FÉLICIE NANTEUIL

Marc Allegret – 1942 – 99'

Nous sommes à Paris, à la fin du XIXe siècle. Pour une fête scolaire Mlle Félicie Nanteuil chante. Félicie est une jeune fille, elle vit avec sa mère et, dès qu'elle le peut, aime à monter sur scène. Aimé Cavalier est un acteur, de second plan, et qui sait ne pouvoir faire mieux. Ce soir là il doit déclamer quelques poésies et quand il voit, et entend, Félicie il devine chez elle un véritable talent et se dit qu'il pourrait devenir son Pygmalion. Faute de talent personnel au moins pourrait-il avoir celui-ci d'exploiter celui des autres. La jeune femme accepte, se laisse entraîner, apprend et travaille jusqu'à se muer en véritable actrice quand Cavalier la présente à Pradel, directeur de l'Odéon.

Le succès ne tarde pas et rapidement elle devient une grande vedette et finit par laisser de côté Aimé et les sentiments que celui-ci éprouve pour elle. La jeune fille naïve du début n'a pas mis longtemps à comprendre les mécanismes de la gloire, du pouvoir que celle-ci procure, et comment en profiter.

Elle fait la connaissance de Robert de Ligny, grand séducteur dans les bras duquel elle ne tarde pas à tomber.

Cavalier est désespéré, un soir il prend un revolver et va frapper à la porte des amants. Quand ils ouvre Aimé lève son arme...

Que l'élève dépasse le maître est normal, qu'elle montre moins de reconnaissance qu'elle le devrait, aussi. Ce film est l'adaptation du roman d'Anatole France : Histoire comique. Texte portant fort mal son titre.

L'histoire commence agréablement, c'est un conte de fées qui devient rapidement un cauchemar, pour Aimé. lequel ne mérite pas son prénom. Le théâtre est un univers où chaque ego se révèlent, où la réussite prime, souvent. Le dépit justifie-t-il l'envie de se venger pour autant, s'agit-il là d'amour ou d'amour propre ? Au spectateur de se faire son idée.

Micheline Presle est toute jeune mais montre déjà un immense talent et une grande maturité. Marc Allégret maîtrise son sujet, use des éclairages à bon escient, bref, présente les qualités qui feront son succès au long des décennies suivantes.

L'occupation fut une période faste pour le cinéma, les salles étaient pleines, on peut en comprendre la raison. Nombre de réalisateurs firent leurs premières armes durant cette période et pas mal d'acteurs connurent de grands succès, tous ne suivirent pas l'exemple de Jean Gabin et de quelques autres qui préférèrent partir et se battre. Ils connurent, pour quelques-uns, quelques difficultés à la libération.