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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 09:00

Jean Ray fut chargé de traduire les aventures de Harry Dickson, le roi des détectives, de l'allemand. Devant la pauvreté des histoires il ne put se satisfaire de ce seul rôle et se contenta de la couverture des fascicules pour en tirer une histoire de son cru.il commença par changer le nom du héros qui portait celui de la création de Conan Doyle, histoire de profiter de la gloire de celui-ci. Ray voulut éviter les ennuis et s'inspira du patronyme de l'aide du Holmes bis, Harry Taxson, pour en faire Harry Dickson. Le partenaire s'appelant désormais Tom Wills.

Jean Ray écrivait chaque histoire en une nuit, sans se relire, sans rature ni correction.

 

DANS LES GRIFFES DE L'IDOLE NOIRE

 

La rue est étroite et sombre entre des façades hautes, obscures et négligées. Sur cette rue s'ouvre la pension de famille tenue par Mrs. Chullingham. L'escalier intérieur est décrépit, la rampe, brisée, est rafistolée avec de la ficelle et des planches renforcent les marches fendues par le temps. La maison est le refuge de chats que personne ne chassent puisqu'il mangent les souris qui sans eux s'insinueraient partout.

Les chambres sont sommairement meublées : un lit de fer, une table de toilette, une chaise. Le bougeoir est compté en sus. La logeuse rappelle à Betty de porter à Mr Poole ses petits pains mollets. Betty opine et prend la direction du domaine de Mr Poole, une chambre donnant sur la cour, différente, confortable grâce à un large lit et des bibliothèques pleines de livres. Le bureau est encombrée de papiers, la lampe de cuivre n'attend que d'être allumée. Le locataire est dans son fauteuil tournant. Betty laisse la commande, récupère son pourboire, repart en souriant. Un client comme elle les aime, et cultivé en plus.

Alors que Betty prépare le repas du soir Mr Poole regarde par la fenêtre, au loin il aperçoit le campanile de St. Paul. Au moment de se servir du thé il aperçoit une enveloppe sous la théière. Il la prend, l'ouvre, un fragment de journal en sort.

Il sonne Betty, qui s'en inquiète. Son hôte la fait s'asseoir et lui demande si elle est bien native des Hébrides. Elle n'attendait que de pouvoir parler à Mr Poole et raconte sa vie son passé.

Son rêve se réalise quand Mr Poole lui demande de l'épouser.

Dans l'École des Langues anciennes Harry Dickson et John Brandini sont les seuls élèves de Miss Evelyn Drummond. Le premier parle au second du procès séculaire qui le concerne, une île, un château, une fortune, non imposable, de six millions de livres. Le verdict vient d'être rendu, en sa faveur. Il entre donc en possession de l'île Mâbar des Hébrides, et de l'héritage qui va avec. Une affaire remontant aux voyage de Marco Polo qu'un Brandin avait accompagné avant de s'installer aux Hébrides où il fit fortune en faisant le pirate.

Le hasard avait favorisé la rencontre entre Dickson et le dernier Brandini, le premier voulait améliorer ses connaissances des langues anciennes, faisant ainsi la rencontre du second. Après son succès Brandini reçoit un curieux message, une mise en garde faisant allusion à son voleur d'ancêtre, à l'Idole Noire dérobée en Inde, dans un saint monastère. Qu'il dépense l'argent mais ne touche pas les pierres, sinon... le message était signé Eibrâh. Un grand prêtre malabar du XIVe des environs de Goa.

Un avertissement motivant Brandini à aller aux Hébrides. Dickson pourrait l'accompagner. Le cours de Miss Drummond serait suspendu faute d'élève mais elle peut venir aussi.

Mr Douglas Warwick, ancien conservateur du château de l'île Mâbar les accueille, et apprend au nouveau châtelain que son domaine est hanté. Une tradition locale.

Voyage normal, jusqu'à la nuit précédent l'arrivée, passée dans un hôtel du port avant d'embarquer pour l'Île. Ayant entendu du bruit Dickson ouvre la porte de sa chambre et découvre une silhouette vêtue de noir dont seuls les yeux étaient visibles, flamboyant d'un terrible feu vert. Voulant s'en saisir le détective découvrit devant lui un couloir vide. Avant de s'endormir Miss Drummond avait invoqué l'Idole Noire en suivant de vieux manuscrits malabars. Tous arrivent pourtant à destination. Les premiers jours furent consacrés à l'installation, John Brandini imaginant les travaux nécessaires, Miss Evelyn passant son temps dans la bibliothèque, Tom Wills chassant les oiseaux de mer, Harry Dickson lui se promenait le long des falaises abruptes.

Chacun vaque à ses occupations, profite des lieux, Tom Wills persiste dans son opinion, il n'aime pas Miss Drummond.

Les jours passent, jusqu'à la visite d'un voisin, Kildater-Booh, qui vient vendre sa pêche mais surtout rendre visite à Brandini, dont il traite l'ancêtre, et premier propriétaire de Mâbar, de voleur. Pour lui le véritable propriétaire est Marco Polo, et, donc, le descendant direct du Vénitien. Il met en garde le maître de l'île contre l'Idole Noire, et ses servantes, les Lei. Sous le coup d'une émotion violente le marin se lève, indique un coin de la pièce, affirmant que l'Idole est là. Un coup de feu retentit, il tombe, gravement blessé.

Alors que Kildater-Booh est remmené chez lui par ses hommes Dickson et Wills enquêtent. Dans la chambre de Miss Evelyn ce dernier trouvera l'écrin d'un automatique, calibre 7, celui de la balle qui blessa le marin. Entre temps Brandini disparaît alors qu'il se trouvait dans la bibliothèque, puis Miss Evelyn.

Le mystère est complet. Dans la bibliothèque Dickson cherche la solution, il la sent proche, qu'il regarde au bon endroit. Fouillant il trouve un livre relatant les voyages de Marco Polo dans lequel il est question de l'Idole Noire et d'une province de Mâbar... Il est clair pour le détective que Brandin apporta sur cette île des coutumes infernales des Indes. Dans le même volume il découvrit une esquisse de l'Idole Noire : une effroyable face de Gorgone, un mufle de ténèbres prêt à mordre et à dévorer.

Continuant son exploration il trouve ce qu'il cherchait... et se met en danger. Où serait le plaisir sans celui-ci ? Il n'est pas seul, Wills l'aidera, mais aussi Marc Poole !

Les griffes de l'Idole Noire menacent de se refermer, Harry Dickson pourra-t-il l'empêcher ? Plus que le suspens c'est le talent de Jean Ray qui nous entraîne, si loin du monde, si près de l'étrange, dessinant le décor et les personnages qui s'y meuvent. Il suffit de se laisser porter par ses mots. Facile !

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