CHANTONS SOUS LA PLUIE

Singin' in the Rain – Stanley Donen & Gene Kelly – 1952 – 103'

Don Lockwood est une star du muet enchaînant les succès avec sa partenaire, Lina Lamont, leur duo est censé se poursuivre de l'écran au réel alors que Lina est aussi vaniteuse que désagréable. Le trio est engagé par les studios Monumental Pictures puisqu'au couple il faut ajouter le partenaire de Don, Cosmo Brown.

Une révolution est en train de surgir, le premier film parlant, Le Chanteur de Jazz, vient de sortir. Il ne fait de doute pour personne qu'il représente l'avenir, les jours du muet sont comptés. La preuve, les Studios décident de tourner le nouveau ''Lockwood et Lamont'' Le Spadassin royal, en utilisant ce procédé. Problème, la voix de Lina est inutilisable, elle nasille et a un cheveu sur la langue. Une seule solution possible, qu'elle soit remplacée, vocalement. Le choix se porte sur Kathy Selden, jeune danseuse à la voix chaude que Don a déjà remarqué alors qu'elle courait les cachets dans les music-halls. Lina insistera pour que sa doublure ne puisse pas devenir plus que cela. L'évolution du scénario va transformer le film de cape et d'épée en comédie musicale, Le Chevalier chanteur, calqué sur la carrière de Don.

LA comédie musicale par excellence, celle qui accumule les superlatifs et dont il est vain de chercher les défauts comme de vouloir lister les qualités. Le numéro de Gene Kelly qui danse, et chante, sous la pluie est inoubliable, bien qu'elle n'ait pas été prévue dans le scénario original, ainsi que bien d'autres, la scène dans le studio désert, le numéro de Donald O'Connor interprétant Make em'laugh pour distraire son ami, sans oublier, cerises sur le gateau, les jambes de Cyd Charisse. Autant de raisons de la voir, et revoir.

Alan Feed, parolier à succès, décidé un jour d'utiliser les chanons qu'il avait écrit avec le compositeur Nacio Herb Brown, dont la plus célèbre était Singin' in the Rain, déjà utilisée au cinéma, et quelques autres. Il demanda aux scénaristes Betty Comden et Adolph Green d'écrire une histoire qui justifierait leur utilisation.

Le passage du muet au parlant fut difficile pour quelques interprètes dont la voix était désagréable. Des réalisateurs même, comme Hitchcock pensaient que le cinéma y perdrait. L'avenir montra qu'il avait tort.