si douloureusement.
Il s'imagine là haut, ailleurs, loin, de lui-même plus que des autres, ouvrant les veines de son imaginaire pour laisser couler ces mots, oiseaux d'encre et de papier, termes qu'il dispose devant lui. À l'inverse du petit Poucet qui souhaitait rentrer, il ne désire que partir, s'éloigner, ne plus faire l'autruche, la tête plongée dans les mensonges d'un quotidien terne et banal.
Cet autre monde est une promesse que lui seul comprend, un endroit que ses pensées arpentent, découvrent, et, s'il ne pourra jamais y aller physiquement, il sait que la science lui permettra de le voir au travers d'un robot, alliance du minéral et du biologique, menace diront certaines.
''Tu parles de quoi ? '' demandaient ses parents.
''De rien !'' répondait-il, conscient qu'il était bien plus distant d'eux que du satellite de la Terre.