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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 08:00

Frédéric Tellier – 2014 - 120'

Franck Magne est un jeune inspecteur qui arrive au 36 quai des orfèvres. Son rêve devient réalité mais s'il croit que c'est une fin il va découvrir que ce n'est qu'un début. Ses nouveaux collègues l'accueillent comme il se doit et lui présente l'équipe qu'il intègre et les dossiers qui sont là depuis des mois sans être solutionnés. Lui qui a un regard neuf peut découvrir quelque chose qui aura échappé aux autres trop impliqués, depuis trop longtemps.

Parmi ceux-ci le pire est celui d'une jeune femme qui a été violée, assassinée, torturée, le tout dans des conditions atroces. Des heures durant elle subit les assauts de son tortionnaire avant que la mort n'intervienne enfin comme une délivrance.

Magne, surnommé Charlie, va découvrir ce qui avait échappé à ses collègues, porter l'attention sur un suspect, mais cela ne donnera rien. Même le crime découvert dans la maison du père de la victime quelques mois plus tôt reste sans solution. S'agit-il du même tueur opérant de façon différente ?

Les mois vont passer, d'autres affaires vont atterrir sur le bureau du jeune policier, jusqu'à ce qu'apparaisse une affaire similaire, les mêmes tortures, une cible semblable, jeune, jolie, les mêmes coups portés à la gorge.

À nouveau l'enquête va se perdre dans le manque d'indice, de témoignage fiable, en un temps où la science est moins performante en matière de décryptage de l'ADN qu'elle l'est devenue depuis, où il n'y a pas de fichier centralisant les données concernant les criminels qui aurait pourtant permis de sauver bien des vies.

Des années vont s'écouler et pour Magne, et ses partenaires, mais visiblement principalement pour lui, l'affaire devient une obsession dont il a du mal à sortir, au risque de mettre en péril sa famille. Il veut trouver cet homme qui tue, qui viole, qui torture depuis des années en toute impunité. Mais la concurrence est dure au 36 entre des équipes qui ne veulent pas lâcher leurs prérogatives, conclure une bonne affaire c'est marquer des points dans sa carrière. La bureaucratie est lourde, les contraintes légales ralentissent l'action de la police, le criminel lui continue, au gré de ses pulsions, et quand une victime parvient à s'échapper elle ne sera pas en mesure de donner des renseignements suffisants pour sa capture, même en le voyant alors qu'il est arrêté pour une autre affaire, elle ne le reconnaîtra pas. Peut-être aurait-il fallut le faire parler pour qu'elle identifie sa voix, mais ça ne semble pas avoir été prévu.

Huit années vont s'écouler, et presque autant de cadavres avant que l'affaire, dénommé SK 1 (serial killer 1) ne trouve enfin sa solution.

L'intérêt du film, outre le suivi de l'enquête est de faire la parallèle entre le procès, le film commence dans la salle du tribunal où fut jugé Guy Georges magistralement interprété par Adama Niane qui ne fait pas de son personnage un tueur froid et intelligent à la Hannibal Lecter. Ce dernier relevant de la fiction peut en effet afficher des qualités plus difficile à associer dans la réalité avec des pulsions meurtrières incoercibles.

Plus que la question de la nature du ''mal'' pourquoi ne pas se demander si un monde sans lui est possible, si une ''humanité'' où il n'existerait plus serait encore digne de ce nom ou si elle le serait enfin.

Tout n'est pas fait pour faciliter la tâche des policiers, logique, la prédation, le crime pour prendre un terme plus sociologique, nous habite. Guy Georges n'est pas un monstre, ni un fou, simplement l'expression d'une partie de nous-mêmes que beaucoup refusent d'admettre.

Ce qui ne l'affaiblit pas, au contraire !

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