Jacques Tati – 1953 - 85'
Les beaux jours sont là et les vacances avec eux. M. Hulot, sa pipe, et la chose branlante et bruyante lui servant de véhicule arrivent en Bretagne. Il a loué une chambre dans un coin tranquille. Du moins qui était tranquille avant qu'il n'arrive. Dès son arrivée les catastrophes commencent, malgré sa serviabilité et son désir de bien faire il est d'une maladresse incroyable et sème la pagaille sur son chemin, dans l'hôtel autant que dans la vie des autres pensionnaires qui, eux, étaient là pour un calme difficile à trouver quand M. Hulot écoute du jazz à fond dans sa chambre.
Peut-il y avoir pire ?
Mais une vieille anglaise apprécie sa compagnie.
Tati dessine la plupart des types de vacanciers possible et place M. Hulot en contrepoint de chacun pour tirer de leur interaction un effet burlesque et comique. Une belle femme, une bourgeoise, un vieux couple où monsieur s'ennuie en tentant de le cacher à son épouse qui fait semblant de ne pas s'en apercevoir. Qui sait si elle avait vraiment envie d'être là ! L'homme d'affaire qui n'ose pas s'éloigner du téléphone, à l'époque le portable n'existait pas sans quoi Tati s'en fut sûrement servi. Le serveur maladroit que le patron épie en attendant sa future catastrophe et en maugréant. Les scènes se suivent comme un enchaînement de sketchs, celui de la serviette, celui du canoë cassé en deux, celui de l'enterrement... dont personne ne sort mis à mal. Ce n'est pas le style du réalisateur qui privilégie la poésie et la finesse, raison pour laquelle je pense avoir du mal à m'y intéresser, à me sentir concerné par l'un où l'autre côté. M. Hulot aime jouer au ping-pong avec un enfant, comme Tati semble le faire avec le spectateur, pour ma part j'ai tendance à regarder passer la balle.
Visible ici.