Connaissez-vous Dōgen ? Rassurez-vous, avant de voir ce film je ne le connaissais pas plus que vous, et pourtant il s'agit d'un des plus influents philosophes du Japon comme du bouddhisme. Autant dire que ce film n'est pas une comédie, loin de là, mais si vous faites l'effort de le suivre et de faire attention à ce qui se fait et se dit, vous ne vous ennuierez pas, loin de là.
Il naquit à Uji, dans la région de Kyōto, en 1200 dans une famille aristocratique à l'intérieur de laquelle il reçut l'éducation due à son rang. Malheureusement son père mourut alors qu'il n'avait que 2 ans et sa mère six ans plus tard. C'est elle qui l'incita à devenir moine et à trouver LA voie au travers de l'océan de souffrance que semblait être la vie, surtout dans un milieu soucieux de machinations et de sauvegarde des apparences.
Dōgen suivit le vœu maternel et fut accueilli par un illustre poète qui eut sur lui une grande importance.
À 13 ans il intégra le centre d'études du mont Hiei, avant de le quitter quelques années plus tard, las d'une pratique sans signification, aux rites inutilement complexes dont il perçut la vacuité.
Soucieux de mieux comprendre le bouddhisme et ayant l'impression de ne pouvoir aller plus loin il se décida à quitter le Japon pour la Chine, le 22 février 1223 (à quelle heure, l'Histoire ne le dit pas !).
En visitant le temple Keitoku-ji il rencontra Nyojo, auprès duquel il resta deux ans, puis s'estimant apte il résolut de regagner son pays d'origine. Il fonda un premier temps, n'ayant pour argument que ses mains vides et l'évidence que les yeux sont horizontaux et le nez vertical ! Nul besoin de textes, de preuves, ou d'autres fariboles dont usaient les sectes en activités à l'époque.
Par sa simplicité, sa personnalité et son succès il s'attira les foudres des autorités cléricales, en 1243 des moines du mont Hiei tentèrent de mettre le feu à son temple. Pour trouver la paix il construisit un nouveau temple dans la province d'Echizen, il n'en sortit qu'une fois pour aller rendre visite au général Hojo Tokiyori hanté par de terribles fantômes et des angoisses qu'il ne parvenait plus à surmonter. Ce que Dōgen lui permit de réaliser en lui démontrant que la pluie ne pouvait mouiller la lune ni le sabre du militaire trancher l'eau... Il refusa l'offre du général de construire un grand monastère et réintégra son temple. Il mourut le 22 septembre 1253 dans le temps de Takatsuji.
Vous pouvez considérer que ce film n'est que ce qu'il est, ou l'utiliser comme prétexte pour en savoir plus sur un des penseurs les plus dignes de ce nom que la Terre ait compté. Je ne vous dis pas quel fut mon choix.
Une réalisation de Banmei Takahashi, sortie en 2009, avec Kantaro Nakamura ; Yuki Uchida ; Tatsuya Fujiwara, vu pour le plaisir et dans le cadre du challenge de Catherine :
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