蝴蝶 (hú dié) – Chang Tso Chi – 2007 – 122'
En 1895 après la défaite de la Chine face aux Japonais l'île de Taïwan devenait une colonie de ce pays. Des années plus tard le Japon construisit un important port de pêche à Nanfangao. De nombreux Japonais s'y installèrent, dont le grand-père de Yi-zhé, venu avec des ouvriers pour photographier leurs travaux. Ceux-ci constituaient le dernier groupe de migrants à s'installer. L’aïeul de Yī-zhé décida de rester pour y élever sa famille. 60 ans ont passés mais le port de Nanfangao conserve son héritage nippon. La famille de Yi-zhé se retrouve donc entre deux cultures.
Yi-zhé se voyait voyageur, libre, sans souvenir ni attaches. Nanfangao est pourtant le socle dont il ne peut se passer.
Le jeune homme sort de prison, 3 ans c'est long, et rentre chez lui. La voiture longe la mer. De haut il regarde cette ville qu'il connaît si bien sous un ciel plombé, habituel. S'il ne pleut pas c'est qu'il va pleuvoir ! Sa grand mère a préparé son repas, des nouilles aux pieds-de-porc. La maison n'a pas changé, son arme est toujours là.
Les lucioles aussi, c'est trop sympa de les capturer. Yi-zhé retrouve son amie, son frère, aveugle, en fauteuil roulant qui adore jouer de l'accordéon, et des airs français. Quelques temps plus tard c'est Ren qui revient du Japon où il vivait avec leur père, parti depuis longtemps, son frère cadet, le vrai coupable du crime qui le conduisit en prison. Il a besoin de retrouver sa place, ses ami(e)s, ses relations plus ou moins douteuses, ses copines, une qui travaille dans un karaoké désormais, une autre, dans une pêcherie. Celle avec laquelle un avenir pourrait être possible. Si elle était comme sa mère, silencieuse, acceptant tout...
Pendant ce temps Ren apprend à manipuler les marionnettes. Le parc a été laissé à l'abandon, la végétation, profitant du climat, a repris le dessus et va noyer les attractions, les statues animalières. Yi-zhé fait parti d'une petite bande, le chef est en prison, pourquoi ne serait-il pas le chef ? Mais non, le rôle ne lui plait pas. Quand un homme est attrapé parce qu'il rodait dans le coin c'est lui qui s'en occupe, avec une batte.
Efficace !
Yi-zhé sait aussi frapper une femme, mais avec la main !
Il est plus tendre avec une autre jeune femme bien que celle-ci ne parle plus depuis plusieurs années.
Après le frère cadet c'est Chang, le père de Yi-zhé qui revient du Japon. Il retrouve les problèmes qu'il n'a pas réglé mais seulement transmis à ses fils alors que son épouse ne supportant pas cette situation se suicida.
Tout le monde est en place, les marionnettes ne sont pas que des pantins de bois, ce sont aussi, surtout, des hommes menés par leurs pulsions.
Yi-zhé pro pose à son amie silencieuse de partir pour Lanyu, l'île dont sa mère était originaire. Un détour par le passé pour espérer affronter l'avenir. Pourquoi pas ? L'occasion pour Yi-zhé de se souvenir de ses jeux d'enfant, du jour où il failli se noyer pour avoir voulu attraper un ballon emporté par l'océan, de montrer à la jeune femme cette grotte jadis pleine de papillons. Il lui explique que la mot papillon n'existe pas en Seediq, la populations les appellent ''babanalidu'' : ''L'âme du démon'' puis lui montre la tombe de sa mère. Mais il n'est plus chez lui ici !
Pendant ce temps Chang essaie de régler les problèmes avec Shun, le plus important chef local appartenant à une organisation rivale. Pour être plus ''convaincant'' Shun a enlevé Ren pour régler un contentieux vieux de plusieurs années, celui-là même pour lequel Yi-zhé fit de la prison. L'assassinat du fils de Shun !
Effectivement, le moment est venu de régler tous les comptes.
Yi-zhé voulait un endroit où il serait invisible, un voyageur venant quand il veut, partant quand il veut.
Onzième partie du challenge 1 mois = 1 consigne 2016.