Lee
Permettez-moi aujourd'hui de supprimer le monsieur, je sais qu'il induit une distance que vous n'aimez pas mais surtout qu'il vous donne un statut qui vous met mal à l'aise. De même que mes courriers, c'est pour cela que vous mettez du temps avant de me lire, sachant que je ne peux vous écrire de nouveau qu'une fois ma missive précédente éditée. Tant de choses vous sollicitent, que vous laissez faire, alors que moi j'ai du temps, pour réfléchir, pour esquisser des phrases, les corriger encore et encore jusqu'à ce que mes mots conviennent à mes pensées. Ce qui ne veut pas dire que ces dernières soient compréhensibles, je sais pourtant que malgré mes tours et détours, ou peut-être grâce à eux, vous comprendrez ce que je veux vous dire.
Je perçois vos pensées, cet état d'apnée mentale dans lequel vous vous complaisez depuis quelques temps, explication possible de ce peu de temps que vous m'accordez alors que je ne cherche qu'à vous aider... comme si cela accentuait vos difficultés !
En matière de bête, celle qui est en vous tiendrait plutôt du pois(s)on rouge, celui dont la mémoire ne dépasse pas 2'', ainsi peut-il tourner en rond sans s'ennuyer dans son bocal, comme vous le faites, si ce n'est que vous imaginez plutôt une cellule. Mais le danger, s'il existe, et je pense comme vous que c'est le cas, ne peut venir que de l'intérieur, qu'importe la hauteur de vos remparts, l'épaisseur de la porte et la taille des verrous.
Une mor(t)sure que vous ne soignez pas s'infecte, celle dont vous portez les traces vous inocula cette rage qui faillit vous emporter et dont vous mîtes tant d'années pour vous remettre. Que vous craignez de revivre les tourments qu'elle vous causa est compréhensible mais infondé, n'est-ce pas ?
Vous qui aimez jouer avec les mots, les démembrer jusqu'à ce qu'ils perdent leur sens, ou que vous oubliiez les vôtres, que feriez-vous avec encrage, ces mots qui vous retinrent, tenant en laisse cette virulence par ailleurs salvatrice ? Je manque de votre maîtrise stylistique pour m'exprimer clairement comme vous manquez de force mentale pour avancer sur la voie ouverte devant vous.
Égalité pourrait-on dire...