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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 05:40

 

Cette musique qui s'éloigne, ce rythme qui ralentit, un...


Souvenir d'un battement, celui de mon cœur il me semble. Il résonne dans ma tête comme un écho qui s'efface et que je ne regrette pas. Le devrais-je ? Une petite voix me dit que oui mais ce n'est pas le cas. Je sais ce que je laisse derrière moi de tristesse, de sincère affliction comme de larmes de crocodiles cachant des sourires, odontologiquement parfaits, à la pensée de l'argent fait sur mon dos. J'ai suivi aussi longtemps que je pus un chemin que je n'avais pas...


Choisir est-il seulement possible ? L'on me poussa sur cette voie devant les projecteurs et les objectifs afin que je m'y agite mais si j'ai vieilli je n'ai pas grandi et n'eus pour reflet que ce que les autres voulaient que je sois, dès lors je ne fis que me chercher, une quête impossible, c'est le vide qui me servait de scène. Enfant, adulte, écartelé entre l'envie et la peur, l'instinct et la réflexion. Je voulais être moi et rester celui que je devais être... Il n'y a pas si loin de King à Thing !


La cime de la gloire est si haute que le vertige ressenti ne peut être compris que par qui l'atteignit également, la peur d'en descendre et cette étrange pulsion de céder à l'appel des abysses. Qui peut mieux admirer le gouffre que celui qui a atteint le sommet de la montagne et y découvrit qu'il n'y a plus d'ambition possible et que la compagne souriante attendant qui y parvient est l'angoisse de devoir en redescendre.


Il n'est plus temps d'en vouloir à qui que ce soit. Savaient-ils ce qu'ils faisaient ? Aujourd'hui oui, ceux qui sont prêt à vendre mes os un par un afin de transmuter la charogne, leur digestion sera difficile.


Un jour chacun se trouvera cette place et devra faire le bilan de son existence, la mienne fut aussi loin que possible de la normalité et sans doute ne fis-je pas que de bonnes choses, poussé que je fus par une force de vie qui me tint plus longtemps que j'aurais pu le penser si j'avais été capable de comprendre mon existence, il n'est plus question de cela désormais et si je peux avoir la vision de mon passé c'est qu'il est trop tard, j'aurais voulu garder ma vie d'enfant en devenant adulte, mais le temps est implacable et quelque place que l'on occupe dans la société humaine pour lui nous ne sommes que des pantins, plus ou moins distrayants !




Et maintenant, ces derniers mots enfuis vers quoi vais-je aller ? Nulle part peut-être, la crainte incite à croire mais ici tout est différent, je vais avancer, d'un seul pas peut-être. Qui sait ce qui m'attend désormais, quelle balance estimera mes actes et de quel côté elle penchera, je le découvrirai alors qu'il me sera impossible de l'exprimer, et ce sera mieux ainsi.


Je voulais dormir pour rêver, peut-être pour oublier que je faisais semblant de vivre depuis longtemps. À moins que ce que je crus réel n'ait été qu'hallucination et que vais-je m'éveiller à la vie ? Si j'avais un regret ce serait de ne pouvoir faire une chanson de cet instant. Mais je sais qui en percevrait les droits alors...

 

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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 06:07

 

La lumière, la foule, tant d'éclairs et de cris, devant moi la sortie, une fois de plus il me faut courir, j'allais dire : fuir ! Ne plus m'arrêter jamais, ne plus ressentir cet angoissant plaisir face à un public voyant à travers moi l'image d'un passé dont je suis de moins en moins sûr qu'il ait été mien. Jamais je ne voulus être ce que je devins, sans doute était-ce l'expression d'une volonté plus grande que la mienne qui me fit incarner une époque, sans doute fallait-il quelqu'un pour cela, en concevoir des regrets serait inutile, j'ai connu tant de grands moment, goûté à la gloire au point d'être fait roi... alors que toujours je répondis qu'il n'y en avait qu'Un !

Jeune j'avais des idoles, j'ignorais devoir en devenir une, si grande que dans son ombre j'eus du mal à savoir encore qui j'étais. D'une baraque en planche à un pseudo palais paré d'or le chemin parut bref mais je crois que c'est dans la première que je fus le plus heureux !



Ni rumeur, ni bruit, ce silence me fait du bien maintenant que je sais ce qu'il est ; si j'abandonne une vie dans la lumière c'est vers une autre clarté que je me dirige, j'y retrouverais mes parents et ce frère dont je ressentis tant l'absence que j'en cherchai un simulacre dans des centaines de regards. Je lui parlai tant ces dernières années, les vivants qui m'entouraient, qui m'assiégeaient devrais-je dire, étaient bien moins proches. Non que je leur en fasse reproche, ils n'eurent sur moi que le pouvoir que je leur laissai. De même que ces compagnes multicolores que j'absorbai quotidiennement connaissant leurs effets, après tout vivre est-il si important quand on ne parvient plus à savoir qui l'on est ?


Encensé et trahi, moqué ou béni, peu de choses finalement dans ma vie diffèrent de celle de n'importe qui, si ce n'est l'œil de l'actualité porté sur moi.

Je regrette la peine de ceux qui m'aimaient sincèrement, il y en avait beaucoup et l'ultime bonheur de ma vie fut de leur en apporter, je m'y abreuvai autant que je pus sans étancher ma soif, c'était impossible.


J'aurais tant à dire, je voulus le faire mais n'en eut pas le temps, je gage que beaucoup parleront, écriront, vendront même ce dont ils ne furent jamais propriétaires. Quelle importance maintenant, à quoi bon être cruel envers ceux qui vivent, sans le savoir, en prison ?



Ce n'est pas sur ce mot que je voudrais conclure, peut-être chantonner, une dernière fois : Love me...

 

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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 05:25

 

Ce fruit qui tombe est-il un rêve qui commence ou un songe qui se termine ? Moi qui ai tant observé le ciel pour tenter d'en comprendre les lois me voilà dans une obscurité dont je sais qu'elle n'est qu'un instant entre la lumière que je connus et la Clarté à laquelle j'aspire. Mais est-ce Elle vers Laquelle je vais, mes actes plaident-ils en ma faveur ou à l'inverse ma curiosité fut-elle pécheresse de me pousser à comprendre les phénomènes de la nature sans que jamais pourtant je ne sois tenté d'aller au-delà pour en déterminer des causes dont je sais qu'elles ne sont qu'œuvre divine.

Toutes mes recherches me furent inspirées et ne peuvent être d'inspiration diabolique, au moins suis-je sûr de cela, les géants sur les épaules desquels je montais furent mes prédécesseurs, ainsi puis-je penser et espérer que d'autres après moi utilisant de mes recherches portent leurs regards plus loin que je ne sus ou pus le faire. Au long de mon existence je voulus être le premier, être celui qui ! Mais je sais que je ne fis que prendre un témoin qu'il me fallut tendre à un avenir dont je peux espérer pourtant qu'il conserve trace de mon travail quelque infinitésimal qu'il put être.

Je comprends que je suis là, le temps d'un souffle, pour un dernier regard sur ce que je fis, ensuite, et ensuite seulement il me sera permis de continuer vers... ce qui m'attend.




La science fut la seule compagne de ma vie même si je ne peux m'empêcher de penser que si mon union avec Mademoiselle Storey s'était concrétisée ma vie eut été bien différente. La Providence sut intervenir avec discernement et m'orienter de façon à optimiser l'emploi des talents qu'Elle m'avait donné. J'ai eu des jalousies, des concurrences et rivalités, des secrets que le futur révélera, s'il le souhaite, ma malle est cachée derrière mes réussites, je regrette seulement de n'avoir pas eu le temps mais... Non ! Regretter est vain, le temps et les circonstances se moquent de mes désirs, autant donc accepter ce que je ne puis modifier.

J'ai eu ma part de moments de joie et de périodes de détresse, mais retrouver ma mère et connaître mon père sont des envies dont je ne peux nier qu'elles me bouleversent. Toujours je voulus faire au mieux, servir le roi était mon devoir et si pour cela je dus confondre et faire exécuter plusieurs contrefacteurs ce fut en accord avec la loi et je n'en éprouve nul remord.


Tant de forces sont en jeu que j'ai entrevues et tenté de définir avec de si petits moyens qu'ils semblent dérisoires, et pourtant, là, devant moi, devant nous, des équations paraissent pouvoir tracer le portrait de la Cré... mais, par la grâce de Dieu, j'en fus incapable. Quelqu'un le sera-t-il un jour, je suis heureux de savoir qu'alors je ne serai plus là pour le voir.




La transformation des corps en lumière et de la lumière en corps est très conforme au cours de la nature, qui semble se complaire aux transmutations.


                                                                                                                                                    

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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 06:05

 

Ainsi c'était bien le destin qui frappait à ma porte dans ces notes qui résonnèrent si fort en moi que le monde entier s'en fit l'écho. Enfin je connais la paix mais sans doute ma vie fut-elle le prix de ce génie qui m'habitait sinon comment expliquer que ma tête fut emplie de tant de notes alors que mes oreilles se refusaient à les accepter. Ce destin fut ironique mais de là où je suis maintenant je suis heureux qu'il ait été ainsi, d'avoir su puiser en lui une force dont la normalité m'eut privé en m'indiquant le chemin de la facilité. Je la laisse volontiers à tant qui s'en satisfont. Je sais de quelle ombre je viens et quelle lumière m'attend, ce sont là mes derniers mots à un monde qui, je le sais, me donnera la place qui me fut assignée. Je ne sais quelle est la vraie nature de l'éternité qui m'attend, mais qu'importe, nulle bagatelle, nulle variation, une continuité sans fin d'harmonies, voilà, j'en suis convaincu ce vers quoi je vais.


Avais-je plusieurs têtes, plusieurs cœurs, plusieurs âmes ainsi que mon professeur me le dit ? Je veux bien le croire maintenant qu'il m'est permis de regarder ma vie avant de m'en détourner pour aller vers L'autre. Tous m'entraînèrent, me portèrent sur des chemins qui furent certes riches en difficultés mais aussi nourrissant pour l'œuvre que je laisse derrière moi. Inachevée sans doute mais qu'elle œuvre digne de ce nom peut-elle l'être ?


J'avoue avoir été tenté par la mort, je la voyais comme seule consolatrice pouvant venir à moi qui ne put en rencontrer d'autres durablement mais je puis dire que nous, êtres limités à l’esprit infini, sommes uniquement nés pour la joie et pour la souffrance. Et on pourrait presque dire que les plus éminents s'emparent de la joie par la souffrance ! Si je fus incompris je ne peux en faire reproche à quiconque puisque ce qui fut ne saurait être changé par la rancœur. Sans doute est-ce ma faute qui me fit privilégier mon travail au détriment de toute autre activité. J’ai dû m’isoler de bonne heure, vivre en solitaire, loin du monde. Si jamais vous lisez ceci un jour, alors pensez que vous n’avez pas été justes avec moi, et que le malheureux se console en trouvant quelqu’un qui lui ressemble et qui, malgré tous les obstacles de la Nature, a tout fait cependant pour être admis au rang des artistes et des hommes de valeur.




M'inspirant du passé je parlais à l'avenir, quelle meilleure consolation peut-il exister ?



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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 06:46

 

Comme cette maison est étrange, l'odeur qui y règne m'évoque tant de choses, de souvenirs pourtant différents de ce cadre sombre et putride. Je sais ce qu'elle est, qui y vit et quelle sera sa fin, celle de chaque chose, lente et inexorable à l'image de la famille qui y vécut et qui disparaîtra avec elle.

Cet enfant me ressemble qui court dans les champs de Virginie en slalomant entre les décors tremblotants d'un vieux théâtre où ne jouent plus que des fantômes, il crie, il cherche, mais sa mère n'est plus là pour lui répondre, ne reste que des cendres qu'il voudrait retenir sans le pouvoir et des voix qu'il ne peut comprendre ni couvrir de ses pleurs.

Ce couloir est si long qu'y résonnent sans fin les bruits de bottes que j'espérais porter avant de devoir y renoncer, comment supporter une autorité, un encadrement qui pourtant m'aurait fait tant de bien tout en amenuisant mon œuvre j'en suis sûr. Sans doute n'avais-je qu'un choix limité entre une réussite artistique et une existence longue terne mais... quel mot est-il utilisé d'ordinaire ? Oui, heureuse !

A considérer le passé je peux m'estimer chanceux d'avoir pris le bon chemin et qu'importe quel malheur je dus inclure à mon encre, elle n'en fut que plus dense et indélébile.

Maintenant je comprends mieux où je me trouve, quels relents d'alcool flottent autour de moi et quel cortège de spectres est là pour m'accompagner au long de cette rue qui ne peut conduire qu'au port où m'attend un grand navire pour m'emmener là-bas, loin, au-delà de nulle part traverser ce grand poème divin qu'est l'univers pour une destination plus Clemmente qu'une Morgue.

Je sais qui je vais croiser, sans masque, quels cris et cliquetis je vais entendre et quels personnages distinguer dans cette pénombre. Probablement un chat noir va-t-il venir se frotter à mes jambes, il me portera bonheur.

De moi resteront de nombreux textes, Poemes et articles, et cette ultime missive qui pour n'être pas volée pourrait se retrouver dans une bouteille.


J'arrive Virginia, j'arrive.


Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
Que la Mort triomphait dans cette voix étrange !



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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 06:39


 

J'entends un bruit, lointain, diffus, comme un souvenir qui s'efface, une brulure qui s'estompe dans une nuit si profonde qu'elle semble ne pas devoir finir. Enfin dois-je dire, je touche à cette rive que j'ai toujours cherché. Des ombres de mes voyages subsistent, plus profondes que celles de ma jeunesse quand la poésie m'emportait que celle des continents lointains que j'ai voulu découvrir.


Ce n'est pas qu'une saison en enfer qui m'attend mais probablement davantage, peu importe, il pourrait être l'ailleurs que je convoitais.


Peut-être sera-ce sur un bateau que je vais m'éveiller ou au sommet d'une haute tour, peu importe, mon vrai but était de dormir et ces mots sont les derniers que j'écrirai, eux qui furent pourtant les amis de ma jeunesse et m'aidèrent à la supporter plus qu'à la surmonter. Mon âme était emportée, charriée, brinqueballée et à chaque embardé de mon imaginaire je ressentais une douleur telle que je devais l'exprimer, l'expulser, que ne me suis-je exorcisé plus tôt j'aurais pris une voie différente et peut-être... Mais de ce qui n'advint pas et seulement l'aurait pu il est vain de parler puisque cela revient à évoquer le néant.


J'ignorai quand je pris le train pour la première fois que j'irais aussi loin, j'emportai l'espoir dans mes bagages mais quand je les ouvris il avait disparu à sa place des corbeaux s'envolèrent emportant chacun une part de moi.


Nul ne m'appelle, nul ne m'attend, il ne me reste plus rien à voir, probablement est-ce pour cela que la nuit est si dense, mes sens déréglés s'usèrent plus vite que chez d'autres. A tout prendre j'en suis heureux, à quoi bon avancer si c'est pour aller nulle part, au moins aurais-je vécu. Le feu que j'ai volé m'aura éclairé puis brûlé, sans doute devait-il en aller ainsi.


Ces phrases disparaîtront avec moi, je doute qu'un vivant les lise jamais, je préfère les offrir à l'inconnu que les destiner à...




Maintenant je sais que Je est un autre qui n'existe pas.

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 07:37

 

 

 

 

C'est donc cela mourir, seulement, s'il me reste la capacité de penser c'est que je ne suis pas mort encore mais en phase d'agonie, celle qui me permet de garder des souvenirs de ce que je vécus mais aussi d'ouvrir les yeux sur ce qui va advenir de moi. Un pied en arrière, l'autre en suspens pour une rencontre entre fin et commencement.

J'ai tant stipendié l'impuissance humaine à échapper à l'esclavage de ses sentiments que maintenant je peux considérer être au pied du mur et contraint de savoir ce que je ressens, comme si je n'étais là que pour cela, usant de ce court intermède pour accepter de passer d'un monde à...

 

 

 

Y en a-t-il un autre et, si oui, quel souvenir du précédent garderais-je ?

Est-ce une chance qui m'est donné de regarder ce que la vie fut pour moi ou simple hallucination de mon âme s'éteignant et instillant en moi cette fantasmagorie d'un instant d'entre-deux ?

Devant moi je ne vois rien et ne puis rien distinguer sinon une obscurité dont je suis heureux de constater qu'elle ne suscite nulle crainte en mon âme, à quoi cela servirait-il puisque je sais que, dans ma situation, il ne me sera pas permis d'y changer quoi que ce fut.

C'est l'existence qui compte, craindre la mort me parut toujours vain et plus fruit de la peur de la vie elle-même, comment redouter ce dont on ne peut rien savoir, nul n'en revint jamais si certains le prétendirent. J'ai tenté, sans y réussir toujours je le crains, d'agir par vertu sans céder à une quelconque pulsion, rage, jalousie ou pire encore. C'est peut-être vanité de ma part en cet ultime instant de me trouver en accord avec moi-même en souhaitant que chacun fasse de même. Cette obscurité devant moi, peut-être est-ce mort qu'il la faudrait nommer mais je la vois davantage comme le miroir de la vie que l'on menât et l'opportunité de laisser de côté fatuité et mensonges pour affronter sa vérité. Peut-être est-ce l'ultime moment de mon existence, de quoi est-il le prélude je n'aurais pas les moyens de l'exprimer, probablement mon être va-t-il se dissoudre et il me paraît vain de tenter d'imager quel ensuite il pourrait y avoir dans ce cas, aucune trace de moi ne subsistant si de mon corps perdure quelque partie infinitésimale.

J'ai tenté de comprendre l'essence des choses mais cet instant je réalise quelle vastitude j'admirai et combien vouloir la contempler et la comprendre m'était impossible. Vouloir définir un tel spectacle appartient sans doute à la nature humaine, peut-être cette dernière n'existe-t-elle que pour cela, dans un but hors de mes perceptions, que d'autres après moi pourront apprécier mieux et définir avec une clarté qui m'est inaccessible et des moyens dont je ne dispose pas. La satisfaction d'avoir fait au mieux sans me trahir est suffisante pour que je traverse ce moment sans crainte. L'extérieur ne m'est pas hostile et la mort qu'il m'apporte n'est pas mon ennemie, elle appartient seulement à l'ordre des choses et, de ce fait, était inévitable. Ce que je suis, je le sens, restera comme élément de son temps mais ne saurait évoluer ni changer. Je resterai dans l'ambre du "maintenant".

Je ne sais quel nautonier s'approchera, penser me sera alors impossible et la Nature m'emportera pour une destination connue d'elle seule, s'il m'est donné de garder conscience je regarderai faits et choses autant que faire se pourra, sinon j'aurai satisfaction d'apprécier cet instant et ma propre dissolution.


                                                                                                                          Baruch

 

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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 07:49

 

 

 

Enfin, mes souffrances trouvent leur terme, étrange que ce soit le mois de février qui ait vu mes yeux se fermer sur un monde qui ne m'apportait plus que douleurs. Je ne m'attendais pas à trouver un lieu de ce genre en guise d'antichambre d'un avenir dont je ne sais rien encore. Est-ce par ironie que je suis là, capable de m'interroger sur moi et cette situation moi qui fit du questionnement ma règle de vie ? Que puis-je savoir de ce lieu, le définir m'aiderait-il à envisager ce qui m'attend, si quelque chose il y a ce dont je ne peux être sûr. J'ai tout autant voulu apprécier ce que je pouvais espérer mais ce point de vue qui est le mien n'est pas éclairant à ce propos, tout au plus ai-je l'impression d'être là comme pour une postface à une oeuvre que je voulus si grande et dont je sais qu'elle est bien en-dessous de l'ambition que j'ai eue.

Est-ce l'occasion d'une vengeance divine m'ayant placé là devant un miroir afin que je comprenne ma petitesse et l'accepte ? Je ne peux penser qu'il s'agisse de cela, la revanche est un sentiment purement humain qu'Il ne saurait ressentir. Je fis ce que je dus, ainsi ai-je vécu avec cette sensation d'accord qui me fit toujours penser arpenter le chemin qu'il me revenait de découvrir sinon de défricher aussi maladroitement que je le fis entre les précipices du scepticisme et du dogmatisme.

Quelle est la valeur de ce que je suis, mon être est-il promis à la dilution définitive ou est-ce une forme d'enfer m'incitant à chercher une introuvable solution ? L'ironie du sort serait grande que je doive trouver une réponse qui n'existe pas.

Jamais je n'ai pensé que la raison pouvait tout expliquer, comment l'élément d'un tout pourrait-il se considérer l'égal de cette totalité ce qui serait sa prétention s'il cherchait à l'englober dans des définitions philosophies ou scientifiques ?


Si je pense avoir une chose à faire ici c'est accepter l'exiguïté de mon esprit même si je reste sans crainte sur ce qui m'attend. Ma vie fut un moment, ayant un commencement, logique qu'elle ait une fin et n'ayant pas de souvenir d'une hypothétique vie précédente pourquoi si suivante il y a en aurais-je de celle-ci ? J'ai voulu définir des mots que je ne fis que réduire à ma petitesse prise dans des idées dont, ici, je ne suis plus sûr qu'elles aient eu d'autres but que contenir mes interrogations.


Si l'âme est immortelle mon être se résume-t-il à elle, n'en fut-il pas simplement l'embryon appelé à se développer dans un ailleurs que je ne peux entrevoir et moins encore définir.


Ce lieu devrait être celui de la contemplation de la finalité mais en aucun cas celui que je suis, encore, ne saurait être en mesure de l'exprimer. Qui sait quel avenir auront ces phrases, aucun il m'est permis de le supposer, mais qu'importe, une pensée exprimée est libérée, sans support physique rien ne dit qu'elle ne puisse être perceptible, compréhensible quitte alors à être réduite en cendres par une intelligence dépassant la mienne. Je sais qu'à vouloir être clair on ne l'est point.

 

 



Quelques citations :

- Si tu te fais ver de terre, ne te surprend pas si on t'écrase du pied.

- Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l'exercice du corps.

- Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes.

- On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter.

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 06:37
 


- Beppo ?

Bizarre cette voix. Ce rêve est déplaisant, moi qui d'ordinaire ne fait jamais de cauchemar je me retrouve à écrire sans comprendre pourquoi ni pour qui ?

Culpabilité ?

Je n'ai jamais regretté ce que j'ai fait, ce que des ignorants nommèrent crimes ! Comme si ce mot avait un sens quand il s'agit de faire progresser non seulement la science mais sa propre espèce, bien sûr cela peut être au détriment de quelques-uns mais c'est le fonctionnement naturel d'événements sur lesquels nous ne pouvons agir vraiment. Je suis recherché depuis si longtemps mais j'ai des amis, des vrais, dignes de ce...

Pour être franc, et je peux l'être dans le contexte du sommeil, je doute qu'ils seraient aussi protecteurs s'ils n'y trouvaient pas leur intérêt, la plupart du temps sous forme d'argent, mais c'est ainsi que les choses se passent, les instincts nous mènent par le bout de nos hormones sans que nous puissions les combattre, il est si simple de se trouver une bonne raison de faire une mauvaise chose, à moins que ce ne soit le contraire.

Ne dirait-on pas que je veux m'excuser, il n'en est pas question, j'ai toujours pris mes responsabilités, annoncé à mes cobayes ce que j'allais leur faire et assumé leurs disparitions par la suite, à quoi m'aurait servi qu'ils vécussent ?



         Certes je ne suis pas arrivé au terme de mes recherches mais je suis certain que si tel avait été le cas alors j'aurais été encensé, couronné d'un Nobel, au moins, et reconnu pour le génie que je suis en réalité, mais les forces obscurantistes étaient plus fortes que nous le pensions et malgré le Fürher nous avons été battus et j'ai dû fuir, quitter mon laboratoire. Heureusement j'ai continuer mes recherches par la suite et pour certains de ceux qui me condamnaient officiellement, dès lors comment croire que la civilisation qu'ils prétendaient représenter soit meilleure que la nôtre ?

J'ai accepté, sans renier mes convictions et mon admiration pour notre chef défunt, je devais m'adapter aux circonstances.

Étrange que j'ai cette impression de lucidité, peut-on rêver que l'on rêve et regarder par dessus son épaule son comportement en ayant un semblant de conscience.

La vérité est-elle celle-ci ou...

Impossible ! Je suis trop jeune encore pour mourir comme cela, bêtement, par noyade, j'aurais voulu être abattu, après avoir eu le temps de faire aboutir mes recherches, sans les nombreux bâtons qui me furent mis dans les roues je sais que j'y serais arrivé, je le sais, et le monde aurait dû se mettre à genoux devant moi.


Si tel est le cas alors pourquoi suis-je là à écrire comme si j'étais contraint de le faire. Je ne peux bouger, je ne peux arracher cette plume de ma main et l'encrier est toujours plein.


Est-ce cela l'Enfer ? Si oui alors je suis capable de l'affronter, je savais que je n'avais rien à craindre durant ma vie et que le moment venu je saurais affronter le destin avec élégance et sourire.

Ce n'est pas raconter ma vie qui me ferait de la peine, faudra-t-il que je remonte jusqu'à mon enfance avec mes frères, refasse le chemin jusqu'à cet instant où j'ai plongé pour la dernière fois... Au fond c'est à l'image de ma vie, aller sous la surface, chercher la vérité des événements sans me satisfaire de ce qui rassasie les esprits débiles. Ce n'est pas une damnation insupportable, au long de ma vie je pris plaisir à mes actes et si certains les nommèrent tortures ce fut par inculture et limitations cérébrales, comme si nos projets étaient accessibles au commun... Je me souviens, nous en parlions autour d'un verre, le soir, en écoutant de la musique, nous parlions poésie, musique, rarement science, nous n'étions pas là pour évoquer nos boulots.


Un bruit, curieux, il vient de devant, mais je ne distingue rien et la lumière éclairant ce bureau vient de je ne sais où, comme si l'air lui-même était lumineux.

Ce sont des pas, traînants, quelqu'un ayant des difficultés pour avancer, j'en ai connu quelques-uns, que j'ai libéré de leurs vies inutiles, des fardeaux pour eux et pour la société, après tout que ne disait-on pas de ceux qui les premiers firent des autopsies pour découvrir le fonctionnement du corps humain ! J'étais un pionnier et si je fis des erreurs au moins aurais-je permis que d'autres perdent du temps à les refaire.

Ces pas, pourquoi évoquent-ils quelque chose en moi, un souvenir lointain, quand j'étais... Oui, je me souviens, ces jumelles naines que j'ai sauvées d'un destin funeste, pour un autre qui le fut à peine moins puisqu'elles survécurent !

Oui, je vois leurs silhouettes, et derrière elles... Combien d'autres qui viennent vers moi, oui, je comprends maintenant, mais je ne céderai pas, je les écouterai tous et toutes, enfants comme adultes, je sais qu'il me faudra écrire leurs vies, leurs souffrances dont je fus la cause, je tiendrai jusqu'au dernier, j'en suis sûr, j'en suis...

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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 07:39

 

Est-ce la nuit, je ne vois autour de moi qu'une obscurité glacée et devant moi ce bureau que je connais bien, ce papier, cette plume, mais la lumière qui m'éclaire n'a pas de source.

Me lever est impossible, mon corps ne réponds pas, seul mon bras semble apte à se mouvoir et je sais que le feuillet attend comme il le fit durant...

Je ne sais pas , le temps est une si étrange notion, j'ai voulu le comprendre, le capturer, le retenir, il m'a entraîné, charrié puis abandonné, maintenant je le sais.

 

Je dois écrire encore, m'ouvrir le corps et l'âme pour en extirper d'autres mots, l'évidence s'impose que je ne pourrais quitter cet endroit qu'ensuite.

Me souvenir, comprendre, admettre...

Admettre que je suis mort ? Le vide est illimité autour de moi mais je sais qu'il va se remplir, je sais que vont venir mes souvenirs, passant devant moi ils vont s'engloutir dans le néant jusqu'à ce qu'à mon tour j'aille plus loin, enfin libéré. Je suis ici comme je fus dans ma vie, condamné à affronter cette malédiction jusqu'au bout.

 

Je voulais, non, je devais, écrire, définir, mais je n'y suis jamais parvenu, les idées passaient par moi sans que je les comprenne suffisamment pour les exprimer clairement. J'ai fait au mieux, essayant, avançant, ce n'étaient pas mes personnages qui étaient perdus mais moi qui ne parvenait pas à leur donner assez de vie, ou à leur laisser prendre assez de mon énergie afin qu'ils progressent. Mon corps était faible, il m'a lâché trop tôt. Oui, cela me revient maintenant, mes souffrances, ce n'étaient pas elles qui me faisaient écrire, elles étaient seulement l'ombre de l'énergie que je devais donner à mon oeuvre pour autant que ce mot veuille dire quelque chose, j'ai tant laissé de textes inachevés déçus de ne pouvoir puiser en moi la force de maîtriser mes pensées. J'ai voulu être compréhensible mais je sais maintenant que je ne fis que renvoyer la confusion des pensées qui m'envahissaient.

Pourquoi moi ? Quelle sensibilité avais-je pour exprimer ce qui m'entourait, comme si mon oeuvre n'était que la traduction de ce que je ressentais autour moi, étais-je assez vide pour être la chambre d'écho d'un temps dont je devine qu'il finira par un renouveau douloureux.

 

Je revois...            

Est-ce important, j'ai cru, j'ai attendu. Au long de ces mois alors que je voyais la mort s'approchait, une perspective qui ne m'effrayait pas, le Paradis m'attendait, vivre était l'enfer et subir mon tourment la clé de l'accession à un bonheur sans limite. Mais maintenant je me demande si je ne vais pas me retrouver dans un de ces univers que j'ai décrit, si je n'ai pas fait qu'entrevoir l'horrible futur qui nous guette.

 

Qui retrouverais-je ? Milena, Dora, Prague, Kierling ? Les amis de ma vie ou un cortège d'ombres errant sans but pour l'éternité dans un dédale moqueur ?

 

Poser ma plume, fermer les yeux, ne plus craindre ni espérer et, enfin, savoir.

 

                                                 

 

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  • : Lire au nid
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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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