Ode à A.

Comme un oiseau dans l’œuf ignorant sommeiller,

Son monde était parfait, dénué d'émotion,

Quand sa coquille fut brusquement fracturée

Par un autre désir, quête de sensation.

Ébloui, renaissant, il se prit à aimer

Cette image adorable, apparemment sincère ;

Sans qu'il ait rien voulu remontèrent du passé

Blessures et traumatismes, dérélicts mortifères.

Heureux et amoureux, dénué de méfiance

Il lui ouvrit son cœur, lui confia ses secrets,

l'avenir lui souriait, surmontant son enfance

Quand le réel revint, cruel et acéré.

Tout devient torturant pour qui n'a plus d'armure

Il n'avait pas compris qu'Elle en arborait une,

Qu'Elle voyait en l'amour un risque de morsure,

Un péril, un danger, une insidieuse lune.

Nier que la Terre est ronde n'en fait pas un carré,

Dire ''je ne t'aime pas'', quand c'est pour s'en convaincre

C'est vivre en prison et la nommer liberté,

Refuser que l'amour puisse nous aider à vaincre

Nos peurs et nos tourments, se faire motivation,

Aider à progresser plutôt qu'à s'enfermer.

L'espoir est un venin, la vie une Passion,

Dont seul jamais je n'ai appris à profiter.

Le marteau sur le fer l'endurcit par ses coups,

Ainsi la vie est-elle, elle aussi, résiliente,

Et l'amour la raison pour aller jusqu'au bout.

Aussi menteur qu'il soit, quel choix sinon l'attente ?