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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 07:00

Parmi les monuments de la musique classique figurent, sans contestation, les Cantates de Bach. Au nombre de 209 elles suivent tous les dimanches de l'année ainsi que les jours de fêtes du calendrier liturgique.

Comme disait Cioran : Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la création fictive, et le néant péremptoire ; s'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu.

Inutile de croire en ce dernier pour ne pas douter de Bach et apprécier les échos qu'éveille en nous sa musique. La meilleure pour nous faire croire que nous avons vraiment une âme.

J'avoue ne pas avoir écouté, loin de là, toutes les versions de ces œuvres données par les plus grands chefs d'orchestre. Il n'empêche que celle de Suzuki semblent faire l'unanimité. Ça tombe bien puisque c'est celle que j'écoute.

Un bonheur n'arrivant jamais seul vous pouvez les écouter ici.

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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 07:00

La biologie de synthèse, vers une ingénierie du vivant. (François KÉPÈS)

Concevoir un génome ab initio, inventer une cellule minimale, produire de nouvelles fonctions biologiques.. Telles sont quelques-unes des ambitions de la biologie de synthèse. Son objectif : ouvrir de nouveaux horizons en biologie en s'inspirant des méthodes de l'ingénierie.

L'invention des circuits intégrés métamorphosa l'ingénierie électronique permettant innovations et créations jusqu'au monde ultra connecté que nous connaissons.

Une combinaison, de techniques et de méthodes similaires est-elle transposable en biologie, donnant à celle-ci des outils qui combinés aideraient à comprendre le vivant en le fabriquant et à concevoir des fonctions biologiques inédites.

Là se combinent biologie, ingénierie, physique, mathématique et informatique créant la biologie de synthèse. Son but premier est la rationalisation des pratiques en biotechnologie. Elle trouve sa source dans les travaux de Jay Keasling et ses collègues de Berkeley qui cherchant des méthodes alternatives de fabrication de molécules dont la production naturelle était trop faible, en particulier l'artémisinine, nécessaire à la fabrication d'un antipaludéen. La synthèse chimique était complexe en offrant un rendement faible ils se tournèrent vers la synthèse par voie biologique, ou bioproduction. Cette production est entré dans sa phase industrielle en 2014.

Le principe de la biologie de synthèse est de concevoir de nouveaux systèmes biologiques en combinant des biomolécules. Elle se caractérise par trois démarches : une approche constructiviste et hiérarchique, des segments d'ADN assemblés dans circuits de régulation ou métaboliques insérés dans des cellules ; à l'inverse la deuxième démarche est déconstructiviste, il faut remplacer une partie du génome d'un micro-organisme par un bout de génome, par encore la totalité, de synthèse produisant la molécule ou la fonction souhaitée. Troisièmement, concevoir et construire des systèmes vivants simplifiés.

Approches différentes mais fondés sur les principes de l'ingénierie optimisés par une meilleure compréhension du vivant. Celle-ci se caractérise par le découplage de la conception et de la fabrication. La première étape consiste en la mise en place d'un modèle mathématique, la seconde comprend la construction du circuit de synthèse respectant les paramètres obtenus. Elle fait appel au génie génétique de l'ADN codant les biomolécules nécessaires nécessaires.

Pour l'heure la conception et la fabrication de circuits biochimiques de synthèse reste un artisanat spécialisé.

Une science encore en enfance qu'il sera fascinant de voir grandir, venir vers nous et nous dépasser. Elle n'est pas seulement une branche de la biologie mais apporte un vaste socle méthodologique et conceptuel en demandant un état d'esprit nouveau en biotechnologie. Elle permet d'accroître nos connaissances sur le vivant avec un potentiel économique colossal concernant de nombreux domaines.

Encore un sujet ardu, riche en promesses, en menaces diront certains. Peut-être, mais la science ne s'arrêtera pas à cause d'elles alors autant rester lucide sur les possibilités offertes, nous éviterons quelques surprises.

Mais pas les plus mauvaises...

Un article qui peut provoquer de violents maux de têtes si l'on veut tout comprendre, il les vaut !

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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 07:00

(1970) Jean-Pierre Melville

Corey est en prison centrale de Marseille depuis cinq ans. À la veille de sa relaxe il se voit proposer une affaire par le gardien chef de la prison qui la tient d'un prisonnier au seuil de la mort. Une fois sorti il se rend chez un ancien ami, Rico, à qui il extorque une grosse somme d'argent. Celui-ci prend mal la chose, on le comprend, et dépêche ses sbires sur la piste de son voleur.

Mal leur en prendra !

Parallèlement dans un train le commissaire Mattei escorte un criminel notoire, Vogel. Tous les deux vont à paris pour le procès de celui-ci. Lequel va profiter de la nuit pour prendre la fuite, échappant aux gendarmes pour aboutir près d'un restaurant. Pour se cacher il se glisse dans le coffre d'une voiture, justement celle de Vogel qui s'est rendu compte de la chose mais fait mine de rien et passe l'air de rien les barrages établis par les forces de l'ordre.

Qui se ressemble s'assemble dit-on, la preuve va en être apporté puisque les deux criminels vont s'associer, d'abord pour éliminer deux nouveaux envoyés de Rico, qui n'a vraiment pas de chance avec ses employés, ensuite pour commettre le casse évoqué plus haut, celui d'une bijouterie place Vendôme.

Le hold-up va réussir grâce à la participation de Jansen, ancien policier, tireur d'élite, accessoirement alcoolique en cours de sevrage pour tenir sa place.

Le butin en poche il va falloir s'en débarrasser en trouvant un recéleur acceptant de le racheter...

Mattéi pourtant n'a pas dit son dernier mot et ne va pas cesser de traquer Vogel et ses complices.

Chez Melville les hommes sont des marionnettes dont le destin tire les ficelles sans qu'ils puissent rien pour lui échapper. Chacun est seul, trahi, et le complice du moment n'est jamais un ami et l'environnement une scène réduite à sa plus simple expression. Rien ne doit distraire l'attention du spectateur.

Un film représentatif d'une époque qui a un peu vieilli mais garde sa force grâce à une distribution exceptionnelle.

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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 07:00

Le médecin légiste est-il un vrai docteur ? Au moins a-t-il l'avantage que ses patients le restent et ne se manifestent jamais contre lui. Il ne peut pas les soigner mais pas non plus aggraver leur cas bien qu'il les observe au plus près.

À la mode depuis quelques années dans divers romans et séries policiers il fallait qu'un vrai fasse le point sur sa profession.

C'est chose faite ici.

Deux éléments sont fondamentaux dans une enquête criminelle : les constations et l'autopsie. Seul le policier ayant participé aux deux est fondé à émettre des hypothèses pour orienter les recherches dans la bonne direction.

La mort pour un policier est ''plus'' normale qu'il n'y paraît puisque le corps qu'il découvre est dans une situation banale, pas dans un lit d'hôpital ou un cercueil qui en repousse l'effet. C'est n'importe qui, n'importe où.

Ce sera peut-être vous, ou moi.

Le légiste intervient peu sur la scène de crime, c'est ensuite qu'il va lui falloir ''faire parler le mort'', l'examiner au plus près, l'extérieur d'abord, puis l'intérieur, pour en arracher les plus intimes secrets.

En 1988 Bernard marc est interne de médecine légale en formation, en 2008 il est praticien hospitalier en médecine légale et chef de service. Vingt ans d'expérience qui sont prétexte à ce livre. Il ne s'est pas occupé que de morts mais a aussi soigné des vivants, victimes de violences ou d'abus en tout genre, ça ne manque pas, mais aussi personnes en garde à vue, prélevant des échantillons pour les tests que nous voyons si vite réalisés à la télévision.

20 années d'expériences au plus près de la nature humaine, pour autant que ces deux mots puissent s'associer.

Le crime génère de la curiosité, pour diverses raisons, peut-être parce que personne ne peut s'en dire à l'abri, comme victime ou comme auteur.

Tout commença avec Hippocrate et Esculape, pères fondateurs de la médecine qui proposèrent des connaissances préfigurant ce qui deviendra la médecine légale, se poursuivit avec la civilisation égyptienne et sa connaissance des corps et phénomènes post-mortem pour la pratique de l'embaumement. Dans l’Iliade même il est patent que des connaissances sur le fonctionnement du corps existaient déjà.

La phrase d'Hippocrate : La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile ; il faut non seulement faire ce qui convient, mais faire encore que le malade, les assistances, et les choses y concourent, peut illustrer la médecine légale par la compétence nécessaire mais aussi la remise en cause de l'expérience qui peut s'avérer trompeuse.

L'évolution de la médecine légale va être lente mais régulière, jusqu'à ce qu'Ambroise Paré rédige le résumé des signes permettant d'affirmer le degré de gravité des blessures et des modèles de rapports judiciaires. S'il fallait nommer un ancêtre de la médecine légale française, ce serait lui. À la fin du XVIIIème le docteur Antoine Louis donnait des cours au collège de Saint-Côme. C'est lui qui imaginera, pour ne pas faire souffrir les condamnés, l'instrument que Guillotin réalisera en lui donnant son nom. Cette science continua son petit bonhomme de chemin, apprenant, découvrant, innovant, Mathieu Orfila par exemple utilisa la chimie pour poser les bases de la toxicologie analytique, il inventa le premier test d'identification du sang et se servit du microscope pour détecter les traces d'origine biologique.

D'autres découvertes intervinrent, karl Landsteiner mit en évidence en 1900 l'existence de groupes sanguins différents, travaux repris par Max Richter en médecine légale. Un progrès capital qui n'aura d'égal que celui apporté cent ans plus tard par Alex Jeffreys par la découverte des empreintes génétiques. Le bertillonnage fait surgir l'anthropologie et l'identification médico-légale avant que Francis Galton établisse l'unicité et la permanence des figures cutanées des empreintes digitales et les classifie.

L'étude des poils et cheveux intervint ensuite, la photographie puis la radiologie et l'imagerie médicale concoururent à l'évolution de la médecine légale.

 

Tout cela pour résumer brièvement la présentation que fait Bernard Marc de sa profession, ensuite il nous fait part de son expérience personnelle, des cas qu'il rencontra, au premier rang desquels le suicide, première cause de morts violentes. Important en nombre mais différent dans ses formes. Le légiste, confronté aux conséquences, peut essayer de remonter aux causes pour les comprendre et tenter d'apporter des éléments susceptibles de protéger d'autres candidats à cet acte.

La mort, on le sait, est d'abord une obligation, celle-là est inévitable quoi que vous entrepreniez. Chacun peut décider de choisir le moment de cette rencontre, sans pouvoir obliger quelqu'un à le suivre. Pour un voyage si court est-ce nécessaire ? L'auteur semble penser qu'il faut cocooner chaque personne fragilisée par les circonstances pour l'empêcher de choisir cette option. Une autopsie psychologique existe, elle permet de remonter le fil de la crise suicidaire, souvent l'acmé d'un long cheminement qui ouvre l'ultime porte accessible. Visiblement lui et moi ne sommes pas sur la même longueur d'onde sur ce sujet.

Bien d'autres visages de la mort violente sont présentées dans ces pages, noyades, pendaisons, accidents de la route, électrocution

Et les crimes me direz-vous ? Ils vous attendent. Après cette lecture vous regarderez autrement les scènes de crimes télévisuels.

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 07:00

La sensation était mi chaleur mi gerçure,

Il ne m'est pas permis même avec du recul

De mieux la définir, de pouvoir être sûr,

De ces impressions qui lentement s'accumulent.

 

Curieux effet produit par un simple regard,

Sans doute indifférent mais servant de miroir

Montrant une espérance sur le quai d'une gare

Un paquet oublié quand s'avance le soir.

 

J'essaie de l'éviter autant qu'il est possible

Mais l'observant parfois en ayant l'air de rien,

Imaginant qu'un jour il me prendrait pour cible,

Ce qui n'adviendra pas, ce pouvoir n'est pas sien.

 

Me voir demanderait de percer les ténèbres,

D'oublier l'apparent sans craindre le dégoût,

De supporter l'aspect de mon âme funèbre

Pour écouter ses cris que la douleur dissout.

 

Serais-je cet abîme que Nietzsche a évoqué

Celui qui pourrait voir quiconque le regarde ?

Dès lors il est normal qu'elle craigne de croiser

La vérité enfouie, entrevue par mégarde. 

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7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 07:00

L'art c'est du papier peint posé sur les murs de l'abattoir.

Si j'étais fou j'aurais peut-être tort.

Ce qui manque à la machine n'est pas l'intelligence mais le plaisir. Mais est-ce un désavantage ?

Comment pourrais-je avoir une double vie, je n'en ai pas même une simple.

J'aime la pluie, elle efface mes traces.

La conscience est un miroir trompeur quand on s'y regarde et un bandeau, ou des œillères, quand on regarde ailleurs.

Non ! Je ne déshumanise pas mes victimes, je me déshumanise moi.

Priez pour vous pauvres p(r)écheurs.

Ce n'est pas la drogue que j'aime, c'est le manque, jusqu'à l'insoutenable.

La paix c'est le zéro absolu.

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 07:00

Secteur central de la cité impériale de Thang Long-Hanoï

Thang Long fut cité impériale au long des dynasties des Lý, des Trần, et des Lê. Petit à petit les fouilles exhument des vestiges enfouis affirmant l'ancienne position dominante de cette cité. Centre politique, culturel et économique.

Tout commença en 1009 quand Ly Cong Uan créa la dynastie qui porte son nom. En Juillet de l'année suivante il décida de transférer la capitale de Hoa Lu à la citadelle de Dai la et fit construire la citadelle de Thang Long, édification qui s'acheva l'année suivante. Trois enceintes protégeaient la vile. La première abritait la population civile, la seconde protégeait la cour, les résidences et lieux de travail des mandarins ainsi que la Cité pourpre interdite, la dernière était réservé au roi, à la reine, et quelques concubines.

Elle fut agrandie sous les dynasties suivante avant d'être détruite à plusieurs reprises sous les dynasties des Mac et Le Trung Hung.

En 1789 la citadelle prit le statut de simple citadelle du Nord quand le roi Quang Trung déménagea la capitale jusqu'à Phy Xuan (Hue). Sous le règne des Nguyen certains vestiges furent déménagés avant qu'en 1805 le roi Gia Long fasse détruire les anciens murs.

En reste aujourd'hui principalement la Cité pourpre interdite alors que certaines structures architecturales à l'intérieur de la citadelle royales furent reconstruites dans le style de chaque époque.

De nombreux objets en porcelaine et céramique furent retrouvés alors que les fouilles s'approfondissaient, donnant ainsi une idée de l'évolution culturelle des dynasties qui se succédèrent. La découverte d'objets en provenance de Chine, du Japon et d'Asie occidentale montrant le rôle de Thuang Long comme centre d'échanges culturels entre les pays de la région.

Vieille ville de Hoi An

Si vous voulez faire un voyage dans le temps, oublier l'uniformité engendré par la modernité, vous devez visiter Hoi An, ville qui prospère puisque située sur la route maritime du commerce de la soie. Elle connut un grand développement à partir du XVè siècle par l'installation de nombreux marchands qui y établirent leurs comptoirs et bâtirent de grandes maisons en bois. S'y promener aujourd'hui permet de retrouver les styles Chinois, Japonais ou Français en plus du style Vietnamien.

Un port existait là bien avant cette époque, dès le IIè siècle le lieu fut habité et perdura jusqu'au bouleversement des échanges internationaux qui s'accrurent à partir du XVè et perdurèrent jusqu'au XIXe. La diminution de l'activité, l'essor d'autres ports firent que Hoi An put préserver son identité en échappant à la course au ''progrès'' et à la ''rentabilité'' lui donnant ce cachet unique qui permet au visiteur de faire un voyage inoubliable.

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 07:00

Sarah Manning revient à Toronto après avoir fui dix mois auparavant. À la gare elle observe une femme qui a un comportement bizarre, qui range sagement ses affaires, s'approche du bord du quai, et se jette sous le train qui passe.

Sarah est interloquée, pour ne pas dire choquée, par ce qui vient de se passer. Le temps de surprise passé alors que personne ne semble intervenir elle s'approche du sac de la morte et s'en empare.

Elle sera encore plus étonnée quand elle regardera les papiers de la victime et découvrira que celle-ci était son sosie.

Étonnant non !

Pourquoi ne pas profiter des circonstances se dit-elle, en se rendant à l'adresse de sa copie, avant de remarquer que celle-ci était policière. Raison de plus pour prendre son identité, quelle meilleure cachette trouverait-elle qu'au cœur de la police sous le nom de Elizabeth Childs. Malheureusement celle-ci est sujette à une enquête pour avoir abattu un homme en pleine rue, sans qu'il soit encore déterminé les circonstances exactes. Difficile pour elle de tenir son rôle puisqu'elle ne sait rien sur ce qui s'est passé et va devoir gagner du temps pour mener son enquête et trouver le moyen d'assurer sa fausse identité. Son partenaire détecte bien quelque chose d'étrange dans le comportement de sa collègue mais comment supposer la vérité tant la ressemblance est parfaite.

Et pour cause.

Sarah n'est qu'au début d'une recherche qui va l'emmener bien plus loin qu'elle le pensait : la découverte d'autres personnes qui non seulement lui ressemble mais sont réellement identiques bien qu'ayant eu des existences différentes et présentant des caractères contrastés, une psychopathe ultraviolente, une jeune scientifique très douée qui mène des recherches sur elle-même, une mère de famille … chacune sous la surveillance d'un ''tuteur'' et toute confrontées à une secte visant à éliminer ces créatures diaboliques.

Le spectateur a vite compris qu'il est en face de clones, produits d'une manipulation complexe pour un but encore flou.

Une série complexe, sans être compliquée à suivre, reposant sur la performance de Tatiana Maslany, présente quasi continuellement sous une apparence ou une autre en restant crédible à chaque instant. Les clones se croisent, se connaissent, se pourchassent, se débattent dans des situations difficiles en essayant de remonter le fil de leur origine.

Lequel passe par un autre clone, à moins que ce ne soit l'originale.

J'en viens à me demander ce que je suis moi-même... 

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 07:00

Chercher l'origine de la vie et en comprendre les mécanismes est le but de recherches de plus en plus nombreuses suscitant crainte et enthousiasme.

De nouvelles disciplines ont vu le jour au fil des années et des progrès de la science. La biologie des systèmes vise à modéliser le fonctionnement de systèmes vivants, la biologie de synthèse vise à concevoir des systèmes fondés ou inspirés du vivant et dotés de fonctions absentes dans la nature.

Aujourd'hui la biologie de synthèse pose de nouvelles questions, sur ses objectifs, ses applications, ses limites et son impact sur la société.

Markus Covert rentre en vélo chez lui et en réfléchissant à un problème qui le tracasse depuis quelques années : simuler la vie, et la biochimie qui la rend possible, avec un logiciel ! Cela permettrait tant d'avancées dans des domaines divers, de temps gagné et de pertinences dans des recherches aléatoires. De nombreuses tentatives avaient échouées devant des difficultés insurmontables. Ce soir là, en pédalant mais sans crier eurêka, il eut l'idée de prendre comme modèle un microbe unicellulaire unique. Limité à une cellule le problème serait simplifié !

Jusqu'alors les tentatives de simulations portaient sur des colonies de cellules, les avancées en biotechnologie et en informatique ayant facilité l'étude de cellules isolées les outils existaient de tenter une approche différente.

Modèle : la bactérie Mycoplasma genitalium.

Le lendemain il se mit à l'écriture de quelques-uns des processus biologiques de la cellule en question. En quelques jours plusieurs modules virent le jour, chacun représentant un processus spécifique et produisaient des résultats semblant réalistes.

La plupart des biologistes auxquels ces travaux furent soumis pensèrent que l'idée était irréaliste mais deux doctorants, Jonathan Karr et Jayodita Sanghvi rejoignirent le projet. Des dizaines de modules étaient à concevoir, étudiant près d'un millier d'articles pour calibrer des milliers de paramètres. L'entreprise promettait d'être passionnante mais de longue haleine s'inspirant des travaux de Harold Morowitz qui le premier s'était penché sur le sujet, affirmant qu'une expérience réalisable en laboratoire pouvait l'être sur un ordinateur.

Les séquenceurs et les équipements robotiques ont accéléré la recherches des pièces manquantes mais la masse d'informations sur l'activité des gènes n'explique pas (encore) la façon dont ces activités se combinent, raison pour laquelle malgré la découverte de gènes associés à de graves maladies il n'est pas possible, pour le moment, de concevoir des traitements curatifs. Le moyen de progresser dans cette compréhension est bien la modélisation cellulaire pour en décrypter le fonctionnement. Les expériences simulées accélérerait le rythme des découvertes.

C'est le défi que Covert a relevé. Trois problèmes étaient à résoudre : encore les fonctions importantes, trouver un cadre global pour intégrer ces fonctions et, enfin, fixer les limites de chacun des 1700 paramètres du modèle. En ce soir d'hiver, tout en pédalant, il eut l'idée exprimée plus haut. Réunissant des physiciens, biologistes, modélisateurs et un ancien ingénieur informaticien de Google, le travail pouvait commencer sur les approches mathématiques à adopter.

Décision fut prise pour faciliter la recherche de créer un modèle de cellule entière constitué de 28 modules distincts, chacun utilisant l'algorithme lui correspondant le mieux. Les résultats furent long avant de progresser, le microbe cybernétique s'était divisé !

Les travaux sur Mycoplasma genitalium sont la première des nombreuses étapes à franchir pour modéliser les cellules ou tissus humain. Des améliorations sont à attendre et prendront du temps avant de se présenter, mais il n'y a pas si longtemps la modélisation de la plus simple des cellules était utopique. Le premier pas est fait, d'autres vont suivre, de nombreux mèneront dans des culs de sac, quelques-uns néanmoins trouveront leur chemin.

 

Un article ouvrant la porte sur un monde nouveau, riche de détails que je n'ai pas mentionné mais qui vous attendent. À lire et à relire. Je me pencherai prochainement sur d'autres aspects de la biologie du vivant.

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 07:00

jean-pierre jeunet - Marc Caro (1995)

Krank (malade en allemand) n'est pas un être humain comme les autres puisque le produit d'expériences d'un savant qui la laissé dans un univers improbable entouré d'êtres plus ou moins aboutis. Il présente la particularité de ne pas rêver, un manque insupportable qui l'incite à faire kidnapper des enfants par des aveugles au regard électronique d'une ville portuaire afin de s'approprier leurs rêves. Malheureusement cela ne fonctionne pas et au lieu des songes espérés il ne rencontre que des cauchemars, des visions qui le ramènent, lui, à une réalité qu'il ne peut plus supporter et à laquelle il tente d'échapper.

Sans y parvenir.

Miette ne l'entend pas de cette oreille, elle va s’allier avec One, hercule de foire et ancien harponneur, pour partir à la recherche du frère adoptif de celui-ci, Denrée, que Krank fit enlever. Habillée de rouge elle ressemble à un petit chaperon à la recherche du loup.

Reste à atteindre la plate-forme sur laquelle Krank est installé.

Il y a un côté Freaks dans ce film en considérant la galerie de gueules qui s'y côtoient, visages étranges cherchant à s'extraire d'un univers baroque peuplé d'enfants hantés, de mutants en quête d'une humanité déifiée et introuvable.

Caro et Jeunet ont pu donner vie au monde qu'ils espéraient, aidés en cela par de nombreux talents, Darius Khondji, jean Rabasse ou Jean-Paul Gaultier.

Il peut sembler difficile d'en trouver l'entrée mais une fois cela fait on peut se laisser prendre à ce conte de fée cauchemardesque qui peut sembler un peu factice, exercice de style étonnant mais où les personnages semblent un peu perdus.

Un voyage étonnant exploitant le principe même du cinéma qui est bien de nous permettre de quitter notre environnement, rarement excitant il faut bien le dire.

Faut-il rêver pour vivre ? La question est posée mais le rêve d'autrui peut semble un cauchemar pour soi et y entrer demander un effort.

Un jour peut être la question ne se posera plus, le rêve aura disparu, à moins que les machines n'en éprouvent elle aussi la nécessité.

 

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