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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 08:00

Babe – Chris Noonan – 1995 – 95' 

 

Babe est un porcelet dont le destin ressemble à une ligne droite, de la porcherie à l'abattoir. C'est pour ce dernier lieu qu'il voit partir sa famille avec une incompréhension troublante. Ce ne sera pas sa destination immédiate, il va partir pour une foire agricole pour y être vendu à Hoggett, un fermier naïf et sympathique. Il va faire la connaissance de Fly, la chienne de la maison, qui l'accueille et l'aide à s'intégrer. C'est elle qui lui demandera son nom, Babe, dit-il, car c'est ainsi que sa mère l'appelait. Il rencontre également Ferdinand, un canard qui pour se faire passer pour un coq chante chaque matin, sans que son cri soit vraiment ressemblant à celui d'un gallinacé puis Maa, la brebis, ainsi qu'un trio de souris chantantes. Chacun a une place a tenir, et Babe comprend que la sienne pourrait ressembler à celle de ses parents.

 

Le cochon et le canard forment un duo de ''victimes'' qui ne se font pas au rôle qui leur est dévolu. Le second a trouvé sa solution, en s'adaptant au besoin du moment pour remplir n'importe quelle mission, ainsi devenu indispensable voit-il la casserole s'éloigner. Le premier doit en faire autant, prendre un chemin de traverse pour montrer qu'il n'est pas qu'un morceau de viande en attente de transformation.

 

C'est ainsi qu'il va devenir chien de berger, une transformation étonnante mais qui prouve qu'avec de l'imagination et de l'énergie il est possible de sortir de sa condition. C'est bien ce que voulaient Chris Noonan et George Miller, utiliser un conte en apparence pour enfants pour donner une leçon, avec le sourire, aux adultes. Les premiers peuvent s'amuser des personnages et de leurs aventures, les seconds peuvent y voir la transposition d'une réalité qu'ils connaissent. Ainsi reprennent-ils le principe des fables si chères à La Fontaine. Autre message pour le producteur, faire de la propagande pour le végétarisme, de ce côté là j'avoue ne pas y avoir été sensible et apprécier une, ou plusieurs, tranche(s) de saucisson ou de jambon, et autres parties de notre ami le porc. De notre victime voudrait nous dire Miller (le meunier), comme si l'antilope était la victime du lion ou l'homo sapiens celle du virus.

C'est ne pas (vouloir) comprendre la nature que nier la répartition des rôles, si le genre homo était resté ce qu'il était jamais il n'aurait dominé la Terre. Et ça aurait été mieux pour elle, sans doute. Le fait est pourtant là et regarder l'avenir dans un rétroviseur ne va pas l'aider à progresser. Babe survit en changeant de rôle, mais une exception ne fait pas la règle, il va à l'encontre de la, et de sa, nature. Le gardien du troupeau en fait partie, et celui-ci reste promis à l'exploitation !

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24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 09:00

Morten Tyldum – 2016 – 116'

Le Starship Avalon est un immense vaisseau spatiale, conçu pour voyager à la moitié de la vitesse de la lumière vers une nouvelle planète qu'il faut coloniser : Homestead II, du nom de l'entreprise conceptrice de l'appareil. Un périple de 120 ans dans une merveille technologique où aucun problème ne peut survenir, ni de l'intérieur, ni de l'extérieur, protégé qu'il est par un bouclier magnétique interdisant toute intrusion et capable de passer au travers des plus denses nuages de météorites.

Il va en affronter un terriblement violent, à cette occasion de nombreux dysfonctionnements vont apparaître, un seul ne sera pas réparé. La capsule d'hibernation de Jim Preston va arrêter de fonctionner et celui-ci va se réveiller. Il lui faudra quelques heures pour se rétablir, une nuit pour récupérer, et le lendemain il est prêt à prendre la place prévue, à suivre la formation attendue. Sauf qu'il n'y a personne d'autre pour assister à celle-ci, pas plus que pour prendre le petit déjeuner dans un réfectoire immense. De ''présence'' il n'y a que celle de Arthur, le barman, un androïde. C'est peu !

Il va vite découvrir que son module s'est arrêté 90 ans trop tôt, qu'il ne peut y retourner, qu'il n'existe aucun moyen de se rendormir jusqu'à l'arrivée. Il ne peut pas entrer dans le poste de commande, et le message qu'il envoie à la Terre va mettre 17 ans pour arriver, et la réponse, plus du double. Bref, c'est mal barré. Il peut profiter du vaisseau, loger dans une suite, se nourrir des meilleurs mets disponible, jouer, regarder films et série. Il peut tuer le temps faute de solution disponible.

En se promenant il se retrouve dans la salle des passagers, parmi les 4999 modules restant actifs il repère celui de Aurora Lane, une jeune femme d'une beauté qui le stupéfie. Il fait sa connaissance, lit son dossier, écoute ses déclarations, la découvre journaliste et écrivain. Il tombe amoureux, passe son temps à côté d'elle, lui parle, la regarde, pense à elle... jusqu'à ce que lui vienne l'idée de la réveiller. La solitude lui pèse mais il sait que ce n'est pas la chose à faire, qu'il volerait une vie pour améliorer la sienne. Moralement c'est condamnable, mais humainement c'est compréhensible.

Il finit par s'y résoudre. Fait mine de ne pas savoir ce qui s'est passé, une autre panne sans doute. Ils font connaissance, Jim est bel homme, et c'est le seul disponible. Aurora le sait, comme elle a compris que se rendormir était impossible. Ils vont donc se rapprocher, s'aimer... jusqu'à ce que la vérité se fasse jour.

Aurora va mal le prendre, c'est logique, mais le dysfonctionnement qui réveilla Jim Preston a entrainé d'autres perturbations qui vont mettre en péril le vaisseau tout entier.

La distribution aura coûté moins cher que d'ordinaire, encore que Jennifer Lawrence et Chris Pratt doivent être onéreux. Comment ne pas se mettre à la place du second qui découvre la première. Comme si Adam avait pu choisir Ève.

Dans les mêmes circonstances j'aurais agis de la même façon.

Naufragés dans l'espace, un océan sans fin où personne ne viendra les aider. Vont-ils survivre malgré tout, ensemble ? À la réflexion, même avec Jennifer je me demande si je partirais.

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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 09:00

Joann Sfar – 2015 - 96'

Dany, c'est plus sexy que Danielle, est jeune, belle, rousse et myope. Elle est secrétaire dans une agence de publicité depuis quelques années. Elle est en outre timide et rêveuse.

Et en plus elle n'a jamais vu la mer !

Cette après-midi là elle est dans son bureau, travaille, quand son patron vient la voir en lui confiant qu'il a un problème avec un dossier qui lui fut remis par un collaborateur et qu'il dut réécrire totalement, et manuellement. Or il a absolument besoin que celui-ci soit dactylographié pour le lendemain. Bien sûr Dany est disponible pour travailler le soir et rendre sa copie en temps et en heure. M. Caravaille lui propose, pour arranger tout le monde, de venir passer la soirée chez lui, avec sa femme et leur fille. Comment dire non, surtout que Dany trouve son employeur à son goût et imagine facilement qu'entre eux pourrait se passer quelque chose d'autre. D'autant que celui-ci est mariée avec une ancienne collègue, entrée le même jour qu'elle dans l'entreprise.

La soirée se passe pour le mieux, elle est seule devant sa machine, clavier français, un tas de pages manuscrites à taper et un repas que son ancienne amie, Anita, lui a préparé. Elle poursuit son œuvre et s'endort sur le canapé où Caravaille la réveille le lendemain en lui demandant un autre service. Cette fois il s'agit de les conduire à Orly afin de pouvoir ramener la voiture, une superbe Thunderbird !

Elle laisse la famille à l'aéroport, va pour repartir et remplir sa mission telle que celle-ci lui fut assignée mais se ravise au dernier moment. Elle retourne dans l'aéroport, va boire quelques whiskies, profiter d'un moment de tranquillité loin de la banalité de sa vie.

En route pour rentrer elle arrive à un embranchement, Paris devant, la côte d'azur sur la droite. Au dernier moment elle tourne.

Elle a vraiment envie de voir la mer !

Sur le chemin elle s'arrête dans une boutique de luxe, fait quelques acquisitions, elle a une prime conséquente à dépenser. Alors qu'elle s'apprête à s'en aller une femme vient la voir et lui demande si elle va mieux. Dany est surprise, elle ne connaît pas cette personne. Mais l'autre insiste, lui parle de son manteau qu'elle avait oublié, qu'elle était contrariée par quelque chose. La jeune femme est perturbée mais reprend sa route.

 

D'autres incidents vont se produire, des gens vont la reconnaître, l'appeler par son nom, alors qu'elle le matin même elle était à Paris, même un motard alors qu'elle est arrêté sur une route sait qui elle est. L'hôtel où elle s'arrête a déjà une fiche à son nom, d'une autre écriture c'est vrai mais, blessée au poignet suite à une agression dans une station service, elle ne peut plus écrire, or la veille elle portait déjà ce bandage.

Dans cet hôtel elle va rencontrer un homme au charme duquel elle va céder, qui va l'accompagner, avant de lui voler la Thunderbird. Autant dire que tout se complique.

 

Mais la suite sera pire, quand elle aura retrouvée la voiture de son patron... mais je ne vais pas cafter, ce n'est pas mon genre.

 

Refaire un film 45 ans après Anatole Litvak était-il indispensable ? Sans doute pour faire connaître le livre de Sebastien Japrisot et aussi, surtout, nous présenter Freya Mavor. À elle seule elle justifie de suivre une histoire qui oscille entre le thriller et l'étrange. Que se passe-t-il dans la vie de Dany, est-elle devenue folle, est-elle sujette à des hallucinations, prise dans une crise d'amnésie ?

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18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 09:00

Muriel's Wedding – Paul John Hogan – 1994 – 106' 

 

Muriel Heslop n'est pas la fille la plus jolie de son quartier, elle ne bénéficie pas non plus d'une famille remarquable, entre un père qui fait ce qu'il peut, peu, et une mère qui en fait encore moins, supportant sa vie comme si c'était un fardeau. Et, pour elle, c'en est un. Sans parler de ses frères et sœurs qui ne connaissent de l'énergie que sa définition dans le dictionnaire. Sa vie se passe en rêves de mariages magnifiques dont elle serait l'élément central, brillant sous les regards et les flashs, tout en écoutant les chansons d'ABBA.

 

Porpoise Spit n'est pas l'endroit le plus drôle du monde et ses habitants, pas les plus intéressant. Ce n'est donc pas là que Muriel pourrait rencontrer l'homme qu'elle attend. Le destin va lui donner un coup de pouce en passant par Deidre, la maitresse de son père, qui lui procure un travail à Hibiscus Beach. Un nouveau départ pour la jeune fille, dans un lieu où, dans l'hostilité ambiante, elle se fera une véritable amie, Rhonda. Leur principale activité sera de dépenser l'argent donné par Bill, le géniteur de Muriel. Ce sera surtout l'opportunité pour elle de grandir, de regarder la réalité au delà de ses illusions.

S'agit-il là d'une comédie ? En apparence, proche du burlesque parfois, de mauvais goût à l'occasion, le tout sur fond d'ABBA, mais pas seulement, la musique d'une époque, entre ringarde et kitsch. Le cocktail est pourtant bien dosé oscillant entre fraicheur, couleurs et amertume. Fraicheur de la mise en scène, couleurs des décors et costumes, amertume des situations. Muriel est plus lucide qu'il n'y paraît mais son envie de vivre est plus forte que la pesanteur de son environnement. Pourquoi n'y parviendrait-elle pas ?

Le charme, le talent et la personnalité de Toni Colette donnent sa force à Muriel, quelle autre actrice aurait-elle pu rendre ce panel d'émotions avec un sourire si communicatif ? Aucune !

Un film dont il est impossible de ne pas sortir plein d'optimisme, et tant pis si cela ne dure pas. Mettez un disque d'ABBA, vous verrez, ça fait du bien, et pas seulement quand ça s'arrête. 

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16 mars 2018 5 16 /03 /mars /2018 09:00

Nicolas Philibert – Les Films d'ici / la Sept Cinéma – 99'

Elle chante, pour les arbres, les oiseaux, la nature, le chant d'Orphée pleurant son Eurydice. Lui marche, lentement, se tenant parfois la tête, d'autres en font autant, chacun suivant un chemin qu'il semble seul à voir. Ce qui n'empêche pas le jardinier de faire son travail. Le domaine est grand, il faut en prendre soin, et le château est magnifique. À l'intérieur d'autres hommes avancent, certains chantonnent, d'autres sourient. Mais la cloche résonne, rappelle à tous que c'est l'heure du repas.

Chanter est une activité importante, mais Patrick peut en faire profiter les autres, il a belle apparence avec son haut de forme, son monocle et sa canne. Le théâtre également. Un des acteurs témoigne, il est là depuis longtemps, et a beaucoup joué, il se souviens de Molière, de Fujima, un grand souvenir ''Le tambourin de soie'', il s'y suicidait et revenait comme un fantôme.

Quand à la musique, elle aussi a son importance, en jouer est difficile mais d'autres maîtrisent un instrument. L'accordéon a beaucoup de succès. La piste de danse est presque achevée. Les répétitions continuent. Tout le monde y met du sien, s'entraîne, recommence, encore et encore. Le plaisir d'avoir réussi n'en sera que plus grand.

Plus que dix jours, la tension monte...

Quoi de mieux qu'un spectacle pour apprendre à communiquer, avec ceux avec lesquels on répète d'abord, avec l'auditoire ensuite, et ce n'est pas toujours facile, ni de se faire comprendre, ni d'entendre ce que dit l'autre.

Le spectacle a enfin lieu. Chaque 15 août est un jour important pour La Borde, c'est celui de la représentation de la pièce de théâtre qu'ils ont choisi. Cette année c'est une pièce de Witold Grombowicz : Opérette. Chacun a fait de son mieux, entre trac et fatigue, volonté et peur de rater. Comme toujours avant un spectacle, il n'y a pas de raison qu'il en fut différent ici. Nicolas Philibert ne montre pas la différence mais la ressemblance, beaucoup plus grande que le spectateur pourrait (vouloir) le penser au départ.

 

LA MOINDRE DES CHOSES
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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 09:00

The Founder – John Lee Hancock – 2016 - 115' 

 

Ray(mond) Kroc est un vendeur, après s'être essayé, entre autres, aux tables pliantes,aux gobelets en cartons, il essaie de placer des robots multi shake, des engins capables de faire plusieurs glaces en même temps. Pour cela il circule et rend visite à tous les restaurateurs. Le succès de son entreprise est mitigé, pour employer une litote. Se tenant au courant des résultats de son affaire il apprend qu'un seul établissement a passé commande de six de ses engins. Cela le surprend, lui qui a du mal à en vendre un seul. Il veut être sûr et téléphone au restaurateur en question, et apprend qu'ils sont deux, les frères McDonald, Richard et Maurice, leur affaire est donc le McDonald's, il apprend que la commande est erronée, en fait ils en veulent huit.

Ce n'est plus de l'étonnement mais de la stupéfaction. Il veut en savoir plus, déplie sa carte, regarde le trajet. Le trajet promet d'être long, qu'importe.

Une fois sur place il découvre un restaurant d'un nouveau genre, lui qui a l'habitude d'être servi dans sa voiture, d'attendre 30 minutes pour recevoir une commande qui n'est pas toujours la sienne, voit arriver ce qu'il a demandé en trente secondes.

Pour en savoir plus il fait connaissance des frères McDonald, découvre leurs vies, leurs erreurs, leur ambition. Comment ils mirent au point de concept révolutionnaire de restauration rapide, veillant au moindre détail, à l'organisation de chaque poste, à entraîner chaque employé à avoir le geste parfait, à réduire les coûts au minimum, à supprimer l'inutile à chaque instant. Ils supprimèrent les vendeuses, désormais ce sont les clients qui viennent au comptoir, il n'y a plus de couverts et quand ils ont fini ils jettent tout à la poubelle. De plus le choix est limité : hamburger, frites, soda et milk-shake, rien de plus, rien de trop.

Kroc comprend, admire, et leur propose de franchiser. Ils s'y essayèrent, sans obtenir ce qu'ils voulaient en matière de productivité et de qualité. Le vendeur sait que cela peut être fait autrement, mieux, il suffit de le vouloir, de persévérer, de tenter le coup, et il est prêt à le faire avec eux.

Ce qu'ils finiront par accepter, sans voir qu'ainsi c'est le loup qui est entré dans la bergerie et qu'il ne leur laissera que le minimum.

Sans Ray, Mcdo n'aurait pas conquit le monde, celui-ci l'aurait été par une autre marque, un autre nom, n''en doutons pas. Il reste intéressant de suivre ce qu'il fit d'une idée simple, du travail et de l'inventivité d'autres, se les appropriant sans vergogne pour construire son empire, hypothéquant sa maison et son mariage, vendant la première, répudiant la seconde pour un modèle plus récent, plus chic.

Une interprétation fantastique de Michael Keaton qui rend fascinant un homme qui veut réussir, et qui y parvient, marchant sur qui le gène, magouillant, mentant, volant même, pour parvenir à ses fins. Des frères McDonald reste le nom, l'infime part du gâteau qui aurait dû leur revenir a été confisquée, même si, plus tard, les Kroc donnèrent une partie leur fortune à l'armée du salut.

Le rêve américain ! Heureusement que l'argent n'a pas d'odeur, sinon le dollar sentirait...

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11 mars 2018 7 11 /03 /mars /2018 09:00

 George Miller – 1979 – 85' 

 

Max Rockatansky est policier, il sillonne les routes sans fin d'un pays inconnu à une époque imprécise. Il pourrait s'agir de l'avenir comme d'un monde parallèle mais ressemblant à ce que le nôtre pourrait devenir. L'époque est difficile, brutale, pour ne pas dire chaotique. L'ordre qu'il participe à maintenir est fragile, la différence entre les flics et les truands étant parfois difficile à saisir.

 

Sa vie se partage entre son métier et sa famille, laquelle est constituée de son épouse, de son fils et de son chien. Un jour son coéquipier se retrouve face à une bande de criminels, et ne sort pas vivant de cette confrontation. Pour Max la coupe est pleine, il préfère renoncer à son métier et partir avec les siens vers le nord. Mais les rues ne sont vraiment pas sûres et les Rockatansky vont être attaqués par la bande coupable du crime précédent. Seul Max va s'en sortir et ce drame va le faire changer du tout au tout. Lui qui semblait gentil, serviable, compatissant presque, va se muer en un chasseur impitoyable.

Mad Max est la preuve qu'un budget minuscule peut donner un grand film, il lui suffit d'arriver au bon moment, d'avoir un réalisateur qui sait où il veut aller et un acteur n'attendant que l'opportunité de devenir une star mondiale : Mel Gibson.

 

Max était un adolescent vivant dans un monde dont il ignorait la

réalité bien qu'il en respectât les codes, il lui fallait un choc pour le faire grandir, quel autre événement aurait-il pu provoquer cette évolution que le massacre de sa famille ? La mort comme initiation, comme une libération des contraintes qui le retenait à une banalité qui le contenait. Désormais il n'a plus pour ambition que sa vengeance. 

Réalité et fiction se superposent, le personnage et ses créateurs grandissent simultanément, et se retrouveront à deux reprises. Pour la quatrième aventure de Max, Mel passera la main

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7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 09:00

Benoit Jacquot – 2016 – 86' 

 

Rey est cinéaste, connu, lors d'une soirée il rencontre une jeune actrice, Laura, qui fait une performance en public. Il la suit et lui propose de l'accompagner jusque chez lui, en moto. Elle n'hésite pas et ils ne vont plus se quitter, malgré la différence de génération et l'opinion de son entourage. Il veut même l'épouser !

 

Isabelle était sa muse précédente, ensemble ils firent 8 films, c'est elle qui le prévient que cet amour est impossible, que tout finira mal, qu'elle voudra un enfant, d'abord, et le quittera, ensuite. Il restera seul dans sa grande maison vide.

 

Il a toujours aimé rouler vite en moto, prenant trop de risques, aussi personne n'est vraiment surpris d'apprendre qu'il a trouvé la mort lors d'un accident. Pour autant que ça en soit vraiment un, ne serait-ce pas plutôt le suicide d'un homme qui voit le temps lui filer entre les doigts, d'un créateur qui connait des difficultés pour achever son dernier scénario ? La question restera en suspens.

Lors de la crémation ses amis sont réunis, c'est Isabelle qui dit quelques mots en souvenir du défunt, ils vécurent onze ans ensemble et personne ne peut le connaître mieux qu'elle. Laura ne dit rien mais s'amuse à faire sonner le portable qu'elle a placé dans le cercueil...

C'est elle qui ramène les cendres de Rey chez lui, chez eux, dans la maison où il voulait poser ses valises. Désormais elle habite là, isolée du monde, de ses amis, évitant de répondre au téléphone. Petit à petit elle va deviner une présence, entendre des bruits, sentir que Rey est là, qu'elle peut lui parler, lui donner même à manger, le laver, comme si d'être revenu d'entre les mots il devait tout réapprendre. Le manque est-il si fort qu'il lui fasse voir et entendre ce qui n'est pas, peut-être était-ce l'ambition de Rey, survivre dans l'esprit de la jeune fille par incapacité à trouver quoi prendre du réel. Fantôme avant sa mort, finalement celle-ci apportait peu de changements.

 

Tel Rey, Benoit Jacquot est souvent inspiré par une rencontre, cette fois c'est celle de Julia Roy, également scénariste, jeune, belle, blonde, assez dense pour donner de la force à l'absence de l'autre. Après tout qu'importe, le réel et l'illusion savent, parfois, s'entendre.

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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 09:00

Picnic at Hanging Rock – Peter Weir – 1975 - 107' 

 

1900, c'est la Saint Valentin, les jeunes filles du lycée Appleyard, établissement chic réservé à une clientèle triée sur le volet, sont autorisées à sortir pour un pique-nique à Hanging Rock, un lieu réputé, site aborigène sacré, une imposante masse de roche volcanique située au cœur du désert australien. La directrice du lycée, Miss Appleyard se veut l'incarnation de cette bourgeoisie victorienne, fière de ses valeurs, des contraintes, morales et physiques, qu'elle s'impose. Elle veille sur ces jeunes filles pour en faire des parfaites copies d'une image déjà jaunies, ce qui ne l'empêche pas d'imposer le corset et de surveiller chaque tenue, chaque mot. Elle épierait chaque pensée si elle pouvait.

 

Les élèves passent leur temps en cours puis dans leurs chambres, rêvassent, lisent des poèmes, évoquent parfois leurs rêves sans oser parler à haute voix de ce à quoi elles aspirent vraiment. Tout est calme, serein, s'annonce idyllique, comme cela se doit. Du reste que pourrait-il arriver ?  Miss Appleyard parle géologie, prévoit un devoir prochain, tout en demandant à ses ouailles de ne pas s'approcher du rocher, qui sait quels comportements inappropriés sa proximité pourrait susciter. Miranda est la vedette du lycée, la plus belle, la plus appréciée de la directrice, avant de partir en excursion elle confie à son amie Sara son intention de quitter cet endroit. De son côté Sara est punie, elle n'a pas le droit d'accompagner ses condisciples en ballade, qu'elle soit pauvre et orpheline ne plaide pas en sa faveur.

Le jour de la sortie est bien choisi, symbole d'une relation idéalisée mais désexualisée, comme la directrice qui ne doute pas d'être plus forte que la nature, de l'avoir comprise et soumise. Grossière erreur, que tant font encore de nos jours. Bien sûr, et nous le savons dès les premières images, les choses vont mal tourner, l'image est trop belle pour être vraie, elle est un masque que des jeunes filles veulent prendre pour leur vrai visage. La chaleur est trop forte pour supporter les tenues, la roche est trop brûlante pour qu'elles n'en ressentent pas les effets.

Miss McCraw, la sous-directrice, va disparaître, en compagnie de Miranda, Irma et Marion. La geôle culturelle reprendra dans ses murs glacés les esprits qui crurent lui échapper, qui virent, l'espace d'un moment, peut-être seulement d'un rêve, une vie digne de ce nom.

Êtes-vous libre ou satisfait de seulement croire l'être ?

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 09:00

(Dumb-Hounded) Tex Avery – 1943 – 7'41''

Désormais chez MGM depuis 1942 Frederick Bean Avery peut prendre le surnom de Tex en hommage à son état natal. L'équipe autour de lui est solide et il crée avec elle l'année suivante son personnage le plus célèbre qui dans sa première histoire ne porte pas de nom. Il endossera celui de Droopy pour sa cinquième aventure, en 1949 alors que officiellement sa première appellation était Happy Hound. Dès Dumb-Hounded son caractère et son comportement sont présent.

Il est imperturbable, semble ne faire aucun effort alors qu'il poursuit un loup qui vient de s'échapper. Celui-ci fait son maximum mais ne parvient pas à se débarrasser de ce limier qui n'a pas le physique de l'emploi. Et encore moins dans cette première aventure où il y a encore beaucoup du chien en lui. Il deviendra rapidement plus ''humain'', nonchalant, avec cet apparence de désintérêt qui ne fait que tromper un adversaire qui contre lui n'a aucune chance.

Droopy fin limier
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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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