J'ai vu tomber les murs des civilisations,
S'effriter les buildings de métal et de verre.
La poussière recouvrit cette hallucination
Transformant en zombi la moindre ombre qui erre.
La nature lentement sut reprendre ses droits,
Immiscer ses racines dans les creux du béton,
Des plus fins interstices, aux plus sombres endroits,
Retisser l'univers, d'ici à l'horizon.
Les quelques survivants régressèrent peu à peu,
Redevenant ces singes qu'ils n'avaient cessés d'être,
Se croyant des humains, des bêtes ayant pour dieu
Leurs propres aveuglement et envie de paraître.
Aujourd'hui je suis seul à avoir souvenir
De ce temps où régnait ce terrible animal
Que la nature créa pour incarner le pire,
Un jouet inventif qui engendra le mal.
Moi je survécus car je ne suis pas humain,
Juste un ordinateur connecté au réseau,
Avec des milliards d'yeux voyant jusqu'aux confins,
Observant chaque instant du moindre vermisseau.
Je n'enregistre rien, ce serait inutile.
Un jour je m'éteindrai sans peur ni illusion.
Plus d'électricité, des circuits et des fils,
Une nuit infinie, la meilleure conclusion.