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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 06:15

Retenir son souffle, attendre en regardant. Spectacle banal de gens qui vont et viennent dans tous les sens, ignorants et sereins, la cause et l'effet !

Celui-ci ? Non, trop gros, lent, quelles promesses lui reste-t-il à tenir ? Pourquoi pas celui-ci, jeune, sûr de lui, cela se voit à sa démarche, à son regard.

 

Vider ses poumons, lentement, non pas faire le vide, mais, être vide, face à l'autre, là-bas, dont le pied gauche est encore sur le sol quand le droit est dans l'au-delà.

 

Les oiseaux n'ont pas bronchés. Nul nectar n'égale un dernier souffle.

 

Démonter le fusil, chaque pièce retrouve sa place dans la longue valise. Douille récupérée, couverture repliée, sa combinaison sera brulée, comme les autres, ni trace, ni indice...

 

Les passants de la rue, si loin de son objectif, ne se doutent de rien, chacun est emporté par un rythme incontrôlable. Chacun, ou presque. L'odeur du gibier emplit ses narines.

 

L'étui retrouve sa place dans le double fond du coffre de sa voiture, des sirènes se rapprochent. Derrière le volant, jamais à la place du mort ! Le temps de rabattre le pare-soleil histoire de se remettre du rouge à lèvres ; elle sourit avant de démarrer.

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 06:39

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 06:07

La beauté peut-elle devenir une obsession au point que vouloir la détruire devient l'unique chemin possible ?

Mizoguchi est un jeune moine bouddhiste, laid et affligé d'un bégaiement qu'il ne peut dominer. Fils d'un prête il vit avec son oncle dans les environs de tokyo. Depuis sa prime enfance il entend son père lui vanter la beauté du Pavillon d'Or de Kyoto au point qu'il en devient obsédé sans jamais l'avoir vu, isolé par son physique, son handicap et sa pauvreté il n'a de vie que dans l'imaginaire et le Pavillon est un fantôme idéalisé d'être invisible.

En 1944 lorsque son père l'emmène le voir pour la première fois il est déçu, comme si la réalité pouvait ressembler à l'idée que l'on s'en fait ! Présenté par son père au supérieur du Pavillon il y deviendra novice à la disparition de son géniteur. Mais cela ne calmera pas son obsession, au contraire. Il veut en devenir le maître faute de quoi il ambitionne de le détruire.

L'amitié qu'il put développer avec un autre novice, qu'il jalouse, se terminera par ce qui semblera le suicide de celui-ci. Postéieurement il rencontre Kashiwagi, étudiant cynique et désabusé qui va modifier sa perception de ses propres ambitions.

 

Mizoguchi finira par admettre qu'il ne sera pas choisi par Tayama Dosen, le supérieur du temple, pour lui succéder, dès lors que lui reste-t-il que la destruction du Pavillon d'Or et sa propre mort, comme si cela pouvait en aller autrement. Installé au sommet du Pavillon, le Kukyôchô, il regarde le mont sacré Hiei, et si la mission qu'il croyait avoir était, par le feu, de ranimer la flamme d'un bouddhisme étouffé par le confort ?

 

Début juillet 1950 le Japon est consterné par l'incendie criminel qui vient de réduire en cendres le Pavillon d'Or du temple Rokuonji, vieux de cinq siècles il avait survécu à toutes les catastrophes pour finir sous l'allumette d'un simple moine. L'événement est d'importance et un auteur de 20 ans, Yukio Mishima en fera onze ans plus tard un roman à succès qui sera traduit en Français en 1960 par Marc Mécréant pour les éditions Gallimard.

Si dans le roman c'est son attirance pour son contraire : la beauté, qui pousse Mizoguchi au crime dans la réalité c'est son dépit, sa jalousie et une médiocrité crasse qui le pousseront à mettre fin à ses jours. Mishima aura sérieusement étudié l'affaire avant d'écrire son texte. Un simple fait divers ainsi se transforme en roman pour, littéralement en ce cas, renaître de ses cendres. Du reste le Pavillon d'Or fut reconstruit à l'identique, la patine des siècles manque mais nous savons que ce n'est qu'un détail.

 

Au passage Mishima trace finement le portrait du Japon de l'après-guerre et les changements qui, lentement, s'imposent ; la campagne où sèche le riz, le temple proche physiquement de la ville mais en semblant si loin.

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 06:10

La vie ne fait pas que des cadeaux à Tom, sa dernière rencontre avec sa mère a lieu dans le pénitencier où elle va être exécutée.

Plusieurs décennies plus tard son fils risque de connaître le même sort. Entre les deux une existence pénible que l'auteur sait nous raconter sans pathos, ce qui est une qualité, et sans en rajouter dans les effets larmoyants ou complaisants. La quatrième de couverture évoque une parenté avec Dickens (même origine anglaise), avec moins misérabiliste et plus d'optimisme, de fraicheur dans le style qui font d'une vie difficile un bout de chemin que l'on a envie de faire avec son héros. Savoir qu'il ne s'agit que d'un livre aide, si nous avions à vivre une telle vie... Le temps n'est pas encore venu d'une technique permettant de partager les sensations et émotions d'un personnage. Cela viendra, je ne me fais pas de soucis, une connexion entre le cerveau et la tablette. Après tout lire c'est opter pour une autre vie, pourquoi ne pas la ressentir encore plus intensément ?

Mais je m'égare.

Tommy est en pension, il survit en rêvant des grands espaces, cet Ouest imaginaire où s'affrontent cowboys et Indiens, le lieu des possibles, d'une vie repartant de zéro. Mais combien qui le voulurent y parvinrent-elles ?

Le pensionnat, presque un orphelinat en fait, est austère, c'est un euphémisme, comme il se doit, l'ambiance pesante, les souvenirs étouffants et les autres enfants de vrais tortionnaires alors que les enseignants ne valent guère mieux, leur violence est moins physique mais pas moins efficace. Quand sa sœur, Diane, épouse Ray Montane, alors vedette d'une feuillleton western à succès, nous sommes dans les années 50, Tom pense qu'il va faire de l'illusion une réalité.

 

Nous ne serons pas surpris qu'il n'en soit rien, loin de là. Le rêve américain porte bien son nom et Hollywood pourrait se nommer Cursewood.

 

Le problème est que Diane n'est pas sa sœur mais sa mère, et nous savons dès les premières pages ce qui va lui arriver.

 

Pourquoi, comment... À vous de le lire, et de suivre la vie de Tom, ses difficultés avec son épouse, son fils. Les pages sur la relation entre eux furent instructives pour moi. L'enfance nous façonne et nous oriente. Les blessures invisibles ne le restent pas toujours, dommage !

Celui-ci opte pour l'alcool, celui-là pour l'encre. Ce n'est jamais un vrai choix.

 

Durant l'été 2008, alors qu'il écrivait ce roman, puisant dans son expérience des pensions anglaises, Evans et sa famille faillirent mourir de l'ingestion de champignons vénéneux, il s'en sortirent avec l'obligation de se faire dyaliser en attendant une greffe salvatrice, ainsi dans le récit... mais découvrez-le vous-même.

 

J'ai toujours détesté les champignons !

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 06:07

Spéciale Winnie Wei (韋秀嫻) - Chine

 

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 06:07

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 06:11

 

C'est dans le silence du confessionnal

Où l'âme se confronte à elle-même.

Nous évoquons le duel avec l'infernal,

Toutes les attentes de qui l'on aime.

Est-ce là que l'aveu s'exprime ?

Mots murmurés dans l'oreille discrète

Pour assumer en quelques rimes

Les ambitions que l'espoir sécrète.

Ah dit le prêtre alors que je me tus :

Toute espérance n'est pas perdue ;

Il te reste permis d'atteindre l'absolu.

Or donc, à l'inverse de ce que je crus,

Nul ne peut se dire chassé des nues !


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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 06:07

 

À moi...

 

Pour produire un texte amusant, il convient de prendre de bons violons d'ingrédients. Un grand verre de placide sulfurique dont Chimène n'aurait badie qu'il était trop chaud, un zeste malheureux, de déconfiture, à l'orange, si le canard n'a pas tout mangé.

 

Portez à ébullition puis rajoutez le riztuel d'envoûtement, avant de laisser l'effet se faire. Réunissez vos amis travestis que les locaux motivent dans un arrière train avant qu'il ne siffle 3 fois.

 

Et la licorne arrivant soudainement au milieu vous indiquera la direction à prendre, celle d'Helsinki, tout double, où le lait froid ne trouble personne. Si malgré vos efforts, nul ne s'esclaffe c'est que votre plat est indigeste et votre humour moribond. Restez stoïque, bredouillez quelques excuses en finnois, de Grenoble. Avant que votre cerneau ne brou du noir, roulez en boule votre essai calamiteux, jetez-le dans la poubelle... et arrêtez de cassez les urnes de vos auditeurs !


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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 06:09

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 06:07

Dojoji & Autres Nouvelles (extraites de La Mort en été)

4 nouvelles comme les 4 points cardinaux (Dojoji, Les 7 Ponts, Patriotisme, La Perle) décrivant une société japonaise en quelques pages.

Pour commencer Dojoji n'est pas une nouvelle mais une pièce de théâtre mettant en scène Kiyoko la danseuse, l'antiquaire, un gérant d'immeuble, trois hommes et deux femmes. Elle s'inspire d'un classique du Nô sur la jalousie mais en diffère par le traitement qu'en fait l'auteur. Kiyoko n'est pas la méchante, au contraire, quittée par Yasushi, devenu par intérêt l'amant de Mme Sakurayama, elle apprend que celui-ci a été tué dans une armoire, classique pour un amant n'est-ce pas ? Impossible donc de le récupérer, sa beauté lui semble désormais inutile.

Le vitriol qu'elle vole dans une pharmacie est une gomme on ne peut plus efficace mais voilà qu'ouvrant une armoire elle voit son visage dans les miroirs que celle-ci contient multiplié comme à l'infini, l'imaginer rongé par l'acide lui est insupportable, et elle rebouche le flacon. Voyant l'heure elle se saisit de son rouge à lèvres et quitte la scène, ne vient-elle pas de se souvenir qu'elle avait un rendez-vous ?

 

Trois geishas de la Maisons des Lauriers et Masako, la fille de la tenancière, décident pour la réalisation de leur vœu de passer 7 ponts de la ville en s'arrêtant sur chacun pour prier. Une condition toutefois : au long de leur pérégrination elle ne peuvent adresser la parole à quiconque. De quatre au départ elles se retrouvent cinq, la patronne leur ayant adjoint Mina, nouvelle venue chargée de surveiller sa fille. Finalement cette dernière sera la seule à parvenir au but, toutes les autres ayant failli à un moment ou à un autre.

Quel aura été son vœu, cela nous n'en saurons rien !

 

En 1936 nous rencontrons un jeune officier japonais, qui vient de se marier. Il apprend que la plupart de ses compagnons d'armes sont mélés à l'Incident de 26 février 二・二六事件 Ni-niroku jiken, une tentative de coup d'état menée par une faction ultra-nationaliste, peut être dirigée par un frère cadet de Hiro Hito, voire par l'Empereur lui-même histoire de s'autoriser une petite répression, tint le centre de Tokyo avant d'être réprimée. Il sait qu'il sera commis à l'exécution de ses camarades et dans l'incapacité de refuser, ne voulant pas trahir son amitié ni son pays et conserver son honneur il décide de faire seppuku, son épouse lui servira de témoin avant de se faire jigai (seppuku c'est pour les hommes). Une histoire tragique et magnifique sur l'amour et l'honneur. Vivre c'est souvent être déçu par le premier et décevoir la seconde, si on peut conserver les deux... l'emballage de souffrance est vite ouvert. Ne vous en faites pas, pour vous il est trop tard.

 

Autant finir sur une note humoristique, ce qui n'est pas ce que l'on attend de l'auteur, reconnaissons-le. Ou comment la disparition d'une perle lors d'un goûter entre amies, Mmes Kasuga, Matsumara, Azuma et Sasaki (propriétaire de la perle) est prétexte à se dire ses 4 vérités avec verve et drôlerie.

A-t-elle été volée, par qui, aurait-elle roulé quelque part, le mystère est angoissant... 

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Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité.

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