Bernard Minier – 2017 – XO

Norvège. Le train traverse la nuit et le froid norvégien, il s'arrête à chaque gare entre Oslo et Bergen. Kirsten Nigaard est tranquille, jusqu'à ce qu'une femme vienne s'asseoir en face d'elle et entame la conversation avant de se montrer indiscrète puis envahissante, apprendre que la jeune femme est policière excite sa curiosité, pas question pour Kirsten de lui dire qu'elle se rend à Bergen pour enquêter sur un meurtre commis dans une église.

Un collègue vient l'attendre, pas question de perdre du temps aussi demande-t-elle à se rendre immédiatement sur les lieux bien que le corps soit à la morgue. Par un film elle sait que la femme était couchée sur l'autel, arc boutée, la tête pendante, la langue tirée, une tête aux os fracturés, comme la cage thoracique, le crane avait subi le même sort, avec un encensoir. Elle s'appelait Inger Paulser et travaillait sur une plateforme pétrolière. En soi le crime pourrait n'être qu'une affaire de plus, aussi sordide que beaucoup d'autres s'il n'y avait eu dans la poche de la victime un papier sur lequel était écrit : Kirsten Nigaard.

Pour se rendre sur une plateforme l'hélicoptère est le meilleur moyen, malgré le vent et les risques il faut aller vite. Malgré l'hostilité du capitaine Nigaard commence son enquête par la visite des chambres des hommes absents au moment du crime. Dans l'une les enquêteurs découvrent un slip taché de sang, une bonne raison pour interroger le locataire de la chambre, lequel ne semble pas vouloir être coopératif. Finalement arrêté il prétend s'être enfui parce qu'il trafiquait du shit et que la culotte était un ''souvenir'' de sa petite amie. Cette arrestation n'empêche pas de poursuivre les inspections, pour découvrir dans une autre cabine une enveloppe recelant des photographies, sur la première on voyait un enfant blond sur fond de montagnes, d'un lac, d'un village... sur les autres c'était un homme, sur un tirage il entrait dans un bâtiment sur lequel était écrit, en gros ''Hôtel de Police''. Au dos de la première photo un prénom était écrit Gustav, visiblement c'était l'écriture qui avait rédigé son nom à elle.
En France, à Toulouse, Martin Servaz enquête sur des agressions de femmes, un homme est suspect et avec son partenaire il se rend chez lui pour l'interroger. Un détail le fait tiquer, pour une autre affaire qui amène l'homme à s'échapper pour après une course poursuite celui-ci se retrouve sur un wagon alors qu'il pleut, la caténaire est proche, Servaz plus encore, il se retourne, tire, et alors qu'un arc électrique le foudroie la balle atteint le policer en plein cœur.

Et pourtant ni l'un ni l'autre ne vont mourir. Le criminel va se retrouver en centre de grands brûlés et le policier dans le coma, s'en sortant de justesse. Ce qui est normal, c'est le héros ! De son voyage il va revenir différent, ayant vu, ayant aperçu, ayant, pense-t-il, compris...
Deux mois vont se passer avant que la policière norvégienne arrive, qu'ils se retrouvent à enquêter sur ce Gustav puis sur un vieil ennemi de Servaz : Julian Hirtmann, tueur en série aussi intelligent que machiavélique qui passait pour mort. Mais non, il était sur la plateforme pétrolière, dans l'entourage de Martin pour le photographier, toujours là, proche, tissant sa toile avec un but unique.
Que veut-il, qui est réellement Gustav ? Servaz va connaître les pires tourments, affronter doutes et trahisons, faire face à la mort, à la vie, à...

Bernard Minier nous entraîne sur les sentiers glacés de la perversion mais comment ne pas mettre nos pas dans ceux de ses héros pour savoir ce qu'ils cachent, quelles ombres les manipulent. Le pire n'est jamais loin, mais tant qu'il suffit de fermer un livre pour le repousser il n'est pas à craindre.