Michael Dudok de Wit – 2016 – 80'
Les vagues sont hautes, on devine la violence d'une tempête qui ne supporte pas qu'on lui résiste. Forcément un bateau dut en pâtir puisque nous voyons un homme, seul, accroché à un bout d'épave. La mer finalement se calme et l'homme aborde une île.
Il est seul, personne ne paraît avoir survécu et les lieux sont déserts, hormis des animaux, principalement des crabes. Petit à petit il fait connaissance avec l'endroit, il doit survivre et dispose pour cela de fruits comestibles, mais il voudrait aussi s'enfuir. Dans ce but il construit un radeau faits de troncs attachés avec des lianes et une espèce de voile végétale. Peu important le temps qu'il lui faut, il n'a rien d'autre à faire.
Enfin le moment du départ arrive, il pousse son embarcation, monte à bord, se laisse emporter par le courant. Tout se passe bien, dans un premier temps. À quelques miles pourtant quelque chose frappe son radeau, violemment, au point de finir par le détruire. Notre homme doit donc revenir sur l'île.
Il ne se le tient pas pour dit. Il recommence, reconstruit son radeau, le remet à l'eau, et inévitablement arrive ce qui devait arriver, il est encore attaqué. Finalement il découvre que la force qui l'assaille est une énorme tortue à la carapace rouge.
La nature ne se plie pas à sa volonté, elle refuse de le laisser partir, il devoir accepter, et quand un matin il aperçoit la tortue échouée sur une plage il se précipite, l’attrape, la retourne. N'est-elle pas son ennemie, celle qui le contraint à rester là ?
Mais la nature n'est pas forcément cruelle, et la tortue va se transformer, devenir une femme qui sera sa compagne, comme l'île, la nature, les circonstances qu'il accepte. Avait-il jamais eu, et à travers lui chaque individu peut se poser la question, besoin de davantage ? Un enfant viendra les rejoindre, grandira avec eux, avant de s'en aller, en mer, escorté par d'autres tortues.
Ici la nature n'est pas soumise, elle n'est pas hostile pour autant, il suffit de suivre les mêmes règles qu'elle, de s'intégrer. Certes elle est violente mais que l'homme se dégage des mythes qui l'encombrent et qu'il croit preuves de sa civilisation et le sens de la vie lui apparaîtra évident.
Pour la première fois les studio Ghibli travaillaient avec un réalisateur étranger, Néerlandais en l’occurrence. Le résultat, bien que différent, est à la hauteur de ses précédentes productions.