Bad Day at Black Rock – 1955 – John Sturges – 81'
Il y a plusieurs années que le train ne s'est pas arrêté à Black Rock (Arizona), un village oublié au cœur du désert. Cela arrive pourtant et un homme seul en descend, amputé d'un bras et qui commence à interroger les gens qu'il croise sur le moyen de se rendre à Adobe Flat. Mais personne ne le sait, ou ne veut le dire, au contraire, l'évocation de ce lieu provoque des réactions négatives.
John J. Macreedy est venu voir Komoko, un fermier japonais établi dans la région en 1941. mais, lui dit-on, cet homme n'a pas eu de chance, Pearl Harbor ayant eu lieu quelques mois plus tard il fut interné en camp de concentration, comme beaucoup d'immigrés nippons, et même d'américains d'origine japonaise.
La réalité est bien différente, après la nouvelle de l'attaque sur le port américain les habitants de Black Rock n'ont pu contenir leur rage, leur haine, leur frustration également et ont incendié la ferme de Komoko, avec lui à l'intérieur, sous la direction de Reno Smith, propriétaire du terrain, humilié de n'y avoir trouvé la source que son locataire sut découvrir autant que par le refus de l'armée de l'incorporer.
Après s'être monté le bourrichon et augmenté son taux d'alcoolémie, avec quelques complices il avait pris la direction de Adobe Flat sous le regard de la population dont nul élément ne se manifesta pour s'opposer à ce qui allait arriver.
Macreedy était venu remettre à Komoko la médaille de son fils mort au combat dans la 442 RCT. Le film de John Sturges dénonce le sort réservé à la population nippo-américaine mais aussi le maccarthysme alors en vogue avant qu'il ne s'effondre en même temps que son incarnation.
La faute est commise, le crime est perpétré, la honte touche chacun de ceux qui vit mais ne fit rien.
Comment expier, peut-être en... Une mort en paie-t-elle une autre ? Ça reste à prouver. Faites-vous votre opinion, vous êtes du bon côté, dans la réalité il n'en irait peut-être pas de même, et pour moi non plus.