Tout semble aller pour le mieux jusqu'à ce qu'il tombe amoureux de Nanon, la fille de Zansi et sa partenaire dans son numéro, le directeur, qui lui retourne ses sentiments. En effet, depuis une agression sexuelle dont elle fut victime elle ne peut supporter que des mains d'hommes se posent sur elle.
Le problème est qu'il sera impossible de simuler un tel handicap dans l'intimité de la chambre à coucher. Ultime solution, la double amputation qu'un chirurgien complice acceptera de réaliser.
Si l'histoire s'arrêtait là ce serait proche d'un happy end mais une telle opération demande une longue convalescence au cours de laquelle la belle se laissera séduire par Malabar, l'hercule du cirque, qui pourtant l'effrayait. La petite fille a grandie et le désir fut plus fort que la phobie.
Reste à Alonzo à tenter de se venger... Réussira-t-il ? À vous de faire l'effort nécessaire pour le savoir.
Pour qu'un tel scénario fut crédible il fallait un réalisateur excellant dans ce genre d'histoires mais aussi, surtout, un acteur capable de tenir ce rôle d'un homme feignant une double amputation et pouvant utiliser ses pieds avec naturel. Lon Chaney était cet acteur, et depuis lui je n'en vois pas d'autre susceptible de tenir cet emploi. L'usage de trucage rend tout possible, c'est vrai, mais le possible est une chose, le réaliste en est une autre et Chaney, avide d'expériences, disposait de capacités physiques et d'expressivité extraordinaires. Ce sera leur septième collaboration, étalées de 1919 à 1929. Ils s'entendaient si bien que l'un et l'autre mourront des suites d'un cancer du larynx, Chaney en 1930, à 47 ans, Browning en 1962, à 82 ans. Il était né le 12 juillet 1880, ce petit article est un hommage à sa mémoire
Le premier incarnait parfaitement ces personnages que le second imaginait. Dommage que le premier soit mort trop tôt et que le second ait rencontré des difficultés qui l'amenèrent à s'éloigner d'un cinéma dont il est pourtant un des représentants les plus imaginatifs. Violence, jalousie, érotisme, tout est là pour que le drame s'installe.
Tout se paye semble dire ce film, ''Qui a vécu par l'épée périra par l'épée !'' pour citer l'Évangile de Mathieu (une fois n'est pas coutume), le mensonge est une arme à double tranchant, on ne saurait mieux dire dans ce film, et le poignard lancé qui n'atteignit par sa cible ne pouvait que revenir frapper le lanceur, comme exprimant le vrai désir de celui-ci, seul clé pouvant lui ouvrir la porte de la paix !
Petit, Browning avait assisté au meurtre par noyade dans une baignoire d'un enfant par sa mère. Qu'y a-t-il de ''mieux'' pour ouvrir les yeux sur la réalité de la vie ? J'imagine ceux de la victime voyant sa mère le tuer, le raccourci est saisissant, imposer la vie revient à donner la mort.
Johnnie Gray est mécanicien en Géorgie en cette année 1861 quand la guerre de sécession commence. Sa vie tourne autour de deux pôles : la ''General'', une locomotive, et Annabelle Lee. Sur le conseil du frère de celle-ci, et pour la séduire, il tente de s'enrôler. Au bureau de recrutement il est refusé pour rester à son poste qui semble plus utile pendant le conflit. Mais Annabelle Lee pense qu'il n'est qu'un lâche et ne tenta même pas de porter l'uniforme. Elle lui affirme qu'il ne la reverra qu'une fois porter dudit uniforme.
La General volée, Johnnie va prendre une autre locomotive et se lancer à la poursuite des kidnappeurs non sans que les obstacles s'accumulent qu'il surpassera toujours. Par hasard, une fois les lignes nordistes franchies il surprendra une réunion de l’état-major et apprendra qu'Annabelle est leur prisonnière. Le meilleur moyen de sauver son aimée et récupérer sa loco sera de revêtir l'uniforme nordiste. La poursuite reprend mais dans l'autre sens. Johnnie va changer de tenue pour ne pas se faire tirer dessus par les Sudistes et avertir ceux-ci de la stratégie mise au point par leurs ennemis. Il va participer à la contre-attaque et permettre, sans le faire vraiment exprès, aux sudistes de remporter une grande victoire.
Ainsi, promu au grade de lieutenant, gagne-t-il le cœur de sa belle. Happy End
Chef d’œuvre du cinéma muet Le mécano de la General démontre l'immense maîtrise de Buster Keaton, réalisateur et scénariste, avec Clyde Bruckman, adaptateurs du livre de William Pittinger lui même participant de l'événement réel qui inspira ce film quand en 1862 des soldats de l'Union volèrent la General et tentèrent de gagner le nord en détruisant derrière eux ponts et lignes télégraphiques. Rattrapés la plupart furent pendus, les autres emprisonnés, Pittinger était de ceux-ci, forcément. Bruckman, partenaire de Keaton depuis plusieurs années, proposa ce sujet à Buster, imaginant déjà quelles poursuites seraient possibles. Malheureusement utiliser la véritable General ne sera pas possible, il faudra trouver trois autres locomotives de l'époque pour le tournage. Le morceau de bravoure, la chute de la Texas, la loco poursuivante, et la destruction du pont est la scène la plus chère de l'histoire du cinéma muet, six caméras seront utilisées simultanément pour ne pas en perdre une miette.
Malheureusement le succès ne sera pas au rendez-vous, public et critique, il faudra attendre que les réalisations de Keaton soient redécouvertes dans les années 50 pour qu'il accède au statut qui lui revient.
Nul besoin de numérique, d'effets spéciaux pour occuper l'espace et maintenir l'action. Tout est vrai dans ce film et pourtant le fantastique n'est pas loin. Keaton était un magicien ,un poète autant qu'un mécanicien de précision, c'est dire s'il eut du mal à survivre dans la jungle hollywoodhyène.
Un voyage en train ne se refuse pas, surtout à travers le temps et dans le confort de votre salon.
La guerre de sécession comme si vous y étiez !
Des yeux couleur brûlure en lesquels je n'espère
Ni chercher à me voir ni espoir de m'y perdre,
Lueur mordant la nuit simulant un repère,
Phare entouré d'écueils où je vais pour m'étendre.
Revenir ne sera plus jamais admissible,
Du port que j'aie quitté il ne reste plus rien,
Quelques flous souvenirs, un retour impossible,
Des ombres du passé ne viendra aucun bien.
Ma destination est un demain introuvable ;
L'étau qui me retient ne peut pas me broyer,
Dans mon esprit j'entends les démons et les diables
S'amusant de me voir ruminer mes regrets.
Bucéphale attendait sur le quai de la gare, il piaffa en remuant la tête pour saluer le chat qui s'éloignait. Enfin pensa-t-il, ce minet commençait à le gonfler, grave, impossible d'aller au tord-boyaux s'en jeter un derrière la crinière, avant d'inviter à danser la patronne, non qu'elle fut une jument mais ses dents et sa croupe pouvaient faire illusion après une douzaine de calissons épicés avec ces herbes qui font rire les humains sans qu'on eut besoin de les chatouiller. C'était un intermède, comme un mirage en lequel croire le temps de soulager ses frustrations sur le rivage du quotidien. Le persan revenu Bucéphale savait qu'il irait au trou, ça lui ferait une belle jambe, il s'y reposerait, sabots croisés sur le ventre, ou serait contraint de curer les douves. Un jour, c'était sûr, il balancerait une ruade dans le museau du félin et le regarderait valdinguer par la fenêtre en miaulant, alors il regretterait de n'avoir pas de bras pour lui en faire un, d'honneur !
India apprend la mort de son père le jour de ses dix-huit ans, comme cadeau il y a mieux, surtout qu'ils étaient proches, très complices et passaient beaucoup de temps ensemble à chasser.
Le jour de l'enterrement elle découvre un oncle, Charlie, dont elle n'avait jamais entendu parler, grand, jeune, beau et inquiétant, autant de raison pour qu'elle s'en méfie tout en étant curieuse d'en savoir davantage.
Pourquoi ne lui a-t-on jamais parlé de cet homme ? Impossible de le demander à la gouvernante, elle a disparue. Sa mère ne semble pas insensible au charme de son beau-frère qui le lui rend bien, en apparence du moins.
La maison est grande, impeccable mais froide comme une morgue, à se demander si ce n'est pas le décor dans lequel s'agite une bande de fantômes se demandant ce qu'ils font là, attendant le bon vouloir d'un deus es machina.
India est curieuse, elle veut savoir qui est cet homme, qui était son père, mais surtout, qui elle est, elle, quels secrets se terrent dans cette maison. Sait-elle que c'est un vilain défaut ? Pas sûr mais ce n'est pas pour elle que ce sera le plus difficile.
Au hasard de son exploration du bureau paternel elle découvre un tiroir que la clé qu'elle possède, donnée par son père, ouvre. À l'intérieur se trouve un coffret plein des lettres que Charlie lui a envoyé mais qui ne lui furent jamais remises. Leur contenu semblent avoir été rédigés d'un peu partout dans le monde, Charlie est un grand voyageur. Impression qui s'estompera quand elle découvre au dos de chaque enveloppe le tampon d'un hôpital, psychiatrique...
Ce n'est pas pour rien que cet oncle a quelque chose de Norman Bates, que la mise en scène se veut hitchcockienne, mais Matthew Goode est loin d'Anthony Perkins et si Park est un virtuose il ne parvient pas à générer d'inquiétude, la faute peut-être à un scenario simpliste, écrit par Wentworth Miller plus connu pour son rôle dans prison break, à une distribution esthétique plutôt que troublante et à des contraintes qu'il n'avait pas en Corée. Il n'est plus lui-même sans devenir Sir Alfred, le résultat est donc décevant malgré une fin que j'ai apprécié, qui a vu ce film me comprendra, sinon ne vous forcez pas trop. Quand à moi je ne pouvais pas laisser passer un film de Park Chan-wook. Il se rattrapera la prochaine fois.
Avec des actrices de son pays !
Il ne vous aura pas échappé que Stoker est aussi le nom du créateur de Dracula. Pas de vampire ici, du moins qui ait des crocs, pour ce qui est du goût du sang c'est autre chose. Les premiers ne sont pas nécessaire pour avoir le second.
N'est-ce pas ?
Bienvenue sur ce blog ! Vous y découvrirez mes goûts, et dégoûts parfois, dans un désordre qui me ressemble ; y partagerez mon état d'esprit au fil de son évolution, parfois noir, parfois seulement gris (c'est le moins pire que je puisse faire !) et si vous revenez c'est que vous avez trouvé ici quelque chose qui vous convenait et désirez en explorant mon domaine faire mieux connaissance avec les facettes les moins souriantes de votre personnalité. |